Rapport
Le massacre d’al-Ibrahimi, 24 ans après,
vit encore dans les esprits des
Palestiniens !
CPI
Photo :
CPI
Vendredi 9 mars 2018
Al-Khalil (Hébron)
– CPI
Les aiguilles de la
montre approchaient les cinq heures du
matin, le 25 février 1994, le 15 du mois
béni de Ramadan. Les fidèles
accomplissaient leur prière de l’aube,
dans la sainte mosquée d’al-Ibrahimi. Dès que j’avais mis
la tête par terre, pour la prosternation
de la deuxième partie de la prière, les
balles se sont déversées sur les têtes
et les corps des fidèles. Les fidèles se
sont mis à crier Allah est Grand,
explique l’imam de la mosquée d’al-Ibrahimi,
le cheikh Adel Idris, connu sous le nom
d’Abou Anis.
Cheikh Idris est un
témoin vivant de l’affreux massacre. Il
en parle, exclusivement, au
correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information :
« Des morceaux de
chair humaine s’envolaient autour de
moi. Le cerveau d’un fidèle s’est
éparpillé sur mes vêtements. Du sang
partout. Les cris d’Allah est Grand
résonnaient. C’était un massacre affreux
pratiqué par le colon médecin raciste
Baruch Goldstein, laissant 29 martyrs et
15 blessés. Un fidèle s’est enfin
précipité sur le colon pour le tuer. »
Ce vendredi-là du
mois béni de Ramadan 1415, ce colon
s’était caché derrière une colonne de la
mosquée. Et dès que les fidèles
musulmans étaient allés vers le sol pour
leur prosternation, il a ouvert le feu
de sa mitraillette et a jeté ses bombes.
D’autres colons l’aidaient à charger son
arme. Des balles et des morceaux de
leurs bombes ont pénétré la tête, le cou
et le dos des fidèles.
Le problème, c’est
que les soldats ont fermé les portes de
la mosquée, interdisant aux fidèles de
s’en aller et aux secouristes d’y entrer
pour sauver les blessés.
Plus encore, le
cortège funéraire des victimes a subi
des balles des soldats de l'occupation
sioniste. Le nombre de martyrs est monté
à 50 personnes, et celui des blessés à
150.
Lutte coloniale
prendre possession du lieu
La sainte mosquée
d’al-Ibrahimi, dans la ville
d’al-Khalil, au sud de la Cisjordanie, a
été et sera toujours convoitée par les
sionistes. Ils ont tout fait pour en
transformer une partie en temple juif.
Ils considèrent la mosquée musulmane
comme étant un lieu juif leur
appartenant ! Pourtant le prophète
Ibraham (s), les juifs ne le considère
pas comme un de leurs prophètes.
Ce qui est étonnant
dans ce massacre, c’est que ce sont les
Musulmans qui ont été punis et non les
criminels.
Hadj Hafdi Abou
Asnina, directeur de la sainte mosquée
d’al-Ibrahimi, confirme que la
commission d’enquête mise en place par
les autorités de l’occupation sioniste a
décidé de couper la mosquée en deux, une
salle de prière pour les Musulmans et un
temple pour les Juifs.
A noter que durant
les fêtes juives, la salle de prière
sera fermée et toute la mosquée sera
libre uniquement pour les Juifs, qui ont
pratiquement mis la main sur 60% de sa
superficie.
Abou Asnina
explique à notre Centre Palestinien
d’Information qu’en plus ce cela, les
cours de la mosquée ont été transformées
en casernes militaires israéliennes. Et
les fidèles ne peuvent entrer dans leur
mosquée qu’en passant par des portails
électroniques. Nombreux sont les jeunes
palestiniens, filles et garçons, qui
sont tombés en martyrs, victimes de
balles des soldats de l’occupation
sioniste concentrés sur le lieu.
L’affaire a dépassé
la sainte mosquée d’al-Ibrahimi. Les
autorités de l’occupation sioniste ont
fermé la rue principale d’al-Chohada
(les Martyrs), ont mis la main sur le
souk central, le souk d’as-Sahla, le
khan Chahin, le marché d’al-Qaffassine.
Des centaines de maisons et de boutiques
palestiniennes ont également été
fermées, laissant l’ancien bourg
d’al-Khalil sous le glaive de la
judaïsation.
Après le massacre,
les brigades d’al-Qassam ont mené,
durant la même année 1994, plusieurs
opérations de résistance, tuant quelque
36 sionistes et en blessant une
centaine.
Finalement, en
1997, un accord a été signé, « l’accord
d’al-Khalil », entre les occupants
sionistes et l’autorité palestinienne.
Cet accord n’a fait qu’enraciner la
colonisation dans l’ancien bourg
d’al-Khalil habité par 40 mille
Palestiniens. Mais un nombre semblable
de colons sont venus s’installer dans le
bourg et tout autour. Tout est bon pour
une réelle judaïsation !
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