PCN-INFO
Ukraine : double jeu à Kiev, trouble jeu
à Berlin et avertissement à Moscou
Luc Michel

Jeudi 30 janvier 2014
Luc MICHEL pour PCN-INFO / 2014 01 29 /
avec AFP – RIA Novosti - PCN-SPO /
http://www.scoop.it/t/pcn-spo
https://www.facebook.com/PCN.NCP.press.office
Pour comprendre ce qui se passe à Kiev :
imaginez un panier de crabes qui
joueraient au poker menteur. Mensonges,
mediamensonges, mouvements occultes en
coulisses, déstabilisations en tous
genres, intimidations, effets de manche.
Politiciens ukrainiens, politiciens de
l’UE, activistes néofascistes de
plusieurs pays, spindoctors de
OTPOR/CANVAS et cie, Bruxelles, Berlin,
Varsovie, CIA, BND ... A tous les
niveaux une absence totale de sincérité.
Le parlementarisme dans ce qu’il a de
pire. La diplomatie occidentale dans ce
qu’elle a de plus détestable. Tous
tricheurs, tous menteurs …
En arrière-plan de cette mêlée confuse,
le Kremlin, qui, lui, en bon joueur
d’échec, ne participe pas au grand poker
menteur. Mais tient en mains la seule
carte réelle, non truquée, du dossier :
les 15 milliards de dollar dont
l’Ukraine a besoin pour ne pas être en
faillite en 2014 …
DOUBLE JEU A KIEV.
LE GRAND POKER MENTEUR DU PANIER DE
CRABES UKRAINIEN …
Le Parlement discutait ce mercredi à
Kiev de « nouvelles concessions à
l'opposition, notamment d'une amnistie
des manifestants arrêtés » pendant les
troubles en Ukraine, où la représentante
de la diplomatie européenne, Catherine
Ashton, tenterait « de concourir à une
sortie de crise » selon les médias de
l’OTAN. Une crise que les politiciens de
l’UE ont inspirée, alimentée, versant
sans cesse de l’huile sur le feu.
Terrible exposition de la duplicité de
Bruxelles !
S'exprimant devant les députés à la
reprise d'une session extraordinaire
ouverte la veille, Léonid Kravtchouk,
premier président de l'Ukraine après
l'indépendance en 199 - la version
ukrainienne de Eltsine, un de ces
politiciens corrompus qui a mis
l’Ukraine à l’encans -a quant à lui, de
manière un peu dramatique, souligné que
son pays s'était retrouvé "au bord de la
guerre civile".
Il s'est ensuite prononcé pour
l'adoption d'"un plan de règlement du
conflit", une intervention accueillie
par une ovation de l'assemblée.
"L'opposition et le pouvoir poursuivent
le dialogue pour sortir de la crise
(...). Le gouvernement, pour sa part,
est prêt à assurer les conditions
nécessaires à la stabilisation
nationale", a dans le même temps déclaré
le chef par intérim du gouvernement, le
vice-Premier ministre Serguiï Arbouzov.
C'était la première réunion du
gouvernement, désormais chargé de gérer
les affaires courantes, depuis la
démission mardi du Premier ministre
Mykola Azarov, qui a entraîné celle de
l'ensemble du cabinet, après deux mois
de contestation en Ukraine.
Pour Taras Berezovets, un expert
politique interrogé par l'AFP, "la
menace d'un recours (par les autorités)
à la force demeure". "Pour le moment,
ces pourparlers ne sont qu'un moyen pour
le pouvoir de gagner du temps en vue
d'organiser un (tel) scénario de recours
à la force", estime cet analyste, qui ne
juge "pas possible pour les
représentants des partis d'opposition
d'entrer au gouvernement". Car alors, et
très probablement sans l’aide de Moscou,
ce serait à l’opposition pro-occidentale
de gérer la faillite annoncée. Terrible
piège tendu par Yanoukovitch à ses
ennemis …
La seule solution, selon Taras
Berezovets, est de "trouver un candidat
indépendant" pour le poste de Premier
ministre, en faveur duquel, tant les
députés proches du chef de l'Etat Viktor
Ianoukovitch que de l'opposition
pourraient voter, citant le nom du
milliardaire Petro Prochenko, un
oligarque ukrainien. Cet ancien ministre
des Affaires étrangères qui a fortune
dans le chocolat, apparaît comme une
personnalité de compromis, car il a
travaillé aussi bien avec l'actuelle
équipe en place qu'avec l'opposition.
Au milieu de ces « incertitudes », comme
dit sans rire l’AFP, la diplomatie
européenne avec son hypocrisie et sa
duplicité. Lady Ashton, arrivée mardi
soir à Kiev après un sommet Russie-UE à
Bruxelles largement consacré à cette
crise, doit pour sa part s'entretenir
avec
Ianoukovitch, et les dirigeants
de l'opposition, qui ont maintenu la
pression sur le pouvoir. Avec la
bénédiction et les encouragements de
Bruxelles !
