MADANIYA
Liban – Régina Sneifer: Une briseuse de
tabou.
Une femme debout
René Naba
Mercredi 16 octobre 2019 Un censeur
pertinent des dérives de la mafiocratie
maronite libanaise.
Elle a surmonté les
données du hasard et s’est affranchie
des chaînes l’assignant aux conditions
de sa naissance. Pensant contre son
propre camp, elle se dégagera
complétement de son appartenance
confessionnelle, pour être, cette
ancienne combattante des milices
chrétiennes libanaises, l’un des
censeurs les plus pertinents des dérives
de la mafiocratie milicienne libanaise,
particulièrement maronite.
Loin d’être une
exercice d’autoflagellation, sa démarche
s’est voulue volontariste avec pour
objectif sous jacent de purger, en les
dénonçant, les scories du bellicisme
maronite de même que les mystifications
du récit politique libanais.
Loin de tout tapage
médiatique, dans la discrétion et la
rigueur, elle creusera son sillon. Livre
après livre, inlassablement,
méthodiquement, systématiquement, comme
autant de coups de boutoirs dans
l’édifice désormais lézardé du
maronitisme politique jadis triomphant
-instauré par la France du temps de son
mandat sur le Liban-, elle s’appliquera
à en évacuer les miasmes. A les
expectorer à coup de clarification et de
démystification. Une mesure de salubrité
publique.
Elle….. c’est
Régina Sneifer, auteure du mémorable
livre «guerres maronites» (Harmattan),
le premier à avoir révélé la face
hideuse de ces nouveaux croisés d’Orient
à la solde d’Israël, dont
l’asservissement aux ennemis officiels
du Monde arabe sera sanctionné par le
déclassement de leurs prérogatives
constitutionnelles libanaises.
Pionnière, elle
sera rejointe par d’autres compagnons de
celui qui apparaitra rétrospectivement
comme l’un des grands fossoyeurs de la
cause des chrétiens libanais, Bachir
Gemayel, éphémère président du Liban,
porté au pouvoir par les blindés du
général israélien Ariel Sharon
l’ordonnateur de l’invasion du Liban, en
juin 1982 et des massacres des camps
palestiniens de Sabra-Chatila, en
septembre 1982.
A l’instar de
Maroun Méchalany, un des anciens
lieutenants du chef milicien; de Roger
Akl, ancien attaché militaire à
l’ambassade du Liban à Washington sous
le mandat du président phalangiste Amine
Gemayel, le signataire du traité de paix
mort-né libano-israélien; enfin et
surtout de Georges Freyha, conseiller de
Bachir Gemayel et son cousin par
alliance, un des grands repentis de
cette équipée sauvage.
Ci joint les
confessions de Georges Freyha,
Pour le lecteur
arabophone,
les mémoires de Maroun Mechalany
Le dernier opus:
un nouveau coup d’audace
Se livrant à un
nouveau coup d’audace, son dernier opus
porte sur un sujet hautement tabou,
Antoun Saadé, et le parti le plus
hermétique de l’échiquier politique
libanais, le Parti Syrien National
Social (PSNS).
Mieux, il se fonde
sur les mémoires de Mme Juliette El Mir
(1909-1976), la veuve du chef, le témoin
muet des tourments de son époux et le
père de ses enfants, la gardienne du
temple, stoïque dans l’adversité, «face
aux injures de l’histoire, qui le
soutiendra avec la dernière énergie au
prix de neuf ans d’internement sévère».
«C’est le destin de
ce couple révolutionnaire que retrace
l’auteure à partir des écrits de la
veuve qui dormaient dans un coffre à
Genève, publiés en arabe en 2003 et
jamais traduits depuis. Pour la première
fois, ce livre-document donne aux
lecteurs francophones accès aux récits
de Juliette. Tout en restant fidèle à
son témoignage, il intègre d’autres
recherches historiques mises au service
d’une biographie.
Le fondateur du
Parti Populaire Syrien, qui mutera en
Parti Syrien National Social (PSNS),
professait la constitution d’une entité
géographique régionale groupant les pays
du «Croissant fertile» (Liban, Syrie,
Jordanie, Palestine, avec son
prolongement vers Chypre) en vue de
lutter contre la balkanisation du Monde
arabe résultant des accords Sykes Picot
portant dépéçage de l’Empire ottoman.
Pour ce faire,
Antoun Saadé avait puisé en Argentine,
où il avait séjourné dans sa jeunesse,
dans l’expérience du Général Juan Peron,
la charpente autoritariste de son
mouvement, laïc et pan-régional.
Un projet qui
heurtait de front deux rivaux: La
France, la puissance mandataire du
Liban, laquelle après son échec du
projet de «Grande Syrie», veillait à
constituer un foyer chrétien au Liban
autour du noyau maronite, dans le
prolongement du foyer juif en Palestine,
et, sur le plan interne, le Parti
Phalangiste, rival électoral du PPS.
