EODE AFRICA
Le Cameroun entre dans la zone des
tempêtes
Luc Michel
Dimanche 27 juillet 2014
Luc MICHEL pour EODE AFRICA /
Avec AFP – EODE Press Office / 2014 07
27 /
http://www.eode.org/
https://www.facebook.com/EODE.africa
Cameroun: l’épouse d’un vice-Premier
ministre enlevée, Boko Haram accusé …
Des membres présumés du groupe islamiste
nigérian Boko Haram ont enlevé dimanche
l’épouse d’un vice-Premier ministre
camerounais et un chef traditionnel lors
d’une nouvelle attaque meurtrière contre
une localité de l’Extrême-nord du
Cameroun, à majorité musulmane, qui a
fait au moins six morts. Les menaces sur
« l’éclatement du Cameroun », comme
disent avec gourmandise les analystes
occidentaux, se précisent …
QUE SAIT-ON DES EVENEMENTS DANS LE
NORD-EST DU CAMEROUN ?
Les islamistes armés nigérians de «Boko
Haram, avec leurs soutiens trouble et
occultes par les services secrets
occidentaux, ont enlevé beaucoup de
personnes», a indiqué une source
policière de la région, dont «la femme
du vice-Premier ministre (chargé des
relations avec le Parlement, Amadou Ali)
et plusieurs gendarmes». Vers cinq
heures (04h00 GMT), il y a eu «deux
attaques simultanées» à Kolofota,
localité proche de la frontière avec le
Nigeria, visant «le palais du sultan de
Kolofata, Seiny Boukar Lamine, et la
maison d’Amadou Ali», a expliqué à l’AFP
un proche de la famille du sultan.
«Quatre personnes, dont le petit frère
du sultan ont été tués (alors que) lui,
son épouse et ses enfants ont été
enlevés», a rapporté ce proche
s’exprimant sous couvert d’anonymat.
«Les Boko Haram ont enlevé beaucoup de
personnes», a indiqué de son côté une
source policière de la région, sous
couvert d’anonymat, ajoutant: «il y a le
sultan, la femme du vice-Premier
ministre et plusieurs gendarmes». Selon
cette source policière, «quatre civils
et deux gendarmes ont été tués» lors des
attaques attribuées à Boko Haram, dont
les combattants ont également dérobé des
véhicules au domicile du vice-Premier
ministre, selon la même source.
DES SCENES DE GUERRE AVEC FRAPPES DE
L’AVIATION !
Plus tôt dimanche, un officier de police
établi dans la région avait indiqué que
la localité de Kolofata avait été
attaquée tôt dimanche matin. «Les avions
de chasse sont entrés en scène. Il y a
eu des bombardements dans la zone»,
après cette attaque avait ajouté cet
officier. Aucun bilan d’éventuelles
victimes de ces bombardements n’était
disponible dimanche en fin de journée.
De source policière, «de nombreux
renforts» de l’armée ont été déployés
dans la zone, dont des soldats du BIR
(Bataillon d’intervention rapide, unité
d’élite de l’armée camerounaise).
CAMEROUN – NIGERIA : LA DESTABILISATION
EN COURS
La situation est extrêmement tendue
actuellement dans l’extrême-nord du
Cameroun où les islamistes nigérians
multiplient des attaques contre des
militaires et des civils. Jeudi soir,
deux militaires camerounais ont déjà été
tués dans cette région lors d’un
affrontement avec des combattants de
Boko Haram qui ont attaqué un village
frontalier.
Le Cameroun, comme d’autres pays de la
région, a renforcé récemment sa lutte
contre Boko Haram, après l’indignation
internationale qui avait suivi
l’enlèvement de plus de 200 lycéennes
nigérianes le 14 avril (affaire
troubles, où une bonne part des filles
enlevées semble être membres ou
sympathisantes de la milice islamiste).
Les islamistes de Boko Haram ont
longtemps considéré cette région
frontalière comme un refuge, une zone
propice aux enlèvements d’étrangers,
mais aussi un territoire de transit et
d’approvisionnement en armes et
explosifs. Depuis 2009, les insurgés de
Boko Haram mènent au Nigeria une
sanglante insurrection qui a fait des
milliers de morts (plus de 2.000 depuis
début 2014) et qui déborde sur les pays
voisins.
Ainsi, ce dimanche encore, une kamikaze
se dirigeant vers une grande université
de Kano, dans le nord du Nigeria, avec
une bombe dissimulée sous son hijab,
s’est fait exploser au moment de son
interpellation, blessant cinq policiers,
selon la police nigériane. «Une femme
kamikaze a été isolée alors qu’elle
marchait en direction de l’entrée de
l’université» du nord-ouest, à Kano, a
rapporté à l’AFP Frank Mba, le
porte-parole de la police nigériane.
«Les policiers de garde l’ont isolée» à
cause de son comportement inhabituel. Et
ils s’apprêtaient à faire appel à des
collègues féminines pour la fouiller,
quand la kamikaze a déclenché une bombe
dissimulée sous son hijab, se tuant et
faisant cinq blessés parmi les policiers
présents, a-t-il expliqué.
Face au développement de l’insurrection
islamiste qui menace la stabilité de la
région, les voisins du Nigeria ont
renforcé leur coopération militaire,
avec le soutien intéressés des
Occidentaux - particulièrement de la
France, des Etats-Unis et du Royaume uni
- et ont déployé des renforts au
frontières, notamment le Cameroun. Une
fois de plus, la pseudo « guerre au
terrorisme » sert de porte d’entrée aux
armées et aux conseillers occidentaux.
Islamisme radical djihadiste : a qui
profite le crime ?
Luc MICHEL
Photo : Des militaires camerounais à un
poste de contrôle, le 17 juin 2014 à
Armchidé (Photo AFP).
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