Communiqué REMDH
Le REMDH exprime sa plus vive inquiétude quant à la situation à
Laayoune à la suite des affrontements de la semaine dernière
Mercredi 17 novembre 2010
17 novembre: L’assaut donné au campement de Gdeim
Izik, proche de Laayoune a entraîné des violences inacceptables.
Le campement a été installé par des milliers de sahraouis qui
protestaient contre la détérioration de leurs conditions de vie.
Bien que n’ayant pas utilisé d’armes à feu, l’intervention des
forces de l’ordre pour évacuer et détruire le campement s’est
avérée périlleuse et lourde de conséquences. Le nombre de
victimes décédées annoncé par les autorités marocaines (dix
agents des forces de sécurité et deux civils), le chiffre encore
inconnu de personnes blessées et le nombre de personnes
interpellées (plus de 150) témoigne de la violence des
affrontements. L’état du campement après l’intervention des
forces de l’ordre marocaines atteste de la violence de cette
intervention tant les lieux paraissent ravagés. A la suite de
ces évènements, la ville de Laayoune a connu de nouveaux
affrontements qui ont entraîné de nombreuses arrestations et des
violences toujours aussi inacceptables.
Le REMDH exprime sa plus vive inquiétude et
condamne fermement l’usage de la violence ainsi que la
répression à l’encontre de la population.
Alors que certains journaux ont été autorisés à se rendre sur
place, d’autres médias, en ont été empêchés , légitimant ainsi
les inquiétudes les plus fortes.
Le REMDH demande aux autorités marocaines de respecter ses
engagements internationaux, de respecter la liberté de la presse
et, dans les plus brefs délais, de mener une enquête sur les
évènements survenus le 8 novembre 2010 à Gdeim Izik et à
Laayoune.
Il demande que les observateurs qui souhaitent se rendre sur
place puissent le faire sans entrave et dès maintenant.
Dans un contexte où les autorités marocaines ont fermé les
bureaux d’Al Jazeera et retiré l’accréditation des journalistes
de cette chaîne, ou la liberté de la presse marocaine est de
plus en plus limitée, où le président du REMDH s’est vu refuser
l’entrée au Maroc et où l’ensemble du processus de réforme de la
Justice est en panne, le REMDH tient à rappeler aux autorités
marocaines les engagements qu’elles ont souscrit dans le cadre
du statut avancé qui lui a été reconnu par l’Union Européenne.
Ces engagements ne sont pas compatibles avec les violences et la
répression constatées ou avec la volonté de les dissimuler.
Le REMDH appelle l’Union Européenne à se saisir de ces graves
violations des accords passés avec le Maroc et à exiger de son
partenaire le respect des libertés publiques et individuelles
dans cette région.
Sommaire des
communiqués
Le
dossier Sahara occidental
Dernières mises à jour
|