Revue de presse et
d'entretiens
La bataille de Mossoul
ou la tromperie partagée par Washington
et Ankara
Mouna Alno-Nakhal
Lundi 24 octobre 2016.
Le 3 octobre, lors d’une émission
de décodage de l’hystérie occidentale
devant l’avancée de l’Armée syrienne et
de ses alliés dans Alep, le Général
Amine Hoteit avait déclaré :
« Si
les États-Unis avaient le moindre espoir
qu’Alep ne soit pas libérée des
terroristes au minimum d’ici deux mois,
ils auraient agi autrement. Mais force
est de constater que la Syrie et ses
alliés, notamment la Russie, en ont
décidé autrement. D’où leur « plan C »,
initié à Deir ez-Zor, pour prendre la
ville en otage et atteindre trois
objectifs :
-
Délimiter à
l’est une région ouverte sur l’Irak pour
l’isoler de la Syrie. C’est pourquoi ils
empêchent la progression de l’Armée
syrienne en détruisant les ponts,
exactement comme Israël avait procédé au
Liban lorsqu’il avait envahi le Sud,
démolissant quatre ponts principaux afin
de l’isoler du reste du pays en le
transformant en zone désarmée, dépeuplée
et sous tutelle de l’ONU.
-
Réussir à
« libérer Mossoul » selon le plan des
USA et non selon celui des Irakiens.
Autrement dit, à la manière turque lors
de la prétendue libération de Jarablus,
en Syrie, par une opération de
passe-passe de la main droite qui guide
Daech à la main gauche qui guide Al-Nosra.
La question devient alors : mais où les
USA dirigeront-ils les terroristes
présents dans Mossoul ? Réponse : à Deir
ez-Zor.
-
*Atténuer la
victoire de la Syrie et de ses alliés à
Alep, victoire certaine d’ici quelques
semaines ; laquelle, à notre avis,
torpillera définitivement le plan de
partition US de la Syrie, les frappes
sur Deir ez-Zor se réduisant à une
opération de punition et de vengeance… »
[1].
Or, Deir
ez-Zor est située sur les rives de
l’Euphrate et en majorité envahie par
Daech. Les raids aériens de la Coalition
internationale de lutte contre Daech,
menée par les USA, ont détruit le pont
d’Al-Mayadin le 28 septembre, puis le
pont d’Al-Ashara le lendemain, après
avoir bombardé « par erreur » les
positions de l'Armée syrienne près de
l’aérodrome de la ville le 17 septembre,
tuant 82 soldats et officiers et
blessant gravement plus d’une centaine ;
une « erreur » ayant nécessité 2 jours
de préparation pour observation du
terrain et 50 minutes de frappes
aériennes ininterrompues, comme en ont
témoigné la Russie et le Dr Bachar
al-Jaafari devant le Conseil de sécurité
de l’ONU. Depuis, sept ponts auraient
été détruits sur le fleuve Euphrate et
la rivière Khabour, plus deux autres
selon SANA [Agence Nationale syrienne de
l’information] ce 20 octobre [2].
Mais, dans
son discours du 11 octobre, Sayed
Nasrallah avait été encore plus
explicite que le Général Hoteit :
« S’agissant de l’Irak, il passe de
victoire en victoire grâce aux
sacrifices de ses fils, de son armée, de
ses forces de mobilisation populaire et
de ses tribus sunnites, chiites et
kurdes, face aux takfiristes de Daech.
Aujourd’hui, les forces irakiennes
progressent vers Mossoul… Je m’adresse
aux dirigeants irakiens, aux combattants
de l’Armée irakienne et du Hachd al-Chaabi,
afin qu’ils soient vigilants face aux
plans américains. Les États-Unis veulent
ouvrir la route aux takfiristes de Daech
pour qu’ils fuient vers l’est de la
Syrie. Ils veulent « entasser » Daech à
l’est de la Syrie. Et ces derniers vont
en profiter pour mener de nouveau des
attentats contre le territoire
irakien... » [3].
