LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
Le parti de la guerre
américano-israélien (1) :
Comment changer le régime en Iran
Luc Michel

Dimanche 27 mai 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 05 24/ « Les Iraniens
doivent choisir quel type de
gouvernement ils veulent »
- Mike Pompeo,
secrétaire d’Etat américain (ce 21 mai).
« Les Iraniens
doivent choisir quel type de dirigeants
ils veulent »
- Mike Pompeo (ce
22 mai).
« Trump est un
président dur qui est déterminé à
aboutir à un changement de régime »
- Rudy Giuliani,
ancien maire de New-York, avocat de
Trump
(devant des
opposants iraniens en ex
« Les exigences de
Pompeo ont pour but de renverser le
régime des ayatollah. Je pense que c’est
le projet de Washington »
- Ram Ben Barak,
ancien directeur adjoint du Mossad (ce
« Le ton monte
entre l'Iran et les États-Unis: Téhéran
refuse la "pression maximale" mise par
Washington », commentait hier l’AFP. En
annonçant qu’ils allaient « mettre
l’Iran sous pression maximale », les
Etats-Unis confirment qu’ils veulent
faire plier l’Iran afin qu’il « change
d’attitude ». « Pour peu, certains
iraient jusqu’à penser que Washington ne
dédaignerait pas que celui-ci soit
renversé et remplacé », ajoute avec
pertinence l’agence française . « L’Iran
n’aura plus jamais carte blanche pour
dominer le Moyen-Orient », a déclaré
lundi le secrétaire d’Etat américain,
Mike Pompeo, dans un discours exposant
la nouvelle stratégie de Washington dans
la région. Le chef de la diplomatie
américaine a promis que les Etats-Unis
allaient exercer une « pression
financière sans précédent sur le régime
iranien, en instaurant "les sanctions
les plus fortes de l’Histoire ».
# PARTIE I –
NE PAS SE TROMPER
SUR LA NATURE VERITABLE DE LA CRISE DU
NUCLEAIRE IRANIEN
La tension
instaurée par Washington n’est pas « une
étape vers la guerre ». Elle est un
nouveau stade d’un état de guerre
rampant, caractéristique des conflits
voulus et planifiés par les USA depuis
la Fin de la Guerre froide. Un état où
la « guerre n’est plus la continuation
de la politique par d’autres moyens »,
selon la formule célèbre de Clausewitz.
Mais où la Guerre se continue par tous
les moyens, phénomène non plus de
« rupture », brutale, comme le
conceptualisait le Géostratège allemand
(inspiré par Napoléon Ier), mais
confrontation rampante. Où se mêlent
agression militaire classique,
déstabilisation, guerre économique,
pressions diplomatiques, guerre
médiatique, soft power, sanctions,
« révolutions de couleur », théorie des
dominos (au cœur du « printemps arabe »,
ou de son clone le « printemps
africain »), une symphonie multiforme
qui conduit au « regime change ». L’Iran
est confronté à cette agression multiple
depuis près d’une décennie.
Mais avec Trump, le
« parti de la guerre » israélo-américain
– alliance du Likoud, du lobby
pro-israélien US AIPAC (bipartisan), des
généraux faucons du Pentagone (au cœur
du Régime Trump), de la Droite
républicaine, des évangélistes et des
néocons issus du Régime Bush II – est
arrivé au pouvoir !
