MADANIYA
Yémen: Le testament du Roi Abdel Aziz
Faysal Jalloul
Vendredi 15 février 2019
Par Faysal Jalloul, spécialiste du
Yémen, contributeur à l’Académie
Géopolitique de Paris
Texte de l’intervention de l’auteur au
colloque «La démocratie à l’Est de la
Méditerranée»; colloque organisé par
L’Institut Scandinave des Droits de
l’Homme (SIHR) Genève 22- 23 Septembre
2018. Adaptation en version française:
René Naba directeur du site
www.madaniya.info et membre du groupe
consultatif de SIHR (Institut Scandinave
des Droits de l’Homme).
Note de la
rédaction : Quatre ans après
son agression contre le Yémen, alors que
les pressions internationales notamment
américaines s’intensifient pour y mettre
fin dans la foulée de l’assassinat du
journaliste saoudien Jamal Khashoggi,
l’Arabie saoudite cherche désespérément
une sortie de crise par le haut pour
masquer son échec patent. Le Royaume a
ainsi lancé le «RED SEA Projet» en
association de cinq pays riverains de
cette voie d’eau stratégique, à
l’intersection des voies de navigations
maritimes internationales, située sur la
route du pétrole: Egypte, Soudan,
Jordanie, Djibouti, le Yémen représenté
par l’homme lige des Saoudiens, et la
Somalie). L’Arabie prévoit y investir
1.500 mille milliards de dollars pour la
promotion de la zone et d’y maintenir un
pied à terre. Retour sur cette guerre à
huis clos d’un état voyou contre le plus
pauvre des pays arabes.
Pour le lecteur arabophone, cf à ce
propos ce papier du quotidien libanais
Al Akhbar;
«L’Arabie chevauche la vague rouge pour
garder un pied à terre sur ses rives».
Focus : Le Yémen, un
foyer de civilisation florissant
Dans l’Antiquité,
le Yémen fut le foyer de plusieurs
civilisations florissantes. Au moins six
royaumes se développèrent dans cette
région de l’Arabie à partir du
XIIe siècle avant J.-C., basés à Ma’in,
Qataban, Ausan, Saba, Himyar et dans
l’Hadramaout. Le plus célèbre était le
royaume sabéen, qui dura onze siècles et
fut l’un des plus importants du
Proche-Orient.
La légende populaire l’identifie à la
reine de Saba, et le royaume de Saba est
mentionné dans le Coran. Sa capitale
était Marib, où les Sabéens
construisirent un gigantesque barrage,
merveille d’ingénierie antique, et
développèrent un système d’irrigation
basé sur des réseaux de canaux donnant
vie à une multitude de terres agricoles.
Vers 700 avant
J.-C., les Sabéens avaient étendu leur
domination sur la plus grande partie de
l’Arabie du Sud. La splendide
civilisation qu’ils avaient créée était
basée sur le commerce d’encens et de
myrrhe, au travers de réseaux
commerciaux allant jusqu’en Chine, en
Inde et au Proche-Orient.
Pour faciliter le commerce, ils
construisirent une série de colonies le
long de la mer Rouge jusqu’au
Proche-Orient et contrôlèrent la sortie
de Bab-el-Mandeb sur l’océan Indien et
la Corne de l’Afrique. Des vestiges de
l’art et de l’architecture sabéens ont
été découverts jusqu’au nord de
l’Éthiopie.
Avec l’avènement de l’islam, les tribus
yéménites jouèrent un rôle majeur dans
les conquêtes arabes de l’Égypte, de
l’Irak, de la Perse et du Levant. Au
XIIIe siècle, le Yémen avait une culture
islamique florissante, notamment de
nombreuses madrasas et centres
d’apprentissage islamique.
Cela entraîna le
développement d’une architecture
distinctive, unique dans la région et
reposant presque entièrement sur des
matériaux de construction locaux. La
vieille ville de Sanaa, qui date du
premier siècle chrétien, en est un
excellent exemple.
Le testament du Roi
Abel Aziz
«Prends garde du
Yémen. Ton bonheur proviendra de ce pays
comme ton malheur». Intabeh Min Al Yaman.
Khairoukom Min Al Yaman. Wa Charroukom
Min Al Yaman»
Les fils et
successeurs du Roi Abdel Aziz n’ont
visiblement pas tenu compte du conseil
du fondateur de la dynastie wahhabite et
du royaume saoudien.
