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Opinion - El Watan
Ambiance survoltée place Tahrir avant une annonce de Moubarak
Photo: El Watan
Jeudi 10 février 2011
Près de 200.000 manifestants piaffaient d'impatience
jeudi soir place Tahrir, au Caire, avant un discours attendu
du président Hosni Moubarak que les rumeurs donnent partant.
Sur cette place devenue le symbole du mouvement de
contestation déclenché le 25 janvier, les manifestants
étaient au comble de l'excitation.
"Le peuple a fait tomber le régime!", scandaient-ils, au
moment où circulaient des rumeurs sur une possible prise du
pouvoir par l'armée.
"Le peuple et l'armée poursuivront le chemin!", "L'armée et
le peuple sont unis", "A bas Moubarak", criaient-ils.
Un petit groupe scandait toutefois: "Civil, civil, pas
militaire", en référence au régime espéré.
Au moins 200.000 manifestants étaient rassemblés dans une
ambiance de fête sur ce rond-point au centre du Caire,
d'après des photographes de l'AFP postés sur un balcon
surplombant la place.
L'armée égyptienne a annoncé dans un communiqué qu'elle
examinait les "mesures" nécessaires "pour préserver la
nation" et "pour appuyer les demandes légitimes du peuple",
mais aucun mouvement de troupe n'était enregistré aux abords
de la place.
Les soldats se trouvant aux entrées de Tahrir n'ont pas
bougé, de même que les chars déployés sur plusieurs accès de
la place.
La foule continuait à affluer vers cette place devenue le
symbole des manifestations réclamant, depuis plus de deux
semaines, le départ immédiat de M. Moubarak.
"Je suis ici parce que je ne veux pas rater ce moment, le
moment où il partira. Je suis surexcitée. Je pense que ce
moment va nous changer", affirme Alia Mossallam, 29 ans.
Des militants circulaient parmi la foule en rappelant que la
chute du président n'était que la "première de leurs
revendications".
"Nous devons continuer de venir ici pour nous assurer que le
prochain gouvernement n'oublie pas qu'il devra rendre des
comptes", a indiqué Alia.
Sur un pont surplombant le Nil, de nombreuses voitures
convergeaient vers la place, avec à leur bord des
manifestants agitant des drapeaux et klaxonnant.
Le cybermilitant Wael Ghonim, devenu une icône de la
contestation, a "tweeté": "Révolution 2.0: Mission
accomplie". Ce jeune cadre de Google a passé 12 jours aux
mains des redoutés services de sécurité d'Etat.
La CIA a jugé jeudi "fort probable" que le président
Moubarak, dont les manifestants réclament depuis 16 jours le
départ, quitte le pouvoir dans la soirée, a affirmé son
directeur Leon Panetta lors d'une audition au Congrès.
L'agence a également avancé que le vice-président Omar
Souleimane allait vraisemblablement remplacer M. Moubarak si
ce dernier démissionnait.
Il n'était pas encore clair si l'annonce du président
Moubarak mettra un terme au règne du chef de l'Etat, au
pouvoir depuis 1981.
AFP
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