Vidéo
Discours
du Secrétaire Général du Hezbollah,
Sayed Hasan Nasrallah, à l’occasion de
la journée d’Al Qods (Jérusalem) – 17
août 2012
Capture
d'écran PalSol
Jeudi 20 mars 2013
Sélection & traduction :
http://www.sayed7asan.blogspot.fr
Sous-titres & vidéo :
http://www.centre-zahra.com/
Au sujet de l’Iran : aujourd’hui, il y a
un grand débat en Iran, et naturellement
les discours politiques se sont durcis,
surtout de la part de Netanyahu, Barak
et leurs partisans, comme quoi on va
bombarder l’Iran, on ne peut plus
attendre ou retarder cette action, le
temps est compté et notre marge de
manœuvre se réduit, et que sais-je
encore. Et bien sûr, quelle est leur
prétexte ? Le prétexte est le programme
nucléaire iranien, dont le monde entier
sait que c’est un programme civil et
pacifique, et absolument personne n’est
en mesure de fournir la moindre preuve
indiquant que ce programme serait
militaire, car en vérité, il n’est pas
militaire. La République Islamique a
déclaré de manière claire qu’elle était
résolue à maintenir le caractère civil
de ce programme. Et Son Eminence l’Imam
Khamenei s’est exprimé en toute clarté
dans une fatwa à propos du caractère
illicite de l’arme nucléaire.
Israël savent bien qu’ils mentent au
monde entier (en prétendant le
contraire), de même que les Etats-Unis
ont menti au monde entier au sujet des
armes de destruction massive en Irak.
Israël ment au monde entier. Le problème
d’Israël est ailleurs : le problème
d’Israël est que l’Iran est un pays
islamique puissant, un pays de cette
région (le Moyen-Orient) qui a devant
lui l’opportunité d’obtenir plus de
puissance, plus de développement, plus
de progrès et d’innovations dans le
domaine de la science, de la technique,
de la technologie, et dans tous les
autres domaines. Et le problème d’Israël
est que cet Iran, un Iran puissant qui a
des opportunités prodigieuses de devenir
encore plus puissant, malgré tous les
complots tramés par le monde à son
encontre depuis 30 ans, cet Iran reste
attaché moralement et religieusement à
la question palestinienne, à Al Qods
(Jérusalem) et au peuple palestinien. Et
cet attachement de principe, de religion
et de foi à la cause d’Al Qods
(Jérusalem) et de la Palestine subsiste
au-delà des circonstances et des calculs
politiques. L’Iran a démontré que cet
attachement de principe et de foi est
définitif et absolu, durant 32 ans, dans
les conditions les plus difficiles,
quand il était soumis aux menaces les
plus dangereuses, malgré les guerres
menées contre lui : ils n’ont pas changé
leur position d’un iota, ni même leur
rhétorique. (Contrairement à la Ligue
Arabe), ils n’ont pas commencé par la
résolution de Khartoum (de 1967,
appelant à la lutte permanente contre
Israël) pour finir avec le projet de
paix arabe de 2001 ou 2002, j’ai oublié
la date, l’initiative de paix arabe (en
2002). Voilà ce qu’est l’Iran : l’Imam
Khomeini, en 1979, a déclaré « Israël
doit disparaître de l’existence », et la
guerre des 8 ans (contre l’Irak de
Saddam Hussein) a été imposée à l’Iran,
ainsi que les sanctions, et aujourd’hui
les sanctions sont aggravées, l’Iran est
soumise au blocus, à l’oppression, à
l’isolement, à l’accusation de Safavides
et de Mages (accusations de mécréance)
par de nombreux gouvernements et élites
du monde arabe, l’Iran a subi tout ça et
plus encore, et malgré tout cela, l’Imam
Khamenei a déclaré hier « Israël est une
tumeur cancéreuse, un mal cancéreux qui
sera éradiqué de cette région et en
disparaîtra complètement. » Même au
niveau de la rhétorique, pas une lettre
n’a été changée dans la position de la
République Islamique d’Iran.
