LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
Où va Israël ? (I) : La dégradation
irréversible
des rapports entre Moscou et Tel-Aviv
...
Luc Michel
Samedi 24 février 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 02 23/ « Pour la première
fois depuis l’effondrement de l’Union
Soviétique, Moscou est à
égalité avec Washington, quant à sa
capacité de dicterson agenda
politique et militaire à la région Est
de la Méditerranée »
- Ariel Cohen
(chercheur du Think-Tank du
‘Conseil Atlantique’).
« Les objectifs
actuels de la Russie en Syrie demeurent
de préserver le pouvoir d’Assad,
et à tout le moins, de maintenir un
partenariat étroit avec l’Iran
et d’assurer que les intérêts de Moscou
demeurent protégés (…) les
intérêts d’Israël apparaissent
contredire de plus en plus les intérêts
de Poutine »
- Anna
Borshchevskaya (Institut WINEP,
Washington).
Israël, puissance
régionale au Proche-Orient et au Levant,
seule puissance nucléaire
de la région (1). Petit état par la
géographie, mais dont la
profondeur stratégique est celle de la
toute-puissante VIe Flotte US en
Méditerranée de son allié américain.
Avec un « soft power » puissant,
celui des communautés juives dans le
monde, et une influence directe
sur la politique des USA, via le
puissant Lobby pro-israélien AIPAC
(2).
Mais Israël aussi
grand perdant de la guerre en Syrie (3).
Qui a des conséquences
déstabilisatrices pour Tel-Aviv. Tout
d’abord un Axe de la Résistance
installé en Syrie et au Liban, avec le
Hzebollah, sorti renforcé de la
Guerre. Mais ensuite, et surtout, une
modification des rapports entre
Moscou et Tel-Aviv. Moscou, grand
vainqueur de la Guerre, avec un
Poutine « Tsar de l’Orient ». Une Russie
qui s’éloigne de la neutralité
bienveillante d’hier vis-à-vis d’Israël
(4), et qui alliée à l’Iran,
neutralise la domination stratégique de
Tel-Aviv dans la région.
PARTIE I/
OU VA ISRAEL ?
QUAND MOSCOU
S’ELOIGNE ET REVIENT A LA POSITION
SOVIETIQUE DE JADIS …
Où va Israël ?
Dans cette Première
partie, j’analyse la dégradation
irréversible des rapports entre
Moscou et Tel-Aviv …
« ISRAËL PROBLEME
INDIRECT MAIS GRAVE POUR LA POLITIQUE
SYRIENNE DE LA RUSSIE » : JUSQU'OU
IRA LA PATIENCE RUSSE FACE AU SOUTIEN
D’ISRAËL AUX TERRORISTES ?
Selon un analyste
russe, « Israël s’est transformé en un
problème indirect, mais
grave pour la politique syrienne de la
Russie ». Dans un récent article,
le journal russe ‘Nezavissimaïa Gazeta’
revient sur « le soutien accru
d’Israël aux groupes terroristes actifs
dans le Sud syrien » et écrit :
« Le Centre des réflexions régionales en
Israël confirme cette
information, en soulignant qu’il s’agit
là d’une tentative visant à
contrer la présence iranienne en Syrie.
À Moscou, des milieux
politiques voient d’un œil réprobateur
cette décision jugée “bien
divergente” avec les intérêts russes. En
effet, le face-à-face entre
deux vieux ennemis que sont Israël et
l’Iran dépasse désormais le ciel
syrien pour inclure les combats au sol
».
