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D’Irak en Palestine, 
les États-Unis au milieu du brasier

Pierre Barbancey

 

Moyen-Orient . La Maison-Blanche, qui ne sait comment se sortir du chaos irakien, veut donner des gages à ses alliés arabes dans la région pour éviter de discuter avec Damas et Téhéran.

George W. Bush et Condoleezza Rice se sont réparti les tâches. Au président le volet irakien, à la secrétaire d’État le dossier israélo-palestinien. Le premier s’est donc rendu en Jordanie pour y rencontrer tout d’abord l’un de ses fidèles alliés dans la région, le roi Abdallah II, puis le premier ministre irakien, Nouri Al Maliki. Une rencontre un temps ajournée après la divulgation d’un rapport d’un proche de la Maison-Blanche qui, en substance, instille l’idée que Maliki n’est pas à la hauteur de la situation ! Le rendez-vous a tout de même eu lieu. Le compte rendu est pour le moins indigent. « Nous avons intérêt à faire prévaloir la liberté au Moyen-Orient, et d’abord en Irak. C’est la raison pour laquelle l’idée d’une sortie élégante est totalement irréaliste », a fait valoir Bush, en ajoutant : « Le premier ministre a clairement dit qu’un partage de son pays, proposé par certains, ne correspondait pas à ce que veulent les Irakiens et que toute partition aboutirait seulement à une aggravation des violences de type religieux. C’est aussi mon avis. »

Bush a précisé qu’ils étaient aussi d’accord pour accélérer l’instruction des forces de sécurité irakiennes et le processus de délégation de la sécurité aux Irakiens. L’armée américaine, a-t-il dit, est en Irak pour « que le travail soit fait » et elle y restera tant que le gouvernement de Bagdad le souhaitera. Ce qui tombe bien puisque le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, mardi, dans un vote unanime de la résolution présentée par les États-Unis, de proroger d’un an le mandat de la force multinationale en Irak.

Appui sur les pays arabes sunnites amis

En réalité, l’essentiel n’est pas là. Pour tenter de gagner les bonnes grâces des groupes sunnites en Irak, Bush entend s’appuyer sur les pays arabes sunnites amis, ce qui lui éviterait des discussions avec Damas et Téhéran, comme d’aucuns le suggèrent, à commencer par le Groupe d’étude sur l’Irak, que préside James Baker. Pour cela, il doit donner des gages. Le week-end dernier, son vice-président, Dick Cheney, a ainsi dû se rendre d’urgence en Arabie saoudite, quasiment convoqué, Riyad étant particulièrement soucieux des dommages que le conflit en Irak provoque dans la région.

L’administration américaine veut donc la peau de Moktada Sadr, ce chef chiite de l’armée du Mahdi, peut-être pas tant à cause des exactions commises par ses hommes que par ses prises de position, en apparence contradictoires. Il a toujours dénoncé l’occupation et il a montré sa sympathie à l’opposition armée alors que, dans le même temps, il participait au processus politique mis en place par les États-Unis et au combat des groupes armés. Son mouvement est chiite mais il tient un discours nationaliste, il ne cache pas son hostilité aux autres acteurs chiites - l’ayatollah Sistani et le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII) - et il recueille le respect de nombreux sunnites. Fort de 32 députés sur 275 à l’Assemblée, il vient de suspendre la participation de ses cinq ministres au gouvernement.

Bush doit lâcher du lest

Pour donner des gages à ses alliés sunnites dans la région, George W. Bush sait aussi qu’il doit lâcher du lest pour la résolution du conflit israélo-palestinien. C’est le job de Rice qui a su faire discrètement pression sur le premier ministre israélien, Ehud Olmert, pour qu’il apparaisse comme celui qui tend la main de la paix, et elle est venue rencontrer, hier, le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Jéricho. Condoleezza Rice, après avoir félicité Abou Mazen pour ses efforts en vue de l’établissement du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a évoqué avec son interlocuteur palestinien les possibilités « d’intensifier nos efforts pour soutenir nos engagements pour permettre de progresser vers une solution fondée sur deux États. (...) La création d’un État palestinien viable, indépendant, démocratique et en paix, au côté d’Israël, ne sera pas uniquement une réalisation remarquable mais une réalisation juste ». Elle a par ailleurs insisté à plusieurs reprises sur la nécessité, selon elle, « d’accélérer » et « d’intensifier les efforts » en vue de parvenir à un accord de paix. Fort de ce soutien pourtant très vague - ce n’est pas la première fois que les États-Unis évoquent une telle éventualité » -, Mahmoud Abbas a laissé entendre qu’il avait décidé d’interrompre les négociations avec le Hamas pour la formation d’un gouvernement d’union nationale et qu’il allait consulter le conseil suprême de l’OLP pour décider de la marche à suivre.

 

 


Source : Le Web de l'Humanité
http://www.humanite.fr/journal/2006-12-01/2006-12-01-841351


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