Rapport
Le village de Beit Dajan se perd entre
le marteau de l’occupation et l’enclume
de l’autorité
CPI
Photo :
CPI
Lundi 15 janvier 2018
Naplouse – CPI
Cette dernière
décennie, le village de Furuch Beit
Dajan, au nord-est de la ville de
Naplouse, perd petit à petit la vie, à
cause des mesures des occupants
sionistes et de la négligence de
l’autorité de Ramallah. La dernière
perturbation atmosphérique que les
territoires palestiniens avaient connue
a levé le voile sur la faiblesse des
infrastructures du village : rues,
réseau d’électricité, réseau d’eau.
L’eau y est rare. La seule clinique est
fermée !
Peur de disparition
Tofiq Hadj
Mohammed, président du conseil municipal
du village de Furuch Beit Dajan, est
très inquiet :
« Dans les années à
venir, ce rassemblement de gens pourrait
s’effacer de la carte. En 1966, il y a
eu sept mille personnes, actuellement
seulement 1200, tandis qu’il faut être
plus de vingt mille (croissance
naturelle oblige). »
Hadj Mohammed parle
des souffrances de son village. Ce sont
les occupants sionistes et les
différents services de l’autorité
palestinienne qui sont derrière ces
souffrances. Les occupants ont par
exemple confisqué environ 83% de ses
terrains, environ mille hectares. Tous
les habitants du village vivent sur
environ trois cents hectares seulement.
Le village est de plus encerclé par
trois colonies dont al-Hamra et Mikhora.
Et la démolition des établissements
agricoles et économiques et des maisons
continue tout au long de l’année. Le
détournement de l’eau souterraine
palestinienne continue au profit des
colonies sionistes.
Une grave
négligence
Pour sa part, Azem
Hadj Mohammed, coordinateur des comités
des soutiens agricoles du village de
Furuch Beit Dajan, remarque qu’il y a
une négligence volontaire pratiquée
contre son village. Toutes les promesses
faites aux agriculteurs, dont les
réparations causées par dernières
intempéries, n’ont pas vu le jour.
Il critique
vivement la décision du ministère de la
santé de fermer l’unique clinique du
cabinet médicale, faute de patients.
C’est la population qui l’avait
construite, avant de le délivrer au
ministère.
L’autre problème du
village est administratif. Dans le
domaine sanitaire, il suit le
département de Naplouse ; dans le
domaine agricole, le département de
Tobas ; dans le domaine de la sécurité,
le département d’Ariha ; dans d’autres,
le département de Bethléem, ajoute le
président du conseil municipal.
Rester attaché à la
terre
Les occupants
sionistes ont emprisonné le garçon de la
famille d’Abou Hanich. De plus, ils
veulent démolir sa maison. Mais nous
resterons attachés à notre terre, même
sous la pluie et dans le vent.
« Les conditions
sont très difficiles et contraignantes.
Tout le monde est déficient envers le
village et ses agriculteurs. Puis l’exil
reste un cauchemar qui poursuit tous les
villageois. C’est la conséquence de la
politique de l’occupation menée depuis
1967 », déclare finalement Mohammed Abou
Thabet, originaire du village de Beit
Dajan, pour résumer la situation.
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