Dans une société
baignée dans la féodalité clanique et le
clientèlisme, l’option laïque,
anti-confessionnelle du PSNS a ipso
facto frappé de marginalisation tant
l’organisation que son chef par ceux qui
se revendiquaient abusivement comme
étant les tenants d’un «libanisme pur et
intégral». Ils stigmatiseront Antoun
Saadé du qualificatif
d’«anti-libaniste», alors que ce
précurseur dénonçait les tares du
confessionnalisme, qui sera tout de même
le terreau fécond à l’origine de deux
guerres civiles libanaises (1958,
1975-1990).
Dans la fourberie
libanaise, ceux qui se présentent comme
les farouches défenseurs de
l’indépendance libanaise masquent mal,
en fait, sous un discours souverainiste,
leur alignement inconditionnel et absolu
aux oukazes atlantistes. L’exemple le
plus illustre n’est autre que celui de
Samir Geagea, le successeur de Bachir
Gemayel à la tête des Forces Libanaises,
qui a troqué sa servilité à l’égard
d’Israël par une allégeance sans faille
à l’égard de l’Arabie saoudite, deux
états antinomiques du Liban.
La montée en
puissance du Hezbollah et sa riposte
asymétrique victorieuse face à Israël,
dans la décennie 2000, mettront fin à
cette reptilité infamante pour la fierté
nationale libanaise.
A l’instar des
phalangistes, le PSNS est une
organisation relativement cloisonnée.
Son idéologie et sa dimension milicienne
ont alimenté de nombreuses rumeurs à son
encontre. Ses méthodes parfois
expéditives, -son coup d’état avorté au
Liban en 1961 notamment-, ont achevé de
l’ostraciser de la vie politique
libanaise qu’il réintégrera à la faveur
de son fait d’armes mémorable de la
guerre civile libanaise, en 1982, avec
le magistral tomahawk qu’il asséna à son
grand rival phalangiste, alors au faîte
de sa gloire et de sa puissance,
débouchant sur le scalp de son
leadership.
La France qui ne
pardonnait pas à Antoun Saadé son combat
pour l’indépendance de la Syrie, les
phalangistes, ses rivaux idéologiques,
le premier Ministre Riad El Solh,
-représentant la grande bourgeoisie
sunnite libanaise qui craignait une
mainmise de la bourgeoisie sunnite
syrienne sur le pouvoir à Beyrouth dans
l’hypothèse d’une «Grande Syrie»-, vont
concourir à l’exécution sommaire de
celui qui était présenté comme un
personnage «sulfureux» en raison de ses
options laïques et pan régionales.
Des options qui
heurtaient de plein fouet la vision
étriquée d’un Maronistan recroquevillé
sur lui même, dont la France se
proposait d’en faire son marche-pied en
direction de l’Hinterland arabe.
Mais la pendaison
d’Antoun Saadé sur ordre du gouvernement
de Riad El Solh, sans autre forme de
procès, deux jours après sa remise au
Liban par Damas où il s’était refugié,
va conférer au supplicié un halo de
martyr. Et galvaniser la combativité de
ses partisans.
Fait notable,
Antoun Saadé a été livré à Beyrouth par
le général Husni Al Zaim, un général
d’origine kurde, un soudard putchiste,
poulain du général vichyste Dentz, et
qui sera incarcéré par les Anglais pour
ses sympathies pro allemandes.
Dans le chapitre 9
du livre, Juliette El Mir Saadé expose
en toute lucidité les raisons de
l’hostilité des pays arabes à son mari
et son parti: «La défaite de la guerre
de 1948 ouvre un nouveau chapitre dans
la lutte menée contre le Parti National
Syrien et son fondateur. Pour les
dirigeants arabes vaincus, seule compte
la reproduction de leur propre pouvoir.
Au Liban, les notables de la classe
politique sont bien décidés à faire
taire définitivement le PSNS. Dans cette
nouvelle conjoncture, ils peuvent à
présent mener la chasse sans aucune
retenue. Leur priorité étant de détruire
le concept de la «Grande Syrie» (page
175)…
Dans le chapitre
10, la veuve d’Antoun Saadé, en une
phrase lapidaire, page 205, dresse le
portrait sans concessions de la trahison
de Husni al Zaïm, une trahison fatale à
son époux: «De toute évidence Antoun
Saadé a fait un mauvais calcul en
acceptant la protection de Husni Al
Zaïm. Homme de parole et de principe, il
a gravement sous-estimé l’ambition de ce
petit colonel opportuniste et sans
scrupules».
Le PPS ripostera en
deux temps à la trahison de son hôte
syrien: Il procédera à l’assassinat de
son tortionnaire, Riad El Solh, en 1951,
puis 4 ans plus tard, à l’exécution du
colonel Adnane el Malki, adjoint du chef
d’état-major de l’armée syrienne, le
pays qui avait livré leur chef au
pouvoir libanais.
