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Interview : Grégoire Lalieu et Michel
Collon
Comment expliquer le
succès du Hamas ?
Mohamed Hassan
Mardi 10 février 2009
Pour les grands médias, l’affaire semble entendue : le Hamas est
terroriste, intégriste et fanatique. Pourtant, ce mouvement a
gagné les dernières élections et sa popularité ne cesse de
croître auprès des Palestiniens. Pourquoi ? Nous l’avons demandé
à Mohamed Hassan, auteur de L’Irak face à l’occupation, et un
des meilleurs spécialistes du Moyen-Orient...
Qu’est réellement le Hamas ?
Le Hamas est un mouvement politique issu d’un des plus vieux
mouvements politiques d’Egypte, les Frères Musulmans. Le mot «
Hamas » signifie l’éveil, il fait référence à quelque chose en
éruption… C’est un mouvement nationaliste islamiste que l’on
pourrait comparer au mouvement nationaliste irlandais. Face à
l’occupation coloniale de l’Irlande par les Britanniques, se
développa à partir de 1916 un mouvement de résistance, l’Irish
Republican Army. Comme les Irlandais étaient catholiques et les
colons britanniques protestants, l’occupant tenta d’en faire une
guerre de religions. La religion peut être utilisée pour
mobiliser un peuple pour une cause.
Quel contexte historique explique
l’émergence du Hamas ?
Pour le comprendre, nous devons prendre en considération
différents événements historiques. Le premier est la guerre des
Six Jours qui discrédita le nassérisme en 1967. Nasser était un
président égyptien qui encouragea une révolution arabe pour
l’indépendance et le développement. Suite à la sévère défaite
que lui infligea Israël, son idéologie perdit en influence.
Après sa mort, l’Egypte et Israël entrèrent à nouveau en conflit
lors de la guerre d’Octobre en 1973. L’Egypte et la Syrie
voulait récupérer des territoires sous occupation israélienne.
Finalement, l’Egypte et Israël signèrent un accord, mais cet
événement marqua une profonde division dans le monde arabe entre
les pays qui étaient prêts à accepter les conditions
israéliennes et ceux qui voulaient résister comme la Syrie,
l’Algérie, l’Irak… Bien sûr, la question palestinienne restait
un élément crucial dans ces conflits. La résistance à Israël
avait d’ailleurs mené à la formation de l’OLP, l’Organisation
pour la Libération de la Palestine. Cette organisation a été
créée dans le but de rassembler les différents mouvements de
résistance pour allier leurs efforts dans la résistance à
Israël. Avant de négocier avec cette organisation lors des
accords d’Oslo, Israël la considérait comme un groupe terroriste
et lui infligea plusieurs défaites qui peuvent expliquer
l’émergence du Hamas.
La première défaite survint avec le septembre noir de 1970.
L’OLP avait son quartier général en Jordanie où le roi Hussein
négocia un accord avec Israël pour réprimer brutalement
l’insurrection palestinienne. L’OLP fut alors obligée de fuir
vers Beyrouth. La seconde importante défaite survint en 1982.
Israël attaqua le Liban et la plupart des combattants de l’OLP
durent partir très loin de la Palestine. Le QG de l’organisation
fut établi à Tunis. C’est dans ce contexte particulier qu’arrive
la première Intifada en 1987. L’Intifada était un soulèvement
populaire en réaction à l’occupation israélienne qui a démarré à
Gaza et a ensuite gagné la Palestine tout entière. Comme je l’ai
dit, l’OLP se situait très loin à ce moment-là. Le Hamas au
contraire se trouvait en Palestine et prit part à l’Intifada.
Cet événement marque l’arrivée de ce mouvement qui débuta dans
les prisons ! Les prisons étaient habituellement considérées
comme un lieu de punition. Mais après que des résistants de
l’Intifada furent emprisonnés, la donne changea ! C’est dans les
prisons que le Hamas commença à recruter et à se développer en
tant qu’organisation. Avec l’Intifada, le Hamas fut exposé à
l’opinion palestinienne, l’opinion israélienne et l’opinion
internationale.
