Centre
Palestinien
d'Information
Interview exclusive
La poursuite judiciaire des criminels de guerre israéliens,
Al-Ghol en parle au CPI
Photo CPI
Mardi 9 juin 2009
Gaza – CPI
La commission de
l’ONU chargée d’enquête sur les crimes commis par les occupants
israéliens lors de leur guerre agressive israélienne menée
contre la bande de Gaza est arrivée dans la bande de Gaza, le
lundi 1er juin 2009.
Le gouvernement
palestinien, via le conseiller Mohammed Faraj Al-Ghol, ministre
de la justice et des captifs dans le cabinet d’Ismaël Haniyeh,
premier ministre palestinien, a chaleureusement salué cette
visite.
Dans une interview
accordée à notre Centre Palestinien d’Information (CPI), Al-Ghol
dit que son gouvernement a
montré à la commission beaucoup de documents prouvant
l’implication de l’armée israélienne dans des crimes de guerre
et des carnages collectifs contre des civils palestiniens
pendant sa guerre agressive menée contre Gaza. Plus de preuves,
plus de documents seront encore présentés plus tard.
En voilà le résumé
et la traduction faits par le soin du département français de
notre Centre Palestinien d’Information (CPI).
CPI :
L’ONU avait mis en place une commission pour enquêter sur les
crimes de guerre lors de la guerre imposée à la bande de Gaza
par les Israéliens. La commission est effectivement arrivé dans
la bande de Gaza. Comment comptez-vous travailler avec elle ?
Al-Ghol :
Nous avons crié haut et fort pour l’envoi une telle commission,
une commission chargée d’enquêter et de voir l’étendue de la
catastrophe, des crimes, de l’holocauste, des dégâts causés par
les occupants israéliens.
La commission est effectivement arrivée dans
la bande de Gaza, ce lundi 1er juin. Nous l’avons
chaleureusement accueillie et l’avons mise au courant, à l’aide
de documents, de photos, de preuves prouvant l’inculpation de
l’armée israélienne dans des crimes de guerre et de nettoyage
ethnique. Les membres de la commission ont examiné des restes
d’obus et de missiles utilisés par les forces israéliennes
d'occupation.
La délégation pratiquera plusieurs visites
de terrain, dans le camp de Jabalia, à Beit-Lahya, à Al-Zaytoun.
CPI :
Où en est-on de la poursuite des criminels de guerre sionistes ?
Al-Ghol :
Nous n’avions pas de bureau gouvernemental recensant les
innombrables crimes sionistes commis contre les Palestiniens
depuis un siècle. C’est très récent qu’un comité a été formé. Il
est en charge de mettre en document tous les crimes israéliens.
Par ailleurs, nous avons contacté beaucoup
d’institutions internationales. Plus de 78 affaires ont été
présentées devant les tribunaux internationaux. Et plus de 150
affaires sont actuellement devant les tribunaux européens. Nous
ne pourrons être tranquilles avant de voir les criminels
sionistes dans les cages de tribunaux pour être jugés comme ils
le méritent.
CPI :
On constaterait une faiblesse dans le travail de la cour pénale
international. Elle n’a pas encore émis de mandats d’arrestation
à l’encontre des criminels de guerre, bien que leur implication
dans l’utilisation d’armes prohibées soit maintenant évidente.
Qu’en dites-vous ?
Al-Ghol :
Il est vrai qu’il y a un grand retard. Toutefois, les plaintes
déposées ne sont pas encore refusées. Tout le monde sait que si
le coupable n’était pas israélien, le mandat d’arrestation
serait émis depuis assez longtemps.
A se rappeler que des tribunaux de plusieurs
pays européens ont émis des mandats d’arrestation et que des
chefs israéliens évitent par conséquent d’aller dans ces pays.
CPI :
La ville d'Al-Quds est le sujet d’une attaque affreuse des
occupants israéliens. Ces derniers veulent la judaïser, la vider
de ses habitants d’origine. Qu’en dit le gouvernement
palestinien ?
Al-Ghol :
Depuis un moment, nous crions que les occupants israéliens
commettent des massacres à l’envers du peuple palestinien,
contre sa terre, contre ses lieux saints. Il y a surtout ces
crimes pratiqués contre la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Les
Israéliens font tout pour la démolir et bâtir leur prétendu
troisième temple à sa place. Ils font tout pour déporter les
habitants originaires de la ville…
A Gaza, aussi bien le gouvernement que le
Conseil Législatif Palestinien regardent de près ces agissements
et en trient les conséquences. Des commissions ont été
spécialement mises en place pour recenser toutes ces violations.