L’analyste
israélienne Elizabeth Tsurkov, en ce
sens, affirme « avoir réalisé des
dizaines d’entretiens avec des “groupes
armés”, qui reconnaissent
bénéficier d’un soutien croissant de
Tel-Aviv ». Un soutien pas
uniquement financier, mais aussi et de
plus en plus militaire. Tsurkov
révèle d’ailleurs « le nombre de ces
groupes, sept en tout, qui se
revendiquent de l’ASL. »
Sous prétexte de
contrer la prétendue « influence
iranienne », Israël multiplie donc ses
aides aux groupes terroristes en Syrie,
dit la presse russe. «
Mais pourquoi Israël a-t-il décidé de
reconnaître publiquement son
soutien aux terroristes ? »
Selon le quotidien
russe, citant toujours Tsurkov, « de
fulgurants succès de l’armée
syrienne et de ses alliés dans le Sud
syrien se trouveraient à
l’origine de ce soutien dorénavant
patent d’Israël aux terroristes » : «
La victoire de Damas reviendrait à
implanter en effet l’Iran aux
portes d’Israël, avec en corollaire une
tentative syro-iranienne de
reprendre le contrôle des hauteurs du
Golan qu’Israël occupe
depuis 1967. »
Le journal russe
reproche ensuite à Israël « ses
provocations », en rappelant que « la
Russie a multiplié les initiatives pour
rassurer Tel-Aviv, sans que
ce dernier s’y montre sensible » : «
Personne ne pourra prétendre
que les autorités russes n’ont rien fait
pour assurer les intérêts
d’Israël. L’accord d’Amman conclu en
novembre dernier a inclus, outre la
Russie, les États-Unis et la Jordanie.
Il stipulait la mise au point
d’une zone de sécurité dans le sud de la
Syrie qui tenait compte des
intérêts d’Israël. Mais Israël n’en a
jamais fait cas ». Ce que
reconnaît et justifie d’ailleurs Tsurkov
en ces termes : « Les efforts des
autorités de Tel-Aviv pour convaincre la
Russie de protéger les
intérêts israéliens n’ont rien apporté
de concret. Car Moscou n’a pas pu
ou voulu contrer l’Iran en Syrie ».
Les arguments de
Tsurkov ne semblent toutefois guère
convaincants, car le journal pose
d’emblée la question suivante : « Mais
jusqu’où ira la patience russe ? »
Selon l’analyste
russe Alexander Shumilin, directeur du
‘Centre d’analyse des
conflits au Moyen-Orient’ au sein de
l’’Institut pour les études
américano-canadiennes’, « Israël s’est
transformé en un problème indirect,
mais grave pour la politique syrienne de
la Russie.
Certes, le soutien
de Tel-Aviv aux groupes armés dans le
Sud syrien n’est pas chose
nouvelle, et les efforts israéliens pour
entraver les mouvements de Damas
et de Téhéran ne le sont pas davantage.
Ce qui est nouveau en
revanche, c’est qu’au stade actuel des
choses, ce soutien étendrait les zones
sous contrôle des terroristes et c’est
là que les intérêts israéliens
et russes divergent ! »
QUAND LA PRESSE
ISRAELIENNE MENANCE POUTINE / « EN CAS DE GUERRE
ISRAËL-IRAN, POUTINE PERDRA » (HAARETZ)
Israël en est
désormais à menacer Poutine : le journal
de gauche israélien ‘Haaretz’
publie un article signé Anshel Pfeffer,
qui explique « les
choix qui se présentent désormais à
Poutine dans le cadre d’un
face-à-face entre Israël et l’Iran ». Le
ton, fort menaçant, « trahit
la colère et la frustration d’un Israël
largement en désarroi en
Syrie ».
Que dit Anshel
Pfeffer ? « Il y a à peine quelques
semaines, le président russe
Vladimir Poutine croyait avoir vaincu
les États-Unis en Syrie et avoir
atteint l’ensemble de ses objectifs.
Poutine a tout fait pour sauver la
peau d’Assad avec qui la Russie partage
des intérêts communs.
Poutine tente tant bien que mal de
contrer l’escalade des
tensions entre Israël et l’Iran dans le
sud de la Syrie ».
Après avoir brossé
un tableau préliminaire des démarches
russes de ces dernières semaines,
l’auteur établit un parallèle entre les
efforts russes et
américains, tout en minorant la
contribution de Moscou dans la lutte contre le
terrorisme en Syrie : « Poutine n’a fait
après tout en Syrie qu’un tout
petit investissement : 12 avions de
combat et 2 000 militaires tout
au plus. Sur le plan de la politique
étrangère, il a au contraire
réussi à s’imposer à moindres frais.
