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La stratégie irakienne de Bush
devant le Congrès
Pierre Barbancey

Le général David Petraeus - Photo Wikipedia
Mardi 11 septembre 2007 Washington
. Le général Petraeus plaidait hier devant le Congrès pour un
maintien de sa stratégie en Irak moyennant des adaptations cosmétiques.
L’accord est parfait entre Washington et Bagdad. Alors que le
général David Petraeus, commandant de la force multinationale en
Irak, témoignait, hier, devant le Congrès, premier acte d’une
semaine décisive au cours de laquelle le président George W.
Bush doit annoncer aux Américains sa « vision » de la
stratégie à adopter dans ce pays, le premier ministre irakien,
Nouri al-Maliki, a défendu des « progrès tangibles »
en matière de sécurité, tout en jugeant que les forces
irakiennes n’étaient pas encore prêtes à prendre le relais
des Américains dans le pays.
Depuis le déplacement de George W. Bush dans la capitale
irakienne, on savait à peu près ce que le général mais aussi
l’ambassadeur des États-Unis en Irak, Ryan Crocker, allaient
raconter devant les parlementaires réunis au sein des commissions
conjointes des Services armés et des Affaires étrangères. Même
si les deux hommes devraient subir le feu croisé de nombreux élus
démocrates (la campagne électorale de 2008 se profile à
l’horizon) exigeant que les troupes commencent à se retirer
d’un conflit qui a tué plus de 3 700 soldats américains, ainsi
que des dizaines de milliers d’Irakiens, et englouti des
centaines de milliards de dollars. David Petraeus devrait affirmer
que le nombre de soldats sur le terrain ne doit pas être réduit
de manière draconienne.
Quant à Ryan Crocker, il devrait insister sur le fait qu’une
réduction trop importante des effectifs mettrait en péril les
efforts fournis depuis l’arrivée de 30 000 hommes en renfort
l’hiver dernier. Le décor dressé, il faut manier le chaud et
le froid pour se gagner la bienveillance des démocrates mais
aussi de certains républicains alors que, selon un sondage publié
lundi par USA Today, une majorité d’Américains, sceptiques
quant à la teneur du rapport que devait présenter Petraeus, sont
favorables à un calendrier de retrait, quelle que soit la
situation sur le terrain.
Le New York Times de lundi écrit ainsi que le général allait
recommander de repousser à mars prochain toute décision sur une
réduction importante des effectifs sur le terrain. Ce qui n’empêcherait
pas le rapatriement d’une brigade d’ici à la fin de l’année,
histoire de faire patienter les élus et de ne pas remettre en
cause les assertions victorieuses de Bush qui a affirmé que les
renforts de troupes engagés depuis le début de l’année ont
permis de faire baisser la violence. Ce que met en doute le GAO,
organisme américain indépendant chargé des audits pour le Congrès.
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Publié le 12 septembre avec l'aimable autorisation de l'Humanité.
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