Comment l’OLP réagit-elle à
l’Intifada ?
Avec l’Intifada, l’OLP se divisa en deux ailes : la plus forte
qui voulait continuer la résistance et qui était basée à Tunis
et une autre moins importante qui voulait négocier un accord.
Ces membres-là se cachaient et n’eurent pas le courage de
défendre leurs opinions jusqu’aux accords d’Oslo où ils se
manifestèrent au grand jour et devinrent plus forts. Arafat
était un tacticien et après la fin de la première Intifada, il
utilisa les différents courants palestiniens dans le but de
ramener l’OLP en Palestine.
Quelles étaient ces lignes ?
D’abord, vous avez ceux qui voulaient continuer le combat contre
Israël sans concession. Arafat devait les marginaliser pour
obtenir quelque chose. D’un autre côté, vous avez ceux qui
voulaient capituler, et ils dirigent le gouvernement palestinien
aujourd’hui. Enfin, il y a la bourgeoisie qui souhaitait tirer
profit d’une négociation. Arafat les utilisa pour obtenir ce
qu’il voulait. Cela nous mène aux Accords d’Oslo en 1993. Ces
accords ont permis à l’OLP de revenir en Palestine mais à part
ça, ce fut une grande défaite. Les Palestiniens acceptèrent 22%
de leurs terres. Il n’y a aucun accord dans l’Histoire qui
confère à une partie seulement 22% de ce qu’elle demandait !
L’OLP n’était plus considérée comme une organisation terroriste
et gagna la reconnaissance d’Israël, mais elle réussit pas à
réellement améliorer la situation à Gaza et en Cisjordanie. Rien
dans l’accord n’a été mentionné pour mettre fin à la
colonisation israélienne. Cet élément a discrédité l’autorité
palestinienne auprès de la population et a aussi contribué au
succès du Hamas en tant que mouvement de résistance. Un autre
élément important est le fait que l’autorité palestinienne, qui
recevait des fonds de l’Occident, est devenue corrompue. Rien
n’indique que le Hamas ait ce problème. D’une part, ses
principales sources de revenus proviennent d’un système basé sur
la charité dans le monde musulman. D’autre part, vu qu’ils
critiquent l’autorité palestinienne sur le problème de la
corruption, ils veillent sérieusement à ce que cela ne se
produise pas dans leurs rangs.
Comment expliquer le succès du
Hamas ?
Trois facteurs expliquent le succès du Hamas. Le premier est le
maintien de la résistance et le refus de toute solution imposée,
ce qui correspond à la volonté de la population. Le second
facteur est que le Hamas exige le retour des réfugiés de 1948 et
de 1967. En 1948, après la création de l’Etat d’Israël, beaucoup
de Palestiniens furent expulsés du territoire. Avec la guerre
des Six Jours en 1967, environ 300.000 réfugiés partirent en
Jordanie. Aujourd’hui, c’est plus de six millions de réfugiés
qui n’ont pas le droit de revenir dans leur pays ! En revanche,
en tant qu’Etat juif, Israël accueille n’importe quel juif de
n’importe où : Espagne, Russie, Ethiopie… Des personnes qui
n’ont jamais été vues en Palestine auparavant! La question des
réfugiés est un élément important des revendications
palestiniennes dont le Hamas s’est fait le porte-parole.
Le dernier facteur qui a contribué au succès du Hamas est
l’élimination au sein de la communauté palestinienne des
personnes corrompues par Israël pour obtenir des informations.
Quelques-uns ont été éliminés physiquement et la plupart - des
délinquants, des alcooliques ou des dealers - ont été réintégrés
via les programmes sociaux du Hamas. L’information ne circulait
donc plus. C’est très important. Israël avait créé une société
corrompue où tout le monde était contre tout le monde et a
exploité cela pour construire un réseau d’informations et
établir un certain contrôle sur la résistance palestinienne.
