EODE THINK TANK/
GEOPOLITIQUE
Quel soi-disant ʽrapprochement
turco-russeʼ ?
Erdogan réussit son coup de poker
opportuniste !
Luc Michel
Mercredi 24 août 2016
Luc MICHEL pour EODE
Think Tank/
GEOPOLITIQUE/ 2016 08 24/
TURQUIE – SYRIE - NORD-KURDISTAN:
LA TURQUIE A OBTENU CE QUE
VOULAIT ERDOGAN, L’ACCORD DES USA ET DE
L’OTAN POUR ECRASER LES KURDES DU PYD …
Lorsque je parle de « gesticulations
diplomatiques opportunistes » à propos
des critiques d’Erdogan contre les USA
et du soi-disant « rapprochement avec la
Russie » avancée par les « géopolitologues
de l’émotion immédiate » (Qui est tout
sauf de la géopolitique), je défend une
double thèse :
* Thèse 1. L’orientation géopolitique de
la Turquie d’Erdogan, qui se veut
néo-ottomane, reste et restera
atlantiste, car ce projet néo-ottoman ne
peut se faire au Proche-Orient et en
Asie centrale que contre le projet
eurasiste russe (là situation était
géopolitiquement similaire à la fin de
la première guerre mondiale, où Turcs
pantouranistes d’Enver Pacha (1) et
bolchéviques s’opposèrent au nom de deux
visions géopolitiques antagonistes (2) ;
* Thèse 2. La diplomatie d’Erdogan (car
c’est bien d’un pouvoir personnel qu’il
s’agit) n’est ni atlantiste ni eurasiste
(sic), elle est foncièrement
opportuniste.
Le but de ces gesticulations était
évident et Erdogan vient de l’obtenir en
quelques semaines :
la Turquie vient en effet d’obtenir ce
que voulait le chef de l’AKP, l’accord
des USA et de l’OTAN pour écraser les
kurdes du PYD sur la frontière nord de
la Syrie … « Des chars turcs sont entrés
en Syrie pour combattre l'EI et les
milices kurdes », nous informe ce matin
l’AFP !
OFFENSIVE TURQUE DANS LE NORD-SYRIEN
AVEC LA BENEDICTION DE WASHINGTON QUI
LACHE SES ALLIES KURDES
« L'intervention militaire de la Turquie
en Syrie est une violation flagrante de
la souveraineté du pays », a dénoncé
mercredi le ministère syrien des
Affaires étrangères, quelques heures
après le début d'une opération turque à
la frontière.
L'armée turque, soutenue par les forces
de la coalition internationale
antidjihadiste (USA, OTAN, monarchies
arabes : où est le « ralliement turc à
la russie » des mauvais analystes ?), a
lancé une opération mercredi avant
l'aube en Syrie avec des avions de
combat et ses forces spéciales pour
chasser le groupe Etat islamique (EI) de
Jarablos, frontalière de la Turquie.
Baptisée "Bouclier de l'Euphrate",
l'opération a pour but de « mettre un
terme aux problèmes à la frontière
turque » et vise non seulement l'EI mais
aussi les milices kurdes, a affirmé le
président turc Recep Tayyip Erdogan.
L’Armée turque est appuyée par des
« rebelles syriens » (sans aucun doute
les alliés de la Coalition liés à
al-Qaida en Syrie, comme « l’Armée de la
reconquête », wahabite, ex Jabat al-Nosra) !
On comprend la colère de Damas et
surtout on voit ce que vaut la thèse
infondée du « ralliement de la Turquie à
la Russie » (resic). En fin de matinée,
Ces « rebelles syriens », djihadistes
pro-occidentaux, lancés contre les
djihadistes de Daech et les laïques
kurdes du PYD, et
soutenus par Ankara, « sont entrés à 3
km à l'intérieur du territoire syrien »,
a annoncé l'agence turque Anadolu.
« Une dizaine de chars turcs sont aussi
entrés en Syrie et tiraient en direction
de positions tenues par l'EI dans la
localité syrienne de Jarablos », a
constaté un photographe de l'AFP à
Karkamis, petite ville turque de l'autre
côté de la frontière évacuée la veille.
« Depuis 04H00 (01H00 GMT, 03H00 en
Belgique), notre armée a lancé une
opération contre les groupes terroristes
Daech (acronyme arabe de l'EI) et le PYD
(Parti de l'Union démocratique - kurde)
qui menacent notre pays dans le nord de
la Syrie », a déclaré M. Erdogan. « La
Turquie ne tolérera aucun fait accompli
en Syrie », a encore dit le chef de
l'Etat dans un discours à Ankara.