Et sur les tous les niveaux, local, régional
et international, les efforts continuent pour activer l’affaire
de la ville d'Al-Quds devant les tribunaux internationaux et les
organisations des droits de l’homme.
Remarquer que le monde commence à se rendre
compte du danger qui entoure la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Et
nous confirmons que les occupants israéliens pratiquent de vrais
crimes contre le peuple palestinien et contre ses lieux saints
dont en particulier la mosquée d’Al-Aqsa. En dessous de la
mosquée, ils pratiquent des travaux, des ratissages, ils
creusent des tunnels. Tout un chacun doit assumer ses
responsabilités avant qu’il ne soit trop tard, avant que les
conséquences désastreuses et incertaines ne ravagent et brûlent
tout.
CPI :
Le gouvernement palestinien, comment juge-t-il les mesures
oppressives pratiquées par les occupants israéliens à l’encontre
des captifs palestiniens enfermés dans leurs prisons ?
Al-Ghol :
J’ai le grand regret de dire que le gouvernement palestinien est
le seul au monde qui possède un ministre des captifs. Ce n’est
qu’une image de l’étendue de la catastrophe dans laquelle vit le
peuple palestinien sous l’occupation israélienne. Le nombre de
captifs a dépassé les onze mille. Derrière les barreaux
israéliens, il y a plus de 400 enfants et plus de 90 femmes et
personnes âgées. Il y a des Palestiniens qui ont vécu plus de 30
ans derrière ces barreaux. Même les députés et les ministres
palestiniens n’ont pas été épargnés. Dans le monde entier, il
n’y a pas de députés élus par le peuple qui se trouvent en
prison, ayant l’immunité diplomatique. Cet emprisonnement
consiste à lui tout seul en un crime à l’encontre des
Palestiniens, de la loi internationale.
Les occupants israéliens n’arrêtent pas
leurs crimes à l’encontre des captifs palestiniens. Pire, les
tribunaux israéliens ne font que donner à leur gouvernement les
outils dont il a besoin pour rendre légitimes leurs crimes.
C’est à toutes les institutions juridiques
de pratiquer leurs devoirs et d’intervenir pour mettre un terme
aux agissements de l’occupation israélienne.
CPI :
L’injuste blocus imposé contre Gaza continue, qu’en dites-vous ?
Al-Ghol :
Un million et demi d’âmes palestiniennes sont enfermées dans une
grande prison qu’est la bande de Gaza. La Cisjordanie, à son
tour, est transformée en six cantons. Ces sont des groupes
résidentiels entourés par de hauts murs. Ils sont également
entourés par 730 barrages militaires. Cela dit, deux millions et
demi de Palestiniens sont également enfermés en Cisjordanie.
L’Amérique, pourtant si grande, si elle
avait été le sujet d’un blocus comme celui imposé à Gaza, aurait
hissé le drapeau blanc. Le blocus est lui aussi un crime de
guerre en soi. Il est de plus un crime contre l’humanité. Les
malades qui perdent la vie à cause de lui ne cesse d’augmenter.
CPI :
Le gouvernement palestinien de la bande de Gaza a annoncé la
création d’un bureau de justice. Comment cela marche ?
Al-Ghol :
Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, voulait et depuis
longtemps mettre en place un tel bureau. Dans le ministère de la
justice, un bureau semblable a commencé son travail depuis un
moment. On travaille pour améliorer son rendement. Il est chargé
de recevoir les plaintes des Palestiniens avec un maximum de
transparence.
CPI :
Le ministère de la justice a été bombardé et complètement
détruit. Comment assume-t-il ses devoirs ?
Al-Ghol :
Les occupants israéliens ont bombardé le ministère de la
justice, ainsi que les ministères importants tels que le
ministère de l’intérieur, des finances, des affaires étrangères
et le conseil des ministres. C’est un crime de guerre
supplémentaire. Mais la destruction des bâtiments
gouvernementaux n’empêche guère le gouvernement de continuer son
travail. Les ministres et les fonctionnaires sont prêts à
assumer leurs devoirs même dans des tentes et sous toutes les
conditions.
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