L’assassinat du
président élu Bachir Gemayel, un coup
d’éclat d’une rare audace.
Au terme d’une
hibernation de quinze ans (1961-1975),
consécutive au coup d’état manqué de la
Saint Sylvestre de 1961, un coup d’éclat
d’une rare audace, l’assassinat de
Bachir Gemayel, en plein fief
phalangiste, à Achrafieh, dans
l’immeuble même où le nouveau président
élu libanais faisait ses adieux à ses
anciens compagnons d’armes, à la veille
de sa prise de fonction, signera le
retour par la grande porte du PSNS dans
le combat national.
Habib Tanios
Chartouni, neveu de l’ancien garde de
corps du fondateur du parti phalangiste,
Pierre Gemayel, mais néanmoins un fidèle
du parti d’Antoun Saadé, en parfait
contre exemple des supplétifs libanais
et arabe de la séquence dite du
«printemps arabe», se portera volontaire
pour cette mission sacrificielle, dont
il en survivra miraculeusement. Il
procédera au dynamitage le quartier
général du parti phalangiste libanais à
Beyrouth-Est, tuant sur le champ Bachir
Gemayel et 25 de ses compagnons, le 14
septembre 1982, à la veille de l’entrée
en fonction président élu du Liban.
Sa famille proche
et lointaine sera décimée en
représailles par les phalangistes. En
toute impunité. Lui même, échappé de
prison, sera condamné à vivre, en
fugitif, dans la clandestinité. Mais cet
homme là, en dépit des vicissitudes de
sa vie présente, est assuré de passer à
la postérité pour avoir été, celui qui
a, à lui seul, mis en échec le projet de
la «Pax américano israélienne» au Liban,
tétanisant durablement le leadership
phalangiste et ses parrains occidentaux.
L’élimination de
Bachir Gémayel aura soulevé dans la
sphère arabo-musulmane une vague
d’enthousiame comparable par son ampleur
à celle de l’éxecution de l’égyptien
Anouar El Sadate, le signataire du
traité de paix égypto-israélien, un an
plus tôt. C’est dire l’importance de
l’exploit.
La guerre civile
libanaise, puis la guérilla anti
israélienne au sud Liban, enfin la
guerre de Syrie vont opérer une
importante recomposition des forces au
niveau régional, plaçant le PSNS -et ses
vigoureux et robustes combattants- dans
le camp de l’axe de la contestation à
l’hégémonie israélo-américano-wahhabite
dans la zone. La fin de son ostracisme
compensera ainsi avantageusement la
défection du saltimbanque de la vie
politique libanaise, Walid Joumblatt, le
chef féodal druze du Parti Socialiste
Progressiste, rallié aux pétro-dollars
du milliardaire libano-saoudien Rafic
Hariri.
Outre sa
participation à la guérilla anti
israélienne, autour du noyau principal
constitué par le Hezbollah, dans la
guerre de libération du sud liban, le
PSNS a participé aux combats du 7 mai
2008 toujours aux côtés de ses nouveaux
alliés, le Hezbollah et le Mouvement
Amal, contre le nœud coulant dressé
contre la formation paramilitaire chiite
par les Américains et leurs alliés
locaux en vue de stranguler l’initiateur
de la riposte balistique asymétrique
anti-israélienne; Une novation dans la
guerre contre Israël.
Son engagement sur
le champ de bataille culminera tout
naturellement dans la guerre de Syrie
(2011-2019), dans le périmètre de Damas,
le point focal de son projet de
«Croissant fertile centré sur la Grande
Syrie».
Comparaison n’est
pas raison. Mais, à titre d’illustration
et toutes proportions gardées, la
décapitation du leadership phalangiste
par le PSNS de même que l’abolition du
traité de paix libano-israélien sous la
pression d’un soulèvement populaire
auront eu, sur le plan interne, la même
portée stratégique et psychologique que
le dégagement militaire israélien du
sud-liban par le Hezbollah, en l’an
2.000, sans négociations ni traité de
paix, sur le plan international. Trois
faits qui ont propulsé le Liban au rang
de curseur diplomatique régional et
Beyrouth à la fonction traumatique du
subconcient israélien, au même titre que
le Vietnam pour les Etats Unis.
De la
rationalité cartésienne, de la France et
de la «Grande Syrie»: les instructions
d’Aristide Briand à Georges Picot
Curieux cheminement
que celui emprunté par la rationalité
cartésienne, la marque de fabrique de la
France, dont le projet au Moyen Orient
convergeait pourtant furieusement avec
les vues du PPS qu’elle combattra
pourtant farouchement.
