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Ha¹aretz, 26 novembre 2005
Samedi, le leader palestinien emprisonné [en Israël]
Marwan Barghouti apparaît comme l¹un des candidats les plus
populaires aux primaires du parti Fatah, en prélude aux élections
législatives de l¹Autorité palestinienne de janvier prochain, en
prenant nettement le dessus sur les candidats de la "vieille
garde".
Barghouti, condamné cinq fois à perpétuité pour participation à
des attentats mortels contre Israël, a obtenu un résultat probant
dans la ville de Ramallah, où il participait aux primaires depuis
sa prison israélienne, en recueillant 30.000 voix pour 40.000 électeurs
inscrits. Environ 1.000 candidats concourent pour les 132 places à
pourvoir sur la liste du Fatah, le parti palestinien au pouvoir.
A 46 ans, Marwan Barghouti, leader charismatique venu du terrain,
est considéré comme un successeur potentiel du président Mahmoud
Abbas, au cas où il serait libéré de prison. Il est adulé par la
jeune génération de dirigeants palestiniens qui a grandi dans les
territoires palestiniens. De nombreux candidats de la "vieille
garde" ont passé des années en exil avec
Arafat avant l¹accord de 1993 avec Israël qui leur a permis de
retourner dans les territoires. "La vielle garde a échoué sur
les plans politique et administratif, ainsi que dans la démocratisation
du mouvement", dit l¹analyste palestinien Hani al-Masri.
"Il est temps qu¹ils passent la main".
La "jeune garde", emmenée par Barghouti, cherche depuis
longtemps à renforcer ses positions, en particulier depuis le décès
de Yasser Arafat, fondateur du Fatah qu¹il a contrôlé pendant 40
ans. Le Fatah va mener en janvier prochain une dure bataille contre
le Hamas, qui va participer pour la première fois aux élections législatives.
Le responsable des élections à Ramallah, Jamal Muheisen, a déclaré
à l¹agence Reuters que Barghouti était nettement vainqueur sur la
base des premiers résultats parvenus : "pour l¹instant, il
semble que la jeune génération ait pris le dessus, mais tous les
votes n¹ont pas encore été
comptabilisés".
Un tribunal israélien a condamné Barghouti pour meurtre, pour
avoir organisé l¹assassinat de 26 Israéliens lors de la révolte
palestinienne. Lors de son procès, Barghouti a affirmé qu¹il était
un dirigeant politique et qu¹il n¹avait participé à aucune
violence.
Des nouveaux visages
Le nouveau parlement aura 132 députés (44 de plus que pour la précédente
législature). Les sondages indiquent que le Fatah demeurerait la
principale force politique, mais que le Hamas le suivrait d¹assez
près pour son premier test électoral important. Le Hamas
fait campagne sur un programme de "mains propres" et
revendique la responsabilité du retrait israélien de Gaza, en
affirmant que ce sont les attentats qu¹il a organisés qui ont
poussé Israël à se retirer.
Environ 463.000 Palestiniens se sont inscrits pour voter aux
primaires du Fatah. En tout, 463 candidats se sont présentés en
Cisjordanie, et 311 dans la bande de Gaza. Les primaires du Fatah étaient
ouvertes aux membres du parti ainsi qu¹à ses sympathisants. La
participation a tourné autour de 60%.
Ces élections primaires sont considérées comme un test de
popularité pour la jeune garde ainsi que pour la vieille garde qui
a prospéré sous Arafat et que la plupart des Palestiniens perçoivent
comme corrompue et incompétente.
"J¹ai participé aujourd¹hui parce que je veux voir de
nouveaux visages à la tête du Fatah ", dit Mohammad Abou Ein
après avoir voté à Ramallah. Ce sont les membres de la jeune
garde du Fatah qui ont exigé des primaires, après avoir accusé
les vétérans de monopoliser les postes de responsabilité au sein
du mouvement. Ces primaires sont les premières pour le Fatah.
Auparavant, les candidats étaient nommés par la direction. Les
dernières élections législatives palestiniennes ont eu lieu en
1996.
Plusieurs bureaux de vote sont restés fermés en Cisjordanie et à
Gaza, en raison de ce que des officiels nomment des divisions
internes. Les responsables des élections ont affirmé que les
primaires s¹y dérouleraient la semaine prochaine, mais plusieurs
dirigeants du Fatah ont exprimé leur crainte que le scrutin ne soit
repoussé sine die.
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