ERDOGAN REUSSIT SON COUP DE POKER
ET ALIGNE USA ET OTAN SUR SES BUTS
GEOPOLITIQUES
La Turquie considère l'EI et le PYD
comme des organisations terroristes et
les combat alors que son allié américain
soutenait, au grand dam d'Ankara, les
Kurdes, qui ont fait reculer les
djihadistes sur le terrain en Syrie. Les
« gesticulations diplomatiques » et le
chantage envers les USA et l’OTAN (le
soi-disant « rapprochement avec la
Russie ») ont été payant et Erdogan
s’est à nouveau montré comme un grand
joueur de poker : la Coalition menée par
Washington l’offensive soutient
l’offensive en Syrie du Nord. Et les
kurdes découvrent à leur tour ce que
valent le soutien et la parole des
Etats-Unis !
On attend aussi avec amusement les
commentaires de la presse russe (en
particulier de la presse d’état), qui
s’est fait trop vite une joie du
soi-disant « rapprochement de la Turquie
avec la Russie », et qui voue un
véritable culte aux milices kurdes ?
« Seuls les combattants de l'EI sont
présents à Jarablos, mais Ankara craint
de voir les combattants kurdes arriver
jusqu'à la localité proche de sa
frontière », commente l’AFP. Ankara
avait annoncé au cours du week-end
« vouloir jouer un rôle plus actif en
Syrie » (sic) et cette opération est la
plus ambitieuse de la Turquie depuis le
début du conflit syrien il y a cinq ans
et demi. « Je pense que cette menace
sera éradiquée dans un court délai », a
déclaré le ministre de l'Intérieur Efkan
Ala, laissant entrevoir une opération
militaire rapide.
Symbole fort, cette offensive, soutenue
par l’aviation de la Coalition et des
USA, se déroule le jour où le
vice-président américain Joe Biden est
arrivé à Ankara où il doit rencontrer le
Premier ministre Binali Yildirim, puis
le président Erdogan pour des entretiens
notamment sur la crise syrienne, à un
moment où Erdogan pratique un chantage
sans nuances.
Ce mercredi, « des F-16 turcs et des
avions de la coalition ont largué des
bombes sur des sites djihadistes à
Jarablos, pour la première fois depuis
la destruction en novembre 2015 par la
chasse turque d'un avion de combat russe
au-dessus de la frontière
turco-syrienne », selon la télévision.
La localité de 30.000 habitants - dont
beaucoup de Turcomans, minorité
turcophone de Syrie, sur laquelle Ankara
entend s’appuyer pour intervenir - est
le dernier point de passage contrôlé par
l'EI à la frontière turco-syrienne.
Après avoir été longtemps accusée avec
raison de complaisance à l'égard des
combattants djihadistes, la Turquie
affirme désormais qu'elle a pour
objectif d'éradiquer l'EI, dont les
attentats sanglants frappent désormais
la Turquie. Mais la Turquie est surtout
soucieuse d'empêcher l'avancée des
Forces démocratiques syriennes (FDS) de
Minbej vers Jarablos et ne veut pas que
les Kurdes du PYD (l’armée du PKK en
Syrie) se positionnent davantage à la
frontière. Les FDS sont une alliance de
combattants kurdes et de groupes armés
arabes luttant contre l'EI. « Ankara
voit avec anxiété toute tentative des
Kurdes de Syrie de créer une unité
territoriale autonome le long de sa
frontière » précise les experts. Saleh
Muslim, le coprésident du PYD, a
vivement dénoncé l'opération sur son
compte Twitter: « La Turquie dans le
bourbier syrien, sera vaincue comme
Daech ». C’est oublier la participation
de Washington à l’opération turque
actuelle …
« Après le départ d'Ahmet Davutoglu
(ancien Premier ministre), l'architecte
de la politique étrangère turque cette
dernière décennie, Ankara a recalibré sa
politique syrienne en empêchant
l'avancée du PYD kurde », a estimé Soner
Cagaptay, analyste pour la Turquie au
Washington Institute. Ce qui revient
pour Ankara à privilégier un objectif
géopolitique fondamental et à lâcher ses
objectifs idéologiques secondaires.
Davutoglu a en fait servi de fusible. La
situation en Syrie, comme la question de
l'extradition de l'ex-imam Fethullah
Gülen, exilé aux Etat-Unis, que les
autorités turques désignent comme « le
cerveau du putsch avorté du 15 juillet
en Turquie » (sic), doivent figurer à
l'ordre du jour des discussions du
vice-président américain à Ankara.
