25 mai 2006
Les maisons démolies par les forces sionistes dans
le village Abu Teloul, mercredi 24 mai, ont été reconstruites le
lendemain, par la population du village soutenue par le conseil régional
des villages non-reconnus.
C'est la réponse des Palestiniens du Naqab aux
mesures israéliennes de judaïsation et colonisation de la région
sud de la Palestine historique. Le financement de la
reconstruction fut assuré par la population locale et une
participation du conseil régional. La réunion qui a rassemblé
les villageois et le conseil régional, suite aux démolitions de
maison, s'est achevée par la résolution de reconstruire toute
maison démolie et d'empêcher les futures démolitions, par tous
les moyens possibles.
Les familles habitant les maisons visées par les
bulldozers de l'occupation sont celle de Hamid Umrani, qui a sept
enfants et dont la mère est souffrante, ayant été hospitalisée
il y a quelques jours à l'hôpital Soroka dans le Naqab. La
famille de Hamid Shahda Umrani, 33 ans, comporte deux enfants
handicapés dont l'état nécessite des soins.
Le même jour, le conseil régional des villages
non-reconnus dans le Naqab avait réussi à empêcher la démolition
d'une autre maison dans le village non reconnu Wadi Sirr, en
faisant appel à la décision. C'est une première, selon le président
du conseil, Hussayn Rafay'a, qui a appelé la population à tenir
le conseil informé de toute décision leur parvenant concernant
leurs maisons.
La démolition des maisons dans le village pourtant
reconnu Abu Teloul a été menée par les forces de la police
sioniste, sous la protection d'un hélicoptère, et par le biais
de plusieurs bulldozers. Le village est situé sur la route Bir
Sabaa - Dimona. Il faut dire que même dans les villages reconnus,
les autorités sionistes procèdent aux démolitions de maisons
jugées non reconnues, c'est-à-dire illégales.
Les forces de la police sioniste étaient arrivées
très tôt le matin, encerclant le village de tous côtés, et empêchant
d'en sortir ou d'y entrer.
Un responsable du "comité des quarante"
(comité qui soutient la lutte des villages non reconnus) a déclaré
: "Celui qui observe cette opération s'imagine qu'il se
trouve à Jénine, ou dans la bande de Gaza, lorsqu'il regarde les
yeux apeurés des enfants. Après qu'ils aient démoli, nous avons
vu la joie et la satisfaction sur les visages des policiers, comme
s'ils avaient réussi une opération militaire contre un
ennemi implacable. Nous sommes étonnés de cette opération qui
se déroule dans un village reconnu."
3500 personnes habitent dans le village Abu Teloul,
où se trouvent deux écoles pour 2000 élèves, ainsi qu'un
dispensaire. C'est l'équipement qu'il y a pour toute la région,
et non seulement pour le village.
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