C’est dès
mi-septembre que les États-Unis ont
commencé à annoncer, à cor et à cri, la
bataille de Mossoul, deuxième plus
grande ville d’Irak tombée entre les
mains de aech en juin 2014 grâce, déjà,
à uune opération de passe-passe
sur laquelle nous ne reviendrons pas
ici. Mais c’est Erdogan qui en a annoncé
la date, à un jour près. Ainsi, le 25
septembre, arabic.RT et bien d’autres
sources locales avaient rapporté :
« Le
Président turc a déclaré : Nous
avons des informations indiquant que
l'opération du gouvernement central
irakien pour libérer Mossoul des
éléments armés de Daech pourrait
commencer le 19 octobre, nous devons
être prêts… les Peshmergas
(Kurdes irakiens ; Ndt) devront coopérer
avec les Arabes dans ce processus…
Par
ailleurs, il aurait confié aux
journalistes présents à bord de l’avion
le ramenant de New York, après avoir
assisté à l'Assemblée générale des
Nations Unies et avoir rencontré Joe
Biden, le vice-président des USA, que
son ministre des Affaires étrangères
étudiait la question de Raqqa avec les
États-Unis et les avait informés des
conditions turques. Lesquelles
conditions, rapportées par le chaîne
privée NTV, se résument à dire que la
Turquie avait la volonté de se joindre
aux États-Unis dans une opération
militaire pour expulser Daech de son
fief à Raqqa, en Syrie, si les
combattants kurdes en étaient exclus
(Kurdes syriens ; Ndt)… »
[4].
Comprendre :
le bon kurde n’est ni turc, ni syrien,
mais le kurde du « clan Barazani »,
allié à Israël désormais ouvertement
moteur et complice des briseurs des
frontières de Sykes-Picot, lesquelles ne
satisfont plus Erdogan, ni leurs
dessinateurs, ni la grande puissance qui
les a évincés, ni même les petits
roitelets régionaux qui leur doivent
d’exister. Et puis, le bon Kurde est
sunnite.
En effet,
lors d’une entrevue accordée à la chaîne
saoudienne « Rotana khalijia »,
Erdogan a déclaré qu’il ne
tolérerait pas l’installation d’un
« pouvoir sectaire » à Mossoul, ce qui
implique que :
« Mossoul appartient aux
habitants de Mossoul, comme Tal-Afar
appartient aux habitants de Tal-Afar.
Nul n’a le droit d’entrer dans ces
régions… Seuls les habitants arabes,
turkmènes et kurdes de confession
sunnite devront rester dans Mossoul
libérée… Le Hachd al-Chaabi ne devra pas
entrer dans Mossoul… La Turquie, les
États-Unis, l’Arabie saoudite et la
Coalition internationale devraient
conjuguer leurs efforts dans ce sens.
Nous ferons de notre mieux pour libérer
Mossoul de Daech. Nous devrons nous
installer à la table des négociations et
non seulement nous contenter d’observer
ce qui se passe » [5].
À savoir que
Tal-Afar est une petite ville à majorité
turkmène et que le Hachd al-Chaabi est
l’une des forces paramilitaires
irakiennes à majorité chiite regroupant
de plus en plus des combattants de
toutes les confessions et ethnies, dont
la participation aux batailles de
l’Armée irakienne a toujours mené à la
défaite de Daech, comme à Ramadi dans la
province d’Al-Anbar et à Tikrit dans la
province de Salah ad-Din.
Quant à
Mossoul, peu lui importe ses habitants
chrétiens depuis la nuit des temps, ils
n’auraient plus droit de cité dans cette
ville. Erdogan et ses alliés wahhabites
pensent sans doute empêcher leur retour,
alors qu’ils ils se préparent, dans la
joie, à rentrer à Qaraqoche [6]
entièrement libérée de Daech ce 22
octobre. Mais Erdogan n’utilise que son
propre dictionnaire : refuser le
sectarisme c’est refuser tout ce qui
n’est pas une copie conforme de soi,
comme le dit cette terrible image de la
nouvelle Turquie déposée par un anonyme
sur Facebook.
Ceci dit, en
quoi Erdogan serait-il plus ou moins
condamnable que les dirigeants
américains, lesquels ont envahi l’Irak
sur un mensonge, pour y semer le chaos,
et n’ont fait mine de se retirer
qu’après avoir obtenu un accord de
partenariat stratégique larvé et l’avoir
doté d’une Constitution confessionnelle
et ethnique, sous prétexte de rendre
justice aux chiites et aux kurdes, pour
aujourd’hui revenir en force afin d’y
instituer un prétendu « régime
inclusif » sous prétexte, cette fois-ci,
de rendre justice aux sunnites
soi-disant menacés par les chiites et
l’Iran ?
En quoi
serait-il plus ou moins condamnable que
les dirigeants occidentaux apparemment à
la traîne des USA, mais qui courent
devant pour arracher leur part du
gâteau, dissimulant leur égale rapacité
derrière de prétendus soucis
humanitaires ?
Le monde
entier sait qu’Erdogan maltraite ses
citoyens et violente particulièrement
les Kurdes, son extrémisme n’ayant rien
à envier à celui de Daech. Mais, silence
radio ! Car sa position géostratégique
en a fait un maître chanteur des plus
dangereux ; ce qui explique sans doute
que même Vladimir Poutine compose avec
ses « coups dans le dos », mais
n’explique pas la tromperie partagée par
Washington et Ankara.