Le Roi Faysal a mené une guerre de six
ans contre l’Egypte nassérienne pour la
défense du régime obscurantiste de
l’Imamat, dans la décennie 1960, et son
lointain successeur Salmane, dès son
accession au trône, comme pressé d’en
découdre, a lancé en 2015, une coalition
pétromonarchique contre ce pays, le plus
pauvre du Monde arabe. Une guerre qui
pourrait, par sa durée et son coût,
épuiser les ressources du Royaume et sa
crédibilité internationale.
Les témoins des
temps anciens du Yémen racontent que
l’Imam Badr usait d’un subterfuge pour
impressionner ses sujets. Il roulait en
voiture électrifiée de sorte que
lorsqu’un yéménite s’approchait de lui
pour le saluer en s’appuyant sur la
voiture, il recevait une décharge
électrique. La décharge était si
impressionnante qu’elle participait de
la légende d’un Imam intouchable (Haza
Al Rajjol La Youmass). Cela donne une
idée de l’ambiance régnant dans ce pays
à cette époque.
Du positionnement
spirituel et stratégique du Yémen
Pourquoi tant
d’acharnement? Très simplement pour une
double raison: spirituelle et
géopolitique.
Spirituelle: Le
Yémen, littéralement le pays situé à
droite sur le chemin de La Mecque, est
l’unique pays arabe qui englobe les deux
grandes catégorie de la population
arabe, les Arabes et les Arabisés -«Al
Arab Wal Moust’aribine». Un leg qui tend
à conférer une supériorité des Yéménites
sur leurs voisins, les bédouins
saoudiens.
Géopolitique:
Disposant d’une facade maritime de 2000
kms, à l’intersection des voies de
navigation du système énergétique
mondial, la Mer Rouge, le golfe d’Aden,
la mer d’Oman (Arabian Sea), au delà, le
golfe arabo-persique et l’Océan Indien,
le Yemen suscite des convoitises, alors
que la zone est le théâtre d’un
redéploiement stratégique avec
l’aménagement de deux nouvelles bases
militaires à Djibouti, -l’une américaine
l’autre chinoise, jouxtant l’ancienne
base française-, la militarisation
croissante de la Mer Rouge avec
l’installation d’une base israélienne en
Erythrée et une base iranienne en
Somalie.
Un régime hostile
au Yémen constitue une menace directe à
l’Egypte, le plus grand pays arabe, par
les périls qu’il fait peser sur la
navigation du Canal de Suez via son
contrôle de son débouché sur la Mer
Rouge, et partant, sur le ravitaillement
de l’Egypte et sur l’une de ses
principales sources de ses devises.
L’intervention
nassérienne répondait au souci de
neutraliser cette menace en prenant pied
au Nord Yémen en vue de prendre en
tenaille le protectorat britannique
d’Aden, afin de servir de base arrière
au «Front de Libération du Sud Yemen
Occupé (FLOSY)», un mouvement
nationaliste arabe dirigé par Abdel Kawi
Makkawi, de tendance nassérienne, qui
pratiquait la guerrilla contre les
troupes britanniques basées au Sud
Yémen. En soutenant l’indépendance du
Sud Yémen et l’instauration d’un régime
républicain allié au Nord Yémen, Nasser
entendait sécuriser la navigation dans
la mer rouge, au delà le Canal de Suez
Les objectifs de
l’Arabie saoudite: Le Hadramaout pour
contourner le Détroit d’Ormuz et le
Détroit de Bab El Mandeb.
La hantise de
l’Iran a conduit le Royaume saoudien à
chercher à s’emparer du Hadrammaout, la
plus importante province du Sud Yémen
ayant accès à la mer,, afin de
contourner le détroit d’Ormuz et le
détroit de Bab El Mandeb, pour la
commercialisation de son brut via
l’Océan Indien en ce que quiconque
contrôle ces deux détroits contrôle une
large part du trafic du brut à travers
le Monde.
(NDLR: La même
hantise a conduit le Qatar à songer à
percer un gazoduc terrestre afin
d’écouler son gaz à destination de
l’Europe via la Méditerranée, à travers
la Syrie et la Turquie. Le refus du
président syrien Bachar Al Assad de
l’offre conjointe du Qatar et de la
Turquie a précipité le déclenchement de
l’opération de déstabilisation de la
Syrie sous couvert du «printemps
arabe»).