C’est typique d’une mentalité coloniale. Les Britanniques ont
appliqué cela en Irlande du Nord. Rien de nouveau. Mais le Hamas
a réussi à détruire ce réseau, ce qui constitue une grande
victoire sur Israël.
Certains disent qu’Israël a
délibérément favorisé l’ascension du Hamas. Est-ce vrai ?
Pas du tout ! Il n’y en a aucune preuve. Israël a toléré le
Hamas en espérant que surviennent des conflits interpalestiniens.
Ils voulaient affaiblir l’OLP et le Fatah. Mais ils ne
s’attendaient pas à la qualité, la capacité et l’organisation
dont a fait preuve le Hamas en se développant de telle manière.
Toute puissance coloniale considère immanquablement ses sujets
comme des enfants naïfs.
Comment un mouvement islamiste
est-il devenu si populaire en Palestine ?
Sous l’occupation à Gaza et dans les autres territoires, il
n’était pas possible pour les Palestiniens de discuter
ouvertement ou même d’imaginer leur futur excepté dans deux
endroits : la mosquée et l’université. Le Hamas était bien
entendu déjà actif dans le premier. Mais il a ensuite commencé,
comme n’importe quel autre parti politique, à se manifester dans
les organisations étudiantes. Le marché est ouvert pour tous les
partis ! Le Hamas a donc recruté de jeunes étudiants brillants,
qui étaient bien perçus dans la société en raison de leur
dévouement et de leur honnêteté. C’était facile pour le Hamas de
les convaincre, car la volonté de résister les unissait. Il n’y
a pas de mystère! Le Hamas exprime ouvertement ce que la
population ressent dans son cœur. Avec les éléments les plus
combatifs, les plus intelligents et les plus éduqués de la
société, le Hamas est devenu une grande organisation.
Comment les autorités
palestiniennes ont-elles réagi à l’évolution du Hamas ?
Elles ont été touchées par la corruption et les scandales. Même
des journalistes palestiniens les ont condamnées pour ça. Arafat
était une espèce d’arbitre entre les différentes factions. Mais
après sa mort, les contradictions entre le Hamas et le Fatah
sont devenues antagoniques. Israël a exploité ces dissensions et
a entrepris d’utiliser le Fatah pour entamer la popularité du
Hamas. Ils pensaient que celui-ci n’accepterait pas de
participer à des élections. C’est pourquoi ils mirent vite sur
pied un scrutin. Tout le monde fut surpris que le Hamas accepte
de participer, mais personne ne fut réellement inquiet. Ils
pensaient en effet que le mouvement, en présentant une manière
de penser dogmatique et très limitée, serait vaincu par le parti
majoritaire. Contre toute attente, le Hamas créa une coalition
et offrit une image flexible, très loin de ce qu’on aurait pu
attendre d’une organisation fondamentaliste. En fait, le Hamas
souhaite un Etat islamiste mais la réalité est différente.
Le Hamas va-t-il ou non instaurer
un régime islamiste en Palestine ?
Un régime islamiste est le but ultime du programme du Hamas,
mais il faut comprendre qu’il ne pourra jamais l’appliquer. En
effet, sur le terrain, l’organisation est basée sur un mouvement
patriotique. Il faut savoir que la guerre brutale menée par
Israël contre Gaza n’a pas seulement mobilisé les forces du
Hamas, mais bien toutes les forces patriotiques, y compris
celles du Fatah. Cette agression a unifié le peuple palestinien.
Le Hamas peut-il devenir un mouvement plus progressiste en
alliance avec d’autres mouvements ? Oui, en raison de
l’agression israélienne. L’idée que le Hamas puisse créer une
société basée sur des modes de productions islamistes est une
illusion. C’est tout simplement impossible. Sur bien des points,
cette organisation ressemble au Hezbollah qui dit : « Le Liban
est un pays d’une grande diversité, nous n’en représentons
qu’une fraction et notre but est d’édifier avec tous les
progressistes libanais une économie nationale indépendante. » Je
voudrais vous faire remarquer au passage que personne ne pose ce
genre de question pour des pays comme l’Arabie Saoudite.