ANKARA VEUT LA
RÉVISION DU TRAITÉ DE LAUSANNE DE 1923
Que veut
Erdogan, mis à la part le fait que, de
concert avec l’administration américaine
et son allié, Adel al-Joubeir, ministre
saoudien des Affaires étrangères, il ne
fait que hurler pour écarter le Hachd
al-Chaabi de la bataille de Mossoul et,
à défaut, s’appuie sur des personnalités
sunnites partageant sa mentalité,
notamment les frères Al-Najifi : l’un,
ex-chef du Parlement irakien ; l’autre,
préfet de la province de Ninive dont
Mossoul est la capitale ?
Lors de sa
conférence de presse ce 4 octobre,
le Premier ministre irakien, Haïdar
Al-Obadi a fustigé son discours
sectaire et l’occupation illégale par
son armée de Bachika, ville à majorité
yézidite, en précisant :
« Aujourd’hui le Conseil des ministres a
discuté des déclarations malheureusement
provocatrices de la présidence turque,
les jugeant inacceptables et destinées à
semer la discorde parmi le peuple
irakien… J’invite le Président turc à se
concentrer sur la situation interne de
son pays, où de véritables problèmes
existent entre les citoyens turcs. Comme
j’invite à ce que nous coopérions tous
dans l’intérêt de nos peuples, non
l’inverse… La notion de souveraineté ne
tolère pas que certains Irakiens
soutiennent des forces étrangères
menaçant la situation intérieure du
pays. C’est interdit. Il n’y a pas de
forces étrangères terrestres combattant
Daech en Irak, nous ne le permettrons
pas.
Nous avons
la Coalition internationale ainsi que
des experts (internationaux) qui
entraînent les Forces irakiennes, mais
ne combattent pas au sol. Il s’agit
d’entraînement, d’armement et de
couverture aérienne, oui ! Mais des
forces étrangères qui combattent à la
place ou aux côtés de l’Armée irakienne,
non ! Nous n’avons sollicité aucune
force étrangère pour cela et la présence
de forces turques sur le territoire
irakien, contre la volonté irakienne,
n’est pas la bienvenue. Nous lui avons
demandé à maintes reprises de se
retirer…
Tous les
dirigeants de la trentaine de pays, que
j’ai rencontrés, sont en accord avec
l’Irak : respect de la souveraineté et
refus de l’ingérence de tout pays dans
les affaires intérieures irakiennes… »
[7].
Il n’empêche
que d’après l’exposé du 19 octobre de
l’ex-Général libanais Mohamad
Abbas sur Al-Mayadeen TV [8],
les forces prêtes à l’offensive
encerclaient incomplètement Mossoul :
-
au sud et au
sud-est : les forces de l’armée
irakienne et celles du Hachd al-Chaabi ;
-
à l’est et au
nord-ouest : les forces de l’armée
irakienne et celles des Peshmergas ;
-
au nord-est : les
forces d’Al-Najifi entraînées par la
Turquie et soutenant les projets d’Erdogan
et de ses alliés saoudiens.
L’ouest de
Mossoul restant largement ouvert aux
terroristes en direction de la Syrie,
comme prévu par tous les observateurs,
alors que dans sa dernière émission de
« 60 minutes » du 21 octobre, M.
Nasser Kandil a dévoilé que le plan
du Hachd al-Chaabi était d’entrer par le
côté ouest du Tigre pour bloquer les
terroristes dans Mossoul et leur
interdire de s’enfuir vers les campagnes
quasi inhabitées, où il leur serait
facile de se disperser en attendant des
jours meilleurs pour continuer leur
mission de guerre d’usure en Syrie. Mais
le gouvernement irakien est contraint de
composer avec l’Armée américaine…
ET le 19
octobre, Interrogé à ce propos par la
télévision nationale syrienne,
l’ex-Général syrien Turki al-Hassan
a témoigné qu’environ 800 terroristes
étaient déjà arrivés à Raqqa en
provenance de Mossoul, où des citoyens
syriens avaient été expulsés de leurs
maisons pour les installer, ajoutant que
les forces irakiennes avaient frappé un
cortège d’une trentaine de véhicules sur
l’Axe Mossoul-frontière syrienne.
