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Cirepal

Plus de 30 opérations d'échanges de prisonniers depuis 1948
Rapport de Abdel Naser Awni Ferwana 

 

août 2006

 
Depuis 1948, le conflit israélo-arabe s'est manifesté par plusieurs guerres classiques ou des guerres d'usure, mais aussi par la résistance nationale palestinienne et libanaise. Ce conflit a conduit à l'arrestation par les forces de l'occupation israélienne de près de 800.000 Palestiniens, des milliers de soldats et de citoyens arabes, et des dizaines de personnes de diverses nationalités.
Les forces arabes avaient capturé et fait prisonniers plus de mille israéliens. Pour sa part, les organisations de la résistance palestinienne et libanaise avaient conservé des dizaines de dépouilles de soldats israéliens.
Le nombre élevé de prisonniers palestiniens s'explique par la présence directe des forces de l'occupation israélienne, sur-équipées, dans chaque rue et chaque camp, avec une possibilité de pénétrer dans toute maison pour arrêter les membres d'une famille.
Concernant les prisonniers palestiniens, il s'agit du plus haut pourcentage de prisonniers dans le monde par rapport à la population dans les territoires palestiniens occupés. Il faut cependant considérer que les arrestations touchent de près les familles, les proches et les voisins des prisonniers, qui ne sont pas seulement un alignement de chiffres, froids, mais il s'agit de l'histoire, d'histoires et de récits, de souffrances et de peines. Chaque prisonnier vit une histoire particulière ou plutôt une multitude d'histoires.
La politique de l'occupation et des arrestations a constitué, et constitue toujours, un phénomène touchant chaque camp et chaque ville, chaque famille et chaque maison. Une très faible minorité de notre peuple peut être exclus de ce phénomène, n'ayant pas été touchée par la politique des arrestations. Mais toute partie de la Palestine a été le théâtre de l'installation d'une prison, d'un centre de détention ou d'arrestation, du nord jusqu'au désert du Naqab, dans le sud.
L'arrestation est devenu une expression durable dans le dictionnaire palestinien. Cela fait partie de l'abécédaire de la vie palestinienne. Lorsque l'enfant né, et même avant, il connaît déjà les termes de la pauvreté et de la destruction, sinon celui de la mort, et s'il survit, il apprend les termes de l'occupation, de la prison, de la torture et de l'assassinat. L'enfant peut naître sur les barrages militaires, dans les voies de passage ou en prison. Il y grandit et se nourrit des scènes de la prison et des ge^liers, et apprend aux grilles des visites.
Il est du droit du prisonnier palestinien et arabe de rêver de liberté, de s'armer d'espoir de libération, soit par l'achèvement de sa période d'incarcération, soit par une opération d'échange de prisonniers, ou par des négociations politiques, cette dernière forme ayant pris le dessus depuis les accords d'Oslo.
Il reste à dire que les nations arabe et islamique, ainsi que tous les peuples et leurs dirigeants, ainsi que leurs forces résistantes et militantes, doivent faire un effort pour que soient libérés ces prisonniers, qui ont lutté et ont sacrifié leur jeunesse pour leur cause juste. Et l'avenir de la Palestine ne pourra être envisagé sans eux, s'ils n'obtiennent pas leur liberté.
 
