Gaza
Une ONG pacifiste israélienne redoute une
deuxième Guerre sur Gaza
Régis Garrigue
Photo Help Doctors
Samedi 4 avril 2009
Dans un
encart publié dans l'édition du 3 avril 2009 du quotidien
Israélien Haaretz, (l'ONG Israélienne Gush Shalom)
alerte sur les risques d'une deuxième offensive militaire sur
Gaza.
Dans le
même temps, l'équipe de Help Doctors vient de finaliser la mise
en place d'un dispensaire spécialisé dans le suivi et le
traitement des malades chroniques (diabétiques,
hypertendus, cardiaques...). Le choix s'est fait sur la ville de
Khan Younes. Il s'agit de la capitale du sud de
la bande de Gaza.
Depuis
longtemps, cette région éloignée de Gaza Ville et du Nord est
habitée par des ruraux et des urbains tous pauvres et précaires.
Le début des activités de soins est prévue pour la fin
du mois d'Avril, avec une équipe soignante 100%
palestinienne.
Il est
aujourd'hui techniquement difficile de monter un projet comme
celui ci. Il n'y a pas assez d'appartements pour loger les
quelques 50 000 sans abris victimes de la guerre de Décembre
dernier. Les loyers flambent.
Le
marché noir dicte ses règles. Le blocus Israélien sur Gaza étant
presque total, plus rien ne passe. Il n'y a plus de bois pour
faire des meubles, plus de béton pour les immeubles, pas de
peinture, pas de fils électriques, pas de plomberie....
L'aide humanitaire autorisée à entrer est exclusivement médicale.
Mais la quantité ne fait pas la qualité. De nombreux pays ont
envoyé des médicaments inutiles ou périmés. Paradoxalement, il y
a dans Gaza trops d'antibiotiques et pas assez de bouteilles de
gaz pour faire la cuisine.
L'aide
humanitaire ne peut pas se limiter aux seuls médicaments.
Il est urgent de garantir aux Gazaouis le libre accès à
l'eau potable, le traitement des eaux usées, la possibilité de
se loger dignement, de bénéficier d'une alimentation suffisante
et équilibrée, de pouvoir se soigner même lorsqu'ils sont
atteints de maladies chroniques nécessitant des traitements
indisponibles sur Gaza, comme, par exemple, les cancers.
L'embargo imposé aux frontières de Gaza entretient le marché
noir et l'approvisionnement via les tunnels avec l'Egypte. C'est
aujourd'hui le seul moyen de maintenir un approvisionnement en
biens de consommation. Qu'il s'agisse de cigarettes, de motos,
de couches pour bébé, d'alimentation....tout passe par les
tunnels. Cette économie "souterraine" connue et tolérée de tous,
favorise la montée de la pauvreté puisque les familles doivent
payer le prix fort pour couvrir les besoins essentiels. En
laissant s'officialiser cette pratique de subsistance.
A la crise
humanitaire succède donc une crise économique majeure.
Les Gazaouis sombrent chaque jour un peu plus dans l'extrême
pauvreté. Cette situation est réversible. Il suffirait d'ouvrir
les frontières aux biens et aux marchandises, pour que
l'inflation et la contrebande des tunnels cessent.
Gaza
n'est pas une région perdue et inaccessible de l'Asie ou de
l'Afrique. Une fois passé la frontière avec Israël, rien ne
manque. Les routes sont en bon état, les villes fleuries, les
magasins approvisionnés, les prix régulés, personne ne roule
avec une charrette en bois tirée par un âne. Il n'y a donc
aucune raison environnementale pour que la population de Gaza ne
puisse pas bénéficier du même confort de vie au quotidien que
leur tout proches voisins Israéliens ou Egyptiens.
Chaque
jour de blocus qui passe fait un peu plus basculer la population
vers "l'âge de pierre". Cette punition collective
touche sans restriction et sans distinction 1,5 millions
d'habitants prisonniers à ciel ouvert sur 360 km2.
Aujourd'hui, il y a urgence à mettre en place tous les
mécanismes internationaux de protection des populations civiles
et à faire respecter le Droit Humanitaire International à Gaza
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