Quel est le programme
socio-économique du Hamas ?
Leur projet est une économie capitaliste marquée par une
intervention importante de l’Etat. Notons qu’actuellement, même
les libéraux européens souhaitent une intervention de l’Etat !
Si vous regardez l’Iran, vous avez un régime islamiste : du
capitalisme avec une intervention de l’Etat. Mais ils refusent
les dominations extérieures et redistribuent les richesses
provenant du pétrole. En ce qui concerne le Hamas, il faut
savoir que ce n’est pas essentiellement leur programme social
qui a séduit les Palestiniens mais bien le fait que ce mouvement
incarne la résistance. Et aujourd’hui, la résistance est ce qui
compte le plus pour le peuple de Palestine.
Quel est le rôle de la femme selon
le Hamas ?
Leur vision de la femme en théorie et en pratique est
différente. Pourquoi ? En Palestine, la situation est très
difficile. Les femmes doivent travailler pour gagner leur propre
croûte et élever leurs enfants. Le Hamas ne pourra jamais les
empêcher de travailler et les forcer à rentrer à la maison. À
part quelques riches pays pétroliers, personne ne pense comme ça
dans le monde arabe. Comment le Hamas pourrait-il retirer de la
société plus de 50% des éléments les plus actifs de la société
palestinienne ? En fait, celui qui ne respecte pas la femme est
celui qui croit qu’il est possible de la contrôler comme un
sujet passif.
Il y a des différences culturelles entre le monde arabe et
l’Occident qui ne sont pas bien comprises parce qu’elles
reposent sur des clichés. Prenons un exemple. Quand vous allez
dans une librairie par ici, vous voyez des tas de magazines avec
des blondes nues aux gros seins sur les couvertures… Personne ne
se dit que c’est dégoûtant et que ces femmes devraient être
mieux traitées. Mais quand on voit une femme portant un foulard,
on parle d’oppression ! Il y a une sorte d’hypocrisie en
Occident. Par exemple, en Indonésie, le régime actuel a été mis
en place en 1965 par un coup d’Etat au cours duquel un million
de communistes ont été massacrés. Aujourd’hui, la plupart des
femmes portent le foulard là-bas. Mais personne ne s’indigne de
leur situation, car ce pays produit du pétrole et est aligné sur
l’Occident.
Pourquoi le Hamas est-il rejeté en
Europe ?
L’islam n’est pas bien vu en Europe parce que cette dernière
s’identifie au christianisme. Il y a un réel rejet de la
contribution musulmane au développement de la civilisation
occidentale. En tant que groupe islamiste, le Hamas est donc mal
perçu. Mais pourquoi une personne, qui condamne le sionisme,
a-t-elle un problème avec le Hamas? Et pourquoi la même
personne, qui soutient la cause irlandaise, n’a-t-elle aucun
souci en ce qui concerne une organisation catholique ? Les
différences culturelles expliquent cela et c’est un phénomène
que l’on peut observer.
Je reviens juste d’Egypte. J’ai pu constater qu’en traversant la
Méditerranée, on change de monde, on change de façon de penser.
Je ne blâme pas les Européens, ils sont marqués par leur
éducation et la propagande médiatique. De plus, nous sommes dans
un système où nous devons toujours identifier des ennemis pour
justifier notre propre existence. Mais je crois qu’il faut faire
la part des choses. Moi-même, en tant que marxiste vivant dans
un pays occidental, j’ai bien sûr des contradictions avec le
Hamas ou le Hezbollah. Je regrette que la résistance soit menée
par un mouvement qui prend son inspiration dans l’Islam. Mais
ces contradictions sont secondaires actuellement. En revanche,
je suis complètement opposé à des personnes telles qu’Abbas ou
Moubarak, qui sont des laïcs mais qui servent les intérêts des
Etats-Unis. Je lis les infos en arabe, je connais bien la
situation là-bas et je perçois les contradictions d’un point de
vue différent de celui de la gauche européenne.