Concernant le
projet d’Erdogan, le Général Al-Hassan a
expliqué que ses dernières déclarations,
et celles des élites politiques turques,
ont fini par démasquer ce qu’il cherche
en envahissant la Syrie et l’Irak. En
résumé :
«
Le Traité de Lausanne de 1923
[9] ayant défini les
frontières du nouvel État turc et
organisé l’échange des populations,
stipule qu’il pourrait être revu 100 ans
plus tard, c'est-à-dire en 2023. Et
Erdogan veut que cette révision aille
vers une expansion et non une réduction
ou une partition du territoire turc. Par
conséquent, dans son esprit, si l’État
irakien faillit, Mossoul pourrait
revenir à la Turquie. Il pourrait ainsi
revendiquer l’enclave sunnite, qu’il
appelle de ses vœux avant de la
rattacher à la Turquie, sous une forme
ou une autre, union ou fédération.
Malheureusement, la Constitution
irakienne actuelle, imposée par les USA,
lui permet de tenter le coup. D’où son
travail de sape du gouvernement central
irakien » [10].
L’écrivain
palestinien Rassem Oubeïdate
rejoint le point de vue du Général
Al-Hassan. Dans un article publié ce 21
octobre par le quotidien libanais Al-Binaa,
il ajoute :
« La
Turquie qui insiste pour participer à la
libération de Mossoul, malgré le refus
du gouvernement central irakien, après
avoir occupé Jarablus puis Dabek en
Syrie, et Bachika en Irak, par une
opération de mise en scène commune avec
Daech, prétend agir pour la défense de
sa sécurité nationale. En réalité, les
expansionnistes turcs d’aujourd’hui
rêvent de récupérer Mossoul, Erbil,
Kirkouk en Irak et Alep la syrienne,
villes libérées du joug de l’Empire
ottoman défait en 1918. Ce qui prouve
que la Turquie d’Erdogan est complice du
terrorisme et de la guerre d’agression
contre la Syrie et l’Irak pour annexer
de nouveaux territoires, tout comme les
Kurdes qui tentent d’annexer une partie
de la province de Ninive en récompense
de leur participation à la libération de
Mossoul » [10].
M. Oubeïdate
parle sans doute des Kurdes Pechmergas
ou en tout cas de Kurdes irakiens. Mais
voici que M. Saleh Moslem, le chef du
Parti de l’Union démocratique [PYD,
parti syrien kurde] annonce un
recensement de la population dans le
gouvernorat de Hassaké [11]. Ce
qui rappelle un autre recensement en
période de chaos, celui trafiqué par les
turcs pour s’approprier le Sandjak
d’Alexandrette, ne faisant pas partie de
l’État turc en 1923, mais de l’État
syrien…
ET WASHINGTON VEUT
UN SUNNISTAN ENTRE L’EUPHRATE ET LE
TIGRE
La plupart
des observateurs de la région soulignent
que les USA retardaient délibérément la
libération de Mossoul, dernière grande
ville irakienne contrôlée par Daech,
lui-même contrôlé par les USA, et qu’ils
n’ont assuré leur soutien à l’Armée
irakienne et donné le signal de départ
de l’opération qu’à l’approche de la
date des élections présidentielles
américaines. Ceci, afin de porter sa
libération au crédit du Parti démocrate et augmenter les chances de
victoire de leur candidate, Hillary
Clinton.
Mais c’est
M. Nasser Kandil qui a détaillé le
plan C, D ou Z de l’administration
américaine en faisant remarquer que la
libération des grandes villes ne
signifiait absolument pas l’élimination
de Daech des immenses espaces
environnants très peu peuplés, mais
riches en pétrole et en surfaces
cultivables, et qu’en étudiant la
situation géographique des villes que
les États-Unis cherchent à garder dans
leur zone d’influence, elles sont toutes
situées entre le Tigre et l’Euphrate,
territoire autrefois appelé le « Pays
des deux fleuves », berceau de tant de
grandes civilisations, désormais réservé
à leurs monstrueux frankensteins à
usages multiples. En résumé :
« Il ne
faudrait pas croire que la victoire de
l’Armée irakienne, soutenue par la
Coalition internationale menée par
Washington, signifie l’élimination de
Daech en Irak. Certes, Al-Ramadi et
Tikrit ont été libérées, mais la
première est sur les rives de l’Euphrate
et la deuxième, ainsi que Mossoul, sont
sur les rives du Tigre.
Or, la
moitié de la province d’Al-Anbar (Al-Ramadi),
les deux-tiers de la province de Salah
ad-Din (Tikrit), et les trois-quarts de
la province de Ninive (Mossoul) seront
encore occupées par Daech après la
libération de Mossoul. De sorte que le
triangle d’environ 70 000 Kms2,
limité par la frontière syrienne, la
rive est de l’Euphrate et la rive ouest
du Tigre, resteront à la merci de Daech.