Celui-ci a entamé son passage éclair
dans le pays par une visite du parlement
bombardé par les putschistes.
MAIS CE N’EST PAS TOUT :
CETTE TURQUIE SOI-DISANT DEVENUE
« EURASISTE » VEUT INTÉGRER L'UNION
EUROPÉENNE D'ICI 2023 …
« Ankara ambitionne de rejoindre l'Union
européenne d'ici 2023 », a en effet
déclaré ce 19 août Selim Yenel,
l'ambassadeur turc auprès de l'UE lors
d'un entretien accordé au quotidien
allemand DIE WELT. Le président de la
Commission européenne, Jean-Claude
Juncker, a toutefois prévenu que « le
pays était loin d'être prêt ». « Cette
date marquera le 100e anniversaire de la
fondation de la République turque, a
souligné le diplomate. Ce serait une
consécration pour mon pays d'en devenir
membre à ce moment-là. » « Un statut de
membre à part entière est très important
pour la Turquie, a-t-il ajouté. A long
terme, la perspective de ne pas être
admis dans l'Union est inacceptable ».
Le président de la Commission
européenne, Jean-Claude Juncker, a
toutefois précisé que « les négociations
entre la Turquie et les États membres de
l'UE devrait prendre plusieurs années »
dans une interview donnée quotidien
autrichien TIROLER TAGESZEITUNG jeudi
dernier. Il a indiqué que « la Turquie
ne devrait pas rejoindre l'UE bientôt
parce que le pays ne remplit tout
simplement pas les conditions. Quoi
qu'il en soit, il ne faut pas arrêter
les négociations », a-t-il ajouté.
« Nous ne sommes pas seulement en
discussion avec (le président turc Recep
Tayyip) Erdogan et son gouvernement,
mais nous visons une solution globale
qui bénéficiera au peuple turc ».
L'Autriche, en tête de la Turcophobie
dans l’UE, avait appelé à « la fin des
négociations avec Ankara pour rejoindre
l'UE en raison de l'absence de normes
démocratiques » à la suite du coup
d'État raté le mois dernier. Mais « la
demande a été peu soutenue lors d'une
rencontre des ambassadeurs de l'UE cette
semaine », ont indiqué les diplomates.
La Turquie est officiellement candidate
à l'Union européenne depuis 1999. Mais
le dossier est ouvert depuis le début
des Années 80. L’UE, qui est de facto un
« club chrétien » (lire les anciens
présidents français Giscard d’Estaing et
Sarkozy) et singulièrement catholique,
lanterne Ankara depuis des décennies.
Mais ironie de l’histoire, alors que
Bruxelles a toujours rejeté la Turquie
kémaliste et laïque, au destin européen
assumé, elle a tissé une alliance
politique étroite avec Erdogan.
Précisément entre les
islamo-conservateurs néo-ottoman de
l’AKP (proche des Frères Musulmans) et
la Démocratie-chrétienne pilier
fondateur de l’UE. L’AKP est en effet
membre observateur … du PPE, le « Parti
populaire européen » qui unit les partis
démocrates-chrétiens de l’UE (CDU-CSU,
CDH et CDNV belges, etc) ! Angela Merkel
vient de qualifier le lien entre
l'Allemagne et la Turquie de
« spécial », malgré les récentes
tensions entre les deux pays. « Ce qui
rend la relation germano-turque si
spéciale est que plus de 3 millions de
personnes d'origine turque vivent en
Allemagne », a-t-elle précisé au groupe
médiatique REDAKTIONSNETZWERK
DEUTSCHLAND. Binationaux (l’électorat
étant cadenassé par le contrôle des
associations turques exercé par l’AKP en
alliance avec les « Loups gris »
d’extrême-droite), ils y votent et sont
un enjeu de politique intérieure. La
situation est la même en Belgique,
singulièrement en région de
Bruxelles-Capitale …
… MAIS EURASISME ET UNION EUROPEENNE
SONT DEUX PROJETS EUROPEENS RIVAUX ET
INCOMPATIBLES A COURT TERME !
