Interview de
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
La Voix de la Russie
Révolutions de
couleur
Voici le tour de l'Afrique et de la
Chine !
Luc Michel
Mercredi 24 décembre 2014
EODE Press Office avec La Voix de la
Russie (Rossiya Segodnya)/
2014 12 23/
Entretien de Luc Michel,
administrateur-général d’EODE,
Avec Mikhail Gamandiy-Egorov (La Voix de
la Russie / Rossiya Segodnya) :
« DE NOUVELLES RÉVOLUTIONS DE COULEUR EN
AFRIQUE ET AILLEURS À L’HORIZON »
Partie 1 (publiée ce 23 déc. 2014)
On
observe ces temps-ci des tentatives de
changement de régimes sur le continent
africain. A première vue, beaucoup le
voient d’un œil positif. Des changements
tant attendus dans des pays sous
contrôle de régimes aux mains de
marionnettes corrompues, eux-mêmes sous
contrôle des intérêts néocolonialistes.
Le système néocolonial de la
Françafrique représente un exemple
flagrant lorsque l’ancienne métropole
coloniale tue et enlève les leaders
africains osant défier ses intérêts. Les
combattants panafricanistes mènent donc
une lutte acharnée pour mettre fin à
toute cette injustice qui dure depuis
bien trop longtemps.
Néanmoins, les
tentatives de changements que l’on
observe aujourd’hui sont-ils
véritablement positifs ? Que se
cache-t-il derrière ? Et n’y a-t-il pas
un risque majeur que ces révolutions
contre le néocolonialisme soient tout
simplement volées au profit d’un autre
néocolonialisme, encore plus actif et
agressif ?
Nous allons tenter
d’en voir plus clair avec Luc MICHEL,
grand spécialiste de la géopolitique qui
suit activement les différents processus
en cours aujourd’hui en Afrique et dans
le monde.
# Mikhail
Gamandiy-Egorov/La Voix de la Russie :
Luc
MICHEL, bonjour et bienvenue de nouveau
à La Voix de la Russie. Vous avez
affirmé récemment que plusieurs pays
africains, dont le Gabon, vont vivre ce
qu’on appelle des « révolutions de
couleur ». Racontez-nous.
Luc MICHEL : Depuis
le « sommet USA-African leaders » de
Washington les 3-4-5 août dernier, tout
a été mis en place par les américains
pour une vague de changements de régimes
en Afrique qu’ils entendent organiser.
En particulier, la NED (National
Endowment for Democracy), a pris en main
des centaines et des centaines
d’activistes, journalistes,
syndicalistes africains, venus d’Afrique
et de l’UE, lors d’un « sommet parallèle
» à Washington les 5
et 6 août dernier.
Une « révolution de
couleur » à l’africaine est déjà en
cours au Gabon contre le régime Bongo.
Et plus l’on creuse la révolution du
Burkina Fasso plus l’on retrouve
notamment les Réseaux Söros, à commencer
par l’International Crisis Group (ICG).
Au Cameroun, on prépare la
déstabilisation du régime Biya, à
nouveau avec les Réseaux Söros, dont ici
aussi l’ICG. Et des structures de
propagande anti-Kabila sont déjà mises
en place depuis le mois d’août,
notamment à Bruxelles et Paris, avec des
journalistes "retournés" par la NED.
Scénarios, réseaux,
financiers : ce sont partout les même
méthodes qui ont déjà organisé les
« révolutions de couleur » en Europe de
l’Est et au Venezuela, puis le
soit-disant « printemps arabe ». Voilà
comment Washington - Maison blanche,
NED, YALI (Young African Leaders
Initiative), etc ... - prépare une vague
de changements de régimes en Afrique
(décidée lors du Sommet
USA-African leaders début août
2014) et organise une 5e colonne
d'agents américains (journalistes,
activites, universitaires, syndicalistes
...) en Afrique et dans la Diaspora
africaine !
