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Amnesty International
Le chef de l'Etat libyen doit mettre un terme à l'augmentation
vertigineuse du nombre d'homicides
Dimanche 20 février 2011
Dimanche 20 février, Amnesty International a exhorté le
dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à maîtriser sans plus tarder
ses forces de sécurité, alors qu¹il est signalé que des
mitraillettes et d¹autres armes ont été utilisées
contre des manifestants et que le nombre de morts à Benghazi,
Misratah et dans d¹autres villes augmente de façon démesurée.
« Les forces loyales au colonel Kadhafi recourent à une force
meurtrière injustifiée contre des manifestants qui demandent des
changements - le résultat est totalement prévisible, a déclaré
Malcolm Smart, directeur du
programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d¹Amnesty
International. Un grand nombre de personnes meurent et la
situation dégénère à une vitesse alarmante. Plus d¹une centaine
de personnes ont été tuées jusqu¹à présent. »
« Il semble que le chef d'État ait ordonné à ses forces
d'écraser les manifestations à n¹importe quel prix ou presque,
et que ce prix se paie en vies libyennes. »
Des témoins, des avocats et des professionnels de la santé à
Benghazi ont dit aux délégués d¹Amnesty International qu¹au
moins 34 personnes ont été visées par des balles réelles
vendredi 18 février ; la plupart ont des lésions à la tête, à la
poitrine et au cou. Des dizaines d¹autres personnes ont été
blessées.
Samedi 19 février, les forces de sécurité auraient tiré à balles
réelles sur des milliers de personnes en deuil qui s¹étaient
rassemblées devant un immeuble des gardes révolutionnaires en
revenant du cimetière, et qui
scandaient des slogans hostiles au gouvernement et qualifiaient
les gardes de « tueurs », en réclamant leur départ de Benghazi.
Vingt personnes auraient été tuées. De nombreuses autres
personnes ayant été blessées ont été évacuées vers l¹hôpital al
Jala et d¹autres hôpitaux de Benghazi.
Certaines sources, à l¹hôpital d¹al Jala, ont déclaré que la
plupart des victimes avait été touchées à la tête, à la poitrine
ou au cou, ce qui donne à penser que les forces de sécurité
avaient l¹intention de les tuer. Les
médecins ont déclaré qu¹ils avaient du mal à faire face et
qu'ils étaient à cours de sang pour les transfusions et de
médicaments pour soigner les blessés.
D¹autres manifestants auraient été tués lorsque les forces de
sécurité ont ouvert le feu sur des centaines de personnes
participant à un sit-in devant le tribunal du nord de Benghazi.
Parmi les personnes présentes figuraient des avocats, des
médecins et des membres du comité d¹organisation des familles
d¹Abou Salim, créé par des parents de prisonniers tués à la
prison d¹Abou Salim par les forces du colonel Kadhafi en 1996,
massacre dont personne n¹a jamais eu à répondre. Plus de dix
autres personnes auraient été abattues à Misratah samedi 19
février, premier jour des manifestations sur place.
« Selon les dernières informations nous étant parvenues, des
Libyens ont été abattus à l¹aide de mitraillettes et d¹autres
armes par de nouvelles unités particulièrement dures, au sein
desquelles il est possible que figurent des mercenaires
étrangers, qui ont été transportées sur place pour étouffer les
manifestations », a ajouté Malcolm Smart.
« Le colonel Kadhafi doit immédiatement mettre fin à ces
effusions de sang. Lui-même et les autres responsables de la
répression menée contre les manifestants, de même que toute
autre personne impliquée dans des violations, doivent savoir
qu'ils auront des comptes à rendre. »
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