C'est en Israël qu'a pris naissance le mouvement des Femmes en
Noir.
Comme chaque vendredi, ce 16
août, il y eut un rassemblement de Femmes en noir. Nous y
retrouvons Judith qui nous parle de l'histoire de ce rassemblement,
créé en 1987 par des femmes venues de différents mouvements ou
associations de gauche.
Le groupe s'est
progressivement étendu, au plus fort, elles étaient 120.
Le groupe a périclité
pendant la première Intifada, et plus encore après Oslo; elles se
sont alors retrouvées une vingtaine à se rassembler le vendredi.
À partir de la seconde
Intifada, le groupe des Femmes en noir reprend de la vigueur avec
comme base commune à toutes: un seul mot d'ordre: «Fin de
l'occupation», une seule couleur: le noir, un seul symbole: la main
noire levée qui veut dire «stop», et une seule heure par semaine,
de 13 à 14 heures le vendredi, Square de Paris.
Actuellement (hors période de
vacances), elles sont 70, ce jour, elles étaient une vingtaine.
Maintenant, des hommes viennent les soutenir, ils sont les
bienvenus, à condition qu'ils respectent leur seul mot d'ordre. Il
fut convenu avec la police que les Femmes en noir n'occuperaient que
la moitié du square, l'autre moitié étant réservée aux autres
manifestants opposés aux Femmes en noir.
Ce jour, quelques membres du
rabbin Kahana déploient leurs banderoles.Une pancarte tenue par un
Américain venu depuis peu en Israël n'est pas très claire: «Texas
is Palestine». Judith nous explique que leur slogan en hébreu est
«Pas d'Arabes, pas d'attentats», et que le gars qui parle du Texas
veut peut-être dire: si on laisse faire les Arabes, ils vont aussi
revendiquer le Texas?
Ce jour étaient aussi présentes
deux membres d'un groupe qui date de quelques mois: les femmes en
bleu et blanc (pour le soutien à la politique israélienne). Elles
ont été jusqu'à vingt membres à venir le vendredi. Judith
constate qu'elles ont moins de constance que les Femmes en noir.
Pendant le rassemblement, les
passants à pied ou en voiture injurient les Femmes en noir, les
qualifient de «traîtres».
Aujourd'hui, c'est à la fin
du rassemblement, alors que beaucoup de Femmes en noir sont déjà
parties, que deux femmes et une petite fille de neuf, dix ans s'en
prennent verbalement aux quelques femmes présentes pour leur dire:
«Vous êtes des malades mentales, nous, nous construisons Israël,
vous, vous le détruisez, vous voulez la perte d'Israël.» Même la
petite fille crie et lève ses petits poings.
Ghislaine,
pour la 27ème Mission civile
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