BDSF 34
En pleine pandémie, Israël enferme
encore plus d’enfants dans ses prisons
Tamara Nassar
Un artiste palestinien dans la ville de
Gaza s’applique à réaliser une peinture
murale pour soutenir
les Palestiniens
qui sont enfermés dans les prisons
d’Israël pendant la pandémie de
COVID-19,
le 20 avril. (Mahmoud
Ajjour/APA
Images)
Vendredi 24 avril 2020
Tamara Nassar –
The Electronic
Intifada – 23 avril 2020
Au cours de ces
derniers mois, malgré la pandémie
mondiale, Israël a placé en
détention encore plus d’enfants
palestiniens.
Dans le même temps,
un Palestinien est mort dans une prison
israélienne, mercredi.
Fin mars, ils
étaient 194 enfants palestiniens détenus
dans les prisons israéliennes.
Soit une
augmentation de 6 % par rapport à
janvier, selon Defense for Children
International – Palestine.
Soixante pour cent
d’entre eux sont gardés en détention
préventive, ce qu’Ayed Abu Eqtaish,
avocat de l’organisation
DCI-International, estime « excessif
étant donné les risques accrus présentés
par le COVID-19 ».
Israël est le seul
pays au monde qui soumet
systématiquement des enfants – mais
seulement les enfants palestiniens – à
des tribunaux militaires. Ces dernières
années, des législateurs aux USA ont
instauré une législation pour tenter de
juguler ces abus.
Abu Eqtaish a
réitéré les appels de DCI – Palestine
pour que soient libérés immédiatement
les enfants palestiniens des prisons
israéliennes.
Israël n’a tenu
aucun compte des appels des
organisations de défense des droits
humains qui lui demandaient de mettre
fin à ses raids nocturnes et à ses
arrestations arbitraires en Cisjordanie
occupée, et de libérer plus de 1000
Palestiniens particulièrement
vulnérables.
Il s’agit
d’enfants, de femmes, de personnes
âgées, de personnes malades et de
personnes placées en détention
administrative, sans inculpation ni
procès.
L’Organisation
Mondiale de la Santé et d’autres agences
des Nations-Unies ont lancé des appels
répétés et publié des directives pour
empêcher la propagation du virus dans
les centres de détention et les
collectivités.
Mais Israël n’a
pris « aucune mesure, ni pour libérer
les prisonniers et détenus palestinien,
ni pour atténuer de façon conséquente et
empêcher toute éruption du COVID-19 dans
les prisons » a déclaré Addameer,
groupe de défense des droits des
prisonniers.
« Des lieux
propices à la multiplication du virus »
Des appels
internationaux ont été lancés pour
réduire les populations incarcérées –
les prisons étant devenues des zones
sensibles majeures pour la propagation
du nouveau virus.
Pour Addameer, le
COVID-19 « représente un danger
particulier aigu et immédiat pour les
prisonniers et détenus palestiniens ».
Israël soumet les
Palestiniens à une torture systématique,
à une négligence médicale, à un
surpeuplement, et à une absence de
ventilation convenable.
Il leur refuse
habituellement l’accès aux produits
hygiéniques.
Ces conditions font
des « prisons israéliennes des lieux
dangereux, propices à la reproduction du
COVIC-19, » soutient Addameer.
Il y a environ 5000
détenus palestiniens d’enfermés dans les
prisons israéliennes. Plus de 400
d’entre eux le sont sans inculpation ni
procès.
Des centaines
d’entre eux souffrent de maladies
chroniques, rapporte Addameer.
La mort dans une
prison israélienne
Un Palestinien est
mort dans une prison israélienne,
mercredi.
Nour Jaber al-Barghouti,
23 ans, a perdu conscience dans les
toilettes de la prison du Néguev où il
est détenu, dans le sud d’Israël,
informe le Club des prisonniers
palestinien.
Il n’a reçu aucune
aide des autorités pénitentiaires
pendant une demi-heure, jusqu’à ce que
les prisonniers de sa section se mettent
à hurler.
Al-Barghouti venait
du village d’Aboud, près de Ramallah, en
Cisjordanie occupée. Il était emprisonné
depuis quatre ans pour une condamnation
de 8 ans.
Le Club des
prisonniers palestinien affirme qu’il
tient l’administration pénitentiaire
israélienne « totalement responsable
de la mort de Nour Jaber al-Barghouti,
et de son incapacité et retard délibérés
à lui sauver la vie ».
La mort d’Al-Barghouti
porte à 223 le nombre de Palestiniens
qui sont morts dans les prisons
israéliennes depuis 1967.
Israël refuse
toujours de rendre les corps de 5
prisonniers, dont 4 sont morts depuis
2018.
Un échange de
prisonniers ?
Entre-temps, il y a
eu un regain d’optimisme ces derniers
jours pour un échange de prisonniers
entre Israël et l’organisation de la
résistance palestinienne, Hamas, quand
le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu et son rival Benny Gantz se
sont mis d’accord pour former un
gouvernement d’union la semaine
dernière, selon le quotidien libanais
Al-Akhabar.
Les négociations
pour un possible échange se feraient par
l’intermédiaire de l’Égypte, a fait
savoir au journal une source anonyme du
Hamas.
L’Égypte a libéré
quatre prisonniers palestiniens en un
geste de bonne volonté, la semaine
dernière.
https://electronicintifada.net/blogs/tamara-nassar/amid-pandemic-israel-jails-more-palestinian-children
Traduction : BP
pour Campagne BDS France Montpellier
Le dossier des prisonniers palestiniens
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