Au terme de la I
ère Guerre mondiale (1914-1918), deux
projets étaient en concurrence dans
cette zone pétrolifère:
Le projet français
prévoyait la constitution d’une «grande
Syrie», autour de Damas. Aristide
Briand, alors chef de la diplomatie
française, avait chargé Georges Picot,
Consul général de France à Beyrouth, le
2 novembre 1915, des recommandations
suivantes:
- Que «la Syrie
ne soit pas un pays étriqué. Il lui
faut une large frontière faisant
d’elle une dépendance pouvant se
suffire à elle-même»;
- Un tracé
frontalier englobant «la Palestine
avec des garanties données aux
autres concernant Jérusalem et
Bethléem»;
- Un territoire
qui comprendrait «Beyrouth, Damas,
Alep, la partie du Wilayet D’Adana
située au sud de Taurus»;-
- À l’Est, la
frontière suivrait «la ligne de
faîte dans les wilayets de
Diyarbakir et de Van (frontière
turco-irakienne) pour redescendre
vers Mossoul et atteindre l’Euphrate
à la limite de la province de Deir
Ez Zor»;
- Les «régions
minières de Kirkouk» devaient
figurer dans les frontières de
l’Etat syrien.
Mais les Syriens,
en guise de «grande Syrie» obtiendront
une «Syrie mineure» sérieusement amputée
d’une large fraction de ses provinces.
Le projet français
ne manquait pourtant ni d’audace ni de
grandeur.
Grandiose, il assurait la France d’une
présence pérenne au Moyen Orient, en
même temps qu’il sécurisait son
indépendance énergétique.
Une «Grande Syrie»
englobant Jérusalem, Bethléem, Beyrouth,
Damas, Alep, Van Diyarbakir, jusque même
Mossoul et Kirkouk, c’est à dire un
territoire englobant la Syrie, une
partie du Liban, de la Palestine, de la
Turquie et de l’Irak.
Le projet anglais
préconisait, lui, la constitution d’un
ensemble régional autour du bassin
historique de la Palestine. Par un tour
de prestidigitation dont seule une
diplomatie chevronnée a le secret, les
Anglais vont retourner le projet
français à leur profit édifiant un
ensemble régional regroupant l’Irak, la
Jordanie (Transjordanie à l’époque) et
la Palestine, au grand dam de Paris qui
devra se contenter d’un projet de
substitution très en deçà de ses
attentes avec les inévitables rancœurs
qu’une telle défaillance suscitera.
Pour aller plus
loin sur ce sujet
Curieux cheminement
que celui emprunté par la rationalité
cartésienne, qui a voué aux gémonies un
disciple de l’argentin Juan Péron et
porté aux nues un admirateur de Hitler,
dans le droit fil de la collaboration
vichyste du nazisme.
Le disciple de
Peron, Antoun Saadé, qui prônera un
autoritarisme populiste face à la
féodalité clanique, de même que la
laïcité dans un pays grangréné par le
confessionnalisme ainsi que la mixité et
la diversité arabe, sera,
paradoxalement, combattu sans
ménagement.
L’admirateur de la
discipline hitlérienne, Pierre Gemayel,
qui s’inspirera de l’organisation nazie
des Jeux Olympiques de Munich, mise en
scène par le régime hitlérien, en 1938,
pour fonder un parti sur un modèle
nationaliste paramilitaire, le Mouvement
des Kataëb (phalanges) sera, lui, non
moins paradoxalement, porté aux nues.
Curieux cheminement
de la rationalité cartésienne qui incite
la France, artisan au XXe siècle, du
démembrement de la Syrie par la cession
arbitraire du district syrien
d’Alexandrette à la Turquie, son ennemi
de la première guerre mondiale, à se
hisser, au XXIe siècle, au rang de chef
de file de la guerre planétaire contre
la Syrie en vue de son équarissage, en
alliance avec le terrorisme islamique,
s’assurant une répulsion éternelle d’une
large fraction de la population syrienne
et libanaise. Un comportement erratique
qui explique une part de sa déconfiure
au Levant.
Dans une demarche
qui relève de cette même logique
cartésienne, l’Institut du Monde Arabe
(IMA) à Paris, la prestigieuse vitrine
du rayonnement culturel arabe à
destination de l’opinion occidentale, a
annulé la séance de présentation de
l’ouvrage de Régina Sneifer. Un
comportement pitoyable indigne du «pays
des lumières» qui confirme, par
contrecoup, la pertinence des écrits de
l’auteure de même que le caractère
corrosif de sa démarche.
L’institutionnalisation du système
confessionnel au Liban, un poison à dose
lente, au mépris du principe de la
laîcté de l’état, un principal cardinal
de la vie publique française, le pacte
affairiste qui a lié pendant vingt ans
Rafic Hariri, le milliardaire
libano-saoudien à Jacques Chirac
(1985-2005), de même que le déni de
droit commis par la «Patrie des Droits
de l’homme» à l’égard d’une figure
mythique la résistance libanaise,
Georges Ibrahim Abdallah, enfin les
élucubrations jurisprudentielles d’un
petit pro consul de France au Liban,
Bernard Emié, actuel Directeur géneral
de la DGSE sur la «responsabilité
implicite» de la Syrie dans l’assassinat
du bienfaiteur du président français
expliquent la déconfiture de la France
au Liban et sa relégation inéxorable de
ce qui fut jadis son «point d’ancrage au
Levant». Correlativement à sa roue
dentée maronite, représentée par le
Parti phalangiste désormais l’ombre de
ce qu’il fut jadis.