Dès la création de l'Etat de l'occupation israélienne en 1948, sur les ruines des villages, des maisons détruites et sur les milliers de corps de martyrs, les dizaines de milliers de blessés et les souffrances de centaines de milliers de prisonniers, des dizaines d'opérations d'échanges de prisonniers ont eu lieu entre le gouvernement de l'occupation et les Etats égyptien, jordanien, syrien, libanais, le Hizbullah et l'OLP.
Plus d'une fois, Israël avait refusé le principe de l'échange, ou de négocier pour l'échange, comme cela se déroula à Entebbe, Maalot ou d'autres opérations de captures et de prises d'otages, comme cela se déroula lors de la capture d'un bus israélien, le n°300, avec tous ses passagers, qui fut pris par un groupe de combattants palestiniens à Ascalan en direction de l'Egypte, le 12 avril 1984. Le bus fut attaqué par les forces israéliennes vers Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, avec pour conséquence plusieurs morts et blessés parmi les passagers israéliens, le martyre de deux combattants palestiniens et l'assassinat de deux autres après leur arrestation. Comme cela se passa également avec la capture du soldat israélien, Nahshon Fawman, capturé par des militants du Hamas en 1994, lorsque le lieu de sa cache a été attaqué, avec pour conséquence sa mort et la mort de ceux qui le gardaient. Il en fut de même à plusieurs reprises, lorsque les organisations de la résistance palestinienne tentaient de détourner des avions, comme les opérations du FPLP en 1968, 1969, et 1970, en prenant les passagers en otages pour les échanger contre les prisonniers et les prisonnières.
D'autres tentatives de capture de soldats et de colons en Palestine et au sud du Liban, furent menées par plusieurs organisations de la résistance palestinienne. Par exemple, la capture du soldat Moshe Tamam, exécutée par un groupe du FPLP au milieu des années 80 en Palestine, où le soldat fut gardé pendant plusieurs jours, et lorsqu'il n'a pu être transféré vers l'extérieur, il fut exécuté. Mais aussi la capture de deux soldats par un groupe du mouvement Hamas, le 3 mai 1989, qui furent tués et enterrés, et dont le corps de l'un fut découvert plus d'un mois plus tard et l'autre, après plusieurs années. Le but de ces captures était de les échanger avec les prisonniers. En 1992, un groupe du mouvement Hamas parvint à capturer un soldat nommé Nissim Toledano, qui fut exécuté lorsque les troupes israéliennes donnèrent l'assaut.
 
