Décision de
la Haute Cour :
démanteler une section de la Barrière de Séparation
B’Tselem
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Le 15 septembre,
une cour élargie de 9 juges a ordonné à l’état de « trouver
dans un laps de temps raisonnable, des alternatives au tracé de la
Barrière près d’Alfe Menashe ». La décision fait suite à la découverte
par la Haute cour de Justice que la route existante de la Barrière
viole de façon disproportionnée les droits humains des
Palestiniens vivant dans une enclave de 5 villages. La Cour a ordonné
à l’état de chercher une alternative par laquelle la Barrière
n’engloberait que la colonie d’Alfe Menashe et la route la
reliant à Israël et non les villages palestiniens.
C’est la première fois que la Cour annule la validité d’une
section déjà construite de la Barrière. La Cour a laissé ouverte
la question sur ce qui pourrait se passer si l’état concluait que
« la route existante est la seule route qui apporte un degré
minimum de sécurité nécessaire ». Le jugement déclare que « le
moment n’est pas encore arrivé pour faire face à cette difficulté
».
Dans sa décision, la Cour a jugé que le commandant militaire en
Cisjordanie doit protéger la vie et assurer la protection des
colons et que la Barrière de Séparation est un moyen légal pour
atteindre ce but. Cette obligation existe en dehors de la question
de savoir si les colonies sont légales ou non - une question que la
Haute cour a évitée d’évoquer dans son jugement. Cette
conclusion est en totale contradiction avec le jugement de la Cour
Internationale de Justice qui a jugé que les colonies enfreignaient
la loi internationale et que, par conséquent, il est interdit à
Israël de prendre des mesures qui perpétuent ou annexent ces
colonies. Ceci a abouti au fait que la Cour internationale de
Justice a jugé que les sections de la Barrière destinées à réaliser
ces buts, sont illégales.
La Barrière de séparation utilisée pour permettre l’expansion
de colonies
Suite au jugement de la Haute Cour de Justice concernant la Barrière
près de la colonie d’Alfe Menashe, B’Tselem et Bimkom ont publié
un nouveau rapport intitulé « Sous le couvert de la sécurité »
(Under guise of security). Dans leur rapport intérimaire, les
organisations démontrent que la première chose prise en considération
pour décider du tracé de la Barrière de Séparation a été la
volonté d’inclure des terres pour l’expansion des colonies du côté
israélien de la Barrière et non, comme le prétend l’état, la
seule sécurité basée sur des besoins sécuritaires. Dans certains
cas, l’expansion constitue en fait l’établissement de nouvelles
colonies.
Dans beaucoup de zones, les besoins sécuritaires sont d’une
importance secondaire pour déterminer le tracé de la Barrière. De
plus, il y a des cas où la réponse aux besoins de sécurité va à
l’encontre du désir d’expansion des colonies et que les autorités
ont préféré le tracé qui favorisait l’expansion. En donnant la
priorité aux plans d’expansion des colonies, Israël a aggravé
l’étendue des violations des droits humains envers les habitants
palestiniens vivant près des colonies.
Le rapport présente une étude autour de quatre colonies : Zufin,
Alfe Menashe, Modi’in Illit et Geva Binyamin-Neve Ya’akov. Les
cas étudiés apportent une analyse en profondeur des plans
existants d’expansion de colonies et la connexion entre ces plans
et le tracé choisi pour la Barrière de Séparation. Le rapport présente
aussi les résultats concernant huit autres cas pour lesquels la
route de la Barrière a été affectée de façon significative par
l’expansion de colonies : Rehan, Sla’it, Oranit, Ofarim,
Ari’el, Qedumim, Gevaot et Eshkolot. http://www.btselem.org/english/Pres...
Ma terre est de l’autre côté de la Barrière
« Abd al-Latif ‘Odeh est un fermier qui vit dans le village de
Dab’a, près de Qalqilya. Il a raconté à B’Tselem de quelle façon
la Barrière de Séparation affecte les habitants de son village :
« Ma maison se trouve à environ 60 mètres de la Barrière. Ma
terre est de l’autre côté. Je peux la voir de ma maison mais je
ne peux l’atteindre qu’en traversant le portail de Ras ‘Atiya.
Il est nécessaire d’avoir un permis spécial pour passer le
portail. De là, je continue jusqu’à l’intersection de Habla
puis jusqu’à celle de Jal’ud. Ensuite je vais à Khirbet
a-Salman puis huit autres kilomètres en voiture et ensuite deux
kilomètres à pieds car il n’y a pas de route pavée ni de
sentier pour accéder à la terre. Cela me prend environ deux heures
pour atteindre ma terre. S’il y a des délais d’attente au
portail, cela peut prendre trois ou quatre heures. En conséquence,
chaque fois que je veux aller travailler sur ma terre, je fini par
passer plus de temps juste pour aller et revenir. Beaucoup de
fermiers dont mon frère Rafik Ibrahim el-A’araj, ont abandonné
leurs champs à cause des difficultés pour y accéder.
« Nous avons également des problèmes pour recevoir de la famille
et des amis. Chaque fois que des personnes veulent nous rendre
visite, nous devons obtenir un permis spécial pour eux. Les
demandes sont souvent rejetées. Et même si elles sont acceptées,
cela prend souvent plus d’une semaine pour les recevoir. J’ai
marié mon fils Ibrahim il y a deux mois. Seul un quart des invités
ont pu y assister ».
B’Tselem
25 septembre 2005 - http://www.btselem.org/English/Emai...
http://www.btselem.org/English/Test...
Traduction : Ana Cléja
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Source
: Liste Palestine vivra
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