Dans le camp d’en face, les
États-Unis ont au contraire déployé 10
fois plus de forces en Syrie avec des
centaines d’avions de combat et de
chasseurs, de chars, et une
grande quantité d’équipements
spécialisés pour la guerre électronique. »
La suite de
l’article est une tentative, fort
maladroite (dans la ligne des
intimidations de Netanayhu fin 2017), «
destinée à faire peur à l’homme fort
de Moscou en brandissant les supposés
dangers de la poursuite de son
alliance avec l’Iran et les adjectifs hyperboliques ne
manquent pas sous la plume du
journaliste » : « Ce gain stratégique,
la Russie pourrait le perdre à cause de
l’Iran et de son comportement
dangereux dans la région », prétend le
journal, qui avoue « la crainte
israélienne de voir l’Iran remettre sans
cesse la balle dans le camp
de ses ennemis ».
ANALYSE ISRAELIENNE
BIAISEE OU INTIMIDATION ANTI-RUSSE ?
Et l’article
d’enchaîner : « Des dizaines de milliers
de forces pro-iraniennes
soutiennent Assad. De plus, il y a aussi
des combattants du
Hezbollah prêts à mener des opérations
bien plus complexes. La
Russie opère quant à elle avec un tout
petit contingent à la différence de
son expédition afghane dans les années
80. Poutine a été assez
intelligent pour mettre à profit le vide
laissé par Obama pour débarquer en
Syrie puis au Moyen-Orient. Il a même eu
le courage d’annoncer lors
d’une visite imprévue à Lattaquié en
décembre 2017 “la fin de la mission”.
Mais il est peut-être allé trop vite en
besogne.
Poutine aurait dû
tirer leçon de l’expérience de George
Bush quand il a annoncé la fin
précipitée de la guerre en Irak quelques
mois après avoir commencé. La
belle victoire de M. Poutine est sur le
point de s’effondrer »
(sic).
Pour Anshel
Pfeffer, « qui rumine visiblement la
défaite stratégique que fut pour Israël
la destruction d’un F-16 le 10 février
par la DCA syrienne », la
conférence de Sotchi où « la Russie
devait décider d’une issue à la
crise a tourné au fiasco ». En l’absence
de ce succès diplomatique, « il
y a aussi l’embrasement du front
nord-syrien où la Turquie mène son
offensive pour chasser les Kurdes ».
Mais, écrit le journaliste, «
Afrin inquiète moins Poutine que l’Est
syrien où les FDS multiplient les
attaques contre l’armée syrienne et ses
alliés » (ce qui est
inexact, les FDS allant à Canossa à
Afrin et réintégrant l’Etat syrien) et
où « les États unis ont bombardé à
plusieurs reprises Assad et
ses alliés du Hezbollah et de Moscou ».
Pfeffer tire un infini plaisir à
avancer « le chiffre de 200 morts dans
les rangs russes après un
raid contre l’est de Deir ez-Zor »,
chiffre que Moscou n’a pas confirmé :
« Bien que le Kremlin ne l’ait pas
encore confirmé, les rapports
officieux en Russie avancent un bilan de
plus de 200 morts. Cela étant,
le problème le plus sérieux auquel fait
face la Russie se trouve
ailleurs : la confrontation militaire
Israël/Iran. L’aventure
afrinoise d’Ankara n’inquiète pas tant
Poutine que la perspective d’un
face-à-face israélo-iranien. Au Golan,
les intérêts russes sont menacés
(resic), car toute guerre au Golan
pourrait sonner le glas de la
victoire syrienne de Poutine, et ce, au
seuil de la présidentielle
russe ».
L’article laisse
toutefois le lecteur sur sa faim, « car
il n’explique guère comment un
Israël qui a désormais perdu sa
suprématie aérienne saurait capable de
gagner une guerre au Golan où ce sont
les troupes au sol qui auront
le dernier mot. Or sur ce terrain,
Israël a perdu d’avance »,
commente Fars.