J’ai publié en décembre 2006 la première
version de mes « Thèses géopolitiques
sur la ‘Seconde Europe’ unifiée par
Moscou » (3). Analyse révolutionnaire
qui renouvelait la vision géopolitique,
mais aussi idéologique, des rapports
Est-Ouest entre la Russie et ses alliés,
et aussi la vision de la nature
géopolitique de l’Union Européenne. Idée
centrale, idée-force : L’Europe ne se
limite pas à l’Union européenne ! Ni
même aux états qui lui sont maintenant
associés, comme la Moldavie ou la
Serbie. La Russie, qui a retrouvé son
indépendance avec Vladimir Poutine est
aussi l’Europe ! Une SECONDE EUROPE, une
AUTRE EUROPE eurasiatique se dresse
désormais à Moscou face à l’Europe
atlantiste de Bruxelles. Depuis il y a
eu le « Discours de Valdai » de Poutine
lui-même (4) …
Cette analyse se situe directement dans
la perspective des thèses et des
analyses développées entre 1982 et 1991
par les théoriciens de l’« Ecole de
Géopolitique euro-soviétique » (Thiriart-Cuadrado
Costa-Luc Michel) (5) – d’où est aussi
issu après 1991 le « néo-Eurasisme russe
» (6) (avec bien des déviations) – , qui
prônait une unification européenne d’Est
en Ouest. Une Grande-Europe de
Vladivostok à Reykjavik, déjà autour de
Moscou. Mes Thèses de 2006 actualisent
les analyses « euro-soviétiques » après
la disparition de l’URSS. Dès 1983,
j’affirmais « La Russie c’est aussi
l’Europe »…
Ce long détour pour faire comprendre que
le projet eurasiste (ou Grande-Europe de
Vladivostok à Reykjavik) et l’UE
(petite-europe de Bruxelles et Berlin)
sont deux visions antagonistes de
l’avenir du continent eurasiatique. L’UE
représentant par sa sujétion aux USA va
l’OTAN la trahison même du projet
européiste. Aujourd’hui en 2016, on ne
peut plus être à la fois partisan de
l’UE et soutenir le projet néoeurasien
de Moscou. Par la voix de son
ambassadeur à Bruxelles la turquie d’Erdogan
a fait son choix. Et ce n’est pas celui
du projet russe !
LUC MICHEL / EODE THINK TANK
NOTES ET RENVOIS :
(1) Membre du Comité Union et Progrès
(CUP), aussi appelé Mouvement
Jeune-Turc. Ce mouvement, qui naît et se
développe dans les écoles supérieures
militaires de Constantinople, prône le
retour à la constitution ottomane de
1876 abolie par le sultan Abdulhamid II
et critique la politique servile de ce
dernier à l’égard des occidentaux. En
1908 éclate la révolution jeune-turque à
Salonique et Enver devient très
rapidement un des leaders du mouvement
qui parvient à renverser le sultan et
installer la seconde ère
constitutionnelle de l’Empire Ottoman.
Très proche de l’Allemagne où il a
étudié et où il retourne très
régulièrement, il est l’un des artisans
du rapprochement germano-ottoman et de
la réforme de l’armée turque sur le
modèle allemand.
Devant la défaite des jeunes-turcs aux
élections de 1912 au profit de l’Union
Libérale et encouragé par le discrédit
du nouveau gouvernement à la suite de la
crise des Balkans, Enver décide de
prendre le pouvoir par la force. Il
prend violemment d’assaut la Sublime
Porte, le siège du gouvernement turc, et
installe un triumvirat dont il fait
partie à la tête de l’Empire. Il est de
fait le seul maître du pays, n’accorde
que très peu d’intérêt au Parlement et
exécute ses opposants politique. Auréolé
de ses victoires en Tripolitaine (guerre
Italie-Empire ottoman) et en Bulgarie
(guerres balkaniques), juste avant la
première guerre mondiale, lié
politiquement à une Allemagne qu’il
admire (c’est l’époque des grands
projets géopolitiques de l’Allemagne de
Guillaume II au Proche-Orient), Enver
choisit naturellement l’alliance des
puissances centrales lorsque le premier
conflit mondiale éclate.
A la fin de la guerre, poursuivi pour le
génocide arménien, il prend la fuite en
l’Allemagne puis en Asie Centrale où il
essaie de faire renaître son rêve de
toujours : le Panturquisme (ou
Pantouranisme). En s’appuyant sur les
turcophones d’Asie Centrale il tente
d’établir un Turkestan indépendant en
s’alliant avec l’URSS contre des
rebelles locaux, puis en se retournant
contre les soviétiques. Il meurt le 4
août 1922 dans une bataille contre
l’Armée Rouge dans l’actuel Tadjikistan,
après quelques succès militaires. En
1996 sa dépouille est rapportée à
Istanbul, où elle repose depuis.
