EODE THINK TANK
Ingérence occidentale, révolution de
couleur et coup d'état : la
déstabilisation du Burundi
Luc Michel
Jeudi 14 mai 2015
Luc MICHEL pour EODE Think Tank/
avec AFP – BBC Africa - EODE Press
Office/ 2015 05 13/
https://www.facebook.com/EODE.org
http://www.eode.org/
Une tentative de coup d’état,
visiblement bien vue par Paris,
Bruxelles et Washington, est en cours
dans la capitale du Burundi.
COUP D’ETAT AU BURUNDI: ATTENTION A LA
MANIPULATION DES MEDIAS FRANCOPHONES ET
AMERICAINS
Le contraste est net entre la presse
britannique (qui n’a pas d’intérêts
locaux), notamment la BBC Africa et la
presse francophone, dont la Libre
Belgique de Bruxelles, qui se livre
depuis plusieurs semaines à une vaste
campagne de déstabilisation du Burundi.
Lire donc les infos des médias avec
recul et esprit critique …
Un général burundais, ex chef des
services secrets, a annoncé ce mercredi
la destitution du président Pierre
Nkurunziza, en déplacement en Tanzanie
pour un sommet régional sur la crise
dans son pays, où la situation restait
incertaine en fin de journée. Les médias
francophones, comme La Libre Belgique,
annonçant le succès des putschistes.
Autre son de cloche sur BBC Africa (1),
qui précise que « Selon la présidence
burundaise, le coup d'Etat, mené par un
groupe de militaires mutins a été
déjoué ».
Il est donc impossible de savoir dans
l'immédiat qui contrôle le pays.
Des images diffusées sur les réseaux
sociaux montraient des manifestants en
liesse dans le centre et les quartiers
de la capitale Bujumbura, fraternisant
avec les militaires. Mais BBC Africa
évoque, elle, une population qui se
terre et des rues désertées.
Ce Mercredi soir, un haut gradé
loyaliste a affirmé à l'AFP que des
"tractations" étaient en cours entre
loyalistes et putschistes pour trouver
une solution qui préserve les "intérêts
nationaux". Les deux camps sont
"d'accord pour ne pas verser le sang des
Burundais", a assuré cet officier
supérieur.
Selon la présidence tanzanienne, le
président Nkurunziza a quitté en fin
d'après-midi la capitale économique
tanzanienne Dar es Salaam pour
Bujumbura, où le chef des putschistes,
le général Godefroid Niyombare, aurait
« ordonné la fermeture des frontières et
de l'aéroport ». Le président Nkurunziza
était arrivé dans la matinée à Dar es
Salaam pour assister à un sommet
extraordinaire des chefs d'Etat de la
Communauté est-africaine (Burundi,
Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie).
Ses homologues tanzanien Jakaya Kikwete,
kényan Uhuru Kenyatta, ougandais Yoweri
Museveni et rwandais Paul Kagame, qui
ont discuté sans lui de la situation au
Burundi, ont condamné le coup d'Etat en
cours. Ils ont demandé le report des
scrutins législatif prévu le 26 mai et
présidentiel le 26 juin, estimant que
"les conditions n'étaient pas propices"
à des élections.
WASHINGTON ORGANISE UNE REVOLUTION DE
COULEUR AU BURUNDI
Le pays est donc en crise politique
profonde depuis plusieurs mois.
Une crise favorisée et pilotée depuis
l’étranger ! Secoué depuis le 26 avril
par un mouvement de contestation à la
candidature du président Nkurunziza à la
présidentielle du 26 juin. Les
manifestations contre un troisième
mandat du chef de l'Etat, au pouvoir
depuis 2005, ont été marquées par de
nombreuses violences, qui auraient fait
selon l’opposition et les médias
occidentaux « une vingtaine de morts ».
* La première raison, apparente, trop
apparente, en est la volonté du
Président sortant de se représenter à un
troisième mandat. La Cour
constitutionnelle du Burundi, souveraine
et sans appel a déclaré cette
candidature constitutionnelle. Mais le
Président Nkurunziza viole aussi sa
signature sur les Accords d’Arusha, qui
ont mis un terme à la guerre civile, et
qui accordent uniquement deux mandats au
président.