LA CRISE OUVERTE
PAR TRUMP DISSIMULE UNE TRIPLE GUERRE
CONTRE TEHERAN
Je peux ainsi
résumer ma
vision du dossier du Nucléaire iranien
et des Accords de Genève : dès la
candidature de Trump, qui n'est pas un
"candidat hors système" mais bien au
contraire le choix des lobbies aux USA
opposés à ces accords", la crise
actuelle était clairement annoncée. Le
retrait américain du PGAC n’est pas une
« étape vers la guerre », comme
l’expliquent à tord de nombreux
journalistes, mais il est le nouveau
stade d’un conflit où se positionne une
triple guerre lancée par Washington …
Dans une interview
pour la télévision d’Etat francophone
iranienne, j’ai analysé cette triple
guerre :
- guerre Israël vs
Iran (pour la « parité stratégique » au
Proche-Orient),
- guerre économique
US contre l’Iran, où les sanctions
économiques sont une des voies
américaines vers la « révolution de
couleur » (« révolution verte » – sic –
dès les élections de 2010) et le
« changement de régime » à Téhéran,
- guerre classique
(en préparation) contre l’Iran, où la
confrontation s’est déjà amorcée par des
guerres locales par procuration (« proxy
wars », en Syrie, au Liban, en Irak, au
Yemen)
* Voir sur PCN-TV/
PRESS TV (IRAN)
INTERROGE LUC MICHEL:
COMMENT LE RETRAIT
AMERICAIN DU PGAC EST UNE TRIPLE GUERRE
LANCEE PAR WASHINGTON
sur
https://vimeo.com/270606245
LA VOLONTE
AMERICAINE DE CHANGER LE REGIME IRANIEN
La volonté de
changer le régime iranien, l’illusion
(qui a déjà coûté si cher en Irak, en
Syrie et en Libye) fallacieuse
entretenue par des intellectuels et une
opposition fantoche en exil que « la rue
iranienne va se soulever »,
l’auto-intoxication des idéologues
américains sur la nature de leurs
adversaires (en Iran comme ailleurs), et
surtout la croyance au rôle absolu des
sanctions (guerre économique), tout
conduit à la volonté de « regime
change » à Téhéran. Un Trump ou un
Pompeo expriment caricaturalement cet
objectif ultime.
Dans un débat
consensuel pour la télévision d’Etat
francophone iranienne, j’ai analysé
cette victoire du « parti de la
guerre ». J’y explique que la crise
iranienne résulte de la montée en
puissance de ce « parti de la guerre »
américano-israélien, dont le programme a
toujours été la rupture des accords de
Genève. Et dont l’élection de Trump a
été le choix, au travers d’un scénario
électoral planifié.
Le « regime
change » en Iran, la guerre économique
(sanctions) et l’agression militaire
font partie des armes fourbies contre
Téhéran :
* Voir sur PCN-TV/
PRESS TV (IRAN)
DEBAT AVEC LUC MICHEL:
POMPEO MENACE,
L’IRAN REPOND (23 MAI 2018)
sur
https://vimeo.com/271821284
# PARTIE II –
COMMENT WASHINGTON
TRAVAILLE A UN CHANGEMENT DE REGIME A
TEHERAN ?
Intervenant lundi à
la Heritage Foundation à Washington (un
lobby néo-conservateur, proche des
« vitrines légales de la CIA » et des
réseaux néocons), M. Pompeo a exposé les
exigences principales des États-Unis.
Selon lui, l’Iran doit mettre fin à son
programme nucléaire et balistique,
réduire son « influence malveillante »
dans la région, en retirant notamment
ses troupes de Syrie, et cesser de
s’ingérer dans les conflits de la région
et de soutenir des groupes tels que le
Hezbollah. M. Pompeo a promis d’exercer
des pressions financières sans précédent
sur Téhéran et a estimé que tous les
pays, y compris les membres de l’UE,
devaient se rallier aux futures
sanctions contre l’Iran.
"LES IRANIENS
DOIVENT CHOISIR QUEL TYPE DE
GOUVERNEMENT ILS VEULENT" (POMPEO)
« Les Iraniens
doivent choisir quel type de dirigeants
ils veulent » : la petite phrase du
secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo
a relancé les spéculations sur la
volonté des Etats-Unis d’oeuvrer à un
changement de régime en Iran. « Au bout
du compte, le peuple iranien devra faire
un choix sur ses dirigeants », avait-il
lancé lundi en dévoilant les conditions
drastiques émises par Washington pour
renouer avec Téhéran, assorties de la
menace de sanctions « les plus fortes de
l’histoire » et d’une « pression
financière sans précédent sur le régime
iranien ». Il l’a répété mardi devant la
presse. « Les Iraniens doivent choisir
quel type de gouvernement ils veulent »,
a-t-il insisté.
De nombreux experts
y ont vu, comme moi, l’aveu d’une
stratégie dont l’objectif final est
d’aboutir à la chute du régime né de la
Révolution islamique de 1979, à la suite
de laquelle les relations
américano-iraniennes ont été rompues.
Une idée défendue par les milieux
néoconservateurs (les néocons du régime
Bush II se sont ralliés à Trump) et
chargée en symboles aux Etats-Unis
depuis l’intervention de 2003 en Irak
pour renverser Saddam Hussein,
aujourd’hui largement considérée comme
une erreur, y compris par le président
Donald Trump.