# LVdlR :
Depuis le mois d’août, vous alertez
l’Afrique, notamment dans vos
interventions comme éditorialiste et vos
émissions de géopolitique sur la grande
chaîne de télévision internationale
francophone AFRIQUE MEDIA, sur cette
déstabilisation générale venue des USA
(1). Qu’est ce qui vous permet
d’affirmer tout cela ?
Luc MICHEL : Mon
école géopolitique (dite
« euro-soviétique » dans les Années 80,
aujourd’hui « de l’Axe
Eurasie-Afrique ») a pour devise la
formule du grand géopoliticien allemand
Karl Haushofer, le père du concept
de « bloc continental » : « se faire
enseigner par l’ennemi est un honneur ».
Mon équipe et moi-même lisons donc
quotidiennement la grande production des
think tanks et des géopoliticiens
américains, ainsi que les médias de
l’ennemi. Et là tout est lumineux. Des
documents, des déclarations ont été
publiées qui ne laissent aucun doute sur
le nouveau projet de recolonisation des
USA en Afrique.
#
LVdlR : Quel sont ces documents ? Donnez
nous des exemples …
Luc MICHEL : Pour
ceux qui douteraient de mes analyses,
j’ai publié (sur ma chaîne politique
PCN-TV et dans des émissions du GRAND
JEU, l’émission de géopolitique que je
produit pour EODE-TV et AFRIQUE MEDIA
TV) notamment un document révélateur,
des images confidentielles du « Sommet
alternatif » de la NED. Intitulée «
Africa Civil Society Conference » (2), à
Washington les 5 et 6 août 2014, « en
marge du Sommet USA - Afrique », la
Conférence entendait organiser « un
programme d'action pour la démocratie »,
entendez des régimes pro-occidentaux
sous influence des USA, et était centrée
sur l’action dans les médias. Vous y
verrez des centaines et des centaines
d’activistes, syndicalistes et
journalistes africains pris en main, y
compris et surtout financièrement, par
la NED pour déstabiliser l’Afrique.
Voici en action la fabrique des
mercenaires des changements de régime
pro-américains en Afrique !
Voici comment la
NED présente sa Conférence : « Profitant
de l'occasion offerte par le Sommet des
dirigeants africains de la Maison
Blanche, les principales organisations
de démocratie et des droits de l’homme
américaines convoqueront une conférence
de la société civile africaine
concurrente, Vers un programme d'action
pour la démocratie, le 5 Août (sur
invitation seulement) et le 6 à
Washington, DC. La conférence sera une
plate-forme importante pour les
militants africains principaux de
rappeler à leurs gouvernements et la
communauté internationale que les
citoyens africains apprécient la liberté
et la démocratie et fournira une
occasion pour aider à réaffirmer la
réforme démocratique et droits de
l'homme sur l'agenda africain, à
galvaniser et à diffuser le programme
des militants de la démocratie
africaine, partager défis et
réalisations, identifier les priorités
et les stratégies d'action » …
J’ai publié un
second document video de la NED : le
clip de propagande officiel du « Sommet
Afrique » de la NED (clip de la NED «
Africa Civil Society Conference Recap »)
(3) ! Vous y verrez la 5e colonne US en
Afrique, sûre d’elle, déterminée. A
noter l’accent mis sur un activiste de
GUINEE EQUATORIALE, mis en avant. Car le
Président Obiang Gnema Mbassogo et le
nouveau centre du panafricanisme sont
une des cibles principales de
Washington. On y explique qui sont les
partenaires de la NED, notamment les
Réseaux OPEN SOCIETY de Georges Söros,
un autre des grands organisateurs et
financiers des « révolutions de couleur
».
Cerise sur le
gâteau, la conférence était sponsorisée
par FREEDOM HOUSE, un autre organisme US
spécialisé dans le financement des
changements de régime et … FACEBOOK ! A
la fin du clip, comme pour vendre une
marque, la NED annonce sans vergogne ses
sponsors…
# LVdlR :
Pour nos lecteurs, pourriez-vous
préciser en quelques mots ce qu’est
exactement la NED ?