Tel est le problème d’Israël avec
l’Iran : c’est que l’Iran se tient aux
côtés des peuples de cette région, aux
côtés des mouvements de résistance de
cette région. Ce n’est pas une position
au niveau du discours seulement, ou au
niveau de la communication, non : l’Iran
aide matériellement les mouvements de
résistance de la région en leur
fournissant de l’argent, des armes, et
en sachant parfaitement ce qui attend
quiconque donne des armes à ceux qui
combattent Israël. Eh bien, c’est cet
Iran qui constitue aujourd’hui pour
Israël l’ennemi n° 1. Et en ce jour d’Al
Qods (Jérusalem) je veux poser une
question aux Arabes en particulier, et
aux Musulmans en général : ô mes frères,
ô mes frères, lorsque l’Iran devient
pour Israël l’ennemi n° 1 dans la région
et dans le monde, est-ce que cela ne
doit pas signifier quelque chose pour
les Arabes et les Musulmans ? Lorsque
l’Iran devient pour Israël l’ennemi n° 1
dans la région et dans le monde, cela ne
doit-il pas signifier quelque chose pour
les peuples arabes et islamiques ?
L’ennemi n° 1, l’ennemi véritable,
l’ennemi auquel Israël pense nuit et
jour, contre qui ils complotent nuit et
jour, contre qui ils incitent le monde
entier nuit et jour, qu’ils agressent et
isolent dans le monde entier.
Même pour la question de l’armement :
aujourd’hui, les pays arabes peuvent
acheter n’importe quelle arme à la
Russie, à la France, au Royaume-Uni, aux
Etats-Unis, mais pour certains contrats
d’armement entre l’Iran et la Russie,
comme le S-300, le système de défense
anti-aérien, Israël ainsi que
l’Amérique, l’Europe et l’Occident
entier s’élèvent pour servir Israël et
font pression sur Moscou pour annuler le
contrat, et ils y sont parvenus.
Pourquoi cette insistance à empêcher
l’Iran de posséder une arme de défense
anti-aérienne, alors qu’il n’y a aucun
obstacle à ce que certains régimes et
armées arabes possèdent non pas des
armes défensives mais bien des armes
offensives. Cela ne signifie-t-il rien
pour les Arabes et les Musulmans ? Cela
ne doit-il pas signifier quelque chose ?
En ce jour d’Al Qods (Jérusalem), le
jour de la distinction entre la vérité
et l’erreur, si en tant que Musulmans,
et en tant qu’Islamiques de manière plus
spécifique encore, nous considérons
qu’Israël est l’erreur absolue, et que
nous voyons que l’Iran est l’antithèse
absolue d’Israël, cela ne signifie-t-il
pas que l’Iran représente la vérité
absolue et que se tenir à ses côtés est
un devoir primordial ? N’est-il pas
nécessaire que tous ceux qui aujourd’hui
sont hostiles à la République Islamique
d’Iran, tous ces dirigeants, élites et
forces politiques qui complotent contre
elles, tous ceux qui écrivent (dans les
médias) et diffament l’Iran, doivent
prêter attention au fait qu’ils servent
le projet sioniste, et qu’ils combattent
sur le même front qu’Israël, qu’ils s’en
rendent compte ou pas ? Car Israël
déclare nuit et jour que son premier et
véritable ennemi est l’Iran.
Et c’est pourquoi il y a aujourd’hui un
débat en Israël, non pas sur le fait que
l’Iran soit l’ennemi n° 1, qu’il
représente la menace n° 1, mais sur la
manière de se comporter face à l’Iran.
J’entre dans la deuxième partie de mon
propos sur l’Iran, qui doit également
constituer pour nous une leçon, nous les
Libanais, les Arabes, les Palestiniens,
les peuples arabes et islamiques. Il y a
un débat en Israël : frappera-t-on
l’Iran ou pas ? Netanyahu et Barak
veulent bombarder l’Iran – eux et leurs
partisans. Mais ils font face au refus
absolument catégorique – presque à
l’unanimité, mais pas tout à fait – des
généraux de l’armée et des responsables
de la sécurité israéliens, actuels et
anciens. Il y a presque unanimité chez
ceux-là, et ils déclarent qu’il ne faut
pas bombarder l’Iran. Bien sûr, le
différend n’est pas d’ordre éthique, il
ne s’agit pas de croire que les
politiques n’ont pas d’éthique et que
les militaires en ont. Au contraire, en
Israël, les militaires sont ceux qui ont
le moins d’éthique. Ce n’est nullement
une question de valeurs morales, de lois
ou de normes internationales. C’est à
cause d’une équation dont débattent les
israéliens, et qui est toujours présente
chez eux : elle est présente lorsqu’il
s’agit du Liban, lorsqu’il s’agit de
Gaza et de la Palestine, elle est
toujours présente. Et c’est l’équation
du coût et du bénéfice. Le bénéfice de
l’opération militaire, et le coût de
l’opération militaire. C’est une
histoire de gains et de pertes, de
risques et de profits. Telle est la
mentalité israélienne sioniste. C’est
toujours comme ça qu’ils font les
comptes. C’est pour ça qu’ils avaient
l’habitude de mener des guerres contre
les Arabes et les pays arabes sans plus
de considérations, car le coût était
bien moindre que l’immense bénéfice. Ils
n’hésitaient pas à faire la guerre.
