Syrie
La France ne combat pas le terrorisme en
Syrie
Silvia Cattori
Jeudi 13 octobre 2016
Français, votre Président ment. Votre
diplomatie ment.
La France [de François Hollande] ne
combat pas le terrorisme en Syrie.
La France, comme en Libye, a été au
départ et à la pointe du combat mené
contre l’Etat syrien par terroristes
interposés. Cela lui a permis de
conclure de juteuses affaires avec ceux
qui financent les mosquées et le
terrorisme :
d’abord le Qatar, sous Sarkozy; et
ensuite l’Arabie saoudite sous
Hollande.
Le Quai d’Orsay cherche aujourd’hui à
faire oublier qu’il a soutenu dès le
début les djihadistes du Front al-Nosra,
dont Laurent Fabius disait qu’il « faisait
du bon boulot ». Et il se garde de
préciser que ce sont ces mêmes
djihadistes d’al-Nosra qui combattent
aujourd’hui l’Etat syrien à Alep-Est, et
qu’il cherche à sauver.
C’est pourquoi François Hollande
évoque uniquement la menace que
constitue Daech, et ne parle jamais de
la menace directe, immédiate que
constitue le Front al-Nosra pour le
peuple syrien. Or, c’est bien le Front
al-Nosra qui depuis fin 2011 a infiltré
et détruit, en les transformant en zone
de combat militaire, les villes
syriennes comme Homs et Alep, pour ne
parler que de celles-là. L’Armée
syrienne libre (ASL), n’était qu’une
vitrine commode pour les journalistes
qui ont fréquenté les terroristes et
pour Médecins sans frontières (MSF) qui
les a rejoints.
C’est le Front al-Nosra qui a reçu
l’armement de la France et le gros du
financement. C’est le Front al-Nosra qui
a commis des atrocités aussi terribles
que celles montrées par les vidéos de
l’EI.
La France, comme la Belgique, a
laissé des milliers de jeunes rejoindre
al-Nosra depuis le début de la guerre ;
elle escomptait qu’ils renversent Assad.
Daech n’existait pas jusqu’en 2014.
Votre président ne vous dit pas ce que
les services savent. Les jeunes qui sont
partis en Syrie, c’est principalement
al-Nosra qui les a accueillis et
formés. C’est al-Nosra qui est le
principal vecteur d’endoctrinement
aujourd’hui en France et en Europe. Ce
sont les vidéos d’al-Nosra qui ont
retourné des milliers d’adolescents.
Les quelque 4’000 jeunes enregistrés
comme « radicalisés » et résidant en
France, parmi eux un grand nombre de
convertis, ce n’est pas en regardant des
vidéos de Daech qu’ils se sont fait
endoctriner via Facebook, mais en
regardant des vidéos de propagande
particulièrement efficaces mises à leur
disposition par le réseau al-Nosra et
toujours visibles sur YouTube.
Sauver à tout prix al-Nosra à
Alep-Est
L’Elysée panique depuis que, fin
septembre, des rapports émanant du
renseignement militaire indiquent que
les « rebelles », à Alep, sont en
difficulté et que la coalition qui
soutient l’Etat syrien engagé dans un
combat atroce contre les terroristes
venus de partout faire le djihad en
Syrie, était à deux doigts de sortir
gagnante. Cela malgré les énormes stocks
d’armes et de nourritures accumulés
durant les trêves, fournis aux
terroristes par les puissances qui les
soutiennent tout en disant à leur bon
peuple qu’ils les combattent.
L’Elysée panique à l’idée que le
peuple français puisse découvrir que les
« rebelles » que la France a soutenus,
et sur qui elle comptait pour renverser
le « régime Assad », soient vus pour ce
qu’ils ont toujours été ; des
terroristes.
La France et les médias paniquent à
l’idée que la voix de cette autre Syrie
légale qu’ils se sont employés à
étouffer ne parvienne au public et que
celui-ci découvre que, depuis 2011, les
civils fuyaient la terreur des groupes
armés et plaçaient toute leur confiance
en Assad.
Pressentant que les choses prenaient
une tournure qui pouvait mettre à mal sa
narration sur le terrorisme, la
diplomatie française s’est dépêchée
de sortir de son chapeau le pâle et
médiocre Jean-Marc Ayrault, porteur
d’une résolution que la Russie a fort
heureusement rejetée et qui, comme les
précédentes, avait pour objectif de
renverser la donne et de permettre aux
djihadistes de l’emporter.
La France, aidée par la narration des
médias, s’est montrée ces derniers jours
prête à précipiter le monde dans la plus
grande inconnue ; toute la propagande
qu’elle distille revient à entretenir
coûte que coûte la fable du dictateur
sanguinaire qui tue son propre peuple et
à rendre coupable la Russie qui le
soutient.
Nos lecteurs qui suivent de près
l’actualité ont sans doute immédiatement
compris, en écoutant Hollande et Ayrault
parler des victimes dont la Russie
serait coupable, que la France est avant
tout préoccupée de trouver un moyen
d’aider les « rebelles » à tenir. S’ils
perdent, la vérité va sortir. Elle doit
retourner les faits de telle façon que
les citoyens ne puissent découvrir que
les vraies victimes n’ont jamais été les
« civils » vivant dans la partie
d’Alep-Est tenue par les « rebelles ».
Que les vraies victimes sont
les patriotes Syriens dont tout le
monde, autorité, ONU, MSF, médias, ont
occulté les immenses souffrances.
En clair. Les médias traditionnels,
tout comme les gouvernements qui ont
fait la part belle aux terroristes à
l’insu du public, tremblent maintenant
à l’idée que, si l’Etat syrien gagne et
libère Alep, la voix des patriotes
syriens qu’ils ont ignorée ne permette
au public de comprendre qu’ils lui ont
menti durant 5 ans. En clair. Que les
gentils « rebelles modérés » étaient
pour les Syriens aussi dangereux et
menaçant que Daech.
Ils tremblent à l’idée de devoir,
demain, rendre des comptes.
Silvia Cattori – Journaliste
Le 12
octobre 2016
Lire aussi: Syrie:
Gérard Chaliand dit des vérités que les
journalistes ne veulent …
Le sommaire de Silvia Cattori
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|