Luc MICHEL : La NED
est un organisme para-gouvernemental US
et a été qualifiée à juste titre de «
vitrine légale de la CIA ». Depuis 30
ans, la National Endowment for Democracy
sous-traite la partie légale des
opérations illégales de la CIA. Sans
éveiller de soupçons, elle a mis en
place le plus vaste réseau de corruption
du monde, achetant syndicalistes,
politiciens, activistes et journalistes.
# LVdlR :
Vous mettez aussi en cause une
initiative d’Obama, les YALI ?
Luc MICHEL : Oui la « Young African
Leaders Initiative », les YALI ! J’ai
publié aussi une video du meeting des
YALI, avec Obama à Washington le 3 août
dernier (4). On y voit le formatage de
jeunes africains, américanisés pour
servir de 5e colonne à la recolonisation
de l’Afrique par les USA. A noter
particulièrement le début et l’hystérie
collective pour Obama arrivant.
Lors du sommet USA-African Leaders, les
YALI, une initiative d’Obalma et surtout
un réseau américain en Afrique, ont
donné le ton. Washington a lourdement
insisté sur les composantes de la
démocratie made in USA. Il faut voir la
video sur le Meeting des YALI, la «
Young African Leaders Initiative » avec
Obama le 3 août 2014. Sans aucun doute
la plus grande menace pour l’Afrique. Il
faut assister à l’ « américanolatrie »
de ces jeunes africains, formatés pour
servir les intérêts US en Afrique. Et
avec qui Obama entend remplacer les
chefs d’état africains actuels et
asservir l’Afrique.
# LVdlR :
Qu’est ce qui vous permet d’établir la
nocivité de ces « Young African
Leaders » ?
Luc MICHEL : Une réalité fort simple.
Les YALI sont une version africaine
d’une opération menée par les USA en
France depuis 1976 via La
« French-American Foundation » : les « young
leaders ». La French-American Foundation
– France est la matrice de la
collaboration française avec les USA.
C’est la principale organisation en
France qui se consacre à « renforcer les
liens entre la France et les États-Unis
».
Officiellement, « Depuis sa
création en 1976, elle se consacre à
encourager un dialogue actif entre les
deux nations. L’objectif de cette
fondation est d’œuvrer à une meilleure
compréhension mutuelle entre les deux
pays et à la recherche de solutions
partagées (…) En 1975, plusieurs
personnalités politiques, universitaires
et économiques décidèrent de créer un
environnement d’échanges et de débats
afin d’approfondir la relation entre la
France et les États-Unis. La naissance
de la French-American Foundation fut
officialisée en 1976 à Washington par
les présidents Valéry Giscard d’Estaing
et Gerald Ford, lors des célébrations du
bicentenaire de la Déclaration
d’indépendance américaine. »
# LVdlR :
Quel a été le résultat de l’action de
cette Fondation ? Vous parlez d’un
« outil de vassalisation des élites
françaises » ?
Luc MICHEL : L’outil de vassalisation
des élites française est précisément
l’organisation de « séminaires pour des
jeunes dirigeants (Young Leaders)
français et américains issus de la
politique, de la finance, de la presse
»,
« à fort potentiel de leadership
et appelés à jouer un rôle important
dans leur pays et dans les relations
franco-américaines ». « Young Leaders »
a été lancé en France en 1981. « Il
s’agissait de la première grande
initiative transatlantique visant à
renforcer les liens entre les deux pays
en encourageant la rencontre et
l’échange entre futurs leaders français
et américains (…) Plus de 30 ans après,
il continue de jouer un rôle-clé dans le
développement des liens
transatlantiques, rassemblant
aujourd’hui plus de 400 dirigeants issus
du monde de la haute fonction publique,
de l’entreprise, des médias, de l’armée
et de la recherche ».