Sur le plan palestinien, il nous faut remarquer qu'au cours des deux dernières décennies, le mouvement Hamas a agi dans ce sens de manière plus fréquente et insistante que les autres groupes de la résistance. Le mouvement islamique Hamas mena plus d'une tentative et exécuté plus d'une opération de capture de soldats et de colons en vue de les échanger contre des prisoniers, la dernière opération datant du 25 juin 2006, en coopération avec les organisations Jaysh al-Islam et les alwiya al-Nasir Salaheddine, au cours de l'opération militaire "Illusion dissipée", opération audacieuse et de qualité, menée contre une position militaire israélienne sur la limite de la bande de Gaza, au cours de laquelle plusieurs soldats israéliens furent tués.
Sur le plan arabe, le Hizbullah libanais s'est distingué par ses opérations, et ntamment par la dernière, "la promesse sincère", menée le 12 juillet 2006, au cours de laquelle une patrouille militaire israélienne fut attaquée, plusieurs soldats israéliens furent tués et blessés, et deux soldats furent capturés, en vue de les échanger avec les prisonniers détenus par le gouvernement de l'occupation israélienne.
Selon les informations que nous avons pu recueillir jusque là, plusieurs opérations d'échanges de prisonniers palestiniens et arabes ont eu lieu, depuis 1948, la première avec la république arabe d'Egypte, et au niveau palestinien, la première fut en 1968, avec le FPLP. Plus de 30 opérations d'échanges de prisonniers ont abouti à la libération des prisonniers.
1 - Après la guerre de 1948, l'Etat sioniste a entrepris des échanges de prisonniers avec l'Egypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban, les forces égyptiennes ayant entre leurs mains 156 soldats égyptiens, les Jordaniens 673, les Syriens 48 et les Libanais 8. Quant à Israël, il détenait 1098 Egyptiens, 28 Saoudiens, 25 Soudanais, 24 Yéménites,  17 Jordaniens, 36 Libanais, 57 Syriens et 5021 Palestiniens.
L'échange eut lieu avec chacun des pays détenant des prisonniers. L'échange d'al-Falouja eut lieu avec l'Egypte le 27 février 1949, et avec le Liban le 3-4 avril 1949, et avec le Syrie le 21 juillet 1949.
2 - Le 30 septembre 1954, les forces égyptiennes capturent dix marins israéliens sur le navire Bet Jalim, dans la canal de Suez. Après intervention du conseil de sécurité de l'ONU, l'Egypte relâche les dix marins le 1 janvier 1955.
3 - Au mois de décembre 1954, la Syrie capture 5 soldats israéliens sur les hauteurs du Golan, venus dans une missin spéciale. L'un d'eux se suicide, son corps est retourné dans l'Etat siniste le 14 janvier 1955, et les quatre autres sont échangés, quinze mois plus tard, avec 41 prisonniers syriens.
4 - Le 21 janvier 1957, et jusqu'à la date du 5 février 1957, 5500 Egyptiens sont échangés, qu'Israël avait fait prisonniers lors de l'agression tripartite en 1956, avec 4 soldats israéliens que l'Egypte avait fait prisonniers au cours de la même guerre.
5 - Le 13 mars 1961, les soldats sionistes de l'unité Golani occupent des positions syriennes dans le Glan. Les forces syriennes capturent deux soldats israéliens qu'ils rendent plus tard.
6 - Le 21 décembre 1963, une opération d'échange a lieu entre Israël et la Syrie, 11 soldats sionistes sont échangés contre 15 prisonniers syriens.
7 - Au cours de la guerre de juin 1967, les forces arabes ont capturé 15 soldats israéliens, dont 11 par les forces égyptiennes, 6 ayant attaqué le port d'Alexandrie, deux aviateurs et des membres des services des renseignements, 1 soldat capturé par les forces syriennes, deux par les forces irakiennes et 1 par les forces libanaises. Par contre, Israël a fait prisonniers 4338 soldats égyptiens, ainsi que 899 civils, 533 soldats jordaniens et 366 civils, ainsi que 367 soldats syriens et 205 civils.
L'opération d'échange commença le 15 juin 1967 pour se terminer le 23 janvier 1968 : deux aviateurs israéliens capturés par les forces irakiennes furent ajoutés à l'échange, ils avaient été capturés lors des bombardements de l'aéroport H3 à l'ouest de l'Irak. Israël procéda à la libération de 428 Jordaniens, de 572 Syriens (en échange d'un aviateur et de trois corps de soldats israéliens. La Syrie refuse jusqu'à présent la remise du corps de l'espion israélien, Eli Cohen, capturé et exécuté en 1968.
8 - Le 2 avril 1968, une opération d'échanges eut lieu avec la Jordanie, Israël libérant 12 prisonniers contre le corps d'un soldat israélien tué lors de la bataille d'al-Karameh. Deux soldats israéliens sont toujours portés disparus suite à cette bataille.