Ci joint, le récit
d’une relation singulière dans les
annales diplomatiques internationales,
la relation Jacques Chirac-Rafic Hariri,
une relation marquée par une
patrimonialisation des rapports d’Etat
au bénéfice de ces deux hommes arrivés
quasi-simultanément au pouvoir à Paris
et à Beyrouth et de la berézina
diplomatique qui s’est ensuivie.
Le syndrome
maronite
Cadeau empoisonné
de la France, le confessionnalisme
constitue une négation de la démocratie
en ce que la citoyenneté libanaise est
conditionnée et handicapée par la
naissance. Mur de verre invisible et
infranchissable, il contribue à ce titre
à la nécrose de la vie poilitique
libanaise.
Sur un point nommé,
dans des domaines précis, la naissance
confère un primat à une communauté au
détriment des autres communautés par le
Fait du Prince, l’arbitraire du pouvoir
colonial. Elle prédétermine les membres
d’une communauté à des fonctions
indépendamment de leur compétence. Elle
conforte une communauté dans un
sentiment de supériorité ou de
frustration.
Les exemples sont
nombreux des dérives du
confessionnalisme. Le leadership
maronite a ainsi assumé, par une sorte
de Hold up, la direction des combats du
camp chrétien lors de la guerre civile
libanaise (1975-1990), à l’exclusion des
autres composantes de la chrétienté
libanaise, quand bien même elles en
subissaient les conséquence.
Le primat conféré
par la France à la communauté maronite
dans l’exercice des responsabilités
suprêmes au Liban aurait dû se vivre
comme une délégation de pouvoir au
bénéfice de l’ensemble des communautés
chrétiennes du Monde arabe et non comme
la marque d’une supériorité immanente
d’une communauté spécifique au détriment
des autres, en ce que les Maronites
constituaient la plus importante
minorité des minorités chrétiennes du
Liban et non la communauté chrétienne
majoritaire d’un Monde arabe,
majoritairement musulman.
Par une sorte
d’abus de position dominante conféré par
la France en sa qualité de puissance
mandataire sur le Liban et la Syrie, les
Maronites ont procédé à une sorte de
captation d’héritage se présentant comme
les dépositaires des intérêts supérieurs
de la chrétienté d’Orient, réduisant la
chrétienté aux seuls intérêts de
l’Eglise maronite, confondant en somme
maronitisme et chrétienté, se vivant en
maître incontesté du Liban. Pour n’avoir
pas observé cette règle non écrite de la
prudence politique, elle en paiera le
prix par sa marginalisation, entraînant
dans sa relégation les autres
composantes chrétiennes innocentes de
cet emballement.
Victimes innocentes
souvent, bourreaux parfois plus que de
besoin, les camps palestiniens de la
quarantaine (est de Beyrouth), en 1976,
et de Sabra Chatila (sud de Beyrouth),
en 1982, passeront dans l’histoire comme
de sanglantes illustrations
pathologiques de la déraison humaine, au
passif du leadership maronite,
particulièrement les milices chrétiennes
des Forces Libanaises.
Pour aller plus
loin sur ce sujet, cf ces liens :
Sur la
problématique générale des Maronites
«seul (ou presque) parmi tous les
peuples colonisés, à avoir choisi
délibérément de se «francophoniser» à
défaut de se franciser», cf cette étude
du philosophe libanais Roger Naba’a
Régina Sneifer
aux antipodes de Rima Tarabay.
En 1994, Regina
Sneifer, titulaire d’un diplôme de
géopolitique, a publié son premier
ouvrage «Guerres maronites» chez
L’Harmattan. Douze ans plus tard,
dans une sorte de catarcysme, elle
récidive, livrant le récit de ses années
de militante dans un livre intitulé «J’ai
déposé les armes, une femme dans la
guerre du Liban», Editions de
l’Atelier.
Ce livre, édité
dans sa version arabe par Dar Al Faraby,
a été préfacé par Georges Corm, qui
réitérera en la matière en préfaçant le
nouvel ouvrage redige en langue
française. C’est dire l’estime du
géopolitologue libanais pour l’auteure.
L’échiquier
libanais abonde de chassés croisés entre
les camps antagonistes en fonction des
convictions des uns et de la
perméabilité des autres aux arguments
sonnants et trébuchants de leurs
nouveaux comanditaires.
La guerre n’est pas
un prétexte à tous les déchainements.