Aujourd’hui, en ce qui concerne
l’attaque contre l’Iran, il y a un débat
qui porte sur le bénéfice et un
différend à ce sujet, et surtout un
débat sur le coût. C’est en ces termes
que se font les calculs. Quel est le
problème ? Bien sûr, au sujet du coût
d’une telle opération, je souhaite vous
dire que Netanyahu et Barak mentent à
leur peuple, ils mentent au peuple de
l’entité (sioniste). Lorsqu’eux ou leurs
proches – par précaution ils ne le
disent pas eux-mêmes) – déclarent que
toute cette opération ne causera (en
Israël) que de 300 à 500 morts et
quelques destructions, les militaires
rétorquent « Non, le coût sera des
dizaines de milliers de morts ! » Et les
militaires sont mieux informés, plus à
même d’en juger.
Il y a également un débat au sujet du
bénéfice d’une telle opération. Pourquoi
y a-t-il un débat à ce sujet ? Si l’Iran
était faible, si l’Iran avait des mains
d’argile, si l’Iran était lâche – car il
se peut qu’on ait des capacités mais
qu’on soit peureux, la force n’est pas
toujours l’essentiel : il faut la force
et le courage de prendre la décision
politique – si l’Iran était faible, ou
si l’Iran avait des capacités mais qu’il
était lâche, Israël n’aurait aucune
hésitation, il n’y aurait ni débat ni
discussions ni différends en Israël et
les installations nucléaires iraniennes
auraient été bombardées depuis bien
longtemps. Pourquoi n’ont-elles pas été
frappées jusqu’à ce jour ? Pourquoi y
a-t-il un débat en Israël pour savoir si
on bombarde ou pas ? Car l’Iran est
puissant et courageux. Et que les
Israéliens savent avec certitude, et moi
aussi je sais avec certitude, et nous
savons tous avec certitude – et mon
savoir n’est pas dû à une analyse mais à
mes informations concrètes – nous savons
tous que la riposte de la République
Islamique serait très grande et très
violente si Israël les frappait (Public :
O mon Dieu, prie sur Muhammad et sur
la famille de Muhammad). Et plus
encore, Israël offrirait ainsi à l’Iran
l’occasion en or dont il rêve depuis 32
ans (Public : Dieu est le plus
grand). Et oui, c’est pour cela
qu’il y a un débat et des différends en
Israël, et qu’ils hésitent. Que personne
ne comprenne de mes propos et de mon
analyse que j’affirme catégoriquement
qu’Israël n’attaquera pas l’Iran, je ne
dis pas cela. Mais je suis convaincu
qu’Israël redoute énormément les
conséquences d’une frappe contre l’Iran,
ils ont très peur et sont très
préoccupée à ce sujet. Et c’est une
chose très importante.
Très bien. Là est donc la leçon. Voilà
ce que doit faire tout pays arabe, tout
peuple arabe, pour se prémunir du danger
israélien, de l’agression israélienne,
de la menace israélienne, il y a là une
logique claire que personne ne peut
nier, même pas le sommet islamique
exceptionnel (qui s’est tenu le 16
juillet 2012 au sujet de la guerre en
Syrie). Qu’a dit le rapporteur arabe ?
« Nous sommes dans un monde qui n’a de
respect que pour les puissants. »
Génial. Comment pouvons-nous être
puissants ? Comment pouvons-nous être
puissants ? Par la discorde sectaire et
ethnique ? La destruction de nos pays ?
Le sabotage de nos nations ? C’est comme
ça que nous allons être puissants ?
Voilà la leçon : tout pays arabe qui
veut se préserver de toute agression et
de toute menace doit être puissant. Tout
autre discours n’est que poésie, « prose
arabe » et film pour le cinéma. Pour
quiconque vit dans le monde réel, telle
est la réalité.
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