LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ADOPTE UNE RÉSOLUTION
SUR LE LIBAN
New York, Aug 11 2006 8:00PM
Clôturant plusieurs semaines de négociations, le Conseil de
sécurité a adopté aujourd'hui une résolution d'envergure
appelant à une cessation totale des hostilités entre le
Hezbollah et Israël, demandant au gouvernement libanais de déployer
son armée au Sud-Liban et renforçant le mandat de la FINUL,
dont les effectifs seront accrus et le mandat musclé.
Le Conseil de sécurité était réuni en présence des
ministres des affaires étrangères du Danemark, de la France,
de la Grèce, du Qatar, du Royaume-Uni, de la Secrétaire d'Etat
des Etats-Unis, ainsi que du Secrétaire général et du
Vice-Secrétaire général de l'ONU et des représentants
d'Israël et du Liban.
La <" http://www.un.org/Docs/journal/asp/ws.asp?m=S/RES/1701
(2006)">résolution 1701 (2006), parrainée par le
Danemark, les Etats-Unis, la France, la Grèce, la Slovaquie,
et le Royaume-Uni, a été adoptée à l'unanimité de ses
quinze membres.
La résolution appelle en tout premier lieu à une «
cessation totale des hostilités », en particulier « la
cessation immédiate par le Hezbollah de toutes ses attaques
» et « la cessation immédiate par Israël de toutes ses opérations
militaires offensives ».
Elle appelle ensuite « le gouvernement du Liban et la Force
intérimaire des Nations Unies au Liban (<"http://www.un.org/french/peace/peace/cu_mission/finul/finul.htm">FINUL)
à déployer leurs forces de concert à travers le Sud [du
Liban] » et le gouvernement israélien « lorsque commencera
ce déploiement, à retirer en parallèle toutes ses forces du
Sud-Liban ».
Le gouvernement libanais a annoncé cette semaine qu'il était
prêt à déployer 15.000 soldats dans le sud de son pays.
Le Conseil de sécurité « souligne l'importance de
l'extension du contrôle du gouvernement sur tout le
territoire libanais, conformément aux dispositions de la
<" http://www.un.org/Docs/journal/asp/ws.asp?m=S/RES/1559
(2004)">résolution 1559 (2004), de la <" http://www.un.org/Docs/journal/asp/ws.asp?m=S/RES/1680
(2005)">résolution 1680 (2005) et de l'Accord de Taëf
» de 1989 qui avait mis fin à la guerre civile au Liban
entre 1975 et 1990.
Un des principaux objectifs de cette extension est « qu'il
n'y ait plus d'armes déployées sans le consentement du
gouvernement du Liban » et « pas d'autre autorité que celle
du gouvernement libanais », dit la résolution.
Le Hezbollah, groupe armé chiite, occupe actuellement le sud
du Liban. C'est la seule milice armée à être représentée
au parlement et au gouvernement libanais.
Dans la perspective d'un règlement politique de la crise à
plus long terme, le Conseil de sécurité recommande la mise
en place « de mesures de sécurité pour éviter la reprise
des hostilités ».
Outre le contrôle exclusif de l'armée libanaise et de la
FINUL sur la zone entre la Ligne bleue et la rivière Litani,
le Conseil de sécurité recommande d'interdire la « vente ou
la fourniture d'armes » au Liban, « sauf autorisation de son
gouvernement ».
Cette injonction est assortie d'un embargo sur les armes, qui
s'impose à tous les Etats Membres, sur la vente d'armes, de
munitions, de matériel militaire ou d'assistance militaire à
destination du Liban, sauf autorisation du gouvernement
libanais ou de la FINUL.
La résolution demande également « la transmission à l'ONU
de toutes les cartes sur les champs de mines au Liban en
possession d'Israël ».
La médiation du Secrétaire général de l'ONU est par
ailleurs requise pour la mise en oeuvre de l'Accord de Taëf
et des résolutions 1559 et 1680 du Conseil de sécurité, qui
requièrent notamment le désarmement de toutes les milices au
Liban.