Mais un révélateur. Un amplificateur des
tendances latentes d’une personne et de
son pyschisme. Les parcours
diamétralement opposés en France de
Charles De Gaulle, chef de la France
Libre, et de Philippe Pétain,
l’ordonnateur de la collaboration de la
France avec le nazisme, en témoignent de
même que ceux de Jean Moulin, chef de la
résistance intérieure française mort
sous la torture, et de Pierre Laval,
chef du gouvernement collaborationiste
de Vichy. Il en est de même au niveau
international, la résistance héroique de
Stalingrad face à l’Allemagne et le
sabordage de la flotte française à
Toulon en constituent des éloquents
exemples.
Dans la typologie
libanaise, Régina Sneifer se situe aux
antipodes de Rima Tarabay, qui en
constitue son double maléfique.
Empruntant le chemin inverse, Rima
Tarabay passera sans coup férir avec
armes et bagages de porte parole des
milices chrétiennes à porte parole du
milliardaire saoudo libanais Rafic
Hariri, glanant pour cet exploit le
titre de «Reine de la Culbute», dans
tout l’éclat du terme, tant son triple
axel a été sans bavure, et sa dextérité
impressionnante. Une pirouette
comparable par sa témérité à celle du
transfuge baasiste Abdel Halim Khaddam,
le vice-président de la République
syrienne.
Gravitant dans
l’orbite de la «Gauche démocratique
-YAD- Al Yassar Al Dimokrati», -une
quintette d’opportunistes drappée des
oripeaux du progressisme, se servant du
paravent de la gauche pour camoufler son
abdication au Roi Dollar-, Rima Tarabay
s’appuiera sur deux béquilles
constituées par deux transfuges de camps
antagonistes de la guerre civile
libanaise (1975-1990): Samir Frangieh,
ancienne figure de la gauche libanaise
devenu le conseiller occulte du
milliardaire libano saoudien Rafic
Hariri, et Johnny Abdo, le chef des
services de renseignements de l’armée
libanaise et, paradoxalement, l’homme
des Israéliens par excellence au Liban.
Pour aller plus
loin sur les avatars de la Gauche
démocratique, cf ce lien:
https://www.madaniya.info/2018/10/01/ziad-majed-un-parfait-representant-de-la-gauche-mutante-libanaise-candidat-potentiel-sur-la-liste-demargement-d-abou-dhabi/
Le témoignage
accablant de M. Abdallah Naaman, ancien
conseiller culturel à l’ambassade du
Liban en France.
«Rima Tarabay a été
la dernière personne qui a vu Maroun
Baghdadi sortant de la maison de sa
maman».
Ancien conseiller
culturel à l’ambassade du Liban à Paris,
Abdallah Naaman est un homme
partiulièrement avisé des arcanes de la
vie diplomatique parisienne, porteur de
lourds secrets accumulés par quarante
deux ans de présence à la mission
libanaise à Paris (1974-2015).
Ci-joint son
témoignage au signataire de ce texte:
«Titulaire d’un
doctorat en géographie de Paris», –une
thèse intitulée «Pour un projet sociétal
libanais, l’environnement durable, une
nouvelle citoyenneté?, sous la direction
de Jean Paul Amal Paris IV–, Rima
Tarabay était proche du cinéaste Maroun
Baghdadi (1950-1993), disparu
prématurément en descendant l’escalier
de l’appartement de sa mère, à Beyrouth,
alors que le quartier subissait une
panne d’électricité.
«Fait divers
absurde? Jalousie d’un cinéaste
concurrent qui voyait Maroun rafler
toutes les récompenses internationales
et qui s’apprêtait alors à tourner ses
films avec les grands réalisateurs de
Hollywood? Vengeance d’une femme perfide
éconduite par le cinéaste qui brûlait
les étapes de sa vie entre plusieurs
capitales?
«Toujours est-il
que lorsque le conseiller culturel de
l’Ambassade du Liban à Paris Abdallah
Naaman apprend la nouvelle du décès
accidentel du cinéaste, il se précipite
à une clinique parisienne pour informer
l’épouse de Maroun, Soraya Khoury, qui
venait d’accoucher d’un bébé.
«Arrivé devant la
jeune femme, devenue le même jour maman
et veuve, Abdallah Naaman a du mal à
trouver les mots idoines pour à la fois
la consoler et la féliciter. Il connaît
le couple Baghdadi depuis des années et
mesure la grande perte que le pays du
Cèdre vient de subir. Il embrasse la
mère fraternellement et regarde le
nouveau-né tendrement, sans souffler
mot.
Puis il se met à
côté du père de Soraya, le commandant en
chef de l’Armée libanaise, le général
Victor Khoury, effondré face au drame
épouvantable. «Le général finit par
lâcher à l’adresse d’Abdallah Naaman:
«Rima Tarabay a été la dernière personne
qui a vu Maroun sortant de chez sa
maman…»
Rima aura donc été
l’unique et ultime témoin du drame à
l’égard duquel elle observera un mutisme
absolu.
«La belle Rima
avait fait ses armes dans les rangs de
la milice maronite. Elle avait porté le
treillis et le pistolet mais jure
n’avoir jamais tué. Après la mort de
Baghdadi, elle quitte le Liban et vient
s’installer à Paris.