Le président syrien
a rejeté l’offre turco qatarie car elle
heurtait de front les intérêts de ces
trois alliés -l’Algérie, la Russie et
l’Iran, trois pays hors Otan, qui
constituaient les principaux
ravitailleurs de l’Union Européenne en
gaz naturel.
La mainmise
saoudienne sur le Yémen
Pendant trente ans
de 1960 à 1990, l’Arabie saoudite a
exercé une emprise totale sur la vie
politique du Yémen, aussi bien sous la
mandature d’Ali Abdallah Saleh que de
ses prédécesseurs, notamment le colonel
Ibrahim Al Hamdi, qu’elle fera
assassiner, au point de s’opposer à la
constitution d’un ministère de la
défense pour pouvoir effectuer des
subventions directes tant aux forces
armées yéménites qu’aux grandes
confédérations tribales
Ali Abdallah Saleh a cherché à secouer
la lourde tutelle saoudienne en
s’alliant au président irakien Saddam
Hussein, dans la décennie 1980, afin de
faire pièce au Conseil de Coopération du
Golfe, composé exclusivement des six
pétromonarchies du Golfe, dont les deux
pays républicains, l’Irak et le Yémen,
en étaient exclus.
Le président
yéménite recherchera à nouveau le
parapluie irakien lors de l’invasion
irakienne du Koweït, en 1990, s’attirant
la colère des pétromonarchies et leur
volonté de lui administrer une
correction mémorable.
Ali Abdallah Saleh
comme soupape de sécurité au «printemps
arabe» des pétromonarchies du Golfe.
En Février 2011, le
soulèvement populaire à Bahreïn fait
craindre à l’Arabie saoudite une
contagion révolutionnaire à l’ensemble
des pétromonarchies. Le Roi Abdallah
envoie alors un corps expéditionnaire de
mille soldats saoudiens à Manama pour
mater la révolution, sans le moindre
mandat international, débloque 400
millions de dollars aux Saoudiens pour
améliorer leurs conditions de vie et
fomente un coup d’état contre le
président yéménite Ali Abdallah Saleh
tant pour le châtier de son alliance
passée avec Saddam Hussein, que pour
servir de soupape de sécurité aux
turbulences dans la zone.
Sérieusement
atteint par les bombardements de sa
résidence présidentielle, Ali Abdallah
Saleh sera hospitalisé aux Etats Unis.
Complètement rétabli, il choisira de
retourner au Yémen pour ne pas donner
l’impression d’avoir déserté le champ de
bataille, et, surtout, afin de ne pas
laisser libre cours aux accusations
saoudiennes lui imputant l’entière
responsabilité du désordre régnant dans
son pays., alors qu’ils n’ont cessé de
procéder à sa déstabilisation.
Le document Roi
Khaled – Ibrahim Al Hamidi
Atout
supplémentaire, Ali Abdallah Saleh était
en possession d’un document adressé par
le Roi Khaled d’Arabie (1976-1982) à
Ibrahim Al Hamidi déconseillant au
président yéménite de l’époque
(1974-1977) de doter le Yémen d’une
armée moderne, lui enjoignant de se
contenter d’une force de police.
A sa prise de
pouvoir, ayant pris connaissance de ce
document, Saleh entreprit d’édifier une
armée moderne en mesure de défendre les
frontières de son pays. Une décision qui
déplut fortement aux Saoudiens, qui
souhaitaient maintenir le Yémen sous
leur coupe.
A l’aide de sa
jeune armée, Ali Abdallah Saleh mettra
en échec, en 1994, le projet saoudien
visant à provoquer une partition du pays
entre Nord et Sud, infligeant une sévère
défaite à l’armée saoudienne.
Mieux, en 1995, il
menacera Asmara de faire usage de la
force pour récupérer les îles Khoumeich,
situées en Mer Rouge, annexée par
l’Erythrée. Il obtiendra finalement un
arbitrage favorable au Yémen auprès de
la juridiction internationale et
récupérera définitivement ces îles.
A son retour au
pays, furieux de la désignation en son
absence à la tête de l’Etat yémenite,
d’Abdel Rabbo Haddi, un ancien officier
d’ordonnance d’un officier britannique,
décidé à en découdre avec les Saoudiens,
Ali Abdalah Saleh, fort de la loyauté de
son armée, opère un retournement
d’alliance et scelle une coopération
avec les Houthistes, en leur donnant
accès à la capitale Sana’a.
