[l¹abattage d¹oliviers palestiniens dans les territoires est un phénomène
endémique. Le gouvernement israélien semble avoir décidé de s¹y
atteler.
Mais les paroles se convertiront-elles en actes contre ce que la rédaction
d¹Ha¹aretz nomme un "vandalisme idéologique"?]
http://www.haaretz.com/hasen/spages/669210.html
Ha¹aretz, 12 janvier 2006
Trad : Gérard pour La Paix Maintenant
Il est difficile de savoir ce qui a conduit le gouvernement à
discuter de l¹abattage d¹oliviers palestiniens par des brutes
venues des colonies.
Peut-être est-ce la couverture médiatique donnée à ces dernières
exactions, ou peut-être le changement à la tête du gouvernement.
Peut-être, encore, les plaintes déposées par Yesh Din (Il
y a une justice), ONG qui défend les droits de l¹homme, au
nom des victimes palestiniennes, plaintes qui auraient atterri sur
le bureau du procureur général. Ou peut-être, enfin, est-ce le
fait d¹abattre des oliviers qui est perçu par l¹opinion comme le
mal absolu, sans circonstances atténuantes, contrairement à d¹autres
injustices commises dans les Territoires palestiniens.
Dimanche (8 janvier), le Premier ministre par intérim, Ehud Olmert,
a condamné ces actes, mais a ajouté qu¹il "n¹en connaissait
pas l¹origine.
Pourtant, le chef du Shin Bet a révélé que ses services avaient
remis à l¹armée et à la police une liste de scieurs originaires
de colonies. Elles ont fait les gros yeux, et rien de plus.
L¹abattage d¹oliviers par des représentants de l¹Etat, comme l¹appropriation
de terres arables privées et l¹exploitation de chaque mètre carré
de terrains non privés à des fins d¹expansion de colonies relèvent
de la routine dans les Territoires. Mais la différence entre les
injustices commises par les autorités de l¹Etat et les dommages
causés de façon indépendante par des groupes de colons réside
dans le fait que cette dernière révèle la profondeur de l¹anarchie
qui caractérise le mode de vie des colons dans les territoires.
Pendant des années, le gouvernement a permis à des brutes juives
de maltraiter leurs voisins palestiniens, et a fait porter l¹essentiel
de ses efforts sur la prévention des attentats contre les Juifs.
Dans la plupart des cas où un colon est pris en train de vandaliser
un bien palestinien, ou de s¹en prendre physiquement à un
Palestinien, il est relâché quasi immédiatement, son arme lui est
rendue, et il redevient une menace pour ses voisins et la preuve
vivante que porter plainte à la police ne sert à rien.
Depuis avril dernier, des milliers d¹oliviers (plus de 2.000 d¹après
la comptabilité établie par le ministre de la Défense) ont été
abattus par des colons, et tout ce que le Conseil des colons (Yesha)
a à dire, c¹est qu¹il pourrait s¹agir de provocations. Pareille
réaction, de la part d¹un corps constitué représentant les
colons, indique que ce ne sont pas des actes commis par un groupe de
colons renégats ou désorganisés, mais bien un vandalisme idéologique
soutenu par les colons et par les autorités. Le réveil du
gouvernement et du procureur général, qui a déclaré que les
victimes palestiniennes devaient être indemnisées, intervient tard
et est peu convaincant. Il est difficile de croire que de pareilles
paroles conduiront à des inculpations. La semaine prochaine, le
gouvernement est censé ordonner l¹évacuation de l¹avant-poste
illégal d¹Amona, ainsi que
celui du marché de gros au cœur de Hébron, en conformité avec
des décisions de la Haute cour de Justice. Une fois de plus, l¹Etat
a été entraîné dans une opération d¹évacuation qui aurait pu
être évitée si les autorités chargées de faire respecter la loi
avaient agi depuis le début.
Concernant à la fois les abatteurs d¹arbres et les évacuations,
le gouvernement de transition doit bander ses muscles afin qu¹un
message de fermeté parvienne à ses destinataires.
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