LA NATURE
FONDAMENTALEMENT ANTI-IRANIENNE DU
REGIME TRUMP
Interrogée mardi,
la porte-parole du département d’Etat
Heather Nauert a d’abord nié que les
Américains travaillent ouvertement à un
changement de régime. Mais elle n’a pas
caché qu’ils ne le verraient pas d’un
mauvais oeil. « Notre politique n’est
pas le changement de régime. Mais si les
Iraniens devaient décider, à un moment
donné, d’exprimer leurs opinions, ce
serait très bien », a-t-elle dit,
évoquant la « frustration croissante »
de la population iranienne qui « vit
depuis bien trop longtemps sous un
régime qui les maltraite ».
Le président Trump
lui-même avait alimenté les
interrogations le 8 mai, en estimant que
les Iraniens « méritent une nation qui
rende justice à leurs rêves ». Et son
avocat personnel Rudy Giuliani a
récemment fait l’éloge devant des
opposants iraniens en exil d’un
président « dur » qui est « déterminé à
aboutir à un changement de régime ».
Des experts notent
d’ailleurs que Donald Trump a récemment
nommé deux « faucons » à des
postes-clés: Mike Pompeo aux Affaires
étrangères et John Bolton comme
conseiller à la sécurité nationale, qui
ont par le passé plaidé pour un
changement de régime. « Je suis persuadé
que le peuple d’Iran, quand il verra une
autre voie où leur pays cesserait de se
comporter de la sorte, choisira cette
voie », a conclu mardi le secrétaire
d’Etat.
LA SATISFACTION DES
ISRAELIENS
Ram Ben Barak,
ancien directeur adjoint de l’agence
d’espionnage du Mossad en Israël, a
déclaré mardi que les exigences de
Pompeo avaient pour but de renverser le
régime des ayatollah. « Je pense que
c’est le projet de Washington », a
déclaré Ben Barak à la radio de l’armée
lorsqu’on lui a demandé si l’immense
pression financière que Pompeo a
demandée créerait une crise économique
si grave qui renverserait le régime
islamique.
LES MENACES
OUVERTES DE FRAPPE MILITAIRE DE POMPEO
M. Pompeo à la
Heritage Foundation, dans son premier
grand discours décrivant la stratégie de
Washington pour mettre un terme aux
ambitions nucléaires de l’Iran et à son
comportement régional « malveillant »,
ne s’est pas contenté d’évoquer les
sanctions économiques.
Le nouveau
diplomate en chef du président américain
Donald Trump a également fait allusion à
la possibilité d’une action militaire au
cas où les dirigeants iraniens
décideraient de reprendre leur programme
nucléaire. « S’ils redémarrent leur
programme nucléaire, ils auront de gros
problèmes, de plus gros problèmes qu’ils
n’en ont jamais eu auparavant », a-t-il
dit. Pompeo a également menacé
d’“écraser” les mandataires terroristes
de l’Iran dans le monde entier.
Pompeo a exigé que
l’Iran révèle tous ses travaux
nucléaires passés, arrête complètement
son enrichissement d’uranium, donne à
l’Agence internationale de l’énergie
atomique « un accès sans réserve à tous
les sites du pays », arrête le
développement et les essais de missiles
balistiques, cesse son soutien aux
« groupes terroristes » du Moyen-Orient
et « respecte la souveraineté du
gouvernement irakien ».
Les Etats-Unis,
répond Téhéran dans une déclaration
officielle, n’ont « pas le droit » de
dire à l’Iran quelles politiques il doit
adopter dans sa propre région, étant
donné que « tous les problèmes auxquels
est confronté le Moyen-Orient émanent de
l’ingérence et de l’empiétement de
Washington et des gouvernements
dictatoriaux médiévaux de ses alliés ».
L’Iran, en revanche, apporte des «
mesures de stabilisation et de lutte
contre le terrorisme » dans la région et
dans le monde. La déclaration dit encore
que Téhéran considérait les « remarques
effrontées » de Pompeo comme « une
ingérence flagrante dans ses affaires
intérieures et une menace illégale
contre un membre des Nations Unies ».
(Sources : Fars – AFP – Press TV –
PCN-TV – Times of Israel - EODE Think
Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
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