Alahed
Les messages de sayed Nasrallah
aux alliés et aux ennemis
Samer R. Zoughaib
Mercredi 25 mai 2016
Face à l’offensive tous azimuts dont est
victime la Résistance, le secrétaire
général du Hezbollah, sayed Hassan
Nasrallah, a affiché une détermination
sans failles. «Le combat se poursuivra
jusqu’à la défaite totale du projet
takfiriste (…) qui est l’autre face du
projet américano-sioniste», a-t-il dit
dans un discours prononcé vendredi 20
mai, lors d’une cérémonie en hommage au
grand chef militaire Moustapha
Badreddine, assassiné par les
takfiristes la semaine dernière, près de
l’aéroport de Damas.
Le discours de sayed Hassan
Nasrallah a été jugé d’une grande
importance par les analystes de tous
bords. Le leader de la Résistance a
rendu, au martyr Moustapha Badreddine,
la place qui lui revient dans la longue
histoire de la lutte contre le projet
sioniste. Mais pas seulement. Il a aussi
adressé une série de messages aux amis
et aux ennemis de la Résistance, à un
moment où la campagne militaire,
sécuritaire, politique et financière
contre le Hezbollah, initiée par les
Etats-Unis, «Israël» et leurs exécutants
du Golfe, a atteint des sommets
inégalés.
Sayed Nasrallah a rappelé
le parcours exceptionnel de Moustapha
Badreddine, résistant de la première
heure et grand stratège militaire. Dans
ce contexte, il s’est souvenu de ses
faits d’armes lors de l’invasion
«israélienne» du Liban, en 1982, plus
précisément à la bataille de Khaldé, au
cours de laquelle il a été blessé. Il
avait à peine une vingtaine d’années. Il
a d’ailleurs porté toute sa vie les
séquelles de cette blessure, qui ne l’a
cependant point empêché de poursuivre le
combat et d’améliorer ses connaissances
et ses aptitudes militaires. «C’était un
homme courageux, intelligent,
professionnel et affectueux», a-t-il
dit.
Sayyed Nasrallah a souligné
le rôle de premier plan de «Sayyed Zoul
Fikar» dans la lutte contre l’occupation
«israélienne», révélant que le martyr
avait pris le commandement militaire
suprême de la Résistance entre 1995 et
1999. Il a contribué à former des
générations de combattants, à renforcer
les capacités militaires de la
Résistance et à développer ses
stratégies. Il a réalisé très tôt
l’importance de la communication
militaire, à qui il a accordé un intérêt
particulier.
En Syrie, Moustapha
Badreddine a pris le commandement des
opérations militaires dès la décision du
Hezbollah de faire face, dans ce pays, à
l’offensive takfiriste, autre visage du
projet américano-sioniste. Ses grandes
compétences ont permis à la Résistance
et à l’armée syrienne de reprendre
l’initiative sur plus d’un front.
Dernier fait d’arme de Zoul Fikar, la
préparation des plans de l’offensive
dans la Ghouta orientale de Damas, qui a
permis à l’armée syrienne et à ses
alliés, ces derniers jours, de
reconquérir 13 villages et localités,
sécurisant définitivement la route de
l’aéroport de Damas et éloignant le
danger des tirs d’artillerie contre le
mausolée de sayeda Zeinab.
Cette mise au point de
sayed Nasrallah était nécessaire à cause
des féroces campagnes de dénigrement
dont a fait l’objet Moustapha Badreddine,
surtout après son martyre. Ces attaques
contre l’un des héros de la libération
du Liban de l’occupation «israélienne»
ne sont pas fortuites. Elles
s’inscrivent dans le cadre d’un vaste
plan visant à détruire la «Culture de la
Résistance» dans le monde
arabo-musulman.
Mise en garde contre «Israël»
En plus de l’hommage à
sayyed Zoul Fikar, sayyed Nasrallah a
lancé une série de messages destinés aux
alliés et aux ennemis. Il a ainsi
modifié les «règles d’engagement» avec
«Israël», en menaçant l’entité sioniste
de représailles au-delà des fermes de
Chebaa occupées au cas où elle attaquait
la Résistance ou ses commandants.
«Aujourd'hui, je dis aux «Israéliens»:
Si vous touchez à un cheveu de nos
moujahidines, notre riposte sera dure,
directe, et en dehors des fermes de
Chebaa, quelles que soient les
conséquences», a-t-il dit.
Autre message important, la
décision de continuer le combat en Syrie
malgré le martyre de Sayyed Badreddine,
«qui n’est pas le premier et ne sera pas
le dernier». Cette détermination est
motivée par des considérations
géopolitiques et culturelles.
Géopolitiques, car le projet takfiriste
en Syrie n’est que l’autre visage du
projet américano-sioniste. La victoire
en Syrie équivaut donc à infliger une
défaite aux Etats-Unis et à «Israël»,
qui ont créé et qui manipulent tous ces
groupes extrémistes prétendant combattre
au nom de l’islam. Culturelles, ensuite,
car le martyre renforce la Résistance,
la rend plus déterminée à accomplir son
devoir. L’expérience l’a d’ailleurs
montré, à chaque fois que le Hezbollah a
perdu un de ses chefs, il en est sorti
plus fort. Ce fut le cas après
l’assassinat de son ancien secrétaire
général, Sayyed Abbas Moussaoui, qui a
abouti, quelques années plus tard, à la
libération du Liban de l’occupation
«israélienne», puis à la victoire divine
de 2006. Ce fut le cas aussi après le
martyre de Imad Moughniyé, Hajj Radwan,
quand la Résistance s’est transformée en
force d’envergure régionale.
L’assassinat de Sayyed
Badreddine va donc se traduire par une
plus grande présence en Syrie et par
divers moyens. «Nous allons rester en
Syrie où nous allons envoyer un plus
grand nombre de commandants (…) jusqu’à
la victoire finale», a-t-il assuré.
L’intervention en Syrie
s’impose d’autant que les ennemis de ce
pays cherchent à détruire l’Etat syrien
et non pas à initier des réformes. Il a
souligné dans ce cadre le rôle de
l’Arabie saoudite dans la poursuite de
la guerre, via l’envoi d’armes, de
matériel et d’argent aux extrémistes.
« Même le vice-président américain Joe
Biden a reconnu que des milliers de
tonnes d’armes ont été envoyés aux
groupes armés», a-t-il indiqué.
Dénonçant les mensonges des
ennemis de la Syrie, le leader de la
Résistance s’est demandé comment
l’Arabie saoudite pouvait réclamer une
nouvelle Constitution en Syrie, alors
qu’elle n’a même pas de Constitution; ou
exiger des élections anticipées, alors
qu’elle n’a jamais organisé d’élections
chez elle…
Aux amis et aux
sympathisants du Hezbollah, sayed Hassan
Nasrallah a enfin adressé un message
rassurant: «La Résistance a formé une
nouvelle génération de commandants d’âge
divers» «Nous sommes partis en Syrie
pour défendre le Liban et nous sommes
conscients des conséquences de ce
choix», a-t-il conclu.
Source :
French.alahednews
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