Pourquoi la gauche européenne ne
supporte-t-elle pas ouvertement la résistance palestinienne ?
Le problème de la gauche européenne, c’est qu’elle refuse de
faire une grande alliance contre l’impérialisme, à cause du
Hamas, des femmes voilées et de toutes sortes de prétextes. En
fait, elle se laisse aller à la grande alliance des Chrétiens
contre l’Islam, elle rentre dans la 'guerre des civilisations’
lancée par les idéologues américains. Elle subit très
profondément cette influence, beaucoup plus qu’elle ne le croit.
Pourquoi la gauche européenne ne s’énerve-t-elle pas lorsque des
fascistes chrétiens, comme les phalangistes, massacrent au Liban
? Pour ma part, en tant que laïc, j’ai soutenu la résistance des
Irlandais contre l’occupation britannique et je n’avais aucun
problème avec le fait que ces Irlandais étaient catholiques. En
fait, le problème de l’Européen, c’est qu’il a été élevé dans
une civilisation qui a des préjugés sur les juifs et les
musulmans.
Pourquoi la question palestinienne
est-elle si importante pour les Etats-Unis ?
La Palestine est un petit pays qui est malgré tout devenu l’un
des enjeux les plus importants dans le monde pour deux raisons.
La première est que l’Etat colon qui a été créé, doit être
défendu par les puissances impériales, les Etats-Unis et la
Grande-Bretagne, pour devenir l’élément dominant du
Moyen-Orient. C’est un moyen d’écraser le mouvement
révolutionnaire démocratique dans la région. Si vous écrasez la
question palestinienne, vous empêchez une alliance du monde
arabe avec toutes les lignes de résistance en Irak, au Liban…
Avant, c’était le Shah d’Iran qui jouait le rôle de policier
dans la région. Les Etats-Unis avaient placé une dictature
militaire pour servir leurs intérêts dans la région.
Aujourd’hui, c’est Israël. L’un des exemples les plus marquants
de cette pratique est la révolution dans le Yémen du Nord dans
les années 60. Un putsch avait été lancé par quelques officiers
soutenus par l’Egypte pour instaurer une république
démocratique. Le Cheik qui dirigeait le Yémen s’enfuit en Arabie
Saoudite. Alors, les Britanniques organisèrent des troupes
contre la jeune république pour écraser le mouvement
nationaliste arabe et des soldats, entraînés par Israël, furent
impliqués pour combattre les forces de libération. Israël envoya
également des milices au Salvador, au Sri Lanka, en Colombie… En
fait, partout où les Etats-Unis sont impliqués, Israël était ou
est impliqué.
La seconde raison est l’enjeu de Jérusalem en tant que ville
sainte. C’est la seconde ville en ordre d’importance pour
l’Islam. La question mobilise donc tous les musulmans à travers
le monde. Jérusalem est aussi très importante pour les chrétiens
palestiniens. Israël ne l’abandonnera pas. Ce serait considéré
comme une victoire pour les Palestiniens et l’Islam. De plus,
située sur la frontière entre Israël et la Cisjordanie,
Jérusalem occupe une position stratégique dans la politique
d’expansion israélienne. En fait, il faut savoir que cet Etat
n’a pas de frontières bien définies. Il n’a même pas de
constitution ! Israël a donc les coudées franches pour continuer
à s’étendre.
En massacrant aussi sauvagement à
Gaza, quel message Israël veut-il faire passer ?
Le message est : « Israël sera toujours là, même avec l’arme
nucléaire. Il peut vous imposer ce qu’il veut ».
Et ça marchera ?
Non, parce que de l’autre côté il y a des combattants qui n’ont
plus rien à perdre et qui sont prêts à se sacrifier, chose que
l’on ne trouvera pas dans les rangs de Tsahal. Avec son attaque,
Israël n’a rien obtenu sur le fond. Tout du contraire, le Hamas
va ressortir renforcé de ce conflit. Même en Cisjordanie, les
gens disent que s’il y avait des élections, ils voteraient pour
ce parti. En fait, ceux qui résistent gagnent toujours.
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