Du fait
que les zones habitées au sein de ce
triangle, équivalant sept fois le Liban,
se limitent à Sinjar et Tal-Afar, le
reste étant désertique ou occupé par des
exploitations agricoles ou des
installations pétrolières, ils pourront
facilement se dissimuler, se ressourcer
et se réarmer en attendant les ordres de
mission venus de Washington.
De même en
Syrie, la libération de Raqqa, Tabaka,
Deir ez-Zor et Bou-Kamal ne signifie pas
l’élimination de Daech. Il restera
présent, là aussi, dans une bande de
territoire d’environ 70 000 Kms2
à l’est de l’Euphrate, où les seules
zones habitées sont Hassaké et Qamichli.
Ce qui
explique pourquoi les Américains ne sont
pas inquiets de la libération de
Mossoul, alors qu’il est évident que
toutes leurs tactiques consistent à
utiliser Daech pour faire pression sur
la Syrie et la Russie afin d’obtenir les
accords qui leur conviennent. Ce qui
explique aussi la ligne rouge imposée à
la Turquie à l’est de l’Euphrate,
laquelle joue sa partition en Syrie à
l’Ouest de ce fleuve.
Les
Américains se réservent la possibilité
de sonner la retraite de Daech à leur
convenance, exactement comme ils
procèdent dans la région du Waziristan,
dont la situation est à rapprocher de ce
qui se passe dans le « Pays entre les
deux fleuves », et où les drones
sévissent sur les objectifs qu’ils ont
décidé de frapper, du fait des accords
obtenus du gouvernement afghan sous
prétexte de la guerre contre le
terrorisme, lequel gouvernement se
trouve dans une situation comparable à
celle dans laquelle ils ont piégé le
gouvernement irakien.
Finalement, sous prétexte de combattre
le terrorisme, les calculs américains
sont partout les mêmes : ce combat exige
des accords militaires, puis des accords
sur les sources d’énergie, des matières
premières et ainsi de suite, pour
conserver leur hégémonie malgré les
fleuves de sang et les destructions… » [12]].
À la lumière
de ce qui se passe à Alep, il nous
faut donc croire que les cartes de
partition des uns et d’expansion des
autres sont sans doute fin prêtes, mais
que l’hystérie collective des
Occidentaux, suscitée par la
détermination de la Syrie et de ses
alliés à nettoyer Alep-est des
terroristes, signifie qu’ils ont bien
compris que ni la Syrie, ni la Russie,
ne sont prêtes à céder au chantage des
uns et des autres et, surtout, que
l’État syrien a refusé catégoriquement
tout accord du style afghan ou irakien.
Mouna Alno-Nakhal
22/10/2016
Notes :
[1] Le
Général Amine Hoteit / Al-Alam TV
https://www.youtube.com/watch?v=lj3XWRbm2u8&feature=youtu.be
[2]
Vidéo :L’aviation de la coalition
internationale détruit 2 ponts sur
l’Euphrate et le Khabour
https://www.youtube.com/watch?v=QNI9pK_QiXE
[3] Irak : Plan US pour entasser
Daesh à l’est de la Syrie
http://french.almanar.com.lb/45098
[4] Erdogan :
les Peshmergas doivent participer à la
bataille de Mossoul
https://arabic.rt.com/news/842418
[5] les
déclarations d’Erdogan sur l’avenir de
Mossoul suscite la colère de Baghdad
https://arabic.rt.com/news/843579-أردوغان-يغض
[6] Christians of
Nineveh plains celebrating after
liberating their areas from ISIS by #IraqiArmy
https://www.youtube.com/watch?v=FKbEr9QZ-AM
[7]
Conférence de presse du Premier ministre
irakien Haïdar al-Obadi
https://www.youtube.com/watch?v=2Bsn8EtjvmQ
[8]
Général Mohamad Abbas / Al-Mayadeen TV
https://www.youtube.com/watch?v=lzHc2e5Yd24
[9] Le traité
de Lausanne de 1923 / SDN
http://www.eurel.info/IMG/pdf/gr_traite_lausanne.pdf
[10] Général
Turki al-Hassan / Al-Ikhbariya TV
https://www.youtube.com/watch?v=SfSGQCZmUQU
[11] Les
exploiteurs de la bataile de Mossoul
http://www.al-binaa.com/?article=144838
[12] Le recensement à Qamichli
http://www.al-binaa.com/?article=144860
[13] 60
minutes avec Naseer Kadil / 21 octobre
2016
https://www.youtube.com/watch?v=I05NXJ1obQg
Le sommaire de Mouna Alno-Nakhal
Le
dossier Irak
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