9 - Le 23 juillet 1968, la première opération d'échanges eut lieu entre l'OLP et le gouvernement de l'occupation, après que les combattants palestiniens du FPLP ait réussi, sous la direction de Yousef Radi' et Laila Khaled, à détourner un avion israélien d'El Al, qui se dirigeait de Rome vers Tel Aviv. L'avion, qui transportait 100 passagers, fut détourné vers l'Algérie. Par l'intermédiaire de la Croix Rouge Internationale, 37 prisonniers palestiniens condamnés à de lourdes peines, furent libérés, certains étant détenus avant 1967, dont le prisonnier Sikran Sikran, arrêté depuis 1964.
10 - Fin 1969, un groupe du FPLP, dirigé par Laila Khaled, détourne un avion israélien, et demande la libération des prisonniers palestiniens. L'avion se pose en Grande-Bretagne, où un membre anglais du commando est tué et Laila Khaled arrêtée. Ensuite, la même organisation détourne un avion anglais et réussit à faire libérer Laila Khaled.
11 - Début 1970, 12 soldats israéliens sont capturés par les forces égyptiennes et 3 par les forces syriennes. Le 16 août 1970, l'Egypte rend un aviateur israélien blessé, et le 29 mars 1971, l'Egypte échange un soldat capturé contre un nombre très limité de soldats et de civils égyptiens.
12 - Le 28 janvier 1971, un échange a lieu entre Israël et le mouvement Fateh, le prisonnier Mahmud Bakr Hijazi est échangé contre un soldat israélien que le mouvement avait capturé à la fin de 1969.
Hijazi est considéré comme le premier prisonnier de la révolution palestinienne contemporaine déclenchée en 1965. Il avait été arrêté le 18 janvier 1965, accusé d'appartenir au mouvement Fateh, ce qui lui a valu d'être condamné à mort, mais il ne fut pas exécuté. L'échange eut lieu à Ras Naqoura, sous l'égide de la Croix-Rouge Internationale. Hijazi retourna à Gaza, avec les forces palestiniennes, après les accords d'Oslo en 1994.
13 - Début mars 1973, une opération d'échange eut lieu avec la Syrie. Israël libéra 5 officiers syriens kidnappés au sud du Liban ainsi que le militant, qui était député à l'assemblée du peuple syrien, le défunt Kamal Kanj Abu Salih, contre la remise de 4 aviateurs israéliens capturés par la Syrie.
14 - Le 3 juin 1973, la Syrie remet trois aviateurs israéliens, trois ans après leur capture, contre la libération de 46 prisonniers syriens.
15 - Au cours de la guerre de 1973, les forces égyptiennes capturent 242 soldats israéliens, les forces syriennes capturent 68 soldats, et les forces libanaises 4 soldats, au moment où les forces israéliennes ont fait prisonniers 8372 soldats égyptiens, 392 syriens, 6 Marocains, 13 Irakiens. L'échange eut lieu avec l'Egypte les 15 et 22 novembre 1973, les soldats et officiers israéliens sont échangés contre tous les soldats et officiers égyptiens.
16 - L'échange eut lieu avec la Syrie  du 1 au 6 juin 1974 : 392 syriens, 6 Marocains et 10 Irakiens sont échangés contre 58 soldats israéliens.
17 - En mars 1974, Israël libère 65 prisonniers égyptiens et palestiniens contre la remise de deux espions israéliens capturés en Egypte.
18 - Le 4 avril 1975, l'Egypte rend à Israël 39 corps de soldats israéliens, en échange de la libération de 92 prisonniers détenus dans ses prisons.
19 - Le 14 mars 1979, ce fut l'opératin d'échange "Litani", entre Israël et l'OLP. Le FPLP-Commandement général, avait capturé un sldat le 5 avril 1978, lors de l'opération d'agression israélienne sur le Liban : le FPLP-CG avait tué quatre soldats près de Sour et pris un en captivité. Israël libéra 76 prisonniers de toutes les formations palestiniennes, dont 12 femmes, et parmi elles Afifa Hanna Bannoura, décédée il y a quelques années.
20 - A la mi-février 1980, l'Etat d'Israël libère le prisonnier Mahdi Bsiso en échange d'une espionne capturée par le Fateh. L'échange eut lieu à Chypre, sous l'égide de la Croix Rouge internationale.
21 - Le 23 novembre 1983, une opération d'échange a lieu de nouveau entre Israël et le mouvement Fateh. Israël libère tous les détenus dans le centre de détention d'Ansar, au sud du Liban, soit 4700 détenus palestiniens et libanais, et 65 prisonniers dans les prisons israéliennes, en échange de la remise de 6 soldats israéliens, de l'unité Nahal, capturés à Bhamdoun, au Liban, le 4 septembre 1982 par le Fateh et deux soldats israéliens par le FPLP-CG.
22 - Le 26 juin 1984, Israël a reçu 3 de ses soldats et cinq corps de soldats décédés de la Syrie, en procédant à la libération de 291 soldats syriens et 86 Libanais de la Résistance nationale libanaise, ainsi que 13 détenus syriens du Golan, arrêtés depuis 1973 (tout en restant dans le Golan) et les corps de 74 soldats syriens.