* La seconde, la plus fondamentale,
c’est la volonté de l’Administration
Obama de changer le régime politique du
Burundi et de renverser le président
actuel. Volonté directement affirmée
lors du Sommet Usa-African Leaders en
Août 2014 à Washington. Et qui concerne
13 pays africains (dont la Guinée
Equatoriale, la RDC et le Cameroun).
Washington a pris en main les
oppositions de ces 13 Pays, dont celle
du Burundi, finançant, achetant,
organisant des gens qui ont choisi de
devenir des fantoches et des
mercenaires. En particulier elle a
organisé des groupes de jeunesse, sur le
modèle développé depuis 15 ans en
Europe, en Asie et en Afrique
maintenant, par le Groupe International
CANVAS/OTPOR, financé par Söros et la
NED, la vitrine légale de la CIA. Soros
qui est l’organisateur et le financier,
pour le compte de l’Administration
Obama, des groupes comme le Balais
Citoyen (Burkinabe) et ses nouveaux
petits frères de RDC, du Sénégal ou … du
Burundi. Et dont l'International Crisis
Group (ICG), ONG partisane dont Söros
lui-même est administrateur, intervient
constamment sur le dossier burundais
dans les médias occidentaux, justifiant
le coup d’état du jour au nom de « la
logique de réconciliation » (sic).
* Voir : PCN-TV/DOCUMENT/ THE MAKING OF
THE COLOUR REVOLUTIONS IN AFRICA (video
1): AFRICAN SUMMIT OF THE NED IN
WASHINGTON (AUGUST 5-6,2014)
Sur
https://vimeo.com/114110733
* Et PCN-TV/DOCUMENT/ THE MAKING OF THE
COLOUR REVOLUTIONS IN AFRICA (video 3) :
PROPAGANDA CLIP OF THE NED FOR AFRICA
(AUGUST, 2014)Sur
https://vimeo.com/114847933
Depuis des semaines, une « révolution de
couleur » rampante est à l’œuvre au
Burundi, directement soutenue par
l’Ambassade des USA, les gouvernements
de Washington, Paris et Bruxelles, la
presse francophone et américaine, des
dizaines d’ONG occidentales. Sans
oublier les politiciens alimentaires et
autres « experts » de l’opposition
fantoche burundaise en Europe. Grattez
la personnalité de ces « experts »
burundais ou de ces ONG et vous trouvez
des liens avec Söros, le NED, la NDI sa
filiale électorale, le State Department
…
La volonté du Président Burundi de se
présenter aux élections de Juin 2015
pour solliciter un troisième mandat, et
la violation des accords d’arusha, ont
été évidemment un merveilleux prétexte
pour l’ingérence américaine et
française.
POURQUOI CERTAINS NE VEULENT-ILS JAMAIS
VOIR ?
CE QUI SE DEROULE AU BURUNDI ETAIT
PREVISIBLE DEPUIS DES MOIS …
Sur le plateau du BOUQUET SPECIAL de ce
samedi 9 mai, sur AFRIQUE MEDIA TV, j’ai
développé l’analyse que je fais depuis
des mois sur le situation au Burundi. En
opposition avec la majorité des
panelistes. A savoir qu’une révolution
de couleur est aussi en cours au
Burundi, à l’instigation des USA.
* Voir dès Août 2014 :
EODE-TV & AFRIQUE MEDIA/ LES USA
PREPARENT-ILS UN « PRINTEMPS AFRICAIN »
?/ LE SOMMET USA-AFRICAN LEADERS
DECRYPTE
sur
https://vimeo.com/102962474
* Et : EODE-TV & AFRIQUE MEDIA/ LE GRAND
JEU : GABON. UNE REVOLUTION DE COULEUR
AFRICAINE ?
sur
https://vimeo.com/114560655
Le journaliste russe Mikhail Gamandiy-Egorov
précisait sur le dossier burundais ;
« comme l'avait bien prédit notre ami
Luc Michel, on observe en ce moment des
tentatives évidentes de révolutions
dites de couleur, made in USA & autres
pays occidentaux, dans les pays
africains. On en avait parlé dans notre
entretien à ce sujet » (2)
MOSCOU ET PEKIN CONTRE L’INGERENCE
OCCIDENTALE AU BURUNDI !
