Les porte-parole de Bernard Kouchner ont déclaré hier lors
d’une rencontre au Quai d’Orsay que le gouvernement français
ne compte pas prendre la moindre sanction contre Israël,
quel que soit son comportement. Ils en outre indiqué qu’il
n’exige pas la liberté de circulation pour les
ressortissants français et autres internationaux
actuellement sequestrés en Israël, mais acceptaient leur
expulsion.
Au cours de notre manifestation devant le
Quai d’Orsay hier, une délégation d’EuroPalestine
(représentée par Olivia Zémor) et de Droits Devant
(représentée par Jean-Claude Amara), a été reçue au
ministère des affaires étrangères par les conseillers du
cabinet de Bernard Kouchner, chargés du dossier
Proche-Orient, MM Fabrice Mauries et M. Alexandre Diebold.
Nous avons posé les questions suivantes :
1) Bernard Kouchner s’étant déclaré "très
choqué" par l’agression israélienne, quelles sanctions
compte-t-il prendre pour faire cesser les crimes
israéliens ?
2) Est-ce que vous exigez la libre
circulation pour les ressortissants Français actuellement
séquestrés par Israël, et qui veulent pouvoir se rendre à
Gaza avec le matériel qu’ils ont acheté, collecté et
acheminé ?
3) Quelles mesures comptez-vous prendre
pour empêcher que le bateau "Rachel Corrie" qui se dirige
actuellement vers Gaza, ne soit pas attaqué par Israël, et
pour faire respecter le droit international et la libre
circulation dans les eaux internationales ?
4) Quelles mesures comptez-vous prendre
pour imposer la levée du blocus de Gaza ?
5) Avez-bous l’intention de renvoyer
l’ambassadeur d’Israël après ce nouveau carnage et ces
nouvelles violations du droit international par l’Etat qu’il
représente ? Comptez- vous, comme l’ont fait plusieurs pays,
rappeler l’ambassadeur de France en Israël ?
Voici le résumé des réponses qui nous ont
été faites :
La
France ne prendra aucune sanction contre Israël. Nous sommes
des amis d’Israël. Et ce n’est pas la politique de la
France. Nous voulons favoriser le processus de paix par le
dialogue.
La
France n’exige pas la liberté de circulation pour ses
ressortissants en Israël et en Palestine. Elle demande leur
libération et accepte que ce soit sous la forme d’expulsions
La
France ne soutiendra pas le "Rachel Corrie" et lui
déconseille de naviguer en direction de Gaza. La France
déconseille d’ailleurs tout voyage en direction de Gaza.
A
propos du blocus de Gaza : "le blocus n’ayant pas réussi à
affaiblir le Hamas, ni à faire libérer Gilad Shalit, et
ayant un impact humanitaire sérieux, la France demande le
passage sans entrave des marchandises et des personnes, mais
s’oppose au trafic illicite d’armes". La France ne compte
prendre aucune mesure pour obtenir la levée du blocus. Elle
se contente de la demander
Il
n’y aura aucune mesure contre les diplomates israéliens et
pas de rappel de l’ambassadeur de France en Israël. Nous
avons convoqué l’ambassadeur d’Israël qui nous a donné ses
explications.
Est-il utile de faire le moindre
commentaire après de telles réponses, qui montrent que ce
gouvernement n’a aucun respect pour le droit international
et qu’il continuera à encourager les crimes israéliens ?
Seule une mobilisation populaire plus
importante pourra changer la donne.
CAPJPO-EuroPalestine