23 - Le 20 mai 1985, Israël procède à un échange avec le FPLP-CG, l'une des formations de l'OLP, dans une opération surnommée Galilée, en faisant libérer 1155 prisonniers détenus dans ses prisons, dont 883 prisonniers détenus dans les prisons israéliennes et 118 détenus kidnappés de la prison de Ansar au Liban vers l'Etat sioniste en 1983, lors de l'échange avec le mouvement Fateh, ainsi que 154 prisonniers transférés de Ansar vers Atlit lors du retrait israélien du sud Liban, en contrepartie de la remise de trois soldats israéliens capturés par le FPLP-CG (l'un capturé en 82 avec d'autres que le Fateh a échangés. Il s'agit de la plus vaste opération d'échanges de prisonniers, menée selon les conditions palestiniennes.
24 - Le 11 septembre 1985, Israël fait libérer 119 libanais détenus dans la prison de Atlit, alors que l'ensemble des Libanais libérés depuis le 4 juin 1985 est de 1132, en échange de la remise de 39 otages américains pris à bord d'un boeing TWC, en juin de la même année, opération menée par une organisation se faisant appeler le jihad islamique. Au cours de la même opération, l'armée du liban-sud (officine israélienne) est contrainte de faire libérer 51 détenus à la prison de Khiam. Israël remet au Hizbullah 9 corps de combattants.
25 - En 1991, deux opérations d'échanges sont menées entre le Hizbullah et Israël, la première a lieu le 21 janvier où Israël assure la libération de 25 détenus de Khiam, dont deux ffemmes, et la seconde le 21 septembre où Israël libère 51 détenus de Khiam en échange d'un corps de soldat israélien.
26 - Le 13 septembre 1991, Israël reçoit le corps d'un soldat israélien que le FDLP avait capturé en 1983, en échange de la permission accordée au retour au pays d'un syndicaliste banni, Abdullah Abu Hilal, d'Abus Dis, qu'Israël avait banni en 1986.
27 - Le 21 octobre 1991, le Jihad islamique (Liban) libère un professeur américain en échange de la libération de 15 détenus libanais dont 14 à Khiam.
28 - le 21 juillet 1996, 132 corps de libanais tombés martyrs lors de la guerre israélienne au Liban sont échangés contre 3 corps de soldats israéliens. Hizbullah échange 17 soldats de l'armée collaboratrice d'Israël, l'ALS, avec 45 détenus du Hizbullah dans la prison de Khiam. L'Allemagne avait joué le rôle d'intermédiaire.
29 - en 1977, un accord d'échange a lieu entre le gouvernement israélien et le gouvernement jordanien. La Jordanie remet les agents du mossad arrêtés par les forces de sécurité après leur tentative d'assassiner Khaled Mechaal, président du bureau politique du Hamas, et Israël accepte de libérer sheikh Ahmad Yassine, fondateur du mouvement Hamas, détenu dans les prisons israéliennes depuis 1989, alors qu'il était condamné à la prison à vie.
30 - Le 26 juin 1998, Israël rend 40 corps de martyrs libanais et libère 60 détenus libanais (dont 10 détenus en Israël et 50 dans la prison de Khiam). Parmi les corps rendus, celui de Hadi Nasrullah, fils du secrétaire général du Hizbullah, Sayyid Nasrullah. En échange, le Hizbullah remet le corps d'un officier haut gradé ainsi que nze officiers et soldats israéliens d'un commando maritime entré au Liban dans une mission spéciale.
31 - En 2003, Israël remet deux corps de martyrs du Hizbullah en échange d'une visite du médiateur allemand à l'officier israélien détenu par le Hizbullah.
32 - Le 29 janvier 2004, une opération d'échange entre le Hizbullah et le gouvernement sioniste, par l'intermédiaire de l'Allemagne, fait libérer 462 prisonniers palestiniens, libanais, parmi eux 30 prisonniers arabes, 24 libanais, parmi eux sheikh Abdel Karim Ubayd, enlevé par les Israéliens en 1989, Mustafa Dirani, enlevé par les Israéliens en 1994, 6 prisonniers arabes (aucun égyptien, jordanien ou syrien du Golan), ainsi que le prisonnier allemand Stefen Mark, accusé par Israël d'être membre du Hizbullah. Israël rend 59 corps de Libanais.
431 Palestiniens de Cisjrdanie et de la bande de Gaza furent libérés, mais aucun Palestinien de 48 ou d'al-Quds, et la plupart des prisonniers libérés avaient été arrêtés au cours de l'Intifada al-Aqsa, à l'exception de 20 prisonniers. 60 prisonniers administratifs faisaient également partie de l'échange.
En échange, le Hizbullah remit un commandant de l'armée et trois corps de soldats israéliens, tués en octobre 2000.
Israël refusa que le prisonnier Samir Qintar détenu depuis le 22 avril 1979 fasse partie de l'échange, indiquant qu'il lierait son sort aux informations qu'il pourrait obtenir sur l'aviateur Ron Arad disparu depuis 1986.
33 - Le 5 décembre 2004, le gouvernement égyptien remet l'espion Azzam Azzam à Israël en échange de 6 étudiants égyptiens arrêtés et détenus par Israël. Selon l'accord, Israël libère le 28 décembre 2004 165 détenus palestiniens arrêtés lors de l'Intifada al-Aqsa (à l'exception d'un seul détenu en 1999), dont 52 accusés d'être entrés en Israël sans autorisation, les autres étant condamnés à de faibles peines de prison ou dont la peine était presque achevée.
 