Pour comprendre, parmi les Young Leaders
de précédentes sélections: Henri de
Castries (1994, président du directoire
du groupe Axa), Jérôme Clément (1982,
président d’ARTE), Annick Cojean (2000,
journaliste au Monde), Jean-Marie
Colombani (1983, fondateur de Slate et
ancien directeur du Monde), Matthieu
Croissandeau (2002, rédacteur en chef
adjoint du Nouvel Observateur),
Jean-Louis Gergorin (1994, dirigeant du
groupe AEDS, Airbus, etc.), Bernard
Guetta (1981, journaliste à France
Inter), François Hollande (1996,
président de la République française),
Erik Izraelewicz (1994, directeur du
Monde), Laurent Joffrin (1994, PDG de
Libération), Alain Juppé (1981, maire de
Bordeaux), Sylvie Kauffmann (1998,
journaliste au Monde), Yves de Kerdrel
(2005, éditorialiste au Figaro), Anne
Lauvergeon (1996, ancienne présidente
d’AREVA), François Léotard (1981, ancien
ministre de la Défense), Bruno Le Roux
(1998, ex président du groupe PS à
l’Assemblée nationale), Alain Minc
(1981, conseiller politique, économiste,
essayiste), Arnaud Montebourg (2000, ex
ministre du Redressement productif),
Aquilino Morelle (1998, ex conseiller
politique au cabinet du président de la
République François Hollande), Pierre
Moscovici (1996, ex ministre de
l’Économie et des Finances, commissaire
de l’UE), Olivier Nora (1995, président
des Éditions Fayard), Christine Ockrent
(1983, journaliste), Denis Olivennes
(1996, président d’Europe 1), Valérie
Pécresse (2002, ancienne ministre de
l’Éducation nationale), Alain Richard
(1981, ancien ministre de la Défense),
Jacques Toubon (1983, député UMP),
Marisol Touraine (1998, ministre des
Affaires sociales et de la Santé), Najat
Vallaud-Belkacem (2006, ministre des
Droits des femmes)…
# LVdlR :
C’est ce qui attend l’Afrique avec les
YALI ?
Luc MICHEL : Nul besoin de la théorie du
complot – incapacitante et qui détourne
de l’action politique – ou des
élucubrations antisémites pour disséquer
la nature du Régime français au prisme
de la fabrication de ces « Young
Leaders ». Il suffit d’analyser les
rapports de domination impérialiste en
France et ses outils de vassalisation.
On comprend mieux alors comment s’exerce
la domination des USA en France, comment
Washington domine médias, affaires et
monde politique, comment, renforcé
encore par divers lobbies, fondations et
réseaux – dont les réseaux atlantistes
ou neocons en France (revue de BHL ‘La
Règle du jeu’, etc) -, les USA imposent
à la France une politique au service de
l’étranger et contraire à ses intérêts
fondamentaux et à ceux de la
Grande-Europe ! On voit aussi alors
pourquoi Paris avec Sarkozy et Hollande
s’est détourné de la véritable politique
de la France, celle de l’Axe
Paris-Moscou, celle du général de
Gaulle. Avec son « Europe de l’Altantique
à l’Oural », sa « Grande politique arabe
», son opposition à l’OTAN et au « parti
américain » (dixit de gaulle lui-même).
Et bien entendu la situation est la même
partout en Europe. Ce qui existe en
France existe à Bruxelles, Rome, Berlin
ou Madrid. Ou encore au sein du
Parlement européen ou de l’OSCE …
C’est évidemment le même projet de
domination et la même outil de
vassalisation que Washington entend
organiser avec ses YALI, clone ou copie
conforme des « young leaders »
français !
