Syrie
L’ordre
international qui devrait résoudre les
problèmes et protéger la souveraineté
des pays a échoué dans sa mission
Le président al-Assad
Photo:
D.R.
Mercredi 4 mars 2015
Damas / Le président Bachar al-Assad a
affirmé que l’ordre international que
représentent l’ONU et le Conseil de
sécurité et qui devrait résoudre les
problèmes, protéger la souveraineté de
différents pays et interdire les guerres
avait échoué dans sa mission.
Dans une interview qu’il a accordée à la
télévision portugaise officielle “RTP”,
le président al-Assad a indiqué que
l’opposition modérée est une sorte
d’illusion et que la scène du terrorisme
en Syrie est dominée par Daech, le Front
Nosra et certaines autres factions.
A la question de savoir comment il
décrit actuellement la Syrie après
quatre ans des contestations dans le
pays, le président al-Assad a fait
savoir que la crise avait influé sur
l’ensemble de la Syrie et chaque Syrien
quelle que soit son appartenance ou sa
loyauté, faisant allusion à cet effet à
la destruction des centaines d’hôpitaux
et des milliers d’écoles et à
l’incapacité des dizaines de milliers
d’élèves de se rendre aux écoles, “ce
qui assure un climat propice à la
propagation du terrorisme et de
l’extrémisme”, a précisé le président
al-Assad.
Et le président al-Assad d’ajouter : “En
dépit de toutes les difficultés, les
Syriens sont déterminés à poursuivre la
lutte contre le terrorisme, à défendre
leur pays et à défier l’hégémonie”.
En outre le président al-Assad a indiqué
qu’il est impossible de dire que la
Syrie est finie tant que le peuple reste
unifier, se tient aux côtés de son armée
et lutte contre le terrorisme,
soulignant la poursuite de la subvention
gouvernementale, de l’octroi des
salaires aux citoyens, même dans les
zones contrôlées par les terroristes, et
de l’envoi des vaccins nécessaires aux
enfants dans les zones précitées.
Questionné sur la collaboration du
gouvernement syrien avec Daech, le
président al-Assad a répondu que le
gouvernement traite avec les civils et
leur assure tous les impératifs dans
lesdites zones.
Quant à la violation non juridique de
l’espace aérien par les avions de la
Coalition, le président al-Assad a fait
noter que cette violation constitue un
échec pour l’ordre international qui
devrait résoudre les problèmes, protéger
la souveraineté des pays et interdire
les guerres, mais ce qui compte c’est
l’échec de l’ONU dans la protection des
citoyens au niveau international, dont
la Syrie, la Libye, le Yémen et autres
pays.
Répondant à une question sur l’échec de
l’armée syrienne, vu que de nombreux
Chrétiens ont été enlevés récemment au
nord de la Syrie, le président al-Assad
a dit : “En fait, le rôle de l’armée
syrienne consiste à protéger tout
citoyen sans prendre en considération
son appartenance, sa religion, sa
confession ou son ethnie. Je souhaite
que l’armée syrienne soit susceptible
d’aider chaque Syrien depuis le début de
la crise jusqu’à présent, mais
l’obstacle principal qui empêche l’armée
syrienne de le faire est le soutien
illimité apporté aux terroristes par des
pays occidentaux et régionaux”.
A la question de savoir comment la Syrie
sortirait de l’impasse, surtout que
Genève I, Genève II et l’initiative
russe ont échoué, le président al-Assad
a affirmé que “le règlement en Syrie est
politique et que l’autre partie avec qui
nous avons mené des entretiens à Genève
avait été choisie par l’Occident, la
Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar.
Cette partie n’est point une opposition.
Si vous voulez mener un dialogue il vous
faudra le faire avec une opposition
syrienne…avec un partenaire syrien… avec
des personnes syriennes qui représentent
les Syriens à l’interne de la Syrie, non
pas avec des personnes qui représentent
d’autres pays, c’est pourquoi ce qui
s’est passé à Genève n’était pas un
exemple à adopter”.
A propos de l’exclusion de la Coalition
nationale, le président al-Assad a fait
noter : “Je n’exclus personne tant
qu’elle est syrienne. Si la Coalition
aurait été formée en Occident ou dans
tout autre pays, celle-là ne représente
guère le peuple syrien qui ne l’accepte
pas”.
De même, le président al-Assad a fait
allusion à la différence entre ce qui
s’était passé à Moscou et à Genève,
disant : “Nous disposons de points
communs avec certaines parties de
l’opposition qui ont été invitées à
Moscou, lesquels ont constitué un début
du dialogue qui durerait pour
longtemps”.
