Alahed
360000 extrémistes étrangers ont
combattu en Syrie
Samer R. Zoughaib

Mercredi 17 août 2016
Une étude publiée récemment par un Think
tank allemand, le «Firil Center For
Studies», estime à 360000 le nombre
d’extrémistes étrangers qui ont combattu
en Syrie contre l’Armée arabe syrienne,
entre le 10 avril 2011 et le 31 janvier
2016.
Le chiffre est effrayant
mais tout à fait plausible. L’auteur de
cette étude, le docteur Jamil Chahine,
s’est basé pour aboutir à ses
conclusions sur le nombre de morts
publiés par différents médias et sur 51
autres sources consultées dans la région
et dans le monde (qu’il énumère à la fin
du rapport).
Selon l’étude, 360000
extrémistes étrangers, hommes et femmes,
sont passés par la Syrie entre le 10
avril 2011 et le 31 janvier 2016.
Provenant de 93 pays, il s’agit du «plus
grand rassemblement de combattants
étrangers de toute l’histoire», venus de
tous les continents, y compris
d’Océanie, et de tous les pays arabes
sans exception. Ce nombre comprend aussi
bien ceux qui ont participé aux combats
contre l’Etat syrien directement ou
indirectement, que ceux qui ont apporté
un soutien logistique, médical, ou
encore les femmes qui ont pratiqué le
«jihad sexuel».
Le docteur Chahine chiffre
à 95000 le nombre d’extrémistes
étrangers qui ont été tués en Syrie
pendant cette période. Selon lui, il y
aurait actuellement quelque 90000
combattants extrémistes en Syrie,
essentiellement dans les rangs de «Daech»
ou du Front qaïdiste «al-Nosra», qui a
récemment changé de nom en «Fateh
al-Cham».
21500 Européens
L’étude du Firil Center
estime que sur les 21500 extrémistes
d’origine européenne, seuls 8500 sont
retournés dans leurs pays. Les autres
sont soit morts, soit toujours sur le
terrain.
Les Turcs représentent le
contingent le plus important. Il
comprend des officiers, des soldats et
des membres des services de
renseignements turcs, des militants de
l’organisation extrémiste appelée les
«loups gris», ainsi que des Turkmènes.
Ces derniers se battent dans les rangs
du «Front al-Nosra» ou disposent de
groupes terroristes autonomes, comme les
«Brigades des Turkmènes de Syrie».
L’étude allemande indique que 350
militaires turcs ont été tués au combat
en Syrie et que leur mort a été imputée
à d’autres raisons par les médias.
Le nombre le plus élevé de
morts a été enregistré dans le
contingent de terroristes saoudiens, où
sont recrutés la plupart des kamikazes.
Sur les 24500 extrémistes saoudiens,
5990 ont été tués.
La Tunisie, elle, a offert
le plus grand nombre de femmes
extrémistes. 180 tunisiennes sont allées
en Syrie pour pratiquer le «jihad
sexuel », et 45 d’entre elles seraient
mortes.
La Jordanie aussi a apporté
son lot de combattants, avec 3900
individus. 1990 ont été tués sur le
champ de bataille, surtout dans les
rangs de «Daech» et d’«al-Nosra».
L’année 2015 a vu une
augmentation du flot de combattants
venant de pays d’Asie centrale, des
ex-Républiques de l’Union soviétique et
du Caucase russe. Les Ouzbeks, les
Tchétchènes ainsi que les Chinois
d’origine ouighours, ont joué un rôle de
premier plan dans la dernière offensive
terroriste lancée contre Alep le 31
juillet dernier. Les kamikazes qui ont
attaqué les lignes de défense de l’armée
syrienne et de ses alliés, à bord de
véhicules blindés bourrés d’explosifs,
pour ouvrir des brèches, ont été
recrutés dans les rangs de ces trois
ethnies.
La
France a aidé «al-Nosra»
L’étude du docteur Jamil
Chahine ajoute que 45 milliards de
dollars ont été dépensés entre 2011 et
début 2016 pour financer les opérations
militaires contre l’Armée arabe
syrienne.
L'Organe belge de
coordination de l'analyse de la menace (Ocam)
a de son côté indiqué que 457
ressortissants Belges sont partis
combattre en Syrie ou en Irak, dont près
d'un tiers de femmes et d'enfants. Sur
ces 457 personnes, 266 sont toujours sur
le terrain, dont 90 sont portées
disparues et ont vraisemblablement été
tuées.
Lors d’un déplacement à
Bruxelles en mars dernier, la
conseillère en contre-terrorisme du
président américain Barack Obama, Lisa
Monaco, avait tenté de minimiser le
nombre d’étrangers dans les rangs des
groupes terroristes, avançant le chiffre
de «30000 combattants, dont 6000
Occidentaux». Cela était tout à fait
normal car la responsable américaine
était venue parler des «succès dans la
lutte anti-terroriste de la coalition
internationale» dirigée par les
Etats-Unis. Mais Lisa Monaco avait
reconnu que «Daech» gardait une forte
capacité à «recruter, radicaliser et
mobiliser des personnes à la violence»
sur les réseaux sociaux, essentiellement
via le système de communications
sécurisées Telegram.
Sur un autre plan, le
député des français de l’étranger et
ancien juge antiterroriste Alain Marsaud
a dit «qu’à un moment ou un autre l’État
français a facilité les actions d’al-Nosra.
J’ai eu l’occasion de montrer à
l’Assemblée Nationale des photos de
combattants d’al-Nosra en possession de
fusils d’assaut français», a-t-il
révélé.
Source :
French.alahednews
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