CPI
Khaled
Mechaal : Hamas n'a pas l'intention de prendre le pouvoir et le
problème n'est ni avec Fateh ni avec Mahmud Abbas
15 juin 2007
Khaled Mechaal : Hamas n'a pas l'intention de prendre le
pouvoir et le problème n'est ni avec Fateh ni avec Mahmud Abbas
15 juin 2007
Centre Palestinien d'information
Khaled Mechaal, président du bureau politique du
mouvement Hamas, a déclaré, au cours d'une conférence de
presse à Damas, que son mouvement n'a pas l'intention de
prendre le pouvoir de l'Autorité palestinienne, expliquant que
ce qui s'est déroulé à Gaza fut un "pas nécessaire pour
traiter une situation qui a voulu s'imposer à tous".
Il a déclaré : "l'idée de séparer le pays est
absolument inacceptable. Gaza n'est pas au Hamas tout comme la
Cisjordanie n'est pas à Fateh, Hamas fait partie du pays, le
pays appartient au peuple palestinien, ce n'est un monopole ni
pour Fateh ni pour Hamas.
Il a insisté, disant : Hamas n'a aucunement l'intention de
faire un coup d'Etat sur le système politique palestinien. Nous
avons frappé à la porte du pouvoir pour y entrer, et nous
sommes entrés par ses portes les plus larges, les élections démocratiques,
tout comme Hamas fait partie de la légimité, pourquoi
ferait-il un coup d'Etat contre lui-même? " Il a expliqué:
Rien n'est changé dans la situation à Gaza, sur le plan
juridique et politique, Hamas ne gouverne pas Gaza, mais nous
avons réglé une situation critique et nous n'avons pas changé
la situatin politique ou juridique".
Les décisions de Abbas ne résolvent pas la crise
Concernant les décrets et décisions émises par le président
de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui ont démis le
gouvernement d'union nationale et décrété l'état d'urgence,
le président du bureau politique du mouvement Hamas a déclaré
que "les actions de Mahmoud Abbas ne résolvent pas la
crise expliquant que la division sur la scène palestinienne est
visible, à la surface.
Il a fait porter la responsabilité de cette situation à la
communauté internationale, "sans pour autant nous dédouaner
en tant que Palestiniens, mais la communauté internationale
s'est tue sur les crimes de l'occupation et a ignoré les
souffrances palestiniennes, il n'a pas soutenu le peuple à créer
son Etat, à libérer sa terre et à récupérer ses droits et
mettre fin à l'occupation. La communauté internationale s'est
retournée contre ses propres valeurs démocratiques en
punissant le peuple palestinien à cause de son choix démocratique
en votant pour le Hamas".
Il a considéré que ce qui s'est déroulé à Gaza ces jours récents
fut "une mesure obligatoire pour traiter une situation qui
a voulu s'imposer sur tous. Notre peuple, qui souffre depuis des
décennies à cause de l'occupation, souffre également de
l'anarchie sécuritaire, et le peuple a élu Hamas pour
plusieurs raisons dont celle d'instaurer la sécurité,
indiquant qu'il fallait traiter cette question pour les intérêts
du peuple, car depuis un certain temps, nous sommes dans le
cycle apaisement, puis accord, puis nouvelle vague de conflits,
etc... Notre peuple est fatigué et il fallait protéger sa sécurité."
Dans sa conférence de presse, Mechaal a dit: "Il nous faut
maintenant, après avoir résolu la question sécuritaire, non
en l'arrangeant mais en supprimant les obstacles qui
s'opposaient à régler la crise sécuritaire, traiter la
question de manière radicale et véritable, et non en se
tournant mutuellement le dos."
Il a appelé à un dialogue palestino-palestinien, qui commence
entre Hamas et Fath sous supervision arabe, affirmant qu'il
a déjà contacté de nombreux responsables arabes leur
demandant non d'être une partie du problème mais un partie de
sa solution, et qu'ils supervisent un dialogue sérieux entre
nous et entre Fateh et Abbas, pour traiter la crise
actuelle et proposer des solutins afin de ne pas renouveler des
accords qui sont vite remis en cause."