Elle est aussi requise pour « la délimitation des frontières
internationales du Liban, en particulier dans les zones où
elle sont contestées ou incertaines, notamment en abordant la
question de la zone des fermes de Chebaa ».
Le Secrétaire général doit rendre compte de « propositions
en ce sens dans les 30 jours ».
Enfin, dernier volet principal de cette résolution, le
Conseil procède au renforcement de la FINUL ainsi que souhaité
par le Secrétaire général.
La FINUL voit ses effectifs portés à un maximum de 15.000
troupes, soit sept fois plus qu'à l'heure actuelle.
Elle bénéficie aussi d'un renforcement significatif de son
mandat qui est de « surveiller la cessation des hostilités,
« accompagner et soutenir les forces armées libanaises dans
leur déploiement au Sud du Liban » et dans les efforts pour
que l'armée libanaise soit la seule force armée au sud du
pays.
A l'appui de ce mandat, le Conseil de sécurité « autorise
la FINUL à prendre toutes les mesures nécessaires [...] afin
de s'assurer que sa zone d'opération n'est pas utilisée pour
des activités hostiles quelles qu'elles soient, pour résister
aux tentatives de recourir à la force pour l'empêcher de
remplir son mandat » et pour « protéger les civils exposés
à une menace imminente de violence physique ».
Prorogeant le mandat de la FINUL jusqu'au 31 août 2007, la résolution
précise qu'une résolution renforçant son mandat suivra
prochainement.
Sur le front humanitaire, la résolution du Conseil appelle «
la communauté internationale à prendre des mesures immédiate
pour apporter son assistance financière et humanitaire au
peuple libanais, notamment en facilitant le retour en sécurité
des personnes déplacées » ainsi que « la réouverture des
aéroports et des ports ».
Le Conseil envisage aussi une assistance à la reconstruction
et au développement du Liban.
La résolution demande « à toutes les parties » de ne rien
faire qui puisse compromettre « l'accès humanitaire aux
populations civiles, notamment le passage en toute sécurité
des convois humanitaire » et le retour des personnes déplacées.
Le Conseil demande enfin au Secrétaire général de lui
rendre compte dans une semaine des progrès accomplis dans la
mise en oeuvre de sa résolution.
La FINUL avait reçu pour mandat, au terme de la <" http://www.un.org/Docs/journal/asp/ws.asp?m=S/RES/425
(1978)">résolution 425 et de la <" http://www.un.org/Docs/journal/asp/ws.asp?m=S/RES/426
(1978)">résolution 426 de 1978, de « confirmer le
retrait des troupes israéliennes du sud du Liban », de
surveiller le cessez-le-feu le long de la Ligne bleue et «d'aider
le gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son
autorité effective dans la région ».
La FINUL a certifié en 2000 le retrait israélien de l'intégralité
du territoire libanais.
Constatant néanmoins le maintien de la présence de troupes
syriennes au Liban ainsi que de milices armées, le Conseil de
sécurité avait demandé leur retrait et leur désarmement
par sa résolution <" http://www.un.org/Docs/journal/asp/ws.asp?m=S/RES/1559
(2004)">résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité.
Après le retrait syrien du Liban en avril 2005, le Conseil de
sécurité avait demandé « la mise en oeuvre intégrale »
de la résolution 1559, notamment la délimitation des frontières
avec la Syrie, la dissolution des milices et regretté que des
armes continuent d'entrer au Liban à leur intention.
(<" http://www.un.org/apps/newsFr/storyFAr.asp?NewsID=12370&Cr=liban&Cr1=conseil&Kw1
=1559&Kw2=&Kw3=">dépêche du 17.05.06).
Israël a entamé le 12 juillet au Liban une opération contre
le Hezbollah, suite à une opération - « non provoquée
» selon les termes du Secrétaire général - du groupe armé
contre le nord d'Israël, qui a fait huit morts et qui a
conduit à l'enlèvement de deux soldats israéliens, ainsi
qu'en réponse aux attaques à la roquette contre les villes
du nord d'Israël (<" http://www.un.org/apps/newsFr/sto
2006-08-11 00:00:00.000
Source : Centre de nouvelles ONU
http://www.un.org/french/newscentre/
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