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Ne tirez pas, parlez !
éditorial de la rédaction
[au sujet des frappes aériennes
meurtrières sur Gaza : une prise de position de Shalom Arshav +
un édito de Ha¹aretz ("Ne tirez pas, parlez !") qui va
dans le même sens]
Communiqué de Shalom Arshav (La Paix Maintenant Israël)
22 juin 2006
Arrêtez les frappes aériennes sur Gaza !
Après la frappe aérienne de la nuit dernière sur Gaza, Shalom
Arshav appelle le ministre de la défense à ordonner l¹arrêt de
toutes les frappes aériennes.
Les événements de la semaine dernière, où des civils innocents
ont été tués, sont inacceptables. Des pertes de vies humaines
ne sont pas des "bavures".
La poursuite des frappes aériennes fait le jeu des terroristes et
ne résoudra pas le problème des Qassam.
http://www.haaretz.com/hasen/spages/729860.html
Ha¹aretz, 22 juin 2006
Ne tirez pas, parlez !
éditorial de la rédaction
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Un Etat souverain ne peut pas accepter que des roquettes soient
tirées sur son territoire, que ce soit sur Gilo, Kiryat Shmona ou
Sderot. Les tirs qui frappent sans répit le nord du Néguev n¹ont
rien à voir avec une quelconque revendication territoriale sur
Gaza, Israël s¹étant retiré sur la frontière internationale.
Il s¹agit en réalité d¹une étape supplémentaire dans le
conflit entre Israël et les Palestiniens, qui parfois prend des
formes violentes, chaque côté considérant la faiblesse de l¹autre
pour le vaincre.
Peu importe non plus quelle organisation est responsable des tirs.
L¹Autorité palestinienne a un gouvernement élu, dont la
responsabilité est d¹empêcher les attaques contre Israël à
partir de son territoire.
Mais avant de décider d¹une escalade du conflit, avant d¹assassiner
encore davantage de gens, il serait bon de tenter autre chose :
parler au lieu de tirer. Peu importe qui a le plus raison, peu
importe qui a commencé, avec qui parler ou même si le fait de
parler a oui ou non un objectif
stratégique. Même si les conditions ne sont pas encore mûres
pour des négociations en vue d¹un règlement final du conflit,
il n¹y a pas de raison logique de ne pas organiser des réunions
à tout niveau possible pour discuter de la reprise d¹une vie
normale, des échanges de tirs, d¹un
cessez-le-feu. Il faut retenir les leçons du denier cycle de
violences de ce conflit sans fin, avant qu¹il ne se détériore
encore davantage.
Il est évident que le fait de continuer à tuer des civils
palestiniens, dont des enfants, n¹apportera pas la sécurité aux
habitants d¹Israël, à court ni à long terme, tout comme les
tirs de Qassam sur les civils israéliens, dont des enfants, ne
promettra pas un avenir meilleur aux habitants de Gaza.
Les Palestiniens ont un gouvernement élu, un président élu, et
ils doivent décider de leur côté qui doit mener un dialogue
avec Israël, et de quoi ce dialogue traitera. De la part d¹Israël,
il n¹est nul besoin de boycotter quiconque prendrait part à ce
dialogue ni de poser des conditions
préalables, puisque à ce stade, ce dialogue ne traiterait pas de
la fin du conflit, mais qu¹il s¹agirait de rapprocher les
parties et d¹étouffer les braises qui menacent de rallumer une
nouvelle guerre. Toute tentative de se parler, d¹une hudna (trêve)
de quelques jours ou de nombreuses années, d¹un arrêt du
boycott de l¹Autorité palestinienne en échange d¹un
cessez-le-feu, d¹un arrêt des assassinats ciblés en échange d¹un
arrêt des Qassam, ou de tout autre compromis temporaire, même s¹il
n¹implique pas une vision jusqu¹à la fin des temps, porte au
moins en lui une option de modération pragmatique, et l¹espoir
(même s¹il est ténu) d¹une normalisation rampante. Et toute déception
qui suivrait un échec éventuel de ces pourparlers vaudrait mieux
que de compter les cadavres d¹enfants.
Le désengagement, la convergence, la fin du conflit, la fixation
des frontières : tout cela, ce sont de grands mots compte tenu de
la situation d¹aujourd¹hui. D¹un côté, il y a la faim et le désespoir,
dont les Israéliens ignorent tout. De l¹autre, il y a la peur et
le désir croissant de vengeance. Il faut stopper ce cycle de la
peur. C¹est pour cela que les diplomates existent, qui sont
capables de voir au-delà du canon du fusil : cette sorte de
diplomates qui ne se contentent pas des conseils des militaires,
mais qui prennent leurs propres décisions. |