Il a insisté sur la nécessité de régler la crise sur la base
que la situation est "indivisible, avec un gouvernement
central qui gère la Cisjordanie et Gaza, ce gouvernement sera
à tous et la patrie est à tous, sur la base qu'il n'y a pas
une crise réelle entre les organisations Fateh et Hamas, et sur
la base qu'il faut nous accorder sur la solution."
Il a indiqué qu'il a expliqué aux responsables arabes qu'il y
a deux questions essentielles qui doivent être résolues: la
question sécuritaire, et qu'il est "nécessaire de
refonder les appareils sécuritaires pour qu'ils soient
nationaux, formés sur une base nationale et professionnelle et
non sur la base partisane et groupusculaire, et qu'ils ne soient
ni sous la direction du Fateh ni du Hamas, qu'ils ne soient pas
non plus partagés entre parts à Gaza et la Cisjordanie, et que
ces appareils soient la référence nationale".
Il a affirmé ensuite que la question sécuritaire est le déclencheur
de toutes les crises précédentes, attirant l'attention qu'il y
a des parties qui ne veulent même pas que le président de
l'Autorité Mahmoud Abbas règle la question."
Il a ajouté que la seconde question qui doit régler de manière
radicale est "comment gérer la situation intérieure,
quels sont nos outils politiques, nous avons besoin d'un
gouvernement d'unité nationale, avec la participation de toutes
les forces, nous avons besoin d'un gouvernement d'union
nationale sur laquelle nous nous mettons d'accord à propos de
tous les détails", considérant que le peuple palestinien
est aujorud'hui devant un tournant historique:
Concernant la situation en Cisjordanie et les agressions
commises contre les partisans et les cadres du mouvement Hamas
par le courant comploteur à l'intérieur du mouvement Fateh,
Khaled Mechaal a dit: "Ce qui s'est passé à Gaza n'est
pas dirigé contre Fateh, et pas un jour cela ne l'a été, car
Fateh est notre partenaire dans la lutte, mais notre problème
n'est pas avec Fateh, vous le savez bien, vous savez qui a
comploté contre le président Abu Ammar à la fin de sa vie. Ne
transportez pas la guerre fratricide vers la Cisjordanie, il ne
faut pas que nous soyons entraînés par cette guerre
fratricide.
Il a expliqué qu'il ne disait pas cela "parce que Hamas
est faible en Cisjordanie, des milliers de ses hommes et de ses
dirigeants sont emprisonnés, et ils n'ont pas la liberté de
mouvement, et nous n'avons jamais ressenti que nous sommes
faibles, mais ce qui se passe ne doit pas avoir lieu, et c'est
pourquoi je demande à Fateh et aux institutions officielles de
mettre fin à ce qui se passe.
Khaled Mechaal a insisté sur le fait que l'idée de déployer
des forces internationales dans la bande de Gaza est absolument
refusée, "nous ne les accepterons pas, il y a des Etats
qui ont refusé cette idée, dont la Malaisie et l'Organisation
du congrès islamique."
A propos du journaliste anglais kidnappé depuis trois mois,
Alain Johnston, il a déclaré : "Bien que les
Britanniques savent quelle partie a mené le kidnapping, ils
savent qui a kidnappé le journaliste, que ni Hamas ni aucune
autre organisation n'ont une responsabilité dans cet acte, mais
parce que nous refusons tout kidnapping, dans l'absolu, nous
avons suivi le dossier depuis des mois, en tant que mouvement,
en tant que gouvernement et en tant que pouvoir et à présent,
nous menons plus d'efforts encore pour régler ce dossier. Je
suis certain que ceux qui ont kidnappé Jonston réaliseront que
l'intérêt national exige qu'ils y mettent fin et j'espère
qu'il sera bientôt libéré."
Traduit par Centre
d'Information sur la Résistance en
Palestine
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