Sur les conseils de
l’Iran, les Houthistes acceptent cette
alliance contre nature, mais appliquent
à l’égard de leur ancien ennemi une
«stratégie d’étranglement progressif»
jusqu’à l’issue fatale, l’assassinat
d’Ali Abdallah Saleh, à l’arrière plan
de tractations en vue de son débauchage
par Abou Dhabi.
Alerté par cette
tentative de débauchage, les Houthistes
assignent à résidence leur allié et lui
proposent dans un geste de bonne volonté
de s’installer au sein de sa tribu, -la
tribu Samhane- en proclamant
publiquement «se placer sous la
protection d’Abdel Malek Al Houthi», le
chef des Houthistes. Une demande
inacceptable pour Ali Abdallah Saleh,
qui vaut condamnation à mort dans le
code tribal encore en vigueur au Yémen,
au XXI e siècle.
Au plus fort des
tractations Saleh-Houthistes, des
membres de la propre tribu d’Ali
Abdallah Saleh, mais alliés des
Houthistes, procèdent à l’assassinat de
l’ancien président. Une vidéo diffusée
par les Houthistes démontrant clairement
l’appartenance du commando au clan
tribal de l’ancien président a empêché
que cet assassinat ne dégénère en une
guerre inter-tribale indéfinie,
laquelle, en se superposant à la guerre
contre la coalition pétromonarchique,
aurait pu faire pencher la balance en
faveur des agresseurs du Yémen.
Au plus fort de la
tension, le Qatar effectuera six
missions de bons offices entre Ali
Abdallah Saleh et les Houthistes. En
Vain. Découragé, en conflit ouvert avec
l’Arabie saoudite sur les alliances à
nouer au Yémen, le Qatar se retirera
définitivement de la guerre du Yémen en
2017. Il sera suivi en 2019 par la
Malaisie.
Les Houthistes: «Des
combattants furtifs», un décideur
régional d’une importance comparable au
Hezbollah Libanais.
Depuis 2015, les
houthistes résistent victorieusement à
une coalition de huit pays, -six
pétromonarchies (Arabie saoudite,
Bahreïn, Emirats Arabes Unis Koweit,
Maroc, Qatar)- et deux pays d’Afrique,
-le Soudan et le Sénégal. Une coalition
disposant de considérables moyens
militaires, d’une aviation, d’une marine
de guerre, d’armements sophistiqués
abondamment fournis par les pays
occidentaux, de mercenaires étrangers,
enfin du soutien des pays occidentaux
notamment dans le domaine logistique et
le blocus des ports yéménites.
Quatre grands pays
musulmans,-l’Egypte, le Pakistan, la
Turquie et l’Indonésie-, ont décliné
l’offre du Royaume de participer à la
coalition dans une démarche qui illustre
leur prévention à l’égard du bellicisme
saoudien.
Se déplaçant avec célérité, maniant à
merveille l’art du camouflage, les
houthistes se présentent comme des
combattants furtifs par excellence face
à leurs adversaires impotents, leur
taillant croupière sur croupière,
réussissant l’exploit de percer la
défense anti aérienne de l’Arabie
saoudite, tournant en dérision le
dispositif anti missile Patriot,
bombardant régulièrement Riyad, la
capitale, les palais royaux saoudiens,
les installations de la firme pétrolière
ARAMCO, les villes saoudiennes Taef, la
résidence d’été de la dynastie, Abha,
Khamis Machitt, ainsi que les aéroports
de Dubai et d’Abou Dhabi, dans les
Emirats.
Deux cents missiles balistiques ont été
tirés par les Houthistes contre leurs
assaillants saoudiens.
La conférence de
presse du porte parole de la coalition
pétromonarchique annonçant ce bilan,
sur ce lien pour le locuteur arabophone.
Les bombardements réguliers des zones
limitrophes du Yémen -Najrane, Jazane et
Assir-, viennent rappeler la permanence
de la revendication yéménite sur ces
trois provinces annexées de force par
les Wahhabites dans la décennie
1930-1940.
