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IRIS

Élections américaines 2008 : Demain, on vote en Iowa
Charlotte Lepri


Charlotte Lepri - Photo IRIS

IRIS, 2 janvier 2008  

Demain sonne le coup d’envoi des élections primaires aux Etats-Unis. La campagne électorale durera près d’un an, puisque le vote final aura lieu en novembre 2008 et que le 44ème Président des Etats-Unis prendra ses fonctions en janvier 2009.

Les élections américaines se déroulent en deux étapes. Tout d’abord, chacun des 50 Etats organise une élection afin d’élire les délégués démocrates et républicains chargés de choisir pour leur camp respectif leur candidat à l’élection présidentielle. Les conventions nationales des deux partis, qui auront lieu en août et septembre prochains, investiront officiellement les candidats à la présidence et à la vice-présidence. La plupart des Etats organisent des primaires « classiques », où les électeurs se rendent aux urnes et votent à bulletin secret pour des délégués qui ont promis de voter pour tel ou tel candidat. Toutefois, certains Etats, comme l’Iowa, le Nevada ou le Colorado, organisent des caucus, scrutins plus informels qui se déroulent dans un lieu public, généralement un gymnase, une école ou une bibliothèque.

Une fois les candidats de chaque parti désignés, la campagne présidentielle nationale commence. Le Président et le Vice-Président sont élus de manière indirecte, par un Collège électoral constitué de Grands électeurs élus au suffrage universel dans chaque Etat, le nombre de Grands électeurs variant selon la population de l’Etat.

Pour l’heure, les caucus en Iowa ouvrent le bal, suivis, le 8 janvier, des primaires dans le New Hampshire. Peu représentatifs de la population américaine, ces deux Etats, puisqu’ils sont les premiers à voter, ont une influence disproportionnée sur la sélection des candidats à l’élection présidentielle.

Mais à la veille des caucus en Iowa, l’issue reste encore très incertaine. Les sondages se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a une semaine, chez les Démocrates, Hillary Clinton était en tête en Iowa, et Barack Obama et John Edwards étaient au coude à coude. Aujourd’hui, c’est Barack Obama qui arrive en tête en Iowa. Au niveau national en revanche, Hillary domine toujours dans les sondages. Le vote ce jeudi est donc crucial pour Obama, et le désistement de Dennis Kucinich en sa faveur pourrait venir appuyer sa candidature. Chez les Républicains, Mike Huckabee et Mitt Romney font la course en tête en Iowa, même si John McCain a fait une remontée spectaculaire dans les sondages ces derniers jours. Quant à Rudolph Giuliani, s’il reste en tête au niveau national, sa côte est au plus bas en Iowa. Grand favori de cette élection il y a encore quelques mois, Rudolph Giuliani, ancien Maire de New York, est en perte de vitesse. En effet, les élections primaires se jouent plus dans les extrêmes alors que les élections nationales se jouent plus au centre. Pendant les primaires, chaque camp doit mobiliser sa base. Or, pour beaucoup de Républicains, Giuliani ne serait pas assez conservateur : avec une vie privée assez agitée et des positions contradictoires sur les thèmes centraux des Républicains que sont l’avortement, le mariage des gays et les armes, l’aile droite du GOP (Grand Old Party, qui désigne le parti républicain) semble lui préférer des candidats aux valeurs plus traditionnelles, tels que Mike Huckabee et Mitt Romney.

Une dernière inconnue concerne l’impact de l’assassinat de Benazir Bhutto dans la campagne électorale, et plus généralement sur la politique étrangère des Etats-Unis. Les différents candidats ont rapidement réagi à cet attentat, et certains observateurs américains (1) ont même vu dans l’assassinat de Benazir Bhutto un véritable tournant dans la campagne électorale. La crise au Pakistan constitue un test pour les candidats leur permettant de prouver – ou non – leur leadership et leurs compétences sur un enjeu complexe de politique étrangère. Mais cette crise permet surtout de reparler de politique étrangère et de terrorisme dans la campagne, thèmes qui avaient été largement délaissés ces derniers mois malgré le nombre record de morts en Irak. Et à ce jeu là, les Républicains les plus expérimentés semblent les mieux armés. Rudolph Giuliani en a profité pour mettre en avant sa capacité à faire face à des évènements ou des menaces imprévisibles, en soulignant son rôle en tant que Maire de New York dans la gestion des attentats du 11 septembre 2001. Mais c’est surtout John McCain qui a su tirer parti de cet événement. Défenseur de la Guerre contre le terrorisme et vétéran du Vietnam, il a revendiquer son expérience en matière de politique étrangère et de défense, se considérant comme le seul candidat capable de lutter contre les menaces à la sécurité nationale. Pour Mitt Romney au contraire, l’expérience en politique étrangère n’est pas essentielle pour un Président : « si la réponse pour diriger le pays était d’avoir de l’expérience en matière de politique étrangère, il suffirait d’aller au Département d’Etat et de choisir n’importe qui parmi les dizaines de milliers de personnes qui passent leur vie à travailler sur les questions de politique étrangère ». Mike Huckabee, qui a lui aussi fondé sa campagne sur les questions de politique intérieure, a essuyé de nombreuses critiques suite à ses déclarations erronées sur la situation au Pakistan.

Du côté démocrate, le camp Clinton a vite vu dans cet événement la possibilité de renverser pour de bon la campagne en sa faveur, misant sur son expérience de First Lady dans les dossiers internationaux. Dans le camp Obama, on rappelle que si le Sénateur de l’Illinois a voté contre la Guerre en Irak, contrairement à sa rivale Hillary Clinton, c’était parce qu’il craignait que cela ne détourne l’attention de la vraie menace que constitue Al Qaïda et des enjeux géopolitiques en Afghanistan et au Pakistan. L’assassinat de Benazir Bhutto viendrait alors conforter cette position.

L’assassinat de Benazir Bhutto remet-il les néo-conservateurs dans la course à l’investiture ? Si cet événement a pu altérer les débats à quelques jours du caucus de l’Iowa, il est peu probable qu’il ait un impact déterminant sur les primaires. L’Iowa et le New Hampshire sont des Etats où priment les enjeux de politique intérieure. Les questions de sécurité nationale n’y ont pas le même écho que les questions économiques ou sociales. En outre, ces questions ne sont pas assez « clivantes » entre les différents candidats, alors que les Primaires se jouent justement sur les contrastes entre les candidats.

1 Voir l’éditorial de John Podhoretz, “The End of the Primary’s Holiday From History”, 27 décembre 2007, http://www.commentarymagazine.com/blogs/index.php/jpodhoretz/1684



Source : IRIS
http://www.iris-france.org/...


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