# LVdlR :
Venons en au Gabon. Vous êtes au centre
d’une nouvelle polémique dans ce pays
(5) suite à la diffusion de votre
émission « LE GRAND JEU. UNE REVOLUTION
DE COULEUR AU GABON ? » (6). Cette
polémique faisant suite à celle sur le
livre de Pierre Péan « NOUVELLES
AFFAIRES AFRICAINES » que vous analisez
dans cette émission . Le Gabon est
communément considéré comme l’exemple
par excellence du système néocolonial de
la Françafrique. Bon nombre de
spécialistes et d’observateurs
l’appellent même la « tirelire » ou
encore « la propriété privée de la
France dans le domaine du pétrole ».
Selon vous, les instigateurs donc des
changements en question veulent placer
leurs propres pions à la place de ceux
placés dans le passé par la France ? Le
tout au travers d’une révolution de
couleur où vous identifiez la marque des
réseaux américains spécialisés
…
Luc MICHEL : Je ne
suis pas le seul à identifier cette
révolution de couleur, au Gabon
notamment.
J’ai diffusé dans mon émission
une video apparue le 14 novembre dernier
sur les réseaux sociaux. D’origine
anonyme et intitulée « le pompier
pyromane », elle dénonce elle aussi
l’organisation d’une « révolution de
couleur » au Gabon, au profit de Jean
Ping. J’ai une longue expertise de ces «
révolutions » organisées par les USA en
Europe de l’Est et dans le Monde arabe,
que je combat depuis la première
expérience dans la Yougoslavie du
président Milosevic. Je valide la
démonstration de cette video et j’en
partage les thèses et la valide …
Il y une marque, un
modus operanti des Réseaux OTPOR/CANVAS
derrière les « révolutions de couleur »
en Europe de l’Est mais aussi derrière
le soi-disant « printemps arabe ». Et on
retrouve la marque de ces réseaux
américains aujourd’hui au Gabon.
Mai ce n’est
évidemment pas tout. Il y a un
arrière-plan géopolitique à la crise
gabonaise. Ma thèse c’est que cet
arrière-plan a changé depuis 2007-2008.
Il y a une vision géopolitique ou un
plan géopolitique américain, anglo-saxon
pour l’Afrique. Et ce plan donne un rôle
secondaire à une France, diminuée et
vassalisée, placée sous le contrôle de
l’OTAN et de l’AFRICOM.
Original sur :
http://french.ruvr.ru/2014_12_23/De-nouvelles-revolutions-de-couleur-en-Afrique-et-ailleurs-a-l-horizon-8197/
(Suite dans la seconde partie de
l’entretien)
(1) Cfr. LES USA PREPARENT-ILS UN «
PRINTEMPS AFRICAIN » ?
https://vimeo.com/102962474
(2) Cfr. PCN-TV/ LA FABRIQUE DES
REVOLUTIONS DE COULEUR EN AFRIQUE (2) /
CONFERENCE AFRIQUE DE LA NED
(WASHINGTON, 5-6 AOUT 2014)
https://vimeo.com/115084012
(3) Cfr. PCN-TV/ LA FABRIQUE DES
REVOLUTIONS DE COULEUR EN AFRIQUE (1) /
CLIP DE PROPAGANDE DU SOMMET AFRIQUE DE
LA NED (AOUT 2014)
https://vimeo.com/115083906
(4) Cfr. PCN-TV/ DOCUMENT / THE MAKING
OF THE COLOUR REVOLUTIONS IN AFRICA (2)
: MEETING OBAMA - YALI IN WASHINGTON
(AUGUST 3, 2014)
https://vimeo.com/114848324
(5) Cfr. « Luc Michel évoque une
éventuelle «déstabilisation du Gabon»
par les USA »
http://gabonreview.com/blog/luc-michel-evoque-eventuelle-destabilisation-du-gabon-les-usa/
(6) EODE-TV & AFRIQUE MEDIA/ LE GRAND
JEU (4) : GABON. UNE REVOLUTION DE
COULEUR AFRICAINE ?
https://vimeo.com/114560655
www.eode.org
https://vimeo.com/eodetv/
Le sommaire de Luc Michel
Le sommaire de Mikhaïl Gamandiy-Egorov
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