Ukraine
L’Union Européenne et les USA
complices
du fascisme ukrainien
Miguel Urbano Rodrigues
Source:
The Red Phoenix
Vendredi 28 février 2014
En Ukraine il se passe des choses
inimaginables depuis quelques années.
Le fascisme agit comme pouvoir réel
dans un pays qui vit une situation de
chaos politique et social.
Certains des principaux dirigeants
tiennent des discours toujours
encapuchonnés, mais leurs chemises
exhibent un svastika stylisé comme
symbole de leurs options idéologiques.
Des bandes de scories assaillent et
détruisent les sièges du parti
communiste, exigent l’expulsion des
russes et des juifs, l’exécution
sommaire des adversaires politiques ,
envahissent la Rada (Parlement) et en
expulsent en les humiliant des députés
qui les critiquent.
Ces bandes agissent avec une
discipline militaire, exhibant un
armement moderne, fourni par les pays
centraux de l’Union Européenne, et selon
certains observateurs par la CIA.
L’appui officiel de l’Occident
fasciste est transparent.
Les dirigeants d’Allemagne, de
France, du Royaume Unis ne cachent pas
leur satisfaction. La baronne
britannique Catherine Ashton,
responsable des relations
internationales et l’Union Européenne, a
couru à Kiev pour offrir son appui au
« nouvel ordre » ukrainien.
Van Rompuy, le président de l’union
Européenne ne cache pas sa joie face à
ce nouveau cap de l’Ukraine. Il est
question d’allouer une aide de 35 mille
millions de dollars de l’U.E., des USA
et du FMI dès le moment où sera installé
à Kiev un « gouvernement démocratique ».
Une étrange conception de la
démocratie, que celle que profilent les
messieurs de Bruxelles et de Washington.
Viktor Yanoukevitch laisse un très
coûteux héritage. Totalement négatif. Il
a gouverné comme un despote et laissera
le souvenir d’un politicien corrompu,
qui a accumulé une grande fortune par
des commerces illicites.
Mais ceux qui contrôlent aujourd’hui
la Rada et reçoivent la bénédiction de
l’Union Européenne, sont-ils des
démocrates ? A quelques rares exception
près, les partis qui se présentent
aujourd’hui comme des apôtres de la
démocratie et défenseurs de l’adhésion
de l’Ukraine à l’Union Européenne
maintiennent des relations étroites avec
l’oligarchie qui, sous la présidence de
Yanoukovitch et pendant le gouvernement
de Julia Timoshenko, vola le peuple et
ruina le pays, le menant au bord de la
faillite.
Ces gens manquent de légitimité pour
se présenter comme des interlocuteurs
des gouvernements européens, qui avec
hypocrisie, leur transmettent leurs
félicitations.
La situation existante est en plus
tellement chaotique qu’il n’est pas
évident de savoir qui exerce le pouvoir
partagé par la Rada avec les
organisations fascistes, qui décident et
disposent et qui dans des dizaines de
villes, perpétuent des crimes répugnants
face à la passivité de la police et de
l’armée.
L’hypocrisie
de l’Occident
L’hypocrisie des dirigeants de
l’Union Européenne et des Etats-Unisn ’a
rien de surprenant.
La discours sur la démocratie est
pharisaïque et circule depuis
Washington jusqu’à Londres et Paris.
Invoquant invariablement des valeurs
démocratiques, ces dirigeants sont
responsables des agressions commises
contre des peuples sans défense, et
quand cela les intéresse, ce sont des
organisations islamiques
fondamentalistes fanatiques qu’ils
arment et financent.
C’est ce qui s’est produit en Irak,
en Lybie, dans les monarchies féodales
du Golf.
En Amérique Latine, Washington
maintient les meilleures relations avec
quelques dictatures, et promeut les
coups d’état pour installer des
gouvernements fantoches. Entre-temps,
ils montent des conspiration contre des
gouvernements démocratiques qui ne se
soumettent pas toujours au nom de la
démocratie dont ils se disent gardiens.
Les gouvernements progressistes –
Venezuela, Bolivie, Equateur – sont
harcelés comme ennemis de la démocratie,
pendant que les gouvernements aux
matrices fascisantes – Colombie,
Honduras – sont traités comme des alliés
privilégiés et définis comme
démocratiques.
L’ascension
du fascisme en Europe n’est pas un
phénomène nouveau
Depuis que le Tribunal de Nuremberg a
jugé les criminels les plus notables du
3ème Reich on affirme de
façon répétitive que le fascisme serait
éradiqué dans le monde.