Pour découvrir comment Bruxelles
contribue à « pacifier la crise
ukrainienne », relire mon édito :
LE COUP D’ETAT AYANT ECHOUE, USA ET UE
PREPARENT LA DESTABILISATION DE L’ETAT
UKRAINIEN
http://www.lucmichel.net/2013/12/12/pcn-info-le-coup-detat-ayant-echoue-usa-et-ue-preparent-la-destabilisation-de-letat-ukrainien/
Yanoukovitch joue la montre. Celui-ci a
déjà lâché du lest mardi avec la
démission du gouvernement et
l'abrogation de lois répressives sur les
manifestations, et les députés doivent
désormais débattre d'une amnistie des
manifestants emprisonnés. Mais dans le
même temps, le Parti des régions du
président, avec semble-t-il l’appui du
KPU, le puissant Parti communiste
d’Ukraine, organise des manifestations à
Kiev, Odessa et Sebastopol contre cette
amnistie.
« L'incertitude régnait encore mercredi
quant aux conséquences de ces
concessions sur le mouvement de
contestation, marqué la semaine dernière
par des affrontements qui ont fait au
moins trois morts » commente l’AFP. La
démission du gouvernement est "une
première étape", mais "ce n'est pas
suffisant", a déclaré, dans un message
transmis de sa cellule, l'opposante
emprisonnée (pour corruption et non
délit politique) et ancien Premier
ministre Ioulia Timochenko, une
oligarque qui a fait fortune dans le
gaz.
Le calme régnait mercredi matin dans le
centre de Kiev recouvert d'une fine
couche de neige, seule une poignée de
militants de l'opposition casqués et
armés de bâtons "patrouillant" sur la
place de l'Indépendance. La fameuse
milice néonazie ‘Praviy Sektor’.
Fameuse depuis que Libération (Paris) et
The Guardian (Londres) lui ont consacré
leurs unes. ‘Praviy Sektor’ qui entend
dépasser les néofascistes de Svoboda et
les conservateurs d’UDAR (la version
ukrainienne de la CDU-CSU de Merkel) sur
leur extrême-droite. Mais « Certaines
des impressionnantes barricades érigées
ça et là semblaient même à l'abandon »
révèle l’AFP.
Mais, malgré des températures ancrées
sous les -10 degrés, les contestataires
restaient mobilisés, continuant de
considérer pour certains que la seule
véritable "victoire" serait que le
président Ianoukovitch abandonne ses
fonctions.
Hors de la capitale, le siège de
l'administration dans près de la moitié
des régions de l’Ouest – base du
nationalisme xénophobe et antisémite
ukrainien - reste occupé par les
manifestants, qui réclament le départ
des gouverneurs nommés par le chef de
l'Etat. Mais, là aussi, la situation
semblait s'être apaisée.
Consciente du piège, l'opposition a
rejeté l'offre de Viktor Ianoukovitch de
confier les rênes du gouvernement à l'un
des ténors du mouvement de contestation,
Arseni Iatséniouk. "La démission de
Ianoukovitch serait une mesure logique",
a déclaré l'ancien boxeur Vitali
Klitschko, l'un des autres leaders de
l'opposition, proposant cependant de
régler les problèmes "un à un".
TROUBLE JEU A BERLIN.
LE ROLE NOCIF DE L’ALLEMAGNE EN EUROPE
DE L’EST
Derrière le coup d’état rampant de Kiev
on retrouve l’ombre pesante de Berlin.
La chancelière allemande Angela Merkel
n’en a pas moins hésité à déclarer ce
mercredi que « les personnes qui
manifestent avec l'opposition en Ukraine
défendaient des valeurs européennes » et
devaient « être entendues ».
Madame Merkel, qui a oublié visiblement
Hitler, ferme donc les yeux sur le noyau
dur des soi-disant « pro-européens » :
les troupe de choc néofascistes et
antisémites de SVOBODA, l’ex ‘Parti
National Social Ukrainien’ allié du FN,
nostalgique des pogroms et des hordes
bendéristes (1) de 1941-45. Dont les
députés ont été élus en octobre 2014
précisément sur un programme xénophobe …
anti UE ! Et celles de ‘Praviy
Sektor’.
