Palestine
Communiqué d’ Elsa Lefort
Porte parole du Comité de soutien à
Salah Hamouri
Lundi 18 septembre 2017
Ce lundi est un jour sombre. Salah
Hamouri, avocat franco-palestinien, a
été condamné à 6 mois de prison
renouvelables, sous le statut de la «
détention administrative. ».
C’est-à-dire sans connaître précisément
et exactement ce qui lui est reproché,
sans avoir accès à son dossier classé
secret, sans avoir droit à un procès
équitable et contradictoire. Et tout
ceci pour satisfaire à un ordre, signé
de sa main, d’un ministre israélien
défense particulièrement extrémiste :
Avigdor Lieberman.
Depuis le 23 août
Salah Hamouri est la victime d’un
arbitraire total. Depuis le 23 août il
est en prison, pour rien. Depuis le 23
août il ne peut communiquer avec sa
famille. C’est un calvaire pur et simple
à mettre, une fois de plus, au débit des
autorités israéliennes qui violent en
permanence le droit sans recevoir en
retour la réaction concrète qui
s’impose.
Cette décision
survient de surcroît à un moment précis
: hier notre compatriote Loup Bureau
revenait enfin en France suite à son
emprisonnement pendant 51 jours par les
autorités turques qui l’accusaient,
elles aussi sans la moindre preuve, de
faire partie d’une « organisation
terroriste. ». Nous nous réjouissons de
cette libération ! Si Loup Bureau a pu
sortir de prison c’est suite aux
interventions répétées des autorités
françaises au plus haut niveau ainsi que
de la médiatisation de son cas par ses
confrères journalistes.
Cela ne fait que
souligner avec d’autant plus de force le
fait que la décision israélienne a été
possible parce que ni les autorités
françaises, ni la presse n’ont bougé
nettement pour la libération de Salah
Hamouri. Pourtant la liberté est
indivisible ou bien elle n’est pas. Ce
double standard concernant une situation
identique sur le fond ne peut que
heurter tous les démocrates et faire
monter l’exigence d’une intervention du
Président Macron à l’endroit d’Israël
qui ne peut être traité autrement que
tout autre Etat. Ce qui a été possible
en Turquie doit l’être pour Israël,
personne ne comprendrait que le silence
français – aussi bien de l’Elysée que du
Quai d’Orsay – continue au point d’en
devenir assourdissant.
Nous demandons donc
solennellement aux autorités françaises
compétentes de refuser le « deux poids,
deux mesures » et d’intervenir en
urgence auprès de leurs homologues
israéliens. Nous demandons que le
Président
Emmanuel Macron reçoive la femme de
Salah Hamouri. Nous demandons, enfin,
que les médias estiment que
l’internement arbitraire d’un
journaliste n’est pas plus grave ou
important que l’internement d’un avocat.
La liberté ne peut connaître de
distinctions ni de frontières.
Nous affirmons
enfin, forts du soutien d’une multitude
de personnes venues de tous les
horizons, que plus que jamais nous
entendons faire prévaloir la justice et
le droit ; que plus que jamais nous
sommes aux côtés de Salah Hamouri et de
sa famille si durement éprouvés; que
plus que jamais nous entendons faire
faire aboutir cette exigence dont la
justesse est indiscutable : liberté pour
Salah Hamouri !
Paris, le 18
septembre 2017
Le dossier Salah Hamouri
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