C’est une illusion romantique. Avant
même que ne soit énoncées les sentences,
déjà l’administration Truman avait
organisé l’évasion clandestine menée par
les E.U. de célèbres personnalités
nazies, quelques-uns contractées par des
universités traditionnelles.
Simultanément, les gouvernements du
Royaume-Uni et des États-Unis
maintenaient d’excellentes relations
avec le fascisme ibérique. Salazar et
Franco furent traités comme des alliés.
Quand la Yougoslavie de désagrégea,
la Serbie qualifiée de communiste, fut
traitée comme un état ennemi, mais
Washington, Londres et l’Allemagne
Fédérale établirent des relations d’une
grande cordialité avec la Croatie dont
le gouvernement était infesté
d’ex-nazis.
Après la disparition de l’Union
Soviétique, quand la Russie se
transforma en pays capitaliste, le
fascisme commença à relever la tête en
Europe Occidentale.
En France, Le Pen parvint à disputer
la présidence de la République à Chirac
au second tour. En Allemagne, le pays
néo-nazi affirma publiquement sa
nostalgie du Troisième Reich Hitlérien.
En Autriche, en Hollande, en Italie,
dans les Républiques Baltes les partis
d’extrême-droite conquièrent des
secteurs importants de l’électorat. Dans
le premier de ces pays le leader néonazi
participe à la coalition
gouvernementale.
En Espagne, l’extrême-droite fait
preuve d’une agressivité croissante.
Jusqu’à la Suède, le Danemark, la
Norvège, des groupes néonazis ressortent
dans les rues avec arrogance.
Au Portugal, le fascisme, est
infiltré dans les partis de droites qui
gouvernent le pays.
Raviver la
mémoire
La tragédie Ukrainienne – j’accomplis
un devoir en rappelant cette évidence –
n’aurait pas été possible sans la
complicité de l’Union Européenne et des
États-Unis.
Face à sa stratégie de rapprochement
avec la Russie (dont le pouvoir
nucléaire dérange), les gouvernements
impérialistes de l’Occident et leurs
services de renseignement catalysèrent
les forces extrémistes qui semèrent le
Chaos en Ukraine occidentale, ouvrant la
porte à l’onde de barbarie en cours.
Ce furent les auto-dénommées
démocraties occidentales qui financèrent
et armèrent les bandes fascistes qui
rêvaient de programmes de pogroms
communistes et exigeaient avec arrogance
l’adhésion de l’Ukraine à l’Union
Européenne.
Ces scories ne sont pas apparus
comme par magie d’un jour à l’autre.
Le fascisme a des racines anciennes
en Ukraine, par-dessus tout dans les
provinces de Galitzia, en majorité
catholique uniate, qui ont appartenu à
l’Empire Austro-Hongrois et, après la
première guerre mondiale furent annexées
par la Pologne.
Il faut se souvenir des 100 000
Ukrainiens qui luttèrent contre l’Union
Soviétique incorporés dans les rangs de
la Wehrmacht et des SS nazis.
Ces collaborateurs furent,
heureusement, une infime minorité.
L’écrasante majorité du peuple résista
dans cette République Soviétique avec
bravoure et héroïsme contre la barbarie
allemande, responsable durant
l’occupation de la mort de 4 millions
d’Ukrainiens et Ukrainiennes.
Mais ce n’est pas fortuit que des
traîtres comme Sefan Bandera, alliés aux
hordes d’envahisseurs, aient été
proclamés héros nationaux par les
extrémistes de droite de Kiev.
Aujourd’hui, la jubilation des
gouvernements de l’Union Européenne face
aux événements d’Ukraine remet en
mémoire la trahison de Chamberlain et
Daladier, quand ils célébrèrent les
accords de Munich, prologue de
l’holocauste de la Seconde Guerre
Mondiale.
Loin de moi l’idée d’établir un
parallèle entre des époques et des
situations tellement différentes.
Le proche avenir de l’Ukraine se
présente chargé d’inconnus.
Mais rappeler Munich, c’est prendre
conscience de ce que le fascisme n’a
jamais été éradiqué de la Terre, patrie
de l’être humain. Il faut combattre sans
pitié le fascisme à l’échelle mondiale.
Miguel Urbano
Vila Nova de Gaia, le 25 février 2014
Article original en espagnol :
La Unión Europea y los EEUU cómplices
del fascismo ucraniano – Resumen
Latinoamericano
Traduction
Anne Wolff
Le dossier Ukraine
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