Accueil Actualité IRIB Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour La Voix de la Russie Journaux de Cathy et Marc Les vidéos Centre d'infos francophone Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité


 
Centre Palestinien
d'Information



 
Invitation à lire





Réseau Voltaire



BDS



Solidarité



Produits palestiniens





En direct d'Iran



Voix de la Russie



Agence syrienne



Palestine Solidarité
sur Facebook



 




Liban

Un discours peut en cacher un autre

Soraya Hélou


Photo: D.R.

Samedi 8 mars 2014

Certaines choses ne sont pas bonnes à dire. Le PDG du quotidien AL Akhbar Ibrahim el Amine est en train de le découvrir à ses dépens, au pays dit des libertés. S'il a eu des mots un peu durs pour commenter les propos du président de la République Michel Sleiman lorsqu'il a qualifié la fameuse équation qui protège le Liban «armée, peuple et résistance» de langue de bois, c'est qu'il estime qu'ils ont touché une chose sacrée pour laquelle des milliers de Libanais ont donné leur sang. La résistance, appuyée par le peuple et par l'armée s'est forgée dans le sang au Liban et elle ne peut pas être traitée avec légèreté comme une vulgaire phrase que l'on modifie au gré des vents régionaux ou internationaux. Certes, l'éditorial du journal était peut-être un peu violent, mais c'est que pour les centaines de milliers de Libanais qui appuient la résistance au Liban, l'agression, surtout venant du sommet de l'Etat, était grande et inattendue. Mais de toute façon, dans un pays où la liberté d'expression est consacrée par la Constitution, et où le chef de l'Etat a à plusieurs reprises affirmé qu'il défend les valeurs démocratiques, nul ne s'attendait à ce que le journaliste soit voué à de telles gémonies et qu'il soit trainé devant la justice parce qu'il défend ce que le Liban a de plus sacré et qui a fait de lui ce pays fort que l'ennemi craint et qu'il veut à tout prix déstabiliser. De plus, les propos du chef de l'Etat sont intervenus à un moment particulier, où la commission de rédaction de la déclaration ministérielle du nouveau gouvernement butait justement sur le rôle de la résistance. C'est comme si le chef de l'Etat demandait indirectement aux membres de cette commission de ne pas faire figurer le mot «résistance», dans leur déclaration ministérielle, pour ne pas tomber dans la langue de bois habituelle.

Il y avait de quoi s'étonner et s'indigner devant une telle démarche de la part du sommet de l'Etat. Mais visiblement, les autorités, qui devaient avoir depuis longtemps le journal et son PDG dans leur collimateur, attendaient une occasion pour le traduire en justice et lui rabattre le caquet. Après tout, la démarche du ministre de la Justice est légale. La loi libanaise l'autorise à demander au Parquet de réagir lorsque le président est pris à partie. Sauf que l'expérience passée montre que cette loi ne s'applique qu'à la carte. Lorsque le président Emile Lahoud avait été bafoué par les médias du 14 Mars pour justement son appui à la résistance, le parquet n'avait pas été sollicité et le ministre de la Justice pourtant nommé par le président lui-même n'avait pas cru bon de réagir. Un Etat et des autorités crédibles devraient appliquer la loi à tous les Libanais et à tous les médias.

Toutes ces remarques ne sont pas dictées par le souci de défendre tel journaliste ou tel président. Il s'agit simplement de montrer l'état de déliquescence dans lequel se trouvent les institutions de ce pays, asservies aux projets politiques et aux sympathies des uns et des autres. Comme si la division politique et populaire verticale et horizontale ne suffisait pas, il faut désormais y ajouter le parti pris du président de la République et celui de certains ministres qui ont pourtant pour mission de dire le droit et de rendre justice aux citoyens. Il y a quelques jours, un ancien repris de justice menaçait la banlieue sud des pires souffrances, d'autres chefs d'axes tirent sur tout alaouite de Jabal Mohsen qui bouge à Tripoli et la justice ne prend même pas la peine de publier un communiqué de condamnation, de faire semblant de vouloir sévir. Qu'une partie des Libanais vive sous la menace des terroristes takfiristes et qu'une autre soit la cible d'attaques quasi-quotidiennes ne dérange pas une partie de la classe politique qui est trop occupée à vouloir ternir l'image de la résistance et à chercher à l'affaiblir. Le cas du journal Al Akhbar n'est que la partie visible de l'iceberg. Tant d'autres mesures sont prises discrètement pour chercher à isoler la résistance et à la rendre inutile dans les esprits et les cœurs, en commençant par les textes. L'idée est donc de commencer par la déclaration ministérielle avant d'en arriver à des textes plus importants et peut-être à amender la Constitution dans ce but, comme si on déclenchait tout un processus. On commence par-là, sous prétexte qu'il ne s'agit que de la déclaration ministérielle d'un gouvernement qui n'est pas destiné à faire de vieux os et le premier pas étant fait, on continue dans le même sens dans chaque discours pour arriver à discréditer totalement la résistance et à la faire tomber dans l'oubli. Mais avec un passé de plus de 32 ans, celle-ci a réussi à faire des petits et à donner naissance à des générations de résistants, auxquels il faut bien plus que des discours pour oublier ce pourquoi leurs pères et leurs frères sont morts.

 

 

   

Le sommaire de Soraya Hélou
Le dossier Liban
Les dernières mises à jour



Source : Alahed
http://french.alahednews.com.lb/...

Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org

Parrainage :

Rentabilisez efficacement votre site

 


Ziad Medoukh

Analyses et poèmes
 
Silvia Cattori

Analyses

René Naba

Analyses

Manuel de Diéguez

Analyses

Fadwa Nassar

Analyses et traductions

Alexandre Latsa

Un autre regard sur la Russie

Ahmed Halfaoui

Analyses

Mikhaïl
Gamandiy-Egorov

Afrique-Russie
 
Luc Michel

Analyses

Robert Bibeau

Analyses
 
Salim Lamrani

Analyses
 
Allain Jules

Infos au Kärcher
 
Le Saqr

Analyses