QUE DISENT LES
ISRAELIENS ? LE « RISQUE
D’ESCALADE ENTRE LA RUSSIE ET ISRAËL » …
Les experts
israéliens « s’alarment d’un risque
d’escalade entre la Russie et Israël à
propos de la Syrie », disent les médias
israéliens, comme JNS : « La
rencontre entre le Premier Ministre
Biyamin Netanyahu et le Président
russe Vladimir Poutine (Ndla : à Moscou
fin Janvier) n’a pas semblé
résoudre quoi que ce soit dans les
divergences d’objectifs des
deux pays en Syrie, et il demeure peu
évident que le status-quo puisse se
prolonger indéfiniment ».
« La rencontre
entre le Premier Ministre Biyamin
Netanyahu et le Président russe
Vladimir Poutine, la semaine dernière,
n’a pas semblé résoudre quoi que
ce soit dans les divergences d’objectifs
des deux pays en Syrie, et
il demeure peu évident que le statu-quo
puisse se prolonger
indéfiniment », dit encore JNS.
MOSCOU A RETABLI LA
PARITE STRATEGIQUE ENTRE ISRAËL ET SES
ENNEMIS ARABO-PERSANS.
RETOUR A LA PERIODE SOVIETIQUE !
La puissance russe
déployée en Syrie a rétabli la parité
stratégique entre Israël et ses
ennemis arabo-persans. Retour à la
période soviétique ! « Les
avions russes ont encore augmenté le
rythme de leurs attaques en
Syrie lundi, quelques jours après que
les rebelles syriens aient
abattu un de leurs avions SU 25 et tué
son pilote dans un échange de tirs
contre lui. Les attaques présumées
israéliennes contre des cibles
iraniennes et du Hezbollah en Syrie et
au Liban doivent prendre en
compte la présence militaire des forces
russes dans le pays, qui
servent à appuyer le régime du Président
syrien Bachar el Assad ».
« La Russie tente
de restaurer le contrôle du régime Assad
sur la Syrie, de sécuriser
ses bases militaires, de démontrer la
supériorité de ses armes en
gardant un oeil sur l’augmentation
potentielle de ses ventes d’armes et
de développer ses modalités de
projection de sa puissance sur le
Moyen-Orient », déclare à JNS, Ariel
Cohen, un chercheur important
du Think-Tank du ‘Conseil Atlantique’. «
Le résultat de ce rôle
accru de la Russie dans la région est
négatif pour Israël », selon
Cohen, également directeur du ‘Centre
Géopolitique des Ressources
Naturelles et de l’Energie’ à
l’’Institut d’Analyse de la Sécurité
Internationale’ à Washington D.C.
Netanyahu a déclaré
au cours de sa rencontre avec Poutine
que « l’Iran tente de
transformer le Liban en un vaste site de
production de missiles – un site
pour fabriquer des missiles de précision
contre l’Etat d’Israël.
C’est quelque chose que nous sommes pas
prêts à tolérer ».
Cohen a expliqué
que « les défenses anti-aériennes russes
basées en Syrie couvrent la
grande majorité du territoire israélien,
font sévèrement obstacle
à la liberté des opérations des forces
aériennes israéliennes.
Deuxièmement, la Russie est en bien
meilleure position pour espionner et
collecter des renseignements militaires
sur Israël. Et troisièmement,
la présence russe en Syrie rend le
Levant plus sûr pour l’Iran, alors
même qu’il représente une menace
stratégique et existentielle pour
l’Etat Juif ».
« LA RUSSIE EN
POSITION D’ARBITRE STRATEGIQUE VIS-A-VIS
DE JERUSALEM »
« Tout cela met la
Russie en position d’arbitre stratégique
vis-à-vis de Jérusalem – lui
permettant de décider jusqu’à quel
degré, la liberté de manœuvre
d’Israël peut s’étendre dans la région”,
dit Cohen. « Pour la
première fois depuis l’effondrement de
l’Union Soviétique, Moscou
est à égalité avec Washington, quant à
sa capacité de dicter son
agenda politique et militaire à la
région Est de la Méditerranée »,
conclut Cohen.
Anna
Borshchevskaya, détentrice de la ‘Chaire
Ira Weiner’ à ‘l’Institut de
Politique du Porche-Orient de
Washington’ (le WINEP), affirme que « les
objectifs actuels de la Russie en Syrie
demeurent de préserver le
pouvoir d’Assad, et à tout le moins, de
maintenir un partenariat étroit
avec l’Iran et d’assurer que les
intérêts de Moscou demeurent protégés
».
Quoiqu’il en soit,
« les objectifs de la Russie semblent,
de toute évidence,
contraires aux intérêts d’Israël dans le
pays, qui est plus focalisé sur ses
capacités à déjouer les tentatives de
renforcements de l’Iran et du
Hezbollah en Syrie. En tant que tels,
cela pourrait avoir suffisamment
de potentiel pour envenimer les tensions
entre les deux pays (…) Il
serait douteux que Poutine cherche à
provoquer une crise bilatérale
avec Israël ; au contraire, les bonnes
relations sont importantes pour
lui, mais il n’est pas non plus évident
de savoir combien de temps il
peut maintenir l’équilibre qu’il a
instauré jusqu’à présent en
termes de bonnes relations aussi bien à
l’égard de l’Iran que d’Israël
».
Borshchevskaya a
poursuivi en ajoutant que « les intérêts
d’Israël apparaissent
contredire de plus en plus les intérêts
de Poutine et, alors qu’aucun camp
ne cherche à déboucher sur une crise
bilatérale, une escalade est
tout-à-fait possible ».
LES ATTAQUES
ISRAELIENNES EN SYRIE CONTRE LES
INTERETS RUSSES
« Les attaques
Israéliennes en Syrie, à la fois,
contribuent et portent préjudice
aux intérêts russes », dit Yuri Teper,
un expert israélien de la
Russie qui, jusqu’à récemment, était
chercheur post-doctorat à
l’’Institut Kennan’ de l’’Université
Hébraïque de Jérusalem’. Il a
déclaré que « Permettre à Israël d’agir
en Syrie affaiblit l’image
omnipotente de la Russie en Syrie parmi
ses alliés et ses ennemis,
mais cela contribue à limiter l’étendue
de ces attaques contre le
régime Assad ».
QUAND
L’INTERVENTION TURQUE EN SYRIE IMPACTE
ISRAËL
Le Grand jeu syrien
est extrêmement plus complexe que son
ancêtre du XIXe siècle. Et la
position turque est une complexité
sinueuse au milieu de celui-ci
…
« Ankara s’est
réconcilié avec Israël », affirmait las
médias israéliens en
septembre dernier. Et, pour couronner le
tout, à deux reprises, Erdogan a
envoyé ses chars traverser la frontière
pour entrer en Syrie. «
Israël, bien sûr, suit attentivement ces
nouveaux développements et
l’intervention turque à l’intérieur de
la Syrie », aux noms de code de
“Opération Bouclier de l’Euphrate” et
”Rameau d’olivier”. «
Israël ne sait que trop bien que ce qui
commence comme une incursion
relativement mineure au nord de la Syrie
peut avoir des répercussions
importantes pour la région et pour
Jérusalem ».
Eran Lerman, qui a
servi de 2009 à 2015 comme adjoint au
Conseil national de
sécurité israélien, en politique
étrangère et affaires internationales, a
confié « en quoi l’intervention
militaire turque pouvait impacter
Israël, avec quelles
conséquences sur l’état hébreu » : « Tout d’abord,
cette intervention Turque va limiter considérablement la
capacité de nuisance de la Turquie dont
Ankara a déjà fait preuve «
, a déclaré Lerman (aujourd’hui membre
du corps professoral au
‘Centre Universitaire Shalem’ à
Jérusalem et chercheur au ‘Centre d’études
stratégiques Begin Sadate’ de
l’université ‘bar-Ilan
University’). « Plus ils s’impliqueront
en Syrie, plus ils auront intérêt à
faire diminuer les autres potentiels
conflits, dans lesquels ils
pourraient être entraînés, ailleurs ».