«Francophone à
souhait, elle est repérée par
l’ambassadeur Johnny Abdo qui la
présente à Rafîc Hariri qui l’adoube et
s’attache ses services. Auprès de lui,
elle sera sa secrétaire, son assistante,
sa collaboratrice et sa voix auprès de
l’intelligentsia parisienne.
«Bien introduite
auprès des grands, à commencer par
Jacques Chirac, Rima n’a plus besoin de
la modeste solde que lui versait la
milice maronite et peut commencer un
chapitre plus reluisant de sa carrière,
à partir de Paris, avec des missions
«diplomatiques» et «festives» plus
passionnantes. Désormais, la conseillère
peut faire de l’hôtel particulier de
Hariri, avenue d’Iéna, sa cantine, et,
cerise sur le gâteau, dans les pas d’un
certain Gustave Eiffel un siècle plus
tôt.
«Le séisme de
Février 2005, l’assassinat du
millardaire saoudo-libanais, a constitué
une aubaine pour Rima qui lui offria la
possibilité de donner la mesure de son
militantisme new look: Ne doit-elle pas
à son mentor Rafic Hariri la
reconnaissance du ventre? Quelques jours
après l’assassinat de son nouveau
patron, elle organise, place d’Iéna, un
rassemblement pour dénoncer le crime et
accuser, micro à la main, sans preuves,
les Syriens et le Hezbollah, dans le
droit fil de la posture française et
l’abracadabrantesque théorie de la
«responsabilité implicite» de la Syrie
dans l’assassinat du pensionnaire
posthume de Jacques Chirac.
«Parmi les dizaines
de libanais ameutés par Rima, les
badauds reconnaissent le noyau directeur
du journal An Nahar -Gébrane Tuéni,
Marwan et Ali Hamadé, un quotidien en
perte de vitesse dont Rafic Hariri en
était un grand actionnaire; Samir Kassir
et Elias Attallah, deux membres de la
gauche démocratique, transfuge du
communisme de leur jeunesse, ainsi que
le journaliste Farès Khachchan, un des
thuriféraires du milliardaire.
«Rima était alors
secondé par un homme vibrionnaire,
portant des lunettes noires comme pour
masquer son regard, faisant scander à la
foule des slogans ravageurs et
vindicatifs. L’individu répondait au nom
de David Marouani, né en Tunisie en
1969, un «juiftune» comme se désignent
entre eux les Tunisiens de confession
juive naturalisés français. Une famille
connue en France dans le monde du
spectacle et des variétés, sauf que le
rejeton s’est révélé être un activiste
pro-israélien, heureux élu de cœur de
l’avisée Rima, laquelle a ainsi trouvé
son cendrillon à l’approche de la
quarantaine, assurant dans la fusion de
leurs sentiments, la confusion des
intérêts du couple.
«A la succession de
son père, Saad Hariri décide de
maintenir Rima Tarabay à son poste
d’observatrice parisienne, chargée
surtout d’organiser ses séjours
fréquents à Paris, pour ses loisirs, ses
contacts d’affaires, voire pour fuir ses
responsabilités ou ses créanciers
locaux.
Sur ce lien, la
détresse des anciens employés français
de la firme Saudi Oger, propriété de
Saad Hariri,
«Avec zèle et
contre toute vraisemblance, elle
défendra la mésaventure de son patron à
Riyad, sa capture et sa démission
forcée, réfutant vigoureusement à la
télévision, contre toute évidence, son
humiliante captivité. Un aveuglement qui
valorisera, par contrecoup, la position
des principaux rivaux politiques de son
employeur, le président Michel Aoun et
le Hezbollah, dont l’intransigeance sur
cette question a favorisé la remise en
liberté du premier ministre libano
saoudien, otage de ses parrains
wahhabites.
Pour aller plus
loin sur ce sujet, cf
«Dans la foulée,
Saad Hariri fera place nette à sa
nouvelle recrue. Il se séparera de son
«ambassadeur» privé auprès de l’Élysée,
Me Basile Yared et renforcera les
prérogatives de Rima qui devient sa
«conseillère personnelle pour les
affaires de France et d’Europe
occidentale»….jusqu’à sa malheureuse
candidature à l’Union Pour la
Méditerranée.
Fin du
témoignage d’Abdallah Naaman
Sur ce lien, les
objectifs sous jacents de l’UPM : https://www.renenaba.com/1er-anniversaire-du-lancement-de-lunion-pour-la-mediterranee/
A ce poste, forte
de son immunité diplomatique, cette
opportuniste haut de gamme aurait pu
poursuivre son œuvre de normalisation
avec l’ennemi officiel du Liban, sans
craindre les poursuites judiciaires,
pensant ainsi pouvoir offrir à Israël ce
que l’Etat hébreu n’a pu se procurer par
sa puissance de feu.