34 - Le Hizbullah détient deux soldats israéliens depuis le 12 juillet 2006, affirmant qu'ils ne retourneraient à leurs familles que par des négociations indirectes et l'échange de prisonniers. Par ailleurs, les organisations de la résistance palestinienne détiennent un soldat israélien depuis le 25 juin dernier, affirmant qu'elles ne remettraient le soldat qu'en échange des prisonniers.
Notre espoir est que ces échanges aient lieu pour mettre fin à la souffrance de milliers de prisonniers palestiniens et arabes, et que le dossier des prisonniers soit clos définitivement.
 
Les principaux accords politiques de libération des prisonniers
Quant aux principaux accords politiques ayant eu lieu ces derniers temps, à commencer par la déclaration de principes entre les parties israélienne et palestinienne le 13 septembre 1993, ils ont permis la libération de dizaines de milliers de prisonniers et détenus palestiniens et arabes, y compris des détenus d'al-Quds.
Lors de la signature de la déclaration de principes le 13 septembre 1993, à Washington, il y avait 12.500 prisonniers palestiniens et arabes dans les prisons israéliennes.
Dans les années qui suivirent, et jusqu'à l'Intifada al-Aqsa, en 2000, 90% de ces prisonniers furent libérés. Et au moment du déclenchement de l'Intifada, il y avait encore 1250 prisonniers. Une partie d'entre eux fut libérée au cours de l'Intifada, mais 553 prisonniers, représentant 5,5% de l'ensemble des prisonniers, snt toujours détenus. 369 prisonniers sont toujours détenus depuis la période d'avant Oslo et la constitution de l'Autorité palestinienne, le 4 Mai 1994. Ce qui signifie que les accords d'Oslo et les autres qui ont suivi ont réalisé une avancée, globalement, et le négociateur palestinien doit prendre cela en compte quelle que soit sa position envers ceux-ci. Mais nous remarquons également que ces accords comportaient des failles importantes qui ont permis à l'Etat d'Israël de rompre ses engagements, de fixer des conditions et d'exécuter ce qui allait dans son sens, notamment en considérant la question des prisonniers comme une question humanitaire et que leur libération dépendait de ses bonnes intentions.
La déclaration de principes ne mentionne pas, par exemple, l'obligation clairement exprimée d'Israël de libérer tous les prisonniers, sans exception, selon un agenda fixe, c'est ce qui a permis à Israël d'utiliser les prisonniers en tant qu'otages et carte de négociation pour faire pression sur la partie palestinienne.
Certains de ces accrds furent cependant clairs et exigent la libération des prisonniers, comme l'article 20 de l'accord du Caire signé le 4 mai 1994 et l'article 16 de l'accord de Taba, avec les détails dans l'appendice 7. Cet accord signé à Washington le 28 septembre 1995 inclut des textes et des détails pour la libération des prisonniers en trois étapes, mais Israël a laissé traîner et n'a respecté ni les textes, ni les critères ni le nombre. Par exemple, dans la première étape, il était convenu qu'il libère 1500 prisonniers, dont toutes les prisonnières, mais seuls 882 furent libérés, et parmi eux 375 détenus non politiques. Mais une seule prisonnière fut libérée,  Bashayer Abu Laban, les prisonnières palestiniennes ayant refusé de sortir individuellement après la décision israélienne de trier parmi elles, alors que le premier article de l'accord indique clairement la libération de toutes les prisonnières, au cours de la première étape.
Au cours de la seconde étape, il était convenu la libération de 1200 prisonniers, dont tous les enfants, et les prisonniers âgés de 50 ans et plus, et les malades ainsi que ceux qui sont détenus depuis plus de dix ans. Mais le 10-11 janvier 1996, 1042 prisonniers furent libérés, sans respecter les détails, en incluant 60 détenus de Gaza accusés d'avoir franchi la ligne verte (vers la Palestine occupée en 48) sans autorisation, et 200 prisonniers de droit commun, et la plupart des prisonniers libérés avaient presque achevé leur peine.
Si l'accord de Taba comprenait des articles clairs sans toutefois fixer un agenda précis, le mémorandum de White River signé le 23 octobre 1998 à Washington, qui devait être plus précis, n'a mentionné aucun mot sur les prisonniers, seule une promesse israélienne de libérer des prisonniers a été incluse, sous garantie américaine. Le nombre de 750 prisonniers, en trois étapes, a été mentionné, mais le 20 novembre 1998, les autorités de l'occupation libèrent 250 dont 156 prisonniers de droit commun, 94 prisonniers politiques aux condamnations légères, ce qui a suscité colère et découragement parmi la population palestinienne et les prisonniers, qui ont entamé une grève de la faim pendant dix jours à partir de 5 décembre 1998, réclamant leur libération.
L'accord de Sharm el-sheikh signé le 4 septembre 1999 voulait régler cette faille relative à la libération des prisonniers. Le texte fut clair, exigeant la libération des prisonniers arrêtés avant le 4 mai 1994, les deux parties devant constituer une commission commune pour suivre les questions relatives à la libération des prisonniers.
Le gouvernement israélien accepta la libération de 199 prisonniers le 9 septembre 1999 et 151 prisonniers le 15 octobre 1999, tous les prisonniers étant des condamnés à de lourdes peines et des prisonniers arabes. Mais il refusa la libération de 369 prisonniers.
Israël libéra également des prisonniers anciens, individuellement, cmme Ahmas Jabbara Abu Sikkar, qui avait été détenu pendant 27 ans, et le prisonnier Khalil Ra'i qui avait passé 25 ans en prison et Salim Zari'i, qui avait passé plus de 20 ans en prison.
 