Craignant le
ridicule, les Américains se sont résolus
à retirer au bout de trois ans de
déconvenues le système de défense anti
missile Patriot qu’ils avaient déployés
dans cinq pétromonarchies (Arabie
saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis,
Koweït, Qatar); promettant de lui
substituer un autre système plus
performant.
En état de
mobilisation permanente, les Houthistes
tiennent une ligne de front de 600 kms
de long. Leurs exploits militaires les
ont propulsé au rang d’acteur régional
d’une importance comparable à celle du
Hezbollah Libanais.
L’Ile de Socotra:
Six milliards de dollars pour sa
réhabilitation.
Le coût de la
réhabilitation de cette île Abha, taef,
khamis Mavhiit, propriété du Yémen et
l’aménagement d’installations portuaires
y afférentes est estimé à six milliards
de dollars. Située dans l’Océan Indien,
d’une importance stratégique, elle
suscite les convoitises des riverains
notamment d’Abou Dhabi qui projette
d’édifier un réseau portuaire dans la
zone dans le prolongement du port de
Dubai, d’Aden, et de Djibouti, etc..
Les perspectives
d’avenir
Dans l’hypothèse
d’une défaite des Houthistes, l’Arabie
Saoudite mettra en œuvre son plan visant
à subdiviser le Yémen en six districts,
confinant les Houthistes dans un
district entonnoir, entouré de districts
hostiles, hermétiques, sans accès à la
mer. Un district de dépérissement.
En raison de
l’imbrication entre les deux parties du
Yémen, où les mariages mixtes entre les
familles originaires du Nord et du sud
sont de l’ordre de 20 pour cent, la
variante d’Abou Dhabi serait la mise sur
pied d’un régime fédéral réunissant les
deux parties du pays, selon un découpage
qui tienne compte des intérêts
respectifs des belligérants victorieux.
Dans l’hypothèse
d’une victoire des Houthiste, ceux ci
seraient tentés de suivre l’exemple de
leur allié, l’Iran, en instaurant une
variante de la «République Islamique»,
quoique, dans un environnement aussi
hostile, la sagesse leur commande
d’opter pour une formule souple de type
de «République formelle» dotée d’un
système électoral, d’une séparation de
pouvoirs aléatoire, dont le
fonctionnement s’inspirerait de celui en
vigueur en Iran.
Quoiqu’il en soit
le sort de l’Arabie Saoudite est
intimement lié au sort du Yémen. Pour un
héritier fougueux et impétueux, Mohamad
Ben Salman, menant sur le plan interne,
une guerre sur trois fronts, -contre les
autres composantes de la famille royale
brutalement écartées du pouvoir, contre
l’institution religieuse ultra
conservatrice, contre l’extrémisme à
l’intérieur du Royaume et à l’extérieur
dont il a puissamment contribué à sa
projection-, affligé de surcroît d’un
allié fantôme Abdel Hadi Rabbo et d’un
revers majeur en Syrie, une défaite du
royaume saoudien face au plus pauvre
pays arabe sonnerait le glas du
leadership de la dynastie wahhabite sur
l’ordre domestique arabe. Et pour MBS la
perspective du plus long et plus
périlleux quart d’heure de son existence
politique.
Malheur aux vaincus.
Pour aller plus
loin
L’expédition
punitive saoudienne contre le Yémen, un
test de la crédibilité du Roi Salman
https://www.madaniya.info/2015/05/01/yemen-arabie-saoudite-arabie-saoudite-versus-al-qaida-1-2/
https://www.madaniya.info/2015/05/04/yemen-arabie-saoudite-arabie-saoudite-versus-houthistes-2-2/
L’Arabie Saoudite face au double défi
du sunnite Oussama Ben Laden (Al Qaida)
et du Chiite Hassan Nasrallah
(Hezbollah)
https://www.renenaba.com/larabie-saoudite-face-au-double-defi/
https://www.renenaba.com/larabie-saoudite-face-au-double-defi-2/
Yémen-AN III: La guerre à huis clos
d’un rogue state.
https://www.madaniya.info/2017/03/24/yemen-an-3-guerre-a-huis-clos-d-un-rogue-state/
La guerre du Yémen: La guerre la plus
idiote
https://francais.rt.com/opinions/3296-rene-naba-guerre-yemen
Annexe
https://docs.google.com/viewerng/viewer?url=https://www.madaniya.info/wp-content/uploads/2014/08/2016-arabtimes.pdf
Le dossier Yémen
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