Moscou et Pékin, eux, ont refusé cette
ingérence. Notamment au Conseil de
Sécurité de l’ONU.
Mikhail Gamandiy-Egorov, analyse pour
SPUTNIK France (3) la position
russo-chinoise sur le Burundi : « la
Fédération de Russie et la République
populaire de Chine ont bloqué la
proposition de résolution française sur
le Burundi. En effet et une fois encore,
les élites politiques occidentales n'ont
pas été ravies de voir que deux membres
permanents du Conseil de sécurité de
l'ONU bloquent communément les visées
néocolonialistes de certains autres
membres. D'autant plus lorsque cela
concerne l'Afrique, un continent
martyrisé depuis bien longtemps par les
pays occidentaux (…) La République du
Burundi connaitra des élections
présidentielles fin juin prochain. Le
président en exercice, Pierre Nkurunziza,
a décidé de se porter candidat pour un
troisième mandat présidentiel. Une
annonce qui a vraisemblablement déplu
aux représentants des élites
occidentales, qui avaient déjà un plan
bien à eux en ce qui concerne le futur
de ce pays. Plus encore, des tentatives
évidentes de déstabilisation sont
aujourd'hui observées au Burundi (comme
dans d'autres pays africains), ou en
d'autres termes des révolutions de
couleur (déjà en cours ou à venir), made
in USA. »
Il ajoute qu’ « Il n'est pas de notre
ressort de commenter si le président en
exercice du Burundi, Pierre Nkurunziza,
a eu raison ou non de se porter candidat
pour un troisième mandat présidentiel.
Seuls les citoyens du Burundi sont
habilités à faire le choix sur l'avenir
de leur nation. Et c'est dans ce cadre,
que la Russie et la Chine ont bloqué la
proposition de résolution française
(soutenue par d'autres pays
occidentaux), qui voulait interférer
dans le processus électoral burundais,
ainsi que dans les questions
constitutionnelles. Certains se poseront
d'ailleurs la question pourquoi cette
proposition était « française » si les
principaux intéressés sont
outre-Atlantique? Vraisemblablement pour
deux raisons relativement simples:
francophonie oblige et puis la France
d'aujourd'hui se trouve de fait dans une
situation de colonie vis-à-vis des USA.
Il est donc peu surprenant que la France
ait une fois encore joué le rôle du
sous-traitant des intérêts étasuniens,
d'autant plus que dans le cas de
l'Afrique leurs intérêts
néocolonialistes se rejoignent de temps
à autre. »
Voici ce qu'a déclaré Vitali Tchourkine,
représentant permanent de la Fédération
de Russie auprès de l'Organisation des
Nations unies: « Si certains membres du
Conseil de sécurité souhaitent discuter
avec les citoyens du Burundi la façon
d'interpréter la constitution de leur
pays, c'est leur droit. Mais le Conseil
de sécurité en lui-même n'a aucunement à
intervenir dans les affaires
constitutionnelles de pays souverains ».
Luc MICHEL
(1) BURUNDI PRESIDENT NKURUNZIZA FACES
ATTEMPTED COUP,
sur
http://www.bbc.com/news/world-africa-32724083
(2) Mikhail Gamandiy-Egorov, DE
NOUVELLES RÉVOLUTIONS DE COULEUR EN
AFRIQUE ET AILLEURS À L’HORIZON,
Entretien avec Luc Michel. Partie 1,
sur
http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2014_12_23/De-nouvelles-revolutions-de-couleur-en-Afrique-et-ailleurs-a-l-horizon-8197/
et DE NOUVELLES RÉVOLUTIONS DE COULEUR
EN AFRIQUE ET AILLEURS À L’HORIZON,
Entretien avec Luc Michel. Partie 2,
sur
http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2014_12_24/De-nouvelles-revolutions-de-couleur-en-Afrique-et-ailleurs-a-l-horizon-8005/
(3) Mikhail Gamandiy-Egorov, LA RUSSIE
ET LA CHINE RENFORCENT LEUR UNITÉ AU
SEIN DU CS DE L’ONU,
sur
http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150506/1015970925.html#ixzz3a3Er8LtR
https://www.facebook.com/EODE.org
http://www.eode.org/
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