Rapport
Guerre contre Gaza : la famille As-Samiri,
une nuit blanche d’hémorragie
CPI
Photo:
CPI
Mercredi 24 septembre 2014
Khan Younes – CPI
Pendant plus de sept
heures, le jeune Abdallah Djamel As-Simiri,
17 ans, perdait son sang et souffrait de
brûlures très graves, avant de rendre
l’âme. Il fuyait, ainsi que sa famille,
sa maison, dans le village de Qarara, à
l’est de Khan Younes, bombardée par les
occupants sionistes, durant leur
dernière guerre coloniale menée contre
la bande de Gaza.
Le père du martyr, 48
ans, se rappelle avec beaucoup
d’amertume les détails de ce crime
sioniste : « Nous étions dans notre
maison, dans notre quartier d’As-Saridj
et entendions les vacarmes du
bombardement, cette nuit du 18 juillet.
Puis, nous avons commencé à entendre les
pas de tanks et de bulldozers qui
s’approchaient de notre maison qui n’est
pas très loin du mur de sécurité
israélien ».
Deux
missiles pour deux chambres
Le père d’Abdallah
Djamel As-Simiri a lui aussi été blessé,
dans cette attaque sioniste. Il
s’apprête à aller en Turquie pour
recevoir le soin nécessaire à ses
blessures. Il nous raconte ledit jour du
crime : « J’étais dans une chambre avec
mon cousin Mohammed, un de nos parents
et mon fils aîné Abdallah, lorsque les
forces sionistes d'occupation ont tiré
un missile sur notre maison. Il a
traversé le plafond de la chambre où se
trouvaient ma femme et mes filles ; puis
il a fait un trou dans notre chambre où
il a explosé et m’a blessé et brûlé,
ainsi que mon fils ».
Dans la chambre
voisine, la femme d’As-Simiri, ses
filles et une famille qui y était venue
chercher refuge ont été blessées et
brûlées. Elles avaient plusieurs
fractures, causées par l’effondrement du
plafond.
La mère d’Abdallah,
46 ans, se rappelle de l’incident :
« Une partie du plafond est tombée sur
nous, nos vêtements ont pris feu et nous
avons commencé à crier et à courir vers
la cuisine et la salle de bain pour les
éteindre, avant de découvrir que mon
fils et mon mari avaient été blessés ».
Hémorragie
et urgence
Durant plusieurs
heures, la famille a essayé de contacter
les secours afin de transférer les
blessés à l’hôpital. En vain : les
forces sionistes d'occupation continuent
leur bombardement, partout. Puis elles
ont bombardé la partie est de la maison.
La famille a cherché refuge sous les
escaliers.
Une quinzaine de
personnes sous les escaliers, dans un
couloir très étroit. Soudain les forces
sionistes d'occupation ont tiré un obus
directement en leur direction. L’obus a
atteint un dattier et l’a coupé en deux.
La famille a été sauvée, in extremis.
Au milieu des
souffrances, des cris et des
gémissements, les membres de la famille
ont commencé à s’entraider pour stopper
le sang qui coulait et les brûlures qui
enflaient.
Exode et
martyre
Le temps passait, les
secours tardaient à arriver et Abdallah
a commencé à perdre la force.
Au petit matin, la
famille a hissé les drapeaux blancs et a
entamé le périple de l’exode, corps en
sang et cœurs meurtris. Abdallah, qui
avait perdu beaucoup de sang, n’a pas pu
aller plus loin. C’est au début de la
route qu’il a passé ses dernières
minutes et l’arme à gauche, tombant en
martyre sur le chemin de l’exode.
C’était beaucoup plus
loin et sous un bombardement intense
qu’elle a trouvé une ambulance.
L’ambulance l’a transporté à l’hôpital
de Nasser, dans la ville Khan Younes, où
elle est restée une semaine.
Finalement, ce
n’était qu’après le cessez-le-feu que la
famille a pu rejoindre sa maison où les
dégâts restent un bon témoin de cette
affreuse nuit qu’elle a vécue, une nuit
blanche douloureusement inoubliable.
Les
rapports du CPI
Les
opinions du CPI
Les dernières mises à jour
|