Les autorités sionistes ont réussi à parcelliser la question des prisonniers en procédant à leur libération par étapes, non définies. Il a expliqué les textes à sa manière, fixé lui-même les critères et les conditions. Il n'a jamais voulu inclure les prisonniers palestiniens des régions de 48 ou les prisonniers d'al-Quds dans les différentes négociations, et a souvent procédé de façon unilatérale dans ce dossier sans prendre en compte les revendications palestiniennes.
Il nous faut ici nous arrêter sur la position héroïque des prisonnières palestiniennes qui avaient refusé les libérations individuelles, en s'appuyant sur les accords de Taba, considérant qu'il s'agit d'un acte politique et non humanitaire. Cette situation a duré deux ans, et c'est suite à la signature des protocoles d'al-Khalil, le 7 février 1998 qu'Israël est contraint de libérer toutes les prisonnières, au nombre de 31 à l'époque.
Il faut remarquer qu'Israël essaie sans cesse de considérer cette question comme humanitaire et non politique. Il invoque la politique des bonnes intentions, selon les critères israéliens. Il oblige le prisonnier libéré à signer une déclaration de "rejet du terrrorisme et de la violence", ce qui est en contradiction manifeste avec les accords signés avec l'Autorité palestinienne, mais aussi avec la déclaration mondiale des droits de l'homme, qui précise le droit de tout individu à agir et à penser en toute liberté.
Après l'Intifada al-Aqsa et les accords de Sharm el-sheikh, une initiative de "bonnes intentions" israélienne permet la libération, le 21 février 2005, de 500 prisonniers. Le 2 juin de la même année, 398 prisonniers sont libérés, soit au total 898 prisonniers. Ces libérations furent préparées uniquement par la partie israélienne, excluant les prisonniers anciens, ou les condamnés à de lourdes peines, ou les dirigeants politiques et les malades. A l'exception de 10 prisonniers détenus avant les accords d'Oslo, ceux qui furent libérés sont soit des détenus administratifs (119), soit des prisonniers condamnés à de légères peines ou qui achevaient leurs peines.
Mais la libération des prisonniers n'a pas empêché les autorités sionistes de poursuivre les arrestations et les rafles : sur les barrages, dans les villes, les villages et les camps. Les citoyens palestiniens sont enlevés, les malades et les blessés sont arrêtés dans les hôpitaux, les dirigeants sont enlevés dans leurs maisons, ou même en prison, comme Ahmad Saadat. Depuis le début de l'Intifada al-Aqsa, plus de 50.000 Palestiniens ont été arrêtés, dont près de 5000 enfants.
 
Traduit par Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

 


Source : Cirepal


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