Communiqué
Palestiniens face à la pandémie :
égalité des droits ?
AFPS
Vendredi 10 avril 2020
Israël est souvent
cité en exemple dans la lutte contre la
pandémie (omettant de préciser la place
que les services de sécurités occupent
dans ces méthodes de
surveillance avancées). Mais l’inégalité
face à la pandémie des populations
vivant dans ces territoires est
totalement occultée. Les lois
discriminatoires édictées depuis plus de
70 ans par l’État d’Israël rendent les
Palestiniens plus vulnérables dans le
domaine de la santé.
La situation la plus connue est celle de
Gaza où le système sanitaire est dans un
état désastreux après des années de
blocus israélien. Quant aux besoins
matériels et humains pour faire face à
la pandémie, c’est la pénurie presque
absolue.
À Jérusalem-Est,
territoire palestinien occupé tout comme
Gaza et la Cisjordanie, l’accès des
Palestiniens aux services sociaux et de
santé israéliens est déterminé par un
système discriminatoire de critères
liés au statut précaire que leur impose
Israël. Non seulement les quartiers
palestiniens de Jérusalem sont
totalement délaissés par la municipalité
de Jérusalem mais depuis un mois,
l’armée israélienne arrête les
volontaires palestiniens qui
désinfectent les rues.
Le
ministre palestinien pour les Affaires
de Jérusalem et le gouverneur
palestinien de Jérusalem ont tous les
deux été arrêtés ces derniers jours
avant d’être relâchés. Il leur était
reproché de porter atteinte à la
souveraineté d’Israël en s’inquiétant de
la situation sanitaire à Jérusalem-Est.
Non seulement Israël ne se soucie pas de
la sécurité sanitaire de cette
population qu’elle occupe mais empêche
ceux qui tentent de pallier sa
défaillance.
Les Palestiniens
citoyens d’Israël sont eux aussi dans
une situation discriminatoire dans leur
accès à la santé. Aucun hôpital n’a été
construit par Israël dans les quartiers
et villes où vivent les populations
palestiniennes, les consignes concernant
la lutte contre la pandémie ont dans un
premier temps été rédigées uniquement en
hébreu et les Palestiniens ont été
quasiment exclus des opérations de
dépistage pendant plusieurs semaines
avant que les avocats de l’ONG
Adallah obtiennent que les
populations palestiniennes bénéficient
aussi de ces tests.
En Cisjordanie, les
entraves à la circulation,
les attaques récurrentes des colons,
l’isolement des villages, les
restrictions concernant l’eau, les abus
de pouvoirs de l’armée sont autant
d’entraves à l’accès aux soins. Le
cynisme d’Israël est allé jusqu’à ouvrir
des passages dans le Mur pour faciliter
le retour en Cisjordanie des
travailleurs palestiniens (contaminés ou
pas par le Covid-19) mettant à mal la
politique de quarantaine mise en place
par l’Autorité palestinienne concernant
les personnes entrant en Cisjordanie.
La situation est
encore plus préoccupante pour les
populations vivant dans
les camps de réfugiés : la
distanciation sociale y est impossible
et l’accès à l’eau extrêmement
restreinte.
Et que dire des
plus de 5000
prisonniers politiques palestiniens
(dont des enfants) détenus dans des
prisons surpeuplées dans des conditions
sanitaires désastreuses.
Dans l’esprit de
l’appel du 25 mars dernier de la
Haut-Commissaire aux droits de l’Homme
de l’ONU, Michelle Bachelet, ils doivent
être libérés immédiatement.
Ces situations ne
sont pas l’objet du hasard : elles sont
le résultat de décennies de politiques
et de lois discriminatoires pour
lesquelles Israël doit être sanctionné.
Le Bureau
National, 10 avril 2020
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