Nouvelles d'Irak
Etat de
santé de Tarek Aziz
Gilles Munier
Gilles Munier
Dimanche 21 février 2010
Bulletin de santé établi par l’officier étatsunien
responsable de la clinique du bloc de détenus n°5 du Camp
Cropper, situé près de l’aéroport de Bagdad, transmis le 26
janvier 2010 par le bureau de la Croix-Rouge à Bagdad.
Le patient, âgé de 74 ans, a été admis à l’hôpital le 14 janvier
dernier pour une rigidité faciale et des difficultés à parler.
Des examens plus approfondis ont montré qu’il éprouve des
difficultés à prononcer des mots et à construire des phrases
ainsi qu’à comprendre. De plus, un examen neurologique a conclu
à de l’aphasie*. Un scanner du cerveau a ensuite mis en évidence
de multiples et anciennes petites lésions cérébrales qui sont en
toute probabilité le résultat d’un rythme cardiaque irrégulier
sur de nombreuses années, ce qui engendre la formation de petits
caillots de sang au niveau du cœur. Ces derniers sont ensuite
emportés par le flot sanguin et bloquent de petites
artères du cerveau ou d’autres organes. Ces nombreuses petites
attaques peuvent aboutir à une aphasie multi-infarctus. Il a été
traité comme à l’habitude par la prise de médicaments pour
fluidifier le sang, la dose étant ajustée de telle sorte qu’elle
prévienne au maximum la formation de caillots tout en
minimalisant le risque d’hémorragie. Il est sorti de l’hôpital
le 20 janvier après que son état de santé se fut amélioré. Il
souffre en plus de cholestérol, d’une prostate élargie, de
diabète et de problèmes lombaires qui limitent sa capacité à se
déplacer. Il marche donc avec une canne et doit s’asseoir après
20 mètres ou lorsqu’il se douche. S’il tombe, on peut craindre
une hémorragie.
*
L’aphasie - ou démence sémantique - est
généralement provoquée par un accident cardio-vasculaire,
ce qui est le cas pour Tarek Aziz qui en a eu plusieurs. Elle se
produit après des périodes d’extrême fatigue, de stress ou de
dépression, lorsque des caillots de sang bloquent de petits
vaisseaux sanguins dans le cerveau. Elle provoque un
affaiblissement de la mémoire, une altération de la parole et du
jugement.
Reportée à plusieurs reprises, la remise des prisonniers de
guerre au régime de Bagdad dont être effectuée prochainement, en
contradiction avec les conventions de Genève. On a coutume, dans
les pays dits des droits de l’homme, de libérer ceux dont l’état
de santé est critique. Le président Barack Hussein Obama
prendra-t-il une décision à ce sujet ?
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 21 février 2010 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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