|
Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (40)
Photo CPI
Lundi 3 août 2009
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage
Hamas : Son histoire de l’intérieur
de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans
une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du
Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département
français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc
jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
L’affaire Meshaal (9)
L’autre facteur qui servit et sert
toujours bien le Hamas est la réputation de ses leaders et
activistes au sein des Palestiniens pour leur ascétisme, leur
altruisme, leur dévotion et leur honnêteté. Ceci n’est pas une
stratégie politique, mais une attitude qui repose dans le cœur
des valeurs islamiques. Si cette attitude a une utilité
politique, c’est un effet secondaire et non pas son objectif. Le
malheur des Palestiniens, que le Hamas s’efforce d’aider, a des
ramifications politiques de longue portée et est le résultat
d’un profond problème politique. L’altruisme du Hamas est motivé
par le principe que le monde appartient à Dieu, qu’Il donne des
biens à qui Il veut et refuse des biens à qui Il veut, et que
tous ceux qui obtiennent des biens dans cette vie devra s’en
expliquer le jour du jugement. Une telle doctrine rend les biens
personnels un fardeau plutôt qu’un bénéfice. Le véritable
profit, toutefois, serait de dépenser plus afin d’aider ceux qui
se trouvent dans le besoin. Non seulement cela soulage du poids
de la richesse, mais en réalité, cela apporte de plus des
récompenses illimitées. L’incarnation de cette éthique dans le
Hamas rassure les donateurs, sachant que leur argent est entre
de bonnes mains. Par exemple, lorsque Sheikh Yassine retourna à
Gaza, ses collègues du Hamas suggérèrent de lui allouer mille
dollars. Il refusa de prendre plus que l’équivalent de six cents
dollars, car il pensait qu’il n’avait pas besoin de plus pour
vivre confortablement. L’exemple de Sheikh Yassine fut suivi
dans les rangs du mouvement. Personne ne rejoint le Hamas pour
faire de l’argent ni n’est devenu riche en raison de sa position
en son sein.
Enfin, les donateurs étaient conscients que seule une petite
fraction de leur argent récolté par le Hamas allait être employé
pour des objectifs militaires. La plus grande partie de l’argent
récolté allait être orienté vers des institutions sociales et
éducationnelles qui, avec l’Office de secours et de travaux des
Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le
Proche-Orient (UNRWA) et une poignée d’ONG, portaient la charge
de garder un aspect de société palestinienne en vie. Le Hamas
avait mis en place et dirigé une rangée d’institutions
éducationnelles allant de l’école maternelle à l’université,
ainsi que d’institutions médicales allant de la petite clinique
rurale à l’hôpital général multidisciplinaire, et d’institutions
sociales allant de l’orphelinat au centre de formation
professionnelle. Toutes ces institutions rendaient leurs
services au public sans frais. Le mouvement mit aussi en place
un vaste réseau d’associations qui donnaient une assistance
urgente à des centaines de familles qui avaient été laissées
sans gagne-pain. A l’opposé, les hauts officiels de l’autorité
palestinienne étaient vus comme se faisant payer des sommes
exagérément élevées. Entre-temps, un nombre toujours plus élevé
de personnes étaient employées dans les services de sécurité en
extension, dont la tâche était de contrôler les territoires
palestiniens occupés pour Israël. En outre, l’autorité
palestinienne maintenait aussi une large bureaucratie, qui
assurait la loyauté de ses employés en les élevant au-dessus du
seuil de pauvreté auquel la plupart des Palestiniens se
trouvaient, et qui servait en même temps à accroître la
disparité des moyens économiques entre les Palestiniens.
Fin du
chapitre 5.
Hamas: son histoire de
l'intérieur (39)
Hamas: son histoire de
l'intérieur (41)
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
|