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Nouvelles d'Irak
Les entreprises
françaises, cibles de la résistance ?
Gilles Munier
Gilles Munier
Samedi 24 avril 2010
Le 25 mars dernier, le Parti Baas irakien clandestin et le
Front pour le Djihad, la Libération et le Salut national (JLNSF)
–
présidés par Izzat Ibrahim al-Douri - ont averti les entreprises étrangères, et pétrolières en
particulier, que les contrats signés avec le
« gouvernement irakien fantoche » sont
« nuls et non avenus ».
Assimilant les sociétés étrangères commerçant avec l’Irak à des
forces occupantes, ils déclarent qu’elles sont, de ce fait, des
« cibles légitimes »
pour les organisations de la résistance.
En France, il faut espérer que le Medef ait fait circuler
l’information car ce n’est pas sur le site Internet du Quai
d’Orsay ou de l’ambassade de France en Irak que les cadres
faisant l’aller-retour à Bagdad trouveront l’information. Au
contraire…
A la tête de l’Etat et au gouvernement français, comme au
Pentagone, la méthode Coué prévaut. Le 29 janvier dernier, lors
d’un colloque « Le Proche-Orient à l’heure nucléaire »,
organisé au Sénat par la Fondation Robert Schumann,
Boris Boillon,ambassadeur de France à Bagdad, a dressé un
tableau idyllique de la situation en Irak : sécurité maîtrisée,
contrats mirifiques à la pelle. En 2008, la France n’avait
qu'une infnime partie du marché irakien; en 2009, elle allait
« exploser les compteurs »… Les Américains, disait-il,
« veulent laisser les clés d’une maison en bon état avant de
partir ». L’Ambassadeur se montrait plus
convaincant qu’un porte-parole de Nouri al-Maliki! Heureusement
que Jean-François Poncet, ancien ministre des Affaires
étrangères, qui présidait la conférence, l’a fait redescendre
sur terre. Cela permit à l’assistance d’apprendre qu’il fallait
quand même se déplacer avec des gardes du corps et en voiture
blindée et si un chef d’entreprise était victime d’un attentat,
c’est - selon les propres termes de Boillon - qu’il
n’avait... « pas d’bol » ! Question sécurité
d’ailleurs, le représentant du ministère des Affaires étrangères
irakien, qui intervint après lui, était moins optimiste. Il
avoua qu’il avait récemment échappé à un attentat.
Mais, pour finir, quelle idée d’avoir invité Masrour Barzani à
parler des « droits de l’homme » et de
« démocratie ». C’était surréaliste ! Fils de Massoud
Barzani, président de la Région autonome du Kurdistan, il dirige
l’Asayish, le redoutable service secret kurde, accusé
d’assassinats, d’enlèvements et de tortures. Heureusement qu’en
préalable, Jean-François Poncet avait déclaré sur un ton
interrogatif et malicieux, qu’au Kurdistan « si on n’est pas
un Barzani, on n’est pas grand-chose ».
Lire :
Sarkozy et
le commerce franco-irakien
(AFI-Flash n°90 – 3/4/09)
+
Arnaques et pièges en tous genres
http://www.france-irak-actualite.com/pages/Sarkozy_et_le_commerce_francoirakien_avril_2009-1982461.html
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 24 avril 2010 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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