LUCMICHEL.
NET
Israël comme modèle de surveillance ?
Luc Michel
Jeudi 16 avril 2020
LE TEMPS DES ‘CORONA-DICTATURES’ (009) :
ISRAEL COMME MODELE DE SURVEILLANCE ?
(BIG BROTHER EST
ISRAELIEN II)
REVUE DE PRESSE
Avec The Times of Israel/ 2020 04 16/
* voir sur PRESS TV/
‘REPORTAGE’ DU 23 MARS 2020/
LUC MICHEL:
VOICI VENIR LE TEMPS DES
CORONA-DICTATURES SOUS PRETEXTE DE LA
PANDEMIE
https://vimeo.com/406639883
Comment les gouvernements utilisent les
données des téléphones portables pour
circonscrire le coronavirus ? Le 14
mars, le Premier ministre Benjamin
Netanyahu a annoncé qu’Israël
utiliserait les données des téléphones
portables pour suivre les porteurs de
coronavirus. Mais qu’entend exactement
Netanyahu par données de téléphone
portable, et à quels types d’atteinte à
la vie privée faisait-il allusion ?
Israël, ses services secrets et ses
firmes de Sécurité (dont le sulfureux
Groupe NSO), vont-ils servir de modèle
et d’essai au contrôle des populations
occidentales au temps du covid-19 ?
N’oublions pas que Tel-Aviv a inauguré
une des toutes premières
corona-dictatures occidentales …
« Les espions sont déjà dans votre
mobile ; et si la société NSO les
rejoignait ? » interroge le Times of
Israel. « Pour combattre le coronavirus,
le gouvernement s'appuie sur un système
de suivi intrusif ; Il compte maintenant
se tourner vers NSO, accusée de
violations des droits humains »…
LM
# DANS LE CHAOS ET LA CONFUSION DE LA
PANDÉMIE DE CORONAVIRUS, LE GOUVERNEMENT
ISRAÉLIEN A ENTREPRIS « UNE VIOLATION
EXTRÊME ET MASSIVE DES DROITS HUMAINS,
PERMETTANT À UN SERVICE SECRET QUI EST
L’ORGANISME LE PLUS OPAQUE QUE VOUS
PUISSIEZ IMAGINER, D’AVOIR ACCÈS À
TOUTES LES DONNÉES NUMÉRIQUES
PERSONNELLES DES CITOYENS ISRAÉLIENS »
(THE TIME OF ISRAEL, 7 AVRIL 2020)
Extrait 1 : « Avec un taux de chômage de
25 % et la plupart des Israéliens
confinés dans un rayon de 100 mètres
autour de leur domicile en raison de la
pandémie de coronavirus, peu ont prêté
attention au programme gouvernemental de
suivi des Israéliens contaminés par le
coronavirus à l’aide des données des
téléphones portables. Dans un sondage
réalisé la semaine dernière par
l’Institut israélien de la démocratie,
63 % des Israéliens juifs et 38 % des
Israéliens arabes ont déclaré qu’ils
faisaient confiance au Shin Bet et aux
autres organismes gouvernementaux pour
utiliser les données qu’ils collectent
de manière responsable, et uniquement
dans le but de prévenir la contagion.
Mais Tehilla Shwartz Altshuler,
chercheuse principale à l’Institut
israélien de la démocratie et
responsable du programme de l’institut
sur la démocratie à l’ère de
l’information, estime que cette
confiance ne devrait pas exister. Elle
avertit que dans le chaos et la
confusion de la pandémie de coronavirus,
le gouvernement israélien a entrepris «
une violation extrême et massive des
droits humains, permettant à un service
secret qui est l’organisme le plus
opaque que vous puissiez imaginer,
d’avoir accès à toutes les données
numériques personnelles des citoyens
israéliens ».
