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Attentat terroriste à Tunis : résultat du
refus de la Tunisie de
construire une base US ?
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
© AFP
2015. SALAH HABIBI
Dimanche 22 mars 2015
L'attentat récent
contre la République tunisienne a choqué
beaucoup de monde. Aussi bien à
l'intérieur du pays, qu'au-delà de ses
frontières. Tout d'abord car n'importe
quel attentat terroriste ne peut laisser
des personnes normales indifférentes.
D'autre part car la
Tunisie est un pays reconnu dans le
monde comme une destination touristique
privilégiée, avec une population
réellement accueillante. Un peuple qui a
réussi parfaitement à rallier les
traditions et la modernité. Sans oublier
également que la Tunisie possède dans la
région l'un des taux les plus élevés en
ce qui concerne les diplômés de
l'enseignement supérieur.
Pourtant,
l'extrémisme peut frapper à tout moment
n'importe quel pays. La Tunisie n'en a
pas été elle aussi épargnée.
L'extrémisme salafiste en Afrique du
Nord commence, à l'instar du
Moyen-Orient, à atteindre des niveaux
très inquiétants, surtout depuis
l'intervention de l'OTAN contre la
Jamahiriya libyenne de feu Mouammar
Kadhafi.
Et après l'Irak,
après la Syrie, le Yémen, on voit
aujourd'hui le résultat du chaos « Made
in USA » en Afrique du Nord.
Massacre barbare des chrétiens
coptes égyptiens en Libye par l'EI
local. Maintenant ce fut au tour de la
Tunisie d'être attaquée. Mais mis à part
un développement de l'extrémisme «
religieux » évident dans la région,
est-ce la seule « raison » qui aurait pu
servir de « prétexte » de frapper la
Tunisie?
On est en droit de
se poser cette question. Le mois
dernier, plusieurs médias tunisiens et
étrangers (notamment la chaîne iranienne
d'information internationale en langue
anglaise Press TV) ont relayé
l'information selon laquelle
l'ambassadeur étasunien en poste à
Tunis, Jacob Walles, a demandé au
président tunisien, Béji Caïd Essebsi,
la construction d'une base américaine
sur le territoire tunisien. Une «
demande » à laquelle le leader tunisien,
connu pour des positions patriotiques,
aurait vivement réagi en expulsant
l'ambassadeur US du palais présidentiel.
Plus que cela et
toujours selon les mêmes sources, le
président de la Tunisie aurait refusé
dans la foulée un entretien téléphonique
avec Barack Obama. Un coup
vraisemblablement sérieux porté aux
plans & visées des USA pour la région.
Car et il ne faut pas l'oublier, les
Etats-Unis, à l'heure où leur domination
sur le monde a été tout simplement et
fortement remise en doute par la Russie,
la Chine, les pays BRICS et tous les
partisans du monde multipolaire actuel,
recherchent depuis par tous les moyens
l'asservissement pure et simple de tous
ceux qui ne seraient pas en intégralité
sous leur diktat. L'Afrique, tout le
comme le Moyen-Orient, fait partie
intégrante de ces plans malsains.
D'autre part, on se
souvient tous de l'instrumentalisation
des extrémistes islamistes par les USA
dans différents pays. Un temps ce fut en
Afghanistan. Un temps l'Irak. Puis la
Libye et la Syrie. Pour revenir
justement à la Libye et après
l'assassinat du grand leader
panafricaniste Kadhafi, abattu par des
extrémistes et racistes ouvertement
soutenus par l'OTAN, les mêmes
salafistes sont allés à assassiner leur
« ami » d'hier, l'un des principaux
coordonnateur du chaos libyen, en
l'occurrence l'ambassadeur étasunien
Stevenson (c'était en septembre 2012).
Ce dernier et on s'en souvient avait
posé « fièrement » durant une « séance
photo » devant le cadavre de Mouammar
Kadhafi pour ensuite finir lui-même
massacré et dont le cadavre avait été
trainé d'une façon totalement humiliante
par les mêmes criminels, ayant assassiné
le leader de la Jamahiriya.
Selon bon nombre de
spécialistes russes et étrangers avec
lesquels on a eu l'occasion de discuter
sur le sujet, la relation entre les USA
et les éléments salafistes rappellent
les contes fantastiques des djinns. Le
djinn est utilisé pour réaliser les vœux
du « maître » mais bien souvent refuse
de revenir dans la bouteille par la
suite, devenue trop étroite pour un
djinn ayant senti tout sa capacité
d'action. La Libye et la Syrie en sont
des parfaits exemples.
Et en ce qui
concerne la tragédie toute récente ayant
ébranlé la Tunisie, une nouvelle
bouteille aurait-elle été ouverte pour
punir le refus du peuple tunisien de
devenir des marionnettes de l'empire du
mal? Il est à croire que cette question
est bien légitime. Coïncidence diront
certains. Le seul problème est que dans
la politique impérialiste des USA, les
coïncidences sont bien rares.
Quoiqu'il en soit,
on laissera les Tunisiens à retrouver la
vérité, car eux seuls dans le respect de
leur souveraineté, ont ce droit légitime
et prioritaire de la connaitre cette
vérité sur le crime terrible ayant
frappé leur digne nation, ainsi que les
touristes étrangers qui s'y trouvaient.
Quant à nous, on continuera à respecter
le droit du peuple tunisien à défendre
son indépendance et continuer à rendre
visite à ce beau pays. Les extrémistes
et leurs mentors ne réussiront pas à
nous voler ce droit.
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