ALAHED
L’Iran marque des points, l’Amérique
recule
Samer R. Zoughaib

Samedi 12 août 2017
La République
islamique d’Iran a enregistré une série
de succès dans la région du Levant,
alors que les Etats-Unis sont en recul
permanent devant les défis auxquels sont
confrontés ses plans.
L’Iran a enregistré
avec l’aide de ses alliés, ces trois
derniers mois, des succès majeurs, dans
le cadre de la confrontation qui
l’oppose aux Etats-Unis dans la région.
La plus importante victoire reste,
incontestablement, le rétablissement du
lien géographique entre la Syrie et
l’Iran, ce qui permet d’assurer une
liaison terrestre directe entre Téhéran
à Beyrouth, et brise tous les rêves
d’isolement et d’encerclement du
Hezbollah.
Le caractère
décisif de ce succès apparait lorsque
l’on voit les importants efforts
déployés par les Etats-Unis ces deux
dernières années pour placer la
frontière commune à l’est de la Syrie et
à l’ouest de l’Irak sous le contrôle des
Kurdes et de groupes tribaux arabes,
entrainés, formés, équipés et financés
par les Américains. L’annonce par la CIA
de l’arrêt du programme de soutien aux
«rebelles» syriens, et les informations
sur un prochain démantèlement de la base
militaire américaine de Tanaf (à la
frontière entre la Syrie, l’Irak et la
Jordanie), devenue inutile, attestent de
l’échec des plans de Washington. La
progression de l’Armée arabe syrienne et
de ses allés en direction de la
frontière orientale de la Syrie, et
l’avancée des Forces de la mobilisation
populaire (al-Hachd al-Chaabi) vers la
frontière irakienne, où elles ont opéré
leur jonction, ont imposé des réalités
irrévocables sur le terrain. Pourtant,
les Américains n’ont pas hésité à
intervenir directement dans la bataille,
tantôt en bombardant des convois de
l’armée syrienne et de ses alliés, ou en
abattant un chasseur SU22 syrien, tantôt
en pilonnant des positions de la
mobilisation populaire, comme cela s’est
produit début août, lorsque 40 membres
des Brigades Sayyed al-Chouhada ont été
tués près de Tanaf. Ces actes agressifs,
bien qu’ils aient occasionné des pertes
dans les rangs des forces de l’«axe de
la Résistance», étaient vains. Ils n’ont
rien changé aux nouvelles réalités du
terrain.
Aujourd’hui, en
Syrie, ont été enterrés les rêves de
renversement du régime, du remplacement
du président Bachar al-Assad et du
partage du pays.
La résistance des
Yéménites
L’autre front où
l’influence iranienne s’est renforcée
est le Yémen. En dépit des immenses
souffrances infligées par l’Arabie
saoudite au peuple yéménite, trois ans
et demi de guerre n’ont pas réussi à
briser sa volonté de résistance.
Ansarullah et l’armée yéménite font face
à l’invasion de leur pays. Ils se
battent aujourd’hui à l’intérieur du
territoire saoudien, où ils occupent des
dizaines de villages et de localités,
parfois dans une profondeur de 20
kilomètres. La série de reportages
diffusés par la télévision al-Manar du
Hezbollah, de l’intérieur du territoire
saoudien, montre l’importance de
l’avancée yéménite. Les experts
s’accordent à dire que l’influence de
l’Iran au Yémen, de par l’aide qu’elle a
fourni à Ansarullah, est de loin
supérieure à celle dont elle disposait
dans ce pays avant le début de la
guerre.
L’accord nucléaire
verrouillé
L’autre succès,
enregistré par l’Iran, est la résistance
de l’accord nucléaire, qui a prouvé sa
solidité devant les tentatives
d’abrogation, comme a promis de le faire
le président Donald Trump pendant sa
campagne. Avec l’aide des autres
signataires de l’accord et des agences
internationales concernées, Téhéran a
tissé un filet protecteur autour de
l’accord, ne laissant aucune maille à
travers laquelle pourrait s’infiltrer
Washington. Bon gré mal gré, la
communauté internationale reconnait que
l’Iran respecte scrupuleusement tous ses
engagements internationaux concernant le
dossier nucléaire. Face à ce
verrouillage, l’Administration Trump n’a
pas trouvé mieux que de dire que l’Iran
«ne respecte pas l’esprit de l’accord»!
Pendant ce temps,
les Iraniens exploitent à fond tous les
avantages fournis par l’accord
nucléaire, en renforçant les relations
économiques avec l’Europe. Dans ce
cadre, les chiffres montrent que les
exportations de l’Iran vers le Vieux
Continent ont été multipliées par cinq,
depuis mars, passant de 700 millions de
dollars à la même époque l’année
dernière, à 3,5 milliards de dollars
aujourd’hui.
Il n’y a pas de
meilleure image, pour décrire la
situation dans la région, que la phrase
prononcée par le directeur de la CIA,
Mike Pompeo, dans une interview accordée
récemment à la chaine de télévision
MSNBC: «L’Iran est désormais partout au
Moyen-Orient».
Source:
french.alahednews
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