Alahed
Un plan terroriste visant à contrôler
l’axe Beyrouth-Damas avorté
Samer R. Zoughaib
Photo:
D.R.
Vendredi 6 février 2015
Dans le
cadre d’une opération préventive
commencée il y a deux semaines, les
armées syrienne et libanaise ainsi que
le Hezbollah ont fait échouer un plan
terroriste visant à prendre le contrôle
de la route Beyrouth-Damas au niveau de
la frontière, en prélude à une expansion
vers la Békaa-Ouest avec, in fine, la
proclamation d’un émirat extrémiste.
Il y a près de deux semaines, une région
jusque-là épargnée par les combats,
située entre la ville de Zabadani,
contrôlée par les terroristes, et la
frontière libanaise, non loin de la
route Beyrouth-Damas, s’est soudainement
embrasée. Le brigade «Ahrar al-Cham»,
proche du «Front al-Nosra» –la branche
syrienne d’Al-Qaïda- et d’autres groupes
extrémistes, ont lancé une offensive en
direction de la frontière libanaise,
vers la localité de Kfar Yabous, et ont
pris le contrôle des collines
environnantes s’étendant entre Madaya et
Zabadani, à l’ouest de Damas. Le but de
cette attaque était de briser
l’encerclement de Zabadani et d’ouvrir
la voie vers Serghaya et Assal al-Ward,
près de la frontière libanaise, qui
constituent un prolongement géographique
au jurd de Ersal.
Contre-offensive fulgurante
L’armée syrienne et ses alliés ont
immédiatement réagi, en lançant une
contre-offensive fulgurante, qui leur a
permis de reprendre le terrain perdu et
de progresser davantage. Ils ont pris la
localité de Maad, au Nord de Kfar Yabous,
adossée à l’Ouest à la frontière
libanaise et bordée à l’Est par Zabadani
et Madaya. Dans le même temps, l’Armée
libanaise intensifiait ses tirs
d’artillerie dans le jurd de Ersal.
Les combats qui se poursuivent dans
cette région depuis plusieurs jours,
n’ont pas suscité un intérêt particulier
dans la presse libanaise, jusqu’à ce que
l’armée publie, jeudi 5 février, un
communiqué succinct annonçant le
démantèlement, pour des raisons de
sécurité, de plusieurs campements
improvisés de réfugiés syriens,
installés sur la chaine de l’Anti-Liban.
Des sources bien informées ont indiqué
que les armées libanaise et syrienne,
appuyées par leurs alliés, ont fait
échouer un dangereux plan qui, s’il
avait réussi, aurait permis aux
terroristes de prendre le contrôle du
principal point de passage entre le
Liban et la Syrie, à Masnaa, avant de
déferler vers la Békaa centrale,
notamment vers la localité de Majdal
Anjar.
Le but final étant de faire la jonction,
au sud, avec les groupes terroristes
présents dans le triangle
Liban-Syrie-Golan occupé (y compris les
fermes de Chebaa), dans le secteur du
Mont-Hermon et, au nord, avec Ersal et
son jurd. Ce territoire aurait été assez
vaste pour y proclamer un émirat
extrémiste entre le Liban et la Syrie.
Appels interceptés et documents
saisis
Ces informations sont confirmées par le
quotidien libanais As-Safir, qui a
détaillé dans son édition du vendredi 6
février ce plan de «grande ampleur»,
montrant que les combats qui se
déroulent à l’intérieur du territoire
syrien depuis deux semaines autour de
Zabadani, s’inscrivaient dans le même
cadre.
Une source de sécurité citée par
As-Safir indique que le plan a pu être
avorté grâce à des communications
interceptées en Syrie et au Liban, en
plus de documents appartenant aux
extrémistes saisis par les autorités
syriennes.
La route Beyrouth-Damas était au centre
du plan des terroristes, qui projetaient
donc «d’ouvrir un passage vers la Békaa-ouest
en passant par Wadi Majdel Anjar, vers
le Liban-sud, ainsi que vers la région
du Qalamoun faisant face à Ersal et à
Qaa», poursuit As-Safir.
La source citée par le quotidien ajoute
que suite à des informations alarmantes
sur la présence éventuelle d'éléments
extrémistes, les autorités libanaises
ont procédé à la dernière minute au
démantèlement des camps sauvages de
réfugiés syriens dans la Békaa centrale
et sur les contreforts de l’Anti-Liban.
La crainte était de voir se reproduire
l’épisode de la bataille de Ersal, le 3
août 2014, lorsqu’une grande partie des
extrémistes qui ont attaqué l’armée est
sortie des camps de réfugiés, qui
regorgeaient d’armes et de cellules
dormantes. L’armée libanaise a également
dépêché des renforts dans les régions
concernées.
Pendant ce temps, l’armée syrienne et
ses alliés continuent leur offensive du
côté syrien de la frontière et
resserrent leur l’étau sur les
terroristes, qui n’ont pas réussi à
désenclaver Zabadani.
Cette opération est un exemple vivant
que la lutte efficace contre les plans
terroristes dans la zone frontalière
libano-syrienne nécessite une
coopération étroite et continue entre
les armées libanaise et syrienne. Ceux
qui s’y opposent, au Liban, servent
directement les plans d’Al-Qaïda et de «Daech».
Source: french.alahednews
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