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Aujourd'hui le Maroc
Pakistan
: Benazir Bhutto dérange le pouvoir
Benazir Bhutto - Photo: Irina
Kalashnikovam/AP
12 novembre 2007 Benazir
Bhutto a comparé, samedi, le Pakistan à une «cocotte-minute»
sur le point d'exploser alors que le gouvernement ordonnait
l'expulsion de trois journalistes britanniques. «Le
Pakistan sous dictature est une cocotte-minute», a déclaré le
chef de l'opposition une semaine après l'imposition de la loi
d'urgence par le général-président Pervez Musharraf. «Sans
exutoire, la passion de notre peuple pour la liberté risque
d'exploser», a déclaré l'ancien Premier ministre devant un
auditoire de diplomates étrangers lors d'une réception organisée
au Sénat par ses partisans. Samedi, trois journalistes du Daily
et du Sunday Telegraph ont été expulsés pour avoir fait usage
d'un vocabulaire «offensant et ordurier» à l'égard des
dirigeants pakistanais dans un éditorial publié vendredi. A
Londres, les deux journaux ont refusé de commenter ces
accusations. Benazir Bhutto, empêchée, samedi, par la police de
rencontrer l'ancien président de la Cour suprême Iftikhar
Chaudhry, entend défier le président Pervez Musharraf la semaine
prochaine en organisant une grande manifestation pour la démocratie.
Mme Bhutto a tenté d'atteindre la demeure du magistrat, assigné
à résidence à Islamabad, mais la police a disposé deux camions
en travers de la rue pour bloquer le passage. Après avoir décrété
l'état d'urgence et suspendu la Constitution il y a une semaine
en invoquant l'hostilité du système judiciaire et la menace
islamiste, M. Musharraf a limogé la plupart des membres de la
Cour suprême pour les remplacer par des juges qui lui sont plus
favorables. La plus haute juridiction doit se prononcer
prochainement sur la validité de sa réélection à la présidentielle
du 6 octobre, alors qu'il occupait toujours les fonctions de chef
d'état-major des armées, les deux responsabilités étant
incompatibles au regard de la loi fondamentale. «Il est le véritable
président de la Cour suprême», a lancé Mme Bhutto à l'aide
d'un mégaphone en réclamant la réintégration de Chaudhry et de
ses collègues limogés. La manifestation prévue mardi doit
prendre la forme d'un vaste défilé automobile entre Lahore et la
capitale.
Benazir Bhutto, qui devait rencontrer des diplomates étrangers
dans la journée avant de gagner Lahore dimanche, a fait savoir
que le défilé de mardi serait annulé si Musharraf se décidait
d'ici là à rétablir la Constitution, à renoncer à l'uniforme
et à convoquer des élections législatives le 15 janvier, la
date retenue avant l'instauration de l'état d'urgence. •
Simon Gardner
et Kamran Haider
(Reuters)
Droits de reproduction et de diffusion réservés
© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié le 13 novembre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
Crédit Photo: Irina Kalashnikovam/AP
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