Par malchance pour
cette ambitieuse, une fuite -délibérée?-
dans la presse libanaise a gelé sa
nomination d’autant que son affectation
à ce poste est intervenue durant la
période transitoire post électorale, en
l’absence d’un décret pris en conseil
des ministres, accréditant l’idée d’une
«magouille»
Cf à ce propos sur
ce sujet un article en ce sens du
journal
«Al Akhbar» La
candidature de Rima Torbey à l’UPM, une
faute diplomatique ou politique?»
Epilogue
Parfait contre
exemple de Rima Tarabey, Régina Sneifer
ne relève pas de la cohorte des
cloportes qui peuplent la scène
libanaise. Elle appartient à la race des
vertébrés, non des reptiles. Une femme
libérée du magma maronite dans lequel sa
jeunesse l’avait par erreur plongé. Une
briseuse de tabou. Une femme debout.
La parution de son
ouvrage à l’occasion de la commémoration
du 70e anniversaire de la pendaison d’Antoun
Saadé a retenti comme une réhabilitation
posthume du plus célèbre «paria» de la
vie politique libanaise.
L’homme qui
dégageait une odeur de souffre, selon
ses détracteurs, était en fait, un
dirigeant laic et visionnaire, soucieux
de doter le Monde arabe d’un seuil
critique afin de le soustraire à
l’emprise coloniale occidentale, alors
que ses deux plus implacables rivaux, la
France et le parti phalangiste, se
trouvent au Nadir de leur présence au
Liban. Juste retour des choses.
Le nom de Georges
Picot continue pourtant d’honorer une
des rues de Beyrouth, en dépit de ses
déboires sur le projet de «Grande
Syrie», illustration symptomatique de la
pathologie libanaise.
Au delà du
rétablissement de la vérité historique
sur un personnage infiniment moins
épouvantable que ne le présentait la
propagande officielle, -en tout cas
infiniment moins «répulsifiant» que les
rapaces du marigot politique libanais-,
que le travail de clarification soit
mené à son terme afin que l’imposture
soit définitivement démasquée; que la
parution de cet ouvrage provoque un
sursaut de conscience populaire en vue
de purger les rues du Liban des scories
post coloniales, à l’instar du tricard
Georges Picot, de Maurice Barrès, le
théoricien de l’ultra droite française,
d’Ernest Renan, l’agent attiré des
services français au Levant, enfin le
général Henri Gouraud, «officier reconnu
du parti colonial», le fossoyeur du
mouvement indépendantiste d’Afrique
occidentale (Mali, Tchad, Mauritanie) et
de Syrie (bataille de Khan Maysalloun).
Cent ans après la
proclamation de l’Etat du Grand Liban,
le 1 er septembre 1920, il en va de la
bonne santé mentale des Libanais et de
la fin de leur longue aliénation. Puisse
le dernier livre de Regina Sneifer y
contribuer puissamment.
Pour compléter ce
texte, ci joint la recension de Richard
Labévière sur le même sujet
http://prochetmoyen-orient.ch/la-grande-syrie-dantoun-saade-le-livre-evenement-de-regina-sneifer/
-Références de
l’ouvrage: Une femme dans la tourmente
de la grande Syrie».-Par Régina Sneifer
d’après les mémoires de Juliette El Mir
(1909-1976)- préface de Georges Corm –
Editions Riveneuve. ISBN 978.2. 36013.
596 2. Prix 20 euros-
Le livre contient
16 chapitres précédés d’une préface de
Georges Corm et d’un avant propos. Il
s’achève sur un épilogue, suivi d’une
abondante bibliographie.
- Chapitre 1: la
première traversée (1909-1920)
- Chapitre 2: La
première séparation (1920-1939)
- Chapitre 3:
Engagée (1939-1940)
- Chapitre 4:
Les Amants de Cordoba (Mars-Avril
1940)
- Chapitre 5:
Dans le bonheur et les épreuves
(1940-1941)
- Chapitre 6: Au
bout du Mahjar (1942-1946)
- Chapitre 7:
Nous rentrons (1946-1947
- Chapitre 8: A
contre-courant, visionnaire
(1947-1948)
- Chapitre 9:
Mille et une trahisons (Janvier-
Juin 1948)
- Chapitre 10:
L’EXECUTION
- Chapitre 11:
En ligne de mire (9 juillet- 14 août
1949)
- Chapitre 12:
Des répliques en cascade (15 août
1949-1954)
- Chapitre 13: A
l’isolement (1854-1955)
- Chapitre 14:
Tous les coups sont permis (Août
1955-1958)
- Chapitre 15:
Mazzeh, le trou noir de l’Union
(1958-1960)
- Chapitre 16:
Plus forte qu’une forteresse
(1960-26 décembre 1963)$
- Epilogue (28
décembre 1963-24 juin 1976)
Bibliographie
Le sommaire de René Naba
Le
dossier invitation lecture
Les dernières mises à jour
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