(2) Contrairemant à ce qu’avancent les
eurasistes russes de droite, le
Pantouranisme n’est pas une version
turque de l’Eurasisme, mais un projet
géopolitique opposé, celui d’un empire
turc en Asie centrale et au Caucase qui
empêcherait par son existence même toute
unification eurasiatique. Le combat
d’Enver Pacha perdu contre les
bolchéviques qui entendaient restaurer
de facto l’empire russe (selon la vision
de Staline qui annonce déjà la
« Troisième Rome nationale-bolchévique »
de la fin des Années 20) s’inscrit dans
l’opposition fondamentale entre les deux
projets géopolitiques. Les rêveries
ésotériques et mystiques orientales,
dont les eurasistes russes de droite ont
encombré la géopolitique néo-eurasiste,
celle de Thiriart, expliquent cette
incompréhension fondamentale du
Pantouranisme.
(3) Cfr. Luc MICHEL, EODE THINK TANK/
GEOPOLITIQUE / THESES SUR LA « SECONDE
EUROPE » UNIFIEE PAR MOSCOU
sur
http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-theses-sur-la-seconde-europe-unifiee-par-moscou/
(4) Voir sur EODE-TV :
EODE-TV & AFRIQUE MEDIA/ LE GRAND JEU
(3) : POUTINE A VALDAI DECRYPTE
Coproduction Luc MICHEL – EODE-TV –
Afrique Media
Sur
https://vimeo.com/111845727
Luc MICHEL, décrypte la façon dont le
Président russe Poutine conçoit la
Géopolitique mondiale vue d’Eurasie. Il
nous explique aussi d’où viennent les
concepts géopolitiques derrière la
vision russe du Monde et ses
implications. Il aborder ce dossier au
travers du grand discours de
géopolitique que le Président Poutine a
livré au Club Valdai, à Sotchi, ce 25
octobre 2014 …
(5) Au début des Années 80, THIRIART
fonde avec José QUADRADO COSTA et
moi-même l’« Ecole de géopolitique
euro-soviétique » où il prône une
unification continentale de Vladivostok
à Reykjavik sur le thème de « l’Empire
euro-soviétique » et sur base de
critères géopolitiques.
Théoricien de l’Europe unitaire,
THIRIART a été largement étudié aux
Etats-Unis, où des institutions
universitaires comme le « Hoover
Institute » ou l’ « Ambassador College »
(Pasadena) disposent de fonds d’archives
le concernant. Ce sont ses thèses
antiaméricaines « retournées » que
reprend largement BRZEZINSKI,
définissant au bénéfice des USA ce que
THIRIART concevait pour l’unité
continentale eurasienne.
Sur l’Ecole de géopolitique
euro-soviétique, cfr. :
* José CUADRADO COSTA, Luc MICHEL et
Jean THIRIART, TEXTES EURO-SOVIETIQUES,
Ed. MACHIAVEL, 2 vol. Charleroi, 1984 ;
* Version russe : Жозе КУАДРАДО КОСТА,
Люк МИШЕЛЬ и Жан ТИРИАР, ЕВРО-СОВЕТСКИЕ
ТЕКСТЫ, Ed. MACHIAVEL, 2 vol.,
Charleroi, 1984.
Ce recueil de textes fut édité en
langues française, néerlandaise,
espagnole, italienne, anglaise et russe.
* Et : Жан ТИРИАР, « Евро-советская
империя от Владивостока до Дублина », in
ЗАВТРА ЛИ ТРЕТЬЯ МИРОВАЯ ВОЙНА ? КТО
УГРОЖАЕТ МИРУ ?, n° spécial en langue
russe de la revue CONSCIENCE EUROPEENNE,
Charleroi, n° spécial, décembre 1984.
(6) Cfr.
* PCN-TIMELINE / IDEOLOGIE / 1984 : LE
PCN REINVENTE L’‘EURASISME’ MODERNE
http://www.lucmichel.net/2014/05/30/pcn-timeline-ideologie-1984-le-pcn-reinvente-leurasisme-moderne/
* Et PCN-SPO / L’EURASIE EST UNE IDEE EN
MARCHE. MAIS QUI PARLAIT DE
L’EURASIE ET DE L’EURASISME IL Y A 30
ANS ?
http://www.lucmichel.net/2014/05/31/pcn-spo-leurasie-est-une-idee-en-marche-mais-qui-parlait-de-leurasie-et-de-leurasisme-il-y-a-30-ans/
Le sommaire de Luc Michel
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Turquie
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