Pour découvrir les « valeurs
européennes » des partisans du ‘Maidan’
et des ‘Bendéristes’, relire mon édito :
LIBERATION (PARIS) EN AVEUX : LE
‘MAIDAN’ DE KIEV EST BIEN UNE
INSURRECTION FASCISTE !
http://www.lucmichel.net/2014/01/24/pcn-info-liberation-paris-en-aveux-le-maidan-de-kiev-est-bien-une-insurrection-fasciste/
Derrière ces ‘bendéristes’, nostalgiques
du fascisme ukrainien de Bendera, des
pogroms antisémites et anti-polonais et
des divisions ‘galiciennes’ de la Waffen
SS, on retrouve précisément les services
spéciaux de Berlin. Et la grande ombre
du ‘général gris’ Gehlen, fondateur des
services spéciaux de la Bundesrepublik
après avoir été le chef des réseaux
anti-soviétiques à l’Est du IIIe Reich.
Le protecteur précisément de Bendera –
exécuté à Munich après la guerre – et
des néofascistes ukrainiens.
Il faut rappeler le rôle de l’Allemagne
dans l’expansion de l’OTAN en Europe
centrale et dans les Balkans. On connaît
le jeu de l’Allemagne en Slovénie,
Bosnie et Croatie qui ont directement
conduit à l’éclatement de la Yougoslavie
en 1991-99. On voit aujourd’hui le rôle
en pointe de Berlin dans l’affaire
ukrainienne. Avec le ministre Guido
Westerwelle et le comte Lambsdorff au
Parlement européen. Et le BND allemand
qui traite depuis près de sept décennies
les néofascistes ukrainiens (ou baltes).
Au cœur des manifestants de Kiev, avec
les leaders du coup d’état rampant (dont
le citoyen allemand Klitschkos, leader
du Parti UDAR, porté à bout de bras par
Berlin), on se souvient du ministre
allemand Westerwelle, abusant de son
statut diplomatique. Le tout avec
derrière lui le drapeau rouge et noir
des néofascistes ukrainien, le même que
celui des bandes antisémites de Bandera
en 1941-45. Déjà sous contrôle de Berlin
…
Certains – au sein des Eurasistes russes
de droite notamment – entretiennent
encore des illusions sur un défunt « Axe
Paris-Berlin-Moscou ». Ce qui était
possible il y a 20 ans ne l’est plus. La
France de Sarkollande est rentrée dans
l’OTAN et est devenue le meilleur allié
des USA (c’est la réalité de l’Axe
Washington-Paris). Et Berlin, à qui
Washington laisse entretenir les rêves
géopolitiques des IIe et IIIe Reich, est
le cœur de l’OTAN en Europe centrale,
comme Paris l’est en Afrique …
AVERTISSEMENT SANS FRAIS A MOSCOU
A Moscou on vient de donner un
avertissement sans frais à Kiev. On
rappellera que la nouvelle « révolution
de couleur » ukrainienne est né
« soudainement » de la décision, fin
novembre, de Viktor Ianoukovitch de
renoncer à signer un accord
d'association en préparation depuis des
années avec l'UE, qui aurait conduit
l’Ukraine au pillage et à la faillite,
pour se tourner vers la Russie moyennant
une ligne de crédit de 15 milliards de
dollars et la baisse du prix du gaz
(l’UE promettait 400 millions d’Euros
…).
A Moscou, et de retour de Bruxelles
précisément , Vladimir Poutine, a fait
savoir que la Russie allait « attendre
la formation du nouveau gouvernement
ukrainien pour s'assurer qu'il y a lieu
de mettre en oeuvre les accords conclus
en décembre sur une aide de 15 milliards
de dollars ».
"Attendons la formation du nouveau
gouvernement ukrainien", a déclaré M.
Poutine lors d'une réunion de travail,
cité par l'agence publique Ria Novosti.
Il répondait au Premier ministre, Dmitri
Medvedev, qui soulignait qu'il ne
fallait mettre en oeuvre ces accords
qu'après avoir pris connaissance de la
composition du nouveau gouvernement.
"Concernant la nécessité de mettre en
oeuvre tous les accords, nous devons le
faire de manière réfléchie, et nous ne
pourrons le faire de manière réfléchie
que quand nous saurons quel sera le
nouveau gouvernement, qui y travaillera,
et quels seront ses principes de
travail", avait déclaré M. Medvedev.
Dans le grand poker menteur ukrainien,
un seul joueur ne bluffe pas. Un seul
tient en main la seule carte non
biseautée, celle des 15 milliards de
dollars qui peuvent sauver l’Ukraine de
la faillite. Les occidentaux le haïssent
copieusement, les médias de l’OTAN
l’insultent en premanence. C’est
Vladimir Vladimirovitch Poutine …
Luc MICHEL

Photo : Les « valeurs européennes » -
dixit Merkel – du noyau dur du Maidan,
la milice ‘Praviy Sektor’ : sur
le bouclier le slogan ‘88’ pour ‘Heil
Hitler’ (HH, la 8e lettre de
l’alphabet). Un chancelier allemand qui
a précédé Mme Merkel …
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