A la question de savoir pourquoi
certains pays, tels que la France, ne
veulent pas le succès de toute
conférence de paix, le président al-Assad
a répondu : “Disons qu’il y ait deux
raisons, la première ne dépend pas
uniquement des Français, mais de tout
responsable impliqué dans des actes
hostiles à la Syrie durant les quatre
ans passés. La fin de la guerre démasque
ces responsables devant l’opinion
publique dans leur pays. C’est le cas
dans les pays qui en disposent, non pas
en Arabie Saoudite et au Qatar qui n’ont
pas d’opinion publique. Ces responsables
seront démasqués en abordant la
révolution dont ils ont parlé et qui a
échoué bien qu’elle soit soutenue par
l’Occident et des pays régionaux, tandis
que la 2ème raison est relative à la
France et à ses relations financières
avec les pays du Golfe. Les intérêts
financiers ont poussé les responsables
français à remplacer leurs valeurs de
liberté, fraternité et démocratie par
les pétrodollars”.
Quant à la visite de parlementaires
français et si elle était organisée ou
surprenante pour lui, le président al-Assad
a assuré qu’elle n’était point
surprenante et que cette délégation
n’était pas la première qui visite la
Syrie, soulignant à cet effet les
différentes délégations de la France et
d’autres pays qui avaient visité la
Syrie.
Le président al-Assad a ajouté que la
visite de la délégation avait été
organisée officiellement et que la
délégation disposait d’un ordre du jour
quand elle était arrivée en Syrie.
“Nous avons une impression que la
majorité de membres du gouvernement et
de responsables français connaissaient
auparavant la question de la visite”,
a-t-il précisé.
Le président al-Assad a indiqué que la
délégation n’avait transmis aucun
message et qu’elle était venue en Syrie
dans le but de constater la réalité sur
le terrain.
A la question de savoir si la Syrie peut
aider les pays européens dans la lutte
contre les menaces terroristes qui les
visent, le président al-Assad a assuré
que les responsables en Europe doivent
disposer d’une volonté, qu’ils manquent
actuellement, de lutter contre le
terrorisme et ne pas adopter des
politiques têtues et arrogantes.
“La Syrie peut bien sûr aider dans la
lutte contre le terrorisme, mais il faut
d’abord mettre les bases de la garantie
du succès”, a poursuivi le président al-Assad.
Par ailleurs, le président al-Assad a
abordé la campagne de propagande énorme
qui se poursuit depuis quatre ans contre
la Syrie, indiquant que les
manifestations n’étaient pas dès le
début pacifiques.
Evoquant l’impossibilité de l’apparition
surprenante de Daech et du Front Nosra,
le président al-Assad a imputé à
l’Arabie Saoudite et au Qatar
caractérisés par l’idéologie wahhabite,
ainsi qu’à Erdogan qui défend sévèrement
l’idéologie des frères musulmans, la
responsabilité du soutien des
terroristes.
Le président al-Assad a indiqué qu’en se
référant aux médias occidentaux,
notamment ceux américains, 80% des
terroristes viennent par le biais de la
Turquie.
“De même, la libération de la ville
d’Ain Arabe a pris 4 mois en dépit des
raids menés par la Coalition, alors
qu’une ville pareille ayant la même
superficie et la même nature de terre a
pris de deux à trois semaines pour la
libérer par l’armée syrienne. Donc, la
libération d’Ain Arabe a pris ce temps
en raison du soutien logistique apporté
aux terroristes via les frontières avec
la Turquie”, a-t-il fait allusion.
Questionné sur l’appui de l’armée
syrienne aux Kurdes, le président al-Assad
a confirmé le soutien des Kurdes avant
la question d’Ain Arab, affirmant que
“nous disposons de documents sur les
armes que nous les envoyions, en plus
des raids aériens et du bombardement”.
En outre, le président al-Assad a
indiqué que les Américains avaient
annoncé l’entraînement de 5000
combattants, ce qui démontre
l’indisponibilité d’une volonté de la
lutte anti-terroriste chez les
responsables occidentaux.
A la question de savoir qu’est-ce qu’il
attend des pays parlant le Portugais, le
président al-Assad a dit : “Je n’attends
pas, mais j’espère que les responsables
font part de la vérité à leurs peuples,
une vérité impartiale, pour qu’ils
puissent ensuite l’analyser. J’espère
aussi que le Portugal, en tant que
partie de l’Union européenne, voit ce
que la République Tchèque avait fait en
conservant son ambassade ouverte en
Syrie. L’Europe ne doit pas s’isoler de
la réalité et j’espère que le Portugal
joue un rôle au sein de l’Union
Européenne pour changer cette ligne”.
A. Chatta
Le
dossier Syrie
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