Non seulement le Shin Bet a obtenu un
accès sans précédent aux données de tous
les Israéliens, y compris l’historique
de leur localisation et des informations
sur les appels téléphoniques, les SMS et
les sites web qu’ils ont visités, dit
Tehilla Shwartz Altshuler, mais le
ministre de la Défense Naftali Bennett a
récemment annoncé un plan pour analyser
ces données de téléphones portables avec
l’aide d’une société privée extrêmement
controversée, le groupe NSO. »
« LE GROUPE NSO A ÉTÉ ACCUSÉ PAR
FACEBOOK LORS D’UN PROCÈS RÉCENT
D’UTILISER SON APPLICATION DE MESSAGERIE
WHATSAPP POUR PIRATER LES TÉLÉPHONES
PORTABLES DE PRÈS DE 1.400 JOURNALISTES,
DIPLOMATES, DISSIDENTS ET MILITANTS DES
DROITS HUMAINS DANS LE MONDE »
Extrait 2 : « Le groupe NSO a été accusé
par Facebook lors d’un procès récent
d’utiliser son application de messagerie
WhatsApp pour pirater les téléphones
portables de près de
1 400 journalistes, diplomates,
dissidents et militants des droits
humains dans le monde. L’entreprise
ferait l’objet d’une enquête du FBI et,
comme l’a déjà rapporté le Times of
Israel, ses propriétaires ont des liens
avec l’industrie israélienne des options
binaires, illégale et dans une large
mesure malhonnête (...)
Le Times of Israel a demandé à un
porte-parole de Naftali Bennett si le
ministre estime que le groupe NSO
dispose de l’intégrité et de la stature
morale nécessaires pour avoir
potentiellement accès aux données
personnelles de tous les citoyens
israéliens. « Pas de commentaire »,
a-t-on répondu. »
POURQUOI LES NOUVELLES MÉTHODES DE
TRAÇAGE DES TÉLÉPHONES PORTABLES EN
ISRAËL SONT PLUS INVASIVES QUE CELLES
MISES EN ŒUVRE DANS D’AUTRES PAYS
DÉMOCRATIQUES ?
Extrait 3 : « Le Times of Israel a
interviewé Shwartz Altshuler pour
comprendre pourquoi elle pense que les
nouvelles méthodes de traçage des
téléphones portables en Israël sont plus
invasives que celles mises en œuvre dans
d’autres pays démocratiques, et pourquoi
elle pense que les pouvoirs accordés au
Shin Bet et potentiellement au groupe
NSO aussi devraient profondément
inquiéter tous les Israéliens. Nous
avons également parlé à un ancien
procureur fédéral américain et consulté
d’autres experts.
« Jusqu’à aujourd’hui, j’ai évité
d’utiliser ces mesures au sein de la
population civile, mais il n’y a pas le
choix », a annoncé M. Netanyahu lors
d’une conférence de presse télévisée à
une heure de grande écoute. Il a reconnu
que ces mesures portaient atteinte à la
vie privée des citoyens, mais a déclaré
que l’impératif de contrecarrer la
propagation de la pandémie primait, et
souligné que le ministère de la Justice
lui avait donné son feu vert.
Tehilla Shwartz Altshuler a expliqué que
Netanyahu faisait référence à une
méthode appelée « recherche des contacts
», qui, selon elle, est utilisée dans de
nombreux pays, tant démocratiques que
non démocratiques. L’idée derrière la
recherche des contacts telle qu’elle
s’applique dans la lutte contre la
pandémie, a-t-elle dit, est d’identifier
les personnes dans ce qu’elle a appelé
les premier, deuxième et troisième
cercles de contagion. « Disons que vous
avez été diagnostiqué porteur du
coronavirus. Je veux revenir 14 jours en
arrière et savoir exactement où vous
avez été et qui vous avez croisé sur
votre chemin. Peut-être que vous êtes
revenu d’Amérique il y a 14 jours et que
vous êtes resté chez vous sans
rencontrer personne. Ou peut-être que
vous ne saviez pas que vous étiez malade
et que vous êtes allé travailler, que
vous avez pris le train et que vous êtes
allé au supermarché. Toutes les
personnes qui ont croisé votre route
sont ce qu’on appelle le deuxième
cercle. Et toutes les personnes qu’ils
ont, à leur tour, rencontrées sont le
troisième cercle »… »
COMMENT LE SUIVI DES PORTABLES VOUS
SURVEILLE ENCORE PLUS PRÉCISÉMENT QU’UN
GPS ?
Extrait 4 : « Elle indique que la
meilleure façon de savoir avec qui un
patient a été en contact est de lui
demander, mais cela ne fonctionne
qu’avec des personnes qu’il connaît
personnellement. S’il est allé au
supermarché ou a pris le bus, la seule
façon de savoir avec qui ils ont été en
contact étroit est d’analyser les
données de localisation du téléphone
portable. « Les données de localisation
peuvent permettre de comprendre qui vous
avez rencontré au cours des 14 derniers
jours », a-t-elle déclaré. « Toutes ces
personnes doivent être mises en
quarantaine. Ils doivent recevoir un SMS
leur disant de rester chez eux ».
Le suivi de la localisation peut être
une pratique légitime, estime Tehilla
Shwartz Altshuler, tant que l’organe
gouvernemental qui obtient et analyse
les données est un organe civil et non
une agence militaire ou de
renseignement.
LE SHIN BET A CERTAINEMENT LA CAPACITÉ
TECHNIQUE DE FAIRE DE LA RECHERCHE DE
CONTACTS, LE FAIT QU’ISRAËL AIT CHARGÉ
LE SERVICE SECRET DE LE FAIRE EST SANS
PRÉCÉDENT ET TRÈS PROBLÉMATIQUE …
Extrait 5 : « Elle a souligné que si le
Shin Bet a certainement la capacité
technique de faire de la recherche de
contacts, le fait qu’Israël ait chargé
le service de le faire est sans
précédent et très problématique.« C’est
un service secret », a-t-elle dit. « Il
opère à huis clos, et tout ce qu’il fait
est top secret. Nous avons donc créé un
système où toutes les données de
localisation de tous les citoyens en
Israël sont analysées quotidiennement
par le Shin Bet ». Les données de
localisation qui sont maintenant entre
les mains du Shin Bet, dénonce-t-elle,
montrent où se trouvait une personne
donnée à un moment donné, chaque site
web qu’elle a visité, ainsi qu’un
historique de ses appels téléphoniques
et de ses SMS et à qui elle parlait ou
envoyait des SMS. Il n’inclut pas le
contenu de ces appels ou de ces SMS,
précise-t-elle.
Quant à la manière exacte dont ces
données sont obtenues, elle explique que
le Shin Bet a un accès direct à
l’infrastructure cellulaire en Israël,
ce qui est un fait peu connu. L’agence
n’a pas besoin de demander aux
entreprises de téléphonie mobile les
données de localisation, puisqu’elle
peut les obtenir de manière
indépendante.
« Le Shin Bet recueille ces informations
tout le temps, et pas seulement pendant
la crise du coronavirus »,
révèle-t-elle. « Le journaliste Ronen
Bergman a récemment écrit un article à
ce sujet [dans le Yedioth Ahronoth et le
New York Times], mais l’Institut
israélien de la démocratie en a écrit un
il y a un an. Nous avons souligné qu’il
n’y a pas assez de surveillance ». En
temps normal, le Shin Bet conserve
toutes ces informations dans une vaste
base de données qu’il n’utilise pas et à
laquelle il n’a pas automatiquement
accès. « S’ils veulent suivre une
personne en particulier, ils ont besoin
d’une autorisation du tribunal ». Ce qui
a changé depuis l’annonce de Netanyahu
du 14 mars, dit-elle, c’est que
maintenant le Shin Bet a « un accès
massif à cette base de données sans
aucune autorisation judiciaire, non pas
pour une personne spécifique, mais pour
toute personne qui aurait pu être proche
d’un individu contaminé ». « Je
considère qu’il s’agit d’une violation
extrême et massive des droits humains »,
dénonce-t-elle. » (…)
ANKUSH KHARDORI, UN ANCIEN PROCUREUR
FÉDÉRAL AMÉRICAIN, A DÉCLARÉ AU TIMES OF
ISRAEL QUE LE TYPE ET LA QUANTITÉ DE
DONNÉES QUE LE SHIN BET AURAIT
RECUEILLIES POURRAIENT S’AVÉRER
IMMENSÉMENT DANGEREUSES ENTRE DE
MAUVAISES MAINS. !
Extrait 6 : « « Si ces informations sont
exactes, il s’agit d’un ensemble
extraordinaire de données qui pourraient
être utilisées et détournées
d’innombrables façons », a-t-il mis en
garde. « Mis à part le fait de savoir si
elles n’auraient pas dû être collectées
en premier lieu, les données historiques
de géolocalisation – qui suivent les
mouvements d’une personne par le biais
de son téléphone portable – peuvent être
utilisées pour déterminer des détails
profondément personnels de la vie d’une
personne, comme par exemple si elle
cherche à obtenir des conseils en
matière de santé mentale, si elle suit
un traitement contre la toxicomanie ou
si une personne mariée a une liaison.
Entre de mauvaises mains, il ne serait
pas difficile d’utiliser ce genre
d’informations à des fins d’extorsion ou
de chantage ».
Il a ajouté : « Si l’on y superpose les
données d’appel et les données de
navigation sur le web, on a encore plus
accès à des informations sensibles sur
le comportement et les déplacements des
personnes – informations qui pouvaient
leur sembler éphémères à l’époque mais
qui peuvent prendre une signification
inébranlable grâce à la permanence des
données. Combien d’entre nous voudraient
que toute l’histoire de leur navigation
sur le web mobile – qui peut contenir
certains de leurs intérêts et pensées
les plus fugaces – soit scrutée par une
autre personne » ?
PARTENARIAT AVEC LE GROUPE NSO
Extrait 7 : « Le 30 mars, le ministre de
la Défense Naftali Bennett a annoncé
dans une série de tweets qu’Israël avait
également développé un système
d’intelligence artificielle sophistiqué,
distinct du dispositif actuellement
utilisé par le Shin Bet, pour suivre la
propagation du coronavirus. Un tweet du
30 mars 2020 du ministre israélien de la
Défense Naftali Bennett vantant un
nouvel outil de suivi du coronavirus que
le ministère de la Défense a développé
en partenariat avec NSO Group.
(Twitter). Le système, a-t-il dit,
attribuera à chaque citoyen du pays une
note de 1 à 10 en fonction de la
probabilité qu’il soit infecté par le
coronavirus. « Disons qu’avant-hier,
vous avez utilisé un distributeur
automatique de billets qui avait été
utilisé une heure plus tôt par un
patient atteint du coronavirus, votre
note pourrait atteindre, disons, 9 ou
plus. Le système identifie, en temps
réel, les bâtiments, les quartiers et
les points de contagion, que nous allons
‘attaquer’ en les verrouillant ou en
effectuant un grand nombre de tests ».
Naftali Bennett a également révélé que
le système était une entreprise commune
entre le ministère de la Défense,
l’unité de renseignement 8200 de Tsahal
et une société privée de haute
technologie, dont il n’a pas précisé le
nom. Mais lors d’une audition à la
Knesset le 31 mars dernier de la
sous-commission des services secrets,
des députés ont révélé que la société en
question n’était autre que le
controversé groupe NSO.
L’ENTREPRISE EST SURTOUT CONNUE POUR LA
COMMERCIALISATION DU LOGICIEL PEGASUS,
QUI PEUT PIRATER LE CONTENU DE N’IMPORTE
QUEL TÉLÉPHONE, AINSI QU’ALLUMER
L’APPAREIL PHOTO ET LE MICROPHONE DU
TÉLÉPHONE AFIN D’ESPIONNER SON
PROPRIÉTAIRE
Extrait 8 : L’entreprise est surtout
connue pour la commercialisation du
logiciel Pegasus, qui peut pirater le
contenu de n’importe quel téléphone,
ainsi qu’allumer l’appareil photo et le
microphone du téléphone afin d’espionner
son propriétaire. En octobre, Facebook,
propriétaire de l’application de
messagerie WhatsApp, a intenté un procès
aux États-Unis contre NSO, l’accusant
d’utiliser WhatsApp pour faire du
cyber-espionnage sur près de 1 400
journalistes, diplomates, dissidents et
militants des droits de l’homme dans le
monde. Le groupe NSO ferait également
l’objet d’une enquête du FBI.
En mai 2019, des représentants d’Amnesty
International Israël et quelques
dizaines d’autres militants des droits
humains israéliens ont demandé au
tribunal de district de Tel Aviv
d’ordonner l’abrogation de la licence
d’exportation du groupe NSO parce que ce
dernier aurait utilisé Pegasus contre
des représentants d’Amnesty
International aux Émirats arabes unis.
La requête alléguait qu’en
permettant au groupe NSO d’exporter ses
logiciels, Israël ne respectait pas la
Déclaration universelle des droits de
l’homme de 1948, qui stipule que « nul
ne sera l’objet d’immixtions arbitraires
dans sa vie privée, sa famille, son
domicile ou sa correspondance, ni
d’atteintes à son honneur et à sa
réputation ». Toute personne a droit à
la protection de la loi contre de telles
immixtions ou atteintes ». « Il n’y a
pas beaucoup d’entreprises israéliennes
qui ont une plus mauvaise réputation que
le groupe NSO », a commenté Tehilla
Shwartz Altshuler. Elle a déclaré que
pour que l’outil logiciel de NSO de
Naftali Bennett fonctionne, il faudrait
disposer des données de localisation des
téléphones portables.
« Nous ne savons pas d’où il prévoit
d’obtenir ces données de localisation.
S’il veut utiliser celles du Shin Bet
que j’ai décrites précédemment, cela
n’est pas autorisé selon la
réglementation d’urgence. Il a été
spécifiquement indiqué que le Shin Bet
ne peut transférer aucune information à
un autre organisme que le ministère de
la Santé. Si, par contre, il veut
utiliser les données de localisation
régulières des compagnies de téléphone
portable, il doit disposer d’une sorte
de mandat pour demander ces données »
(…)
« NOUS DONNONS À L’ARMÉE DES POUVOIRS
ÉTENDUS POUR COMBATTRE LES ENNEMIS, PAS
POUR COMBATTRE LES CIVILS »
Extrait 9 : « Mais, a prévenu Tehilla
Shwartz Altshuler, le système
d’intelligence artificielle que Bennett
veut utiliser présente deux problèmes
majeurs :
Le premier concerne l’utilisation d’un
tel outil par les établissements
militaires et de sécurité de l’État. «
L’armée n’est pas soumise à la loi sur
la liberté de l’information ; elle n’a
pas les restrictions d’une institution
qui traite des données personnelles des
civils », a-t-elle noté. « Nous donnons
à l’armée des pouvoirs étendus pour
combattre les ennemis, pas pour
combattre les civils ». Elle a indiqué
que si les démocraties asiatiques comme
Taïwan et la Corée du Sud ont utilisé
les données de localisation des
téléphones portables pour la recherche
des contacts dans le cadre de la lutte
contre la pandémie, elles n’ont pas
impliqué les institutions militaires ou
de défense. « Ils se sont adressés
directement aux compagnies de téléphonie
mobile, ont utilisé les réglementations
d’urgence pour demander des données sur
les téléphones portables, puis les ont
transmises directement au ministère de
la Santé publique. Ils n’ont pas
impliqué l’armée ou la police et
certainement pas les services secrets ».
Mais ce qui est particulièrement
troublant, selon Tehilla Shwartz
Altshuler, c’est que Naftali Bennett n’a
pas trouvé problématique d’impliquer le
NSO Group dans son initiative. « Le NSO
Group a très mauvaise réputation. Il n’y
a pas tant de sociétés israéliennes qui
ont été condamnées par le rapporteur
spécial des Nations unies sur la liberté
d’expression », a-t-elle indiqué ,
faisant référence aux multiples
déclarations du rapporteur spécial David
Kaye qui a pointé du doigt la société
pour opprobre et violations présumées
des droits humains. »
Le Times of Israel s’est entretenu avec
une source au sein de l’industrie
israélienne de la cybersécurité qui a
demandé à ne pas être citée. Selon elle,
NSO vend actuellement son logiciel de
coronavirus à des pays du monde entier
et pourrait vendre des éléments du
logiciel Pegasus à ces gouvernements
dans le cadre d’un accord global. »
DES CONNEXIONS TROUBLANTES DANS LE
SECTEUR ESSENTIELLEMENT FRAUDULEUX DES
OPTIONS BINAIRES
Extrait 10 : « Trois des fondateurs du
NSO Group – Omri Lavie, Shalev Hulio et
Isaac Zack – investissent leur argent
personnel par l’intermédiaire d’une
société d’investissement connue sous le
nom de « Groupe des fondateurs » qui a
investi dans le secteur essentiellement
frauduleux des options binaires. Le
Groupe des fondateurs affirme dans ses
supports promotionnels qu’il a fourni
1,85 million de dollars de fonds
d’amorçage pour 23Traders, une société
d’options binaires. En décembre 2016, un
Canadien du nom de Fred Turbide s’est
suicidé après avoir perdu ses économies
de toute une vie via l’entreprise.
L’avocat israélien Yoram Fay, qui
représente un citoyen britannique qui
dit avoir perdu toutes ses économies au
profit de 23traders.com, a déclaré qu’il
n’aimait pas l’idée que les grands
investisseurs de la société qui aurait
escroqué son client puissent aider le
gouvernement à combattre le coronavirus.
« En tant que citoyen israélien, cela me
met très mal à l’aise que toute personne
connectée à des options binaires ait
accès à mes données personnelles. C’est
une chose que le gouvernement possède
mes données et qu’il les utilise pour
fournir des services, et même si le
gouvernement me traque dans le but
d’empêcher la propagation du
coronavirus. Mais le gouvernement ne
tente pas de voler les gens comme l’ont
fait les entreprises d’options binaires
».
Ankush Khardori, l’ancien procureur
fédéral américain, est lui aussi
déconcerté par cette idée. « Si un
gouvernement envisageait de partager des
informations de ce type avec une
entreprise privée – une mauvaise idée au
départ, mais supposons qu’il le fasse –
j’espère qu’il procéderait à l’examen le
plus rigoureux possible de cette
entreprise et qu’il insisterait sur les
garanties les plus solides disponibles
». Il ajoute : « Le fait que ces données
puissent être partagées avec une
entreprise ayant des liens ou une
implication dans l’industrie des options
binaires est encore plus troublant. Sur
la base de mon expérience en tant que
procureur enquêtant sur cette industrie
– et sans faire de commentaires sur les
connaissances que je pourrais avoir sur
cette entreprise en particulier – je
peux dire que la fraude et la mauvaise
conduite prévalaient dans ce secteur à
des taux alarmants. Pour autant que je
sache, presque toute l’industrie était
impliquée dans des fraudes à un certain
niveau ».
Malgré les antécédents problématiques de
NSO et de ses propriétaires,
Shwartz Altshuler estime que
Bennett n’a pas été dissuadé par les
retombées potentielles du partenariat, y
compris les éventuelles répercussions en
matière de relations publiques, car les
Israéliens restent largement
inconscients des préoccupations
relatives à la vie privée. « Il a fait
cela parce qu’il sait que la population
israélienne ne s’en souciera pas.
L’histoire de NSO et celle du Shin Bet
sont d’un grand intérêt pour la
communauté anglophone en Israël et pour
la communauté internationale. Il est
incroyable de constater le peu
d’indignation que cela suscite auprès
des Israéliens de langue hébraïque ».
# LUC-MICHEL-TV
La chaîne du Géopoliticien Luc MICHEL :
Sur https://vimeo.com/lucmicheltv
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