En d’autres termes,
« les Turcs ont maintenant intérêt à
contenir la capacité de
nuisance du Hamas, avec lequel ils
entretiennent des liens étroits, et de
faire en sorte que les événements de
Gaza ne leurs posent pas de
problèmes supplémentaires » : « Je ne
serais pas surpris s’ils en venaient à
utiliser leur influence pour faire
comprendre au Hamas qu’ils
n’aimeraient pas vraiment être mis dans
la position d’avoir à choisir
entre leur intérêt actuel d’aller de
l’avant dans leur réconciliation
avec] Israël, et les hypothétiques
bénéfices qu’ils pourraient
tirer d’une escalade à Gaza », a-t-il
dit. « Ils ont un intérêt évident
à éviter l’escalade à Gaza ».
Au milieu de tout
cela, et comme pour les Américains, les
Russes ou Damas, les kurdes
sont des pions. Sacrifiables …
Lorsqu’on lui a
demandé « pourquoi Israël est si frileux
quand il s’agit d’évoquer
l’éventualité de la création d’un Etat
kurde, même si l’émergence d’un
tel état serait celui d’un allié
naturel, non arabe, dans la région »,
Lerman, qui a servi 20 ans dans le
renseignement militaire, a
répondu que Jérusalem « ne veut pas
donner aux ennemis des Kurdes la
possibilité de dire que ce serait
quelque chose que nous avons fomenté ».
La plupart des
observateurs israéliens, et ils ont
raison, « s’accordent à dire
que l’une des conséquences de
l’incursion Turque qui a pour objet
d’affaiblir à la fois l’Etat islamique
et les rebelles kurdes qui
luttent contre le régime d’Assad,
contribuera à aider Assad à
conserver le pouvoir ». En cela,
l’interventionnisme aventuriste turc
est, sans le vouloir,
« en phase avec les intérêts russes et iraniens
en Syrie qui sont d’assurer la survie
d’Assad ». On l’a bien compris à
Moscou ! « Il y a une communauté
d’intérêts iraniens et russes
en ce qui concerne la survie d’Assad »
dit Lerman.
NOTES :
(1) Cfr. Luc
MICHEL, GEOPOLITIQUE. LE GRAND TABOU DU
PROCHE-ORIENT, ISRAEL PUISSANCE
NUCLEAIRE
sur
http://www.lucmichel.net/2015/08/21/nouveaux-horizons-magazine-luc-michel-geopolitique-le-grand-tabou-du-proche-orient-israel-puissance-nucleaire/
(2) Voir sur
EODE-TV/ LUC MICHEL :
CONVENTION 2017 DU LOBBY ‚AIPAC’. UN
EVENEMENT DE PORTEE GEOPOLITIQUE
MONDIALE
sur
https://vimeo.com/211756244
Et :
sur EODE-TV &
AFRIQUE MEDIA/ LE GRAND JEU. AU
CŒUR DE LA GEOPOLITIQUE MONDIALE: LES
USA, LE NUCLEAIRE IRANIEN
ET LE LOBBY ISRAELIEN
sur
https://vimeo.com/123575078
(3) Cfr. sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ SYRIE D’UNE GUERRE
A L’AUTRE (V): ISRAEL GRAND PERDANT DE
LA GUERRE QUI SE TERMINE EN
SYRIE
sur
http://www.lucmichel.net/2018/01/16/luc-michels-geopolitical-daily-syrie-dune-guerre-a-lautre-v-israel-grand-perdant-de-la-guerre-qui-se-termine-en-syrie/
(4) Cfr. sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ GRAND JEU AU
PROCHE-ORIENT: POUTINE ‘NOUVEAU TSAR’ DE
L’ORIENT (III). LA FIN DE LA
NEUTRALITE BIENVEILLANTE AVEC ISRAEL
sur
http://www.lucmichel.net/2017/12/20/luc-michels-geopolitical-daily-grand-jeu-au-proche-orient-poutine-nouveau-tsar-de-lorient-iii-la-fin-de-la-neutralite-bienveillante-avec-israel/
(Sources : Fars –
Times of Israel - Nezavissimaïa Gazeta –
Haaretz – JNS - EODE Think-Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le
Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique : Géopolitique –
Géoéconomie – Géoidéologie – Néoeurasisme –
Néopanafricanisme (Vu de Moscou et
Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
* EODE :
EODE-TV
https://vimeo.com